7  Supports d'étanchéité en panneaux isolants non porteurs : constitution et mise en oeuvre

7.1  Généralités

Le présent paragraphe traite des supports constitués par des panneaux isolants non porteurs disposés sur des éléments en bois ou panneaux dérivés du bois.

Le dispositif d'isolation thermique rapporté au-dessus des éléments en bois ou dérivés du bois comporte la mise en oeuvre successive :

  • d'un écran pare-vapeur, destiné à limiter ou empêcher la migration de la vapeur d'eau provenant des locaux sous-jacents dans la couche isolante,

  • d'une couche isolante.

7.2  Ecran pare-vapeur

7.2.1  Dispositions préalables à la pose

La pose du pare-vapeur doit se faire sur des supports dont la pose est réalisée conformément aux prescriptions du paragraphe 6.2. La surface doit être propre et sèche. Aucune mise en oeuvre ne peut être entreprise lorsque le support est à une température inférieure à + 2 °C.

L'écran pare-vapeur ne peut être considéré comme un revêtement d'étanchéité, ni comme une mise hors d'eau provisoire.

Sa pose doit normalement précéder immédiatement la mise en oeuvre des panneaux isolants.

7.2.2  Constitution de l'écran pare-vapeur

L'écran pare-vapeur est constitué comme suit :

  1. pose en semi-indépendance

    Une feuille de bitume modifié par élastomère SBS, posée à larges recouvrements (0,10 m minimum) et fixée au support par des clous spéciaux à large tête ou par des agrafes, sauf pour le bois massif, à raison d'une fixation tous les 0,10 m en bordure des feuilles, et d'une fixation tous les 0,33 m en quinconce sur toute la surface ;

  2. pose en adhérence

    Dans le seul cas d'éléments porteurs en panneaux dérivés du bois, l'écran pare-vapeur peut également être constitué comme suit, avec pontage obligatoire des joints par une bande de pontage de 0,20 m de large :

    • un EIF ;

    • une feuille de bitume modifié par élastomère SBS, collée à l'EAC ou soudée, à recouvrement de 0,06 m minimum.

7.3  Couche isolante

7.3.1  Choix des panneaux isolants

7.3.1.1  Dispositions générales

La couche isolante est constituée d'un ou de plusieurs lits de panneaux superposés (de même nature ou de nature différente).

7.3.1.2  Epaisseur minimale de la couche isolante

Elle est définie au paragraphe 5.5.1

7.3.1.3  Limitations d'emploi des panneaux
7.3.1.3.1   Panneaux de liège

Ils ne sont admis que lorsque la somme des charges permanentes et d'exploitation est au plus égale à 450 daN/m2.

Ils sont admis en plusieurs lits. Toutefois, lorsqu'ils sont placés sur toitures techniques, l'épaisseur totale de liège est limitée à 80 mm.

Ils peuvent recevoir un revêtement d'étanchéité adhérent.

Ils peuvent surmonter des panneaux isolants d'une autre nature en respectant les mêmes limitations de destination et de charge.

NOTE

Les Avis Techniques ou Documents Techniques d'Application 1 des panneaux associés mentionnent les possibilités de superposition.

Ils sont mis en oeuvre conformément aux dispositions du paragraphe 7.3.2.

7.3.1.3.2  Autres panneaux

Leurs limitations d'emploi sont définies dans les Avis Techniques et les Documents Techniques d'Application 1 .

Dans le cas d'association de panneaux isolants en plusieurs lits de nature différente, le domaine d'emploi de l'ensemble est celui commun à tous les panneaux.

7.3.2  Mise en oeuvre des panneaux isolants

7.3.2.1  Dispositions communes

Le stockage des panneaux sur chantier doit les mettre à l'abri des intempéries.

Aucune mise en oeuvre ne doit être entreprise par temps de pluie ou lorsque le support est à une température inférieure à + 2 °C. La pose est normalement effectuée immédiatement après celle du pare-vapeur.

7.3.2.2  Mise en oeuvre en partie courante
7.3.2.2.1  Principe de répartition et de pose des panneaux

  1. pose en un seul lit : les joints sont décalés dans un sens (pose dite en quinconce) ;

  2. pose en plusieurs lits : chaque lit est disposé en quinconce, les joints de deux lits successifs n'étant pas superposés. L'Avis Technique ou le Document Technique d'Application 1 propre à chaque isolant définit la nature des panneaux utilisés en lits superposés.

1)

Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.

7.3.2.2.2  Systèmes de fixation
7.3.2.2.2.1  Panneaux sous protection lourde

  1. collage à l'EAC à raison de 1,2 kg/m2 environ : voir tableau 12.

