7  Ouvrages particuliers

7.1  Nomenclature

Les ouvrages particuliers comprennent :

  • les noues et chéneaux (voir paragraphe 7.2) ;

  • les faîtages, arêtiers et divers changements de pente (voir paragraphe 7.3) ;

  • les bandes métalliques reliées à l'étanchéité (rives, égouts, faîtages simples...) (voir paragraphe 7.4) ;

  • les reliefs (voir paragraphe 7.5) ;

  • les joints de dilatation de la structure porteuse (voir paragraphe 7.6) ;

  • les lanterneaux, exutoires de fumées, aérateurs... (voir paragraphe 7.7) ;

  • les dispositifs d'évacuation des eaux pluviales (EP, TP...) (voir paragraphe 7.8) ;

  • les traversées de toiture (ventilations, potelets...) (voir paragraphe 7.9).

7.2  Noues et chéneaux

7.2.1  Noues

7.2.1.1  Généralités

II est rappelé (voir paragraphes C.2.3.2.2 et C.2.3.2.3) que les tôles d'acier nervurées reposent sur :

  • un appui unique lorsque l'angle formé par la rencontre des deux versants est ≥ 174° [figures C.9a) et C.12b)] ;

  • deux appuis lorsque l'angle formé par la rencontre des deux versants est < 174° [figures C.9 b) et C.12 c)].

7.2.1.2  Noues centrales et noues traditionnelles

Une tôle de liaison en acier galvanisée, de 0,75 mm d'épaisseur nominale, de 0,20 m de développé, pliée au centre, fixée sur chaque aile sur les tôles d'acier nervurées tous les 0,50 m :

  • est nécessaire si l'angle formé par la rencontre des deux versants est < 174° ;

  • n'est pas nécessaire si les tôles d'acier nervurées sont emboîtées et si l'angle formé par la rencontre des deux versants est ≥ 174°.

Il est possible, lorsque les tôles d'acier nervurées sont posées parallèlement à la noue et lorsque l'angle formé par la rencontre des deux versants est > 174°, de plier la tôle d'acier nervurée sans la couper à l'endroit de la ligne des changements de pente. Dans ce cas la tôle de liaison n'est pas nécessaire.

NOTE

Un angle de 174° correspond, par exemple, à la rencontre de deux versants de pente 5 %.

Le revêtement d'étanchéité des noues centrales :

  • pour les toitures de pentes comprises entre 3 % et 5 %, est identique à celui des parties courantes (voir paragraphe 6.5.4) ;

  • pour les toitures de pentes > 5 %, est défini au paragraphe 6.5.5.

7.2.1.3  Noues de rive

Elles sont réalisées avec costières, conformément aux dispositions du paragraphe 7.5.

La hauteur minimale des relevés en noue de rive et abouts est de :

  • 0,15 m dans le cas de versants de pente ≤ 20 % ;

  • 0,25 m dans le cas de versants de pente > 20 %.

La hauteur maximale des costières supports de relevé est définie au paragraphe 7.5.4.2.

Il est rappelé que :

  • dans le cas des tôles d'acier nervurées perpendiculaires à la noue, la distance maximale entre le nu extérieur de la structure d'appui et le fil d'eau est fonction de l'implantation des entrées d'eaux pluviales : 0,05 m ou 0,20 m suivant les cas (voir paragraphe C.2.3.3.1.1) ;

  • dans le cas où les tôles d'acier nervurées parallèles à la noue sont coupées longitudinalement, la nervure doit être reconstituée, l'assemblage étant assuré par couturage tous les 0,50 m environ (voir paragraphe 6.2.3).

Le revêtement d'étanchéité des noues de rive :

  • pour les toitures de pentes comprises entre 3 % et 5 %, est identique à celui des parties courantes (voir paragraphe 6.5.4) ;

  • pour les toitures de pentes > 5 %, est défini au paragraphe 6.5.5.

7.2.2  Chéneaux en encorbellement

Il est rappelé (voir paragraphe 5.2.3) que les chéneaux sont des ouvrages exceptionnels pour ce type de toiture, sachant que celle-ci se prête mieux à la réalisation de noues.

Lorsqu'ils sont malgré tout prévus, ils sont réalisés selon les techniques de couverture (voir NF DTU de la série 40) ou d'étanchéité (voir NF DTU de la série 43) en désolidarisant le revêtement d'étanchéité des parties courantes de celui des chéneaux.

7.3  Faîtages, arêtiers et divers changements de pente

Il est rappelé (voir paragraphes C.2.3.2.1 et C.2.3.2.3) que les tôles d'acier nervurées reposent sur :

Une tôle de liaison en acier galvanisé de 0,75 mm d'épaisseur nominale, en 0,20 m de développé, pliée au centre, fixée sur chaque aile sur les tôles d'acier nervurées tous les 0,50 m :

  • est nécessaire dans tous les cas lorsque l'angle formé par la rencontre des deux versants est > 186° ;

  • est nécessaire si les tôles d'acier nervurées ne sont pas emboîtées ;

  • n'est pas nécessaire si les tôles d'acier sont emboîtées et l'angle formé par la rencontre des deux versants est ≤ 186°.

