11  Aménagement des toitures-terrasses jardins

Les travaux décrits dans le présent article sont du ressort de l'entreprise de paysage, sauf disposition contraire des DPM.

11.1  Aménagement des zones plantées en partie courante

11.1.1  Couche filtrante

NOTE

Son rôle est de retenir les éléments fins du mélange de plantation.

Les nappes doivent se recouvrir de 0,10 m minimum et doivent être relevées sur la hauteur du mélange de plantation en limite de ce dernier : zones stériles, murets, parois des regards d'eaux pluviales, costières des joints de dilatation enterrés (y compris le dessus de ces joints).

Au droit des retombées, elles sont rabattues sur environ 0,10 m au-dessous du niveau de l'étanchéité de la partie courante.

11.1.2  Mélange de plantation

La terre végétale peut être enrichie en amendements organiques ou minéraux qui doivent être décrits selon les normes en vigueur, notamment NF U 44-051 et NF U 44-551.

Le mélange ainsi constitué est appelé mélange de plantation et ses caractéristiques sont les suivantes :

  • teneur en matière organique variant entre 3 et 15 % de la matière sèche ;

  • fraction granulométrique grossière (supérieure à 2 cm de diamètre) et inférieure à 50 % en masse.

L'épaisseur de la couche de mélange de plantation est fonction du type de végétation prévue. Le tableau 27 indique les épaisseurs minimales à respecter en fonction des végétaux prévus.

La mise en oeuvre de la couche filtrante et du mélange de plantation doit être coordonnée avec celle de la couche drainante quand celle-ci est constituée de plaques de polystyrène.

L'entrepreneur réalisant la mise en place du mélange de plantation s'assurera tout particulièrement que sa charge ainsi que celle des végétaux ne dépassent pas celle prise en compte dans les calculs de résistance des structures.

Les documents particuliers du marché définissent la masse volumique du mélange de plantation à saturation d'eau. À défaut, on retiendra la masse volumique de 2,1 t/m3.

Tableau 27  Végétation possible suivant épaisseur du mélange de plantation

NOTE

Exemple d'une composition courante de mélange de plantation (en pourcentage volumique) pour toiture-terrasse jardin :

  • 40 % terre végétale ;

  • 30 % amendement organique type compost de déchets verts ;

  • 30 % argile expansée.

11.1.3  Aménagement végétal

11.1.3.1  Sélection des espèces végétales

Les plantes listées dans le tableau 28 ci-après sont proscrites dans la mesure où leur développement racinaire peut porter atteinte à l'ouvrage d'étanchéité. Cette liste n'est pas exhaustive et ne préjuge que du retour d'expérience actuel sur ce sujet.

NOTE

Il appartient au maître d'oeuvre de définir les plantes du projet. D'autres contraintes peuvent être prises en compte, adaptation au climat, toxicité, etc.

Tableau 28  Plantes proscrites sur toitures-terrasses jardins

11.1.3.2  Disposition des végétaux en toiture

Elle tient compte du développement prévisible des végétaux sélectionnés et des dispositions particulières d'aménagement prévues à proximité des relevés (voir 11.2), des entrées d'eaux pluviales (voir 11.3), et des joints de dilatation (voir 11.4).

Les charges dues aux végétaux à prendre en compte sont indiquées dans le tableau 29 ci-après.

Tableau 29  Charges dues aux végétaux à prendre en compte

11.1.3.3  Plantation

L'utilisation de tuteurs pour arbres et arbrisseaux se fait à l'aide de tuteurs avec tige et base en bois traité et reposant au-dessus de la couche drainante à au moins 0,05 m au-dessus de la couche filtrante. Les hauts sujets (tiges, conifères) sont haubanés à l'aide de câbles et raidisseurs. Leur ancrage se fait soit dans la construction au-delà des relevés d'étanchéité, soit dans des massifs béton intégrés dans le mélange de plantation.

11.2  Aménagement contre les relevés d'étanchéité

Une zone séparative drainante, appelée « zone stérile » doit être réalisée entre la zone plantée et l'étanchéité verticale. Elle ne contient pas de mélange de plantation et aucune végétation ne doit pouvoir s'y développer.

Sa mise en oeuvre s'effectue au fur et à mesure de celle de la terre.

