Annexe A (normative)  Façades semi-rideaux

A.1  Rappel de la définition / domaine d'application

A.1.1  Définition

Ensembles menuisés, constituant la paroi extérieure d'une façade, mais dont certaines zones, et en particulier celles situées devant les allèges et trumeaux en béton ou maçonnés, n'assurent pas à elles seules l'étanchéité à l'air et/ou à l'eau. Alors que d'autres (parties visions) assurent ce rôle.

Figure A.1  Fenêtre en applique extérieure de la paroi intérieure

A.1.2  Domaine d'application

La paroi extérieure des zones dites NE peut être traitée :

  • soit par une technologie de façade menuisée. Et dans ce cas la présente annexe s'applique à l'ensemble de la façade (zones E et NE).

  • soit par d'autres techniques que celle de la façade menuisée ; par exemple : bardages rapportés, vétages, vêtures et des revêtements attachés en pierre mince, qui ne sont pas du domaine du présent document.

A.2  Actions et performances

A.2.1  Zones E assurant à elles seules l'étanchéité à l'air et à l'eau de la façade

NOTE

Rappel : Les règles ci-après ne s'appliquent qu'aux zones E du domaine d'application de la présente annexe.

Généralement ces zones constituent les parties vision des façades.

La stabilité des éléments de ces zones est, sauf demande particulière, reprise directement par le mur maçonné situé à l'arrière des zones NE.

A.2.1.1  Détermination des actions

Les actions sur ces zones sont celles stipulées au paragraphe 5.1.3.1.

A.2.1.2  Vérification des performances et critères de choix des composants utilisables

Résistance au vent, paragraphe 5.1.3.2

Sécurité en cas d'incendie, paragraphe 5.2.

Hygiène, santé et environnement, paragraphe 5.3.

Sécurité d'utilisation, paragraphe 5.4.

Habitabilité, paragraphe 5.5.

Durabilité, paragraphe 5.6.

Entretien maintenance, paragraphe 5.7.

Intégration des remplissages, paragraphe 5.8.

Traitement des jonctions, paragraphe 5.9.

Cependant dans le cas de la réalisation d'essais, la maquette sera limitée à ces seules zones assurant l'étanchéité à l'air et à l'eau.

Le corps d'épreuve sur lequel sont réalisées les mesures doit être représentatif :

  • soit d'un élément équipant une baie, et donc par ses dimensions, ses dispositifs de liaison, ses joints ;

  • soit d'un ensemble de deux éléments au moins dans le cas d'une bande horizontale.

A.2.2  Zones NE n'assurant pas à elles seules l'étanchéité à l'air et/ou à l'eau de la façade

Ces zones constituent les parties opaques des façades.

Le volume situé entre la façade extérieure et le mur étant ventilé donc non étanche à l'air et à l'eau, c'est le mur lui-même qui devra assurer ces performances d'étanchéité.

Généralement ce mur maçonné assure d'autres fonctions en complément de la zone E tel que : l'isolation thermique et acoustique, la sécurité incendie, la sécurité aux chutes des personnes, etc.

A.2.2.1  Détermination des actions
A.2.2.1.1  Actions des charges permanentes (la pesanteur)

Le paragraphe 5.1.2 du présent document s'applique.

A.2.2.1.2  Actions et critères de choix vis-à-vis du vent

Le paragraphe 5.1.3 du présent document s'applique. Cependant lors de la détermination par calcul du vent normal caractéristique à appliquer sur la façade extérieure de la zone NE, le mur maçonné étant étanche (sans ouverture) et capable de reprendre 100 % du vent, il est possible de considérer pour les coefficients d'actions intérieures Ci = O. Dans le cas d'un angle de bâtiment, il y a lieu de prévoir un fractionnement de la lame d'air le long de l'arête du dièdre.

A.2.2.1.3  Actions de la neige, des mouvements du bâtiment, du séisme et de la température

Les paragraphes 5.1.4, 5.1.5, 5.1.7 et 5.1.8, du présent document s'appliquent.

A.2.2.1.4  Actions des charges d'exploitation

Le paragraphe 5.1.6 concernant les actions extérieures s'applique.

A.2.2.2  Vérification des performances et critères de choix des composants utilisables

Les dispositions stipulées aux paragraphes 5.1.3.2 ; 5.2 ; 5.3 ; 5.4.1 ; 5.4.2.2 et 5.4.3 du présent document s'appliquent.

La déformation maximale des ossatures sous l'action des combinaisons les plus défavorables des charges de vent normal ou à l'état limite de service ne devra pas dépasser 1/150 de la portée considérée.