    Tableau 12  Pentes ≤ 5 % — Possibilité de collage à l'EAC sous protection lourde

    NOTE

    La pose des panneaux sensibles aux températures d'application du bitume doit se faire sur une couche d'EAC suffisamment refroidie, ce qui peut entraîner des défauts localisés d'adhérence.

  2. fixations mécaniques seules

    Pour les panneaux isolants dont l'Avis Technique ou le Document Technique d'Application 2 vise expressément ce mode de fixation (par exemple perlite-cellulose, laine minérale), le nombre minimum de fixations est donné dans le tableau 13 :

    Tableau 13  Pentes ≤ 5 % — Fixations mécaniques sous protection lourde

7.3.2.2.2.2  Panneaux sous étanchéité autoprotégée

  1. collage à l'EAC à raison de 1,2 kg/m2 environ : voir tableau 14.

    Tableau 14  Pentes ≤ 40 % — Possibilité de collage à l'EAC (autoprotégé)

  2. fixations mécaniques seules

    Sont utilisées selon les densités minimales figurant au tableau 15, pour les bâtiments de hauteur au plus égale à 20 m et pour les panneaux isolants dont l'Avis Technique ou le Document Technique d'Application 2 vise expressément ce mode de fixation (par exemple perlite-cellulose, laine minérale).

    2)

    Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.

    Tableau 15  Pentes ≤ 200 % — Fixations mécaniques (autoprotégé)

    NOTE

    Pour les pentes > 200 %, une étude particulière est à faire. La répartition régulière dans les deux sens est faite avec un minimum de quatre fixations à l'intérieur du panneau, à raison d'une par angle, la distance séparant le bord de la rondelle du bord du panneau étant ≥ 0,05 m. Les fixations communes à plusieurs panneaux adjacents ne sont pas admises. Dans le cas de plusieurs lits de panneaux, les fixations ci-dessus intéressent la totalité de l'épaisseur de l'isolation thermique.

7.3.3  Cas particulier de la mise en oeuvre des panneaux isolants sur toitures de pente > 100 %

Voir figure 12. (Dimensions en milimètres)

Figure 12  Mise en oeuvre des panneaux isolants fixés sur les pentes > 100 %

Complémentairement aux dispositions du paragraphe 7.3.2, les groupes de panneaux sont butés sur des éléments rigides en bois ou en métal, préalablement fixés sur l'élément porteur avant ou après le pare-vapeur. Ces éléments, de hauteur sensiblement égale à l'épaisseur des panneaux isolants, sont disposés perpendiculairement à la ligne de la plus grande pente, l'écartement des lignes de butée ne devant pas excéder 5 m. Leur fixation à l'élément porteur se fait par clous, vis, équerres métalliques, par exemple.

NOTE

Ces butées peuvent recevoir la fixation du haut des lés d'étanchéité (cf. voir paragraphe 9.5.3.2).

7.3.4  Cas particulier de mise en oeuvre des panneaux isolants sur toitures courbes

7.3.4.1  Cas des panneaux de laine minérale

Les dimensions de ces panneaux doivent être adaptées à la courbure de la toiture. Si nécessaire, on procédera à des saignées sur une partie de l'épaisseur des panneaux.

Ils doivent être fixés par au moins une fixation centrale et une fixation dans chaque angle.

7.3.4.2  Cas des autres panneaux

Les règles de fixation sont indiquées dans les Avis Techniques ou Documents Techniques d'Application 3.

3)

Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.

7.3.5  Dispositions relatives aux fixations mécaniques

7.3.5.1  Vis à bois

La longueur est égale à l'épaisseur du panneau isolant majorée au minimum de 17 mm.

7.3.5.2  Vis autoperceuses (sur profilés métalliques)

Cette fixation nécessite l'utilisation d'une visseuse comportant une sécurité permettant de limiter la profondeur du vissage dans l'élément métallique. La longueur de la vis est égale à l'épaisseur du panneau isolant majorée au minimum de 8 mm.

7.3.5.3  Rivet à expansion (sur profilés métalliques)

La longueur du rivet est généralement égale à l'épaisseur à serrer majorée de 10 mm.

NOTE

On peut utiliser une entretoise avec rondelle, incorporée ou non, dont la longueur est sensiblement égale à l'épaisseur du panneau isolant, dans le cas de panneaux isolants compressibles (laine minérale, par exemple).

7.3.6  Mise en oeuvre des panneaux isolants en support de relevés

(voir paragraphe 8.2.7).