NOTE

Si une isolation thermique des reliefs est prévue par les DPM, il convient de se reporter au paragraphe 8.1.2.

Le relevé d'étanchéité dépasse de la hauteur prescrite par le tableau 23, le niveau fini de la zone stérile (voir figure 34) ou du mélange de plantation (voir figure 36).

11.2.1  Cas de zones plantées de surface supérieure à 100 m2

Une zone stérile de 0,40 m de large est aménagée contre tous les relevés d'étanchéité. Elle peut être constituée :

  • d'une couche drainante appliquée contre le relevé et d'une couche filtrante qui sépare le mélange de plantation de la couche drainante (ces dernières sont raccordées à celles de partie courante) (voir figure 34) ou

  • d'un caniveau recouvert de dallettes à joints libres ou caillebotis démontables communiquant avec la couche drainante (voir figure 35).

Figure 34  Zone stérile — Exemple de solution

Figure 35  Zone stérile — Exemple de solution

11.2.2  Cas de zones plantées de surface inférieure à 100 m2

Les dispositions décrites en 11.2.1 sont admises.

Le relevé d'étanchéité dépasse le niveau du mélange de plantation de la hauteur h définie au tableau 23.

La zone stérile peut également être constituée d'une couche de plaques drainantes en polystyrène moulé et d'une couche filtrante conformes au NF DTU 43.11 P1-2 (voir figure 36). En variante, couche drainante et filtrante peuvent être remplacées par un composite géotextile drainant et filtrant de caractéristiques suffisantes et de 0,020 m d'épaisseur minimum en fonctionnement sous charge.

Figure 36  Zone stérile — Exemple de solution

11.3  Aménagement au droit des entrées d'eaux pluviales

Les plantations de végétaux ligneux ne sont pas admises sur 0,40 m tout autour du regard.

11.4  Aménagement au droit des joints de dilatation

11.4.1  Cas des joints de dilatation enterrés

Les plantations de végétaux ligneux ne sont pas admises sur 0,40 m de part et d'autre de l'axe du joint.

11.4.2  Cas des joints de dilatation visitables

L'aménagement paysager comporte une zone stérile appliquée de chaque côté de la protection du joint de dilatation. Elle est traitée par plaque drainante avec filtre ou composite drainant-filtrant à l'identique de celle prévue en relevé au 11.2.2.

11.5  Couche de circulation sur zones de circulation hors zones plantées

Les couches de circulation telles que définies au 3.1.8.2 sont posées sur la protection, en dur ou en asphalte, de l'étanchéité. L'entrepreneur veille notamment à ce que :

  • les eaux pluviales recueillies dans les zones plantées ne s'écoulent pas en surface de la couche de circulation ;

  • pour tout type de couche de circulation, la hauteur minimale du relevé soit de 0,20 m.

11.6  Murets de séparation entre zones plantées et autres zones

Ils font l'objet d'une étude de stabilité qui vérifie également que la pression exercée à leur sous-face n'excède pas celle admise par l'isolant thermique, le complexe d'étanchéité et éventuellement celle admise par la couche drainante.

Lorsqu'ils sont construits directement sur le revêtement d'étanchéité, les murets se trouvant en travers du circuit d'évacuation des eaux pluviales doivent être équipés d'ouvertures à leur base pour ne pas faire obstacle à l'écoulement des eaux. La section des ouvertures est égale ou supérieure à celle de la naissance E .P. qui serait nécessaire pour évacuer les eaux des parties de terrasse situées de part et d'autre du muret.

11.7  Organisation de chantier

Si la mise en oeuvre d'une protection mécanique résistante provisoire ou définitive de l'étanchéité n'est pas prévue dans les documents particuliers du marché, l'organisation de chantier prévoit, à la suite immédiate des travaux d'étanchéité, la mise en place du mélange de plantation par le paysagiste. Toutefois, le mélange de plantation n'est pas assimilable à une protection dure. C'est pourquoi, toutes les précautions sur chantier doivent être prises pour préserver la terre des agressions mécaniques ou des pollutions diverses. La mise en oeuvre du mélange de plantation se fait en prenant les précautions nécessaires pour ne pas endommager le revêtement d'étanchéité et la couche drainante, en limitant les surcharges localisées (mise en tas, charge des engins, etc.) et en fonction de la résistance des constituants de l'ouvrage (voir NF DTU 43.11 P2).