Concernant l'habitabilité : Aucune exigence vis-à-vis des performances d'étanchéité à l'air et à l'eau.

NOTE

Certaines façades de part leur conception, pourraient assurer une certaine protection à l'eau de pluie.

Concernant les entrées d'air et l'aspect, les paragraphes 5.5.4 et 5.5.5 du présent document s'appliquent.

Concernant les performances de durabilité le paragraphe 5.6 du présent document s'applique.

Concernant l'entretien et la maintenance le paragraphe 5.7 du présent document s'applique.

A.3  Dispositions constructives et mise en oeuvre

A.3.1  Mise en oeuvre

Les dispositions de l'article 7 du présent document s'appliquent.

A.3.2  Raccordement zones E et NE

L'étanchéité à l'air et à l'eau doit être assurée à la périphérie de la zone E sur le support maçonné.

En traverse haute de la zone E, du fait de l'écoulement d'eau de pluie provenant de la zone NE, des dispositions particulières sont à prévoir :

  • protection du joint d'étanchéité de calfeutrement, des écoulements et stagnations d'eau ;

  • dispositif de récupération et de renvoi vers l'extérieur des écoulements d'eau provenant de la zone NE.

Les drainages doivent être conçus et réalisés afin que l'eau ne puisse stagner sur des éléments non prévus pour le supporter : chant de vitrage isolant ou feuilleté, chant de remplissage, calfeutrements ou garnitures d'étanchéité à l'horizontal et produits réalisés en matériaux corrodables par nature, etc., et afin d'éviter toute retenue d'eau, notamment au droit des coupures thermiques.

Etant donné qu'il s'agit de façades multi paroi à paroi extérieure non étanche, donc à joints ouverts, les règles des murs de type II ou III, en particulier sur l'épaisseur de la lame d'air et sur les largeurs de ces joints ouverts, doivent être respectées.

Les traitements de surface des pré cadres, bâtis, dormants, fixations, attaches et ancrages doivent être conformes aux exigences de la norme NF P 24-351. La conception et la réalisation des calfeutrements, en particulier entre gros oeuvre et pré cadre, bâti ou dormant, doivent respecter les prescriptions du paragraphe 5.9.3.

Figure A.2  Schéma de principe de l'écoulement de l'eau de pluie au droit de la zone E

A.3.3  Guide pour le choix des types de murs recevant des façades semi-rideaux

A.3.3.1  Murs en maçonnerie
A.3.3.1.1  Généralités
A.3.3.1.1.1  Objet

Ce guide a pour objet de donner aux maîtres d'ouvrage et concepteurs des indications qui permettent de les guider dans leur choix de façade semi-rideau à paroi intérieure lourde traditionnelle en maçonnerie, compte tenu de leur exposition à la pluie et au vent, de façon à satisfaire les exigences d'étanchéité à l'air et à l'eau.

A.3.3.1.1.2  Critères de choix

Le choix est fait en vue d'associer un type de mur défini par sa résistance à la pénétration de la pluie fouettante, à la sévérité d'un site caractérisé par la situation, l'exposition et l'environnement général de la construction.

A.3.3.1.2  Classement des murs en fonction de leur résistance à la pluie

Les façades semi-rideau posées devant une paroi intérieure lourde traditionnelle en maçonnerie, répondant aux spécifications du présent document, sont considérées comme assimilables aux murs de types II-b, III et IV définis dans la norme DTU 20.1, selon les critères des paragraphes A.3.3.1.2.1, A.3.3.1.2.2 et A.3.3.1.2.3 suivants.

A.3.3.1.2.1  Murs assimilables à des murs de type II-b

Sont considérés comme assimilables aux murs de type II-b, les murs dont la paroi intérieure répond aux prescriptions de la norme NF DTU 20.1 concernant les murs de type II-a ou II-b, à l'exception de l'enduit extérieur qui, dans ce cas, n'est pas réalisé, associés à une paroi extérieure de façade semi-rideau.

Pour la paroi intérieure en maçonnerie d'éléments, un soin particulier est à apporter au remplissage au mortier des joints de la maçonnerie, horizontaux et verticaux, selon la norme DTU 20.1.

Pour le doublage par complexe isolant intérieur, les prescriptions requises de la norme NF DTU 25.42 doivent être respectées.

La paroi façade semi-rideau (zone NE) doit répondre aux conditions suivantes :

  • les joints entre les différents composants de cette paroi extérieure sont, au moins pour certains, non étanches à la pluie (par exemple, joints ouverts) ;

  • aucun isolant n'est interposé entre cette paroi extérieure et le mur en maçonnerie.

