5 Dispositions générales
Les travaux visés dans le présent document ne s'appliquent qu'aux planchers répondant aux conditions ci-après.
5.1 Pentes
Le support doit présenter une pente minimum de 1 %. Les pentes sont celles indiquées sur les plans.
Elles sont réalisées par le gros oeuvre soit directement par l'élément porteur, soit par une forme de pente rapportée telle que définie au paragraphe 5.2.2.
NOTE 2 L'attention est attirée sur le fait que, par suite des tolérances de planéité des supports et des conditions d'exécution des revêtements, les surfaces de pente inférieure à 2 % peuvent présenter, en service, des contre-pentes, flaches et retenues d'eau.
5.2 Gros oeuvre
5.2.1 Classification des éléments porteurs
Les éléments porteurs en partie courante sont classés en quatre types (A, B, C, D) selon leur susceptibilité à la fissuration [voir la norme P 10-203-1 (Référence DTU 20.12) et son annexe].
Dans le cas de plancher accessible aux véhicules, les travaux d'étanchéité sur éléments porteurs de type C ne sont pas visés par le présent texte.
Dans le cas particulier de plancher accessible aux véhicules avec revêtement autoprotégé en asphalte, les éléments porteurs de type D doivent être complétés par une dalle rapportée adhérente en béton armé.
5.2.2 Formes de pente
Elles sont conformes aux spécifications de la norme NF P 10-203-1 (Référence DTU 20.12).
Ces formes ne sont pas, normalement, du lot de l'étancheur, sauf prescription particulière aux DPM.
NOTE 2 Ces formes sont adhérentes au support.
5.2.3 Tolérances du gros oeuvre
La norme NF P 10-203-1 (Référence DTU 20-12) définit :
les tolérances de planéité et d'état de surface ;
les tolérances de pente.
Le respect de ces tolérances incombe à l'entreprise de gros oeuvre.
Les ouvrages d'étanchéité tels que définis à l'article 1 ne peuvent pas corriger ces tolérances.
5.2.4 Reliefs
Ce sont les murs, les poteaux ou les costières bordant les trémies sur lesquels l'étanchéité est relevée. Les parties verticales recevant le revêtement sont obligatoirement en béton de parement courant suivant NF P 18-201 (Référence DTU 21) ou en maçonnerie enduite au mortier de ciment (enduit courant suivant NF DTU 26.1 P1).
La hauteur minimale des relevés d'étanchéité au-dessus du sol fini des locaux est de 0,10 m.
Dans les locaux dont les murs peuvent recevoir des projections d'eau, la hauteur minimale des relevés doit être de 0,10 m au-dessus du niveau maximal de ces projections.
Par exemple, dans les salles de douche, cette hauteur sera égale à la cote de la pomme de douche augmentée de 0,10 m environ.
Les DPM fixent cette hauteur.
5.2.5 Seuils
La présence des seuils marqués par une brusque dénivellation localisée au franchissement d'une baie n'étant pas toujours compatible avec l'utilisation des locaux, il est alors nécessaire de prévoir au droit des ces ouvertures :
-
soit des dispositifs interdisant l'écoulement de l'eau vers des parties non protégées par le revêtement étanche (qui sera toutefois prolongé dans le local adjacent d'au moins 1 m à l'extérieur et sur 0,50 m de part et d'autre de la baie ; ce prolongement intéresse aussi bien les parties courantes que les relevés) (voir figures 1 à 5). La hauteur de ces dispositifs est au minimum de 0,04 m.
Figure 1 - Détail - Réservations - Vue en plan des figures 2 à 4
Figure 2 - Coupe A-A : Seuil avec charges roulantes
Figure 3 - Coupe C-C : Seuils sans charges roulantes
Figure 4 - Coupe B-B : Seuils au droit d'une huisserie de baie
-
soit un caniveau recueillant les eaux et les conduisant à un dispositif d'évacuation (voir figure 5).
Figure 5 - Détail de seuil avec caniveau
5.2.6 Joints de gros-oeuvre
Les joints de gros-oeuvre correspondent à des fractionnements de la structure porteuse afin de tenir compte des mouvements éventuels du sol de fondation (joint de rupture) ou des mouvements d'origine thermique (joint de dilatation-retrait).
Le support de l'étanchéité au droit du joint sera conçu conformément aux dispositions de la norme NF P 10-203 (Référence DTU 20.12).
Les joints de gros-oeuvre ne coupent pas le fil d'eau. Ils ne doivent pas traverser les caniveaux.
5.2.7 Evacuation et collecte des eaux
L'implantation et le dimensionnement de ces ouvrages et de leurs réservations sont définis par les DPM.
L'implantation des caniveaux et des siphons doit permettre d'y déverser directement les liquides chauds.
Dans le cas particulier des planchers réalisés en dalles alvéolaires en béton précontraint, les réservations pour les caniveaux, siphons, sont à prévoir en usine.
Il est prévu à chaque point bas, réservation destinée à mettre en place une évacuation des eaux usées.
5.2.7.1 Caniveaux
Leur section est caractérisée par une largeur et une profondeur qui correspondent aux ouvrages finis compte tenu de l'épaisseur des ouvrages d'étanchéité et de leur protection éventuelle. La largeur ne doit pas être inférieure à 0,30 m et la profondeur ne doit pas excéder la largeur.
Les DPM définissent les dimensions du caniveau (voir FD DTU 43.6 P3).
La pente minimale des caniveaux est 2 %.
Les joints de gros oeuvre ne doivent pas traverser les caniveaux.
5.2.7.2 Siphons et caniveaux métalliques préfabriqués
L'évacuation des eaux se fait à deux niveaux :
sur l'étanchéité, par récupération des eaux de ruissellement ou des eaux infiltrées dans la protection ;
sur la protection ou, le cas échéant sur son revêtement complémentaire par récupération des eaux de ruissellement.
Des siphons peuvent être placés à l'intérieur du dispositif de raccord et scellés dans le dallage de protection.
Un décaissé de surface plane et de profondeur à déterminer en fonction de l'épaisseur de la protection doit être réalisé dans le support pour la mise en place des évacuations sur une emprise correspondant à celle de la platine augmentée de 0,1 m sur sa périphérie (voir figure 6).
Figure 6 - Décaissé au droit d'un caniveau métallique
5.2.8 Traversées de canalisations.
Les traversées de canalisations à travers le plancher doivent se faire à l'intérieur de trémies bordées de costières répondant aux spécifications de l'article 5.2.4, ou par l'intermédiaire de dés en béton, ou par des manchons avec platine soudée lorsque la distance entre conduites ou entre conduite et émergence est d'au moins 0,25 m (voir figures 7 et 8 pour la distance entre émergences).
Figure 7 - Emergences
Figure 8 - Distances minimales entre émergences, traversées,...
5.3 Charges à prendre en compte pour les ouvrages d'étanchéité
5.3.1 Charges permanentes
Les charges permanentes sont les poids propres des éléments suivants :
revêtement d'étanchéité ;
protection et revêtement complémentaire.
Elles comprennent aussi, le cas échéant, le poids des équipements techniques reposant sur la protection du sol.
5.3.2 Charges d'exploitation
Sauf dispositions plus contraignantes indiquées par les documents particuliers du marché (D.P.M.), les charges d'exploitation à prendre en compte sont indiquées dans la norme en vigueur.
A la date de la publication du présent document, il s'agit de la norme NF P 06-001.