Les dispositions constructives et, en particulier, celles des systèmes de fixation ne doivent pas :

  • entraver le ruissellement de l'eau dans la lame d'air mais être conçues pour permettre l'évacuation de l'eau vers l'extérieur en partie basse de la façade ;

  • occasionner de rétention d'eau, en particulier au contact de la maçonnerie.

LaFigure A.5 illustre un exemple de mur assimilable à un mur de type II-b.

A.3.3.1.2.2  Murs assimilables à des murs de type III

Sont considérés comme assimilables aux murs de type III, les murs dont la paroi intérieure répond aux prescriptions du Cahier du CSTB n° 1833, associés à une façade semi rideau.

Pour la paroi intérieure en maçonnerie d'éléments, un soin particulier est à apporter au remplissage au mortier des joints de la maçonnerie, horizontaux et verticaux, selon la norme DTU 20.1.

Côté intérieur, le mur doit comporter soit un enduit adhérent, soit un revêtement en plaque de plâtre qui respecte les prescriptions de la norme NF DTU 25.42 requises vis-à-vis de l'étanchéité à l'air.

La façade semi-rideau (zone NE) doit répondre aux conditions suivantes :

  • les joints entre les différents composants de cette paroi extérieure sont, au moins pour certains, non étanches à la pluie (par exemple, joints ouverts) ;

  • il existe, derrière cette paroi extérieure, des panneaux isolants qui ménagent, entre paroi extérieure et isolant, une lame d'air d'au moins 20 mm ;

  • les panneaux isolants sont non hydrophiles ;

  • les dispositions constructives et, en particulier, celles des systèmes de fixation ne doivent pas :

    • entraver le ruissellement dans la lame d'air mais être conçues pour permettre l'évacuation de l'eau vers l'extérieur en partie basse de la façade ;

    • occasionner de rétention d'eau au contact de l'isolant et de la maçonnerie.

La largeur des joints ouverts ne doit pas dépasser 25 mm et doit être telle que, dans des conditions d'exposition sévères, l'eau qui pénètre derrière cette paroi extérieure ne puisse atteindre le système d'isolation, qu'en quantité limitée.

La largeur minimale des joints ouverts doit respecter les prescriptions du présent document en particulier vis-à-vis des variations dimensionnelles et en tenant compte des risques de salissures.

NOTE

Faute de règles précises actuelles, il est recommandé d'avoir des largeurs des joints ouverts inférieures ou égales à la profondeur de ceux-ci (voir Figures A.3 et A.4). Des formes particulières de la tranche des joints ouverts (pentes, gorges, garnitures complémentaires en profilés, etc.) peuvent limiter la pénétration de l'eau.

La Figure A.6 illustre un exemple de mur assimilable à un mur de type III.

A.3.3.1.2.3  Murs de type IV

Appartiennent au type IV, les murs qui comportent une façade semi-rideau lorsque celle-ci assure l'étanchéité à la pluie (sans revendiquer de performances d'étanchéité à l'air et à l'eau). Pour la paroi intérieure en maçonnerie d'éléments, un soin particulier est à apporter au remplissage au mortier des joints de la maçonnerie, horizontaux et verticaux, selon la norme DTU 20.1.

La Figure A.7 illustre un exemple de mur de type IV.

A.3.3.1.3  Eléments pris en compte dans la définition de l'exposition des murs à la pluie et au vent

Voir l'article « Guide pour le choix des types de murs en fonction du site » de la norme DTU 20.1 .

A.3.3.1.4  Choix du type de façade semi-rideau à paroi intérieure lourde traditionnelle en maçonnerie

Voir l'article « Guide pour le choix des types de murs en fonction du site » de la norme DTU 20.1. Il faut utiliser le tableau relatif aux maçonneries destinées à recevoir un enduit ou un revêtement traditionnel extérieur.

Figure A.3  Cas particulier d'un joint ouvert avec remplissage d'épaisseur < 10 mm

Figure A.4  Cas général d'un joint ouvert

Figure A.5  Exemple de mur assimilable à un mur de type II-b

Figure A.6  Exemple de mur assimilable à un mur de type III

Figure A.7  Mur de type IV

A.3.3.2  Murs en béton banché
A.3.3.2.1  Généralités
A.3.3.2.1.1  Objet

Ce guide a pour objet de donner aux maîtres d'ouvrage et concepteurs des indications qui permettent de les guider dans leur choix de façade semi-rideau à paroi intérieure lourde traditionnelle en maçonnerie, compte tenu de leur exposition à la pluie et au vent, de façon à satisfaire les exigences d'étanchéité à l'air et à l'eau.

A.3.3.2.1.2  Critères de choix

Le choix est fait en vue d'associer un type de mur défini par sa résistance à la pénétration de la pluie fouettante, à la sévérité d'un site caractérisé par la situation, l'exposition et l'environnement général de la construction.

A.3.3.2.2  Classement des murs en fonction de leur résistance à la pluie

Les façades semi-rideau à paroi intérieure lourde traditionnelle en béton banché répondant aux spécifications du présent document, sont considérées comme assimilables aux murs de types III et IV, définis dans la norme NF DTU 23.1, selon les critères des paragraphes A.3.2.2.2.1, A.3.2.2.2.2 et A.3.2.2.2.3.

A.3.3.2.2.1  Murs assimilables à des murs de type III avec isolant intérieur

Sont considérés comme assimilables aux murs de type III, les murs dont la paroi intérieure correspond aux exigences des murs de type II telles qu'énoncées dans la norme NF DTU 23.1 associés à une paroi extérieure de façade semi-rideau qui répond aux conditions suivantes :

  • les joints entre les différents composants de cette paroi extérieure sont, au moins pour certains, non étanches à la pluie (par exemple, joints ouverts) ;

  • aucun isolant n'est interposé entre cette paroi extérieure et le mur en béton banché ;

  • les dispositions constructives et, en particulier celles des systèmes de fixation ne doivent pas :

    • entraver le ruissellement de l'eau dans la lame d'air mais être conçues pour permettre l'évacuation de l'eau vers l'extérieur en partie basse de la façade ;

    • occasionner de rétention d'eau, en particulier au contact du béton banché.

La Figure A.8 illustre un exemple de mur assimilable à un mur de type III avec isolant intérieur.

A.3.3.2.2.2  Murs assimilables à des murs de type III avec isolant extérieur

Sont considérés comme assimilables aux murs de type III, les murs dont la paroi intérieure correspond aux exigences énoncées dans le Cahier du CSTB n° 1833 associés à façade semi rideau qui répond aux conditions suivantes :

  • les joints entre les différents composants de cette paroi extérieure sont, au moins pour certains, non étanches à la pluie (par exemple, joints ouverts) ;

  • il existe, derrière cette paroi extérieure, un panneau isolant qui ménage entre paroi extérieure et isolant, une lame d'air d'au moins 20 mm ;

  • l'isolant thermique est non hydrophile ;

  • les dispositions constructives et, en particulier celles des systèmes de fixation ne doivent pas :

    • entraver le ruissellement dans la lame d'air mais être conçues pour permettre l'évacuation de l'eau vers l'extérieur en partie basse de la façade ;

    • occasionner de rétention d'eau au contact de l'isolant et du béton banché.

La largeur des joints ouverts ne doit pas dépasser 25 mm et doit être telle que, dans des conditions d'exposition sévères, l'eau qui pénètre derrière cette paroi extérieure ne puisse atteindre l'isolant thermique, qu'en quantité limitée.

La largeur minimale des joints ouverts doit respecter les prescriptions du présent document, en particulier vis-à-vis des variations dimensionnelles et en tenant compte des risques de salissures.

NOTE

Faute de règles précises actuelles, il est recommandé d'avoir des largeurs des joints ouverts inférieures ou égales à la profondeur de ceux-ci (voir Figures A.3 et A.4). Des formes particulières de la tranche des joints ouverts (pentes, gorges, garnitures complémentaires en profilés, etc.) peuvent limiter la pénétration de l'eau.

La Figure A.9 illustre un exemple de mur assimilable à un mur de type III avec isolant extérieur.

A.3.3.2.2.3  Murs de type IV

Appartiennent au type IV, les murs comportant une paroi extérieure de façade semi-rideau lorsque cette paroi extérieure assure l'étanchéité à la pluie. La Figure A.10 illustre un exemple de mur de type IV.

A.3.3.2.2.4  Eléments pris en compte dans la définition de l'exposition des murs à la pluie et au vent

Voir l'article concerné de la norme NF DTU 23.1.

A.3.3.2.3  Choix du type de façade semi-rideau à paroi intérieure lourde traditionnelle en béton banché

Voir l'article concerné de la norme NF DTU 23.1.

Figure A.8  Exemple de mur assimilable à un mur de type III avec isolant intérieur

Figure A.9  Exemple de mur assimilable à un mur de type III avec isolant extérieur

Figure A.10  Mur de type IV