Pour les faîtages et divers changements de pente, il est possible, lorsque les tôles d'acier nervurées sont posées parallèlement au faîtage et lorsque l'angle formé par la rencontre des deux versants est ≤ 186°, de plier une tôle d'acier nervurée sans la couper à l'endroit de la ligne des changements de pente.

Dans ce cas, la tôle de liaison n'est pas nécessaire.

NOTE

Un angle de 186° correspond, par exemple, à la rencontre de deux versants de pente 5 %.

7.4  Bandes métalliques reliées à l'étanchéité (rives, égouts, faîtages simples…)

Cas des revêtements d'étanchéité autoprotégés : les bandes métalliques reliées aux revêtements d'étanchéité présentent une retombée. Un closoir supérieur est prévu entre les tôles d'acier nervurées et l'isolant (figures 13 et 14).

Figure 13  Bandes métalliques reliées à l'étanchéité — Egout avec revêtement d'étanchéité autoprotégé

Figure 14  Bandes métalliques reliées à l'étanchéité — Rive ou faîtage simple avec revêtement d'étanchéité autoprotégé

Les dispositifs de calfeutrement à l'air entre la paroi verticale et la sous-face des tôles d'acier nervurées sont définis par les Documents Particuliers du Marché.

Cas de revêtements d'étanchéité avec protection lourde meuble :

  • les rives et faîtages simples doivent être réalisés avec costières et relevés d'étanchéité (voir paragraphe 7.5) ;

  • seuls les égouts peuvent être réalisés avec une bande métallique prise dans le revêtement d'étanchéité et présentant une retombée ; dans ce cas la protection lourde est arrêtée par une galerie garde-grève ajourée, par des carreaux d'asphalte, par briques pleines ou tout procédé équivalent permettant l'écoulement de l'eau. Les dispositions concernant le closoir supérieur et le calfeutrement à l'air sont identiques à celles visées ci-dessus (figure 15).

Figure 15  Bandes métalliques reliées à l'étanchéité — Egout avec revêtement d'étanchéité sous protection lourde

7.4.1  Caractéristiques des bandes métalliques

7.4.1.1  Epaisseur

Leur épaisseur minimale est donnée ci-après :

  • acier galvanisé ou inox : e ≥ 0,75 mm ;

  • zinc : e≥ 0,65 mm ;

  • aluminium : e ≥ 0,80 mm ;

  • cuivre : e ≥ 0,50 mm.

7.4.1.2  Longueur des bandes

La longueur maximale unitaire de chaque bande est environ de :

  • 2 m pour l'acier (galvanisé ou inox) ;

  • 1 m pour le zinc, l'aluminium et le cuivre.

Le recouvrement entre bandes est de 0,10 m minimum.

7.4.1.3  Largeur de l'aile insérée dans le revêtement d'étanchéité

— 0,10 m minimum.

7.4.1.4  Retombée

Si la bande comporte une retombée libre, celle-ci n'excède pas :

  • 0,15 m dans le cas de la tôle d'acier ;

  • 0,10 m dans le cas du zinc, de l'aluminium ou du cuivre.

Si la bande comporte une retombée fixée ou maintenue (voir paragraphe 7.4.2.2), celle-ci n'excède pas :

  • 0,30 m dans le cas d'acier ;

  • 0,20 m dans le cas du zinc, de l'aluminium ou du cuivre.

Dans tous les cas, le recouvrement de la retombée par rapport à la partie inférieure des tôles d'acier nervurées est de 0,04 m minimum (voir figure 16).

Figure 16  Bandes métalliques reliées à l'étanchéité — Recouvrement de la retombée

7.4.2  Fixation des bandes métalliques

7.4.2.1  Fixation de l'aile insérée dans le revêtement d'étanchéité

Les bandes sont fixées mécaniquement aux tôles d'acier nervurées à travers l'isolant, par vis autoperceuses, ou rivets à expansion.

L'intervalle des fixations est d'environ 0,33 m, dont une au moins au droit de chaque recouvrement.

7.4.2.2  Fixation de la retombée

Lorsque la retombée (figure 16) dépasse 0,15 m dans le cas de l'acier ou 0,10 m dans les autres cas, celle-ci est obligatoirement fixée ou maintenue tous les 0,33 m environ, dont une fixation au moins au droit du recouvrement.

7.4.3  Raccordement au revêtement d'étanchéité

NOTE

Les bandes métalliques non insérées dans le revêtement d'étanchéité ne sont pas visées par le présent document.

La partie de la bande destinée à être insérée dans le revêtement d'étanchéité présente une largeur minimale de 0,10 m et est enduite d'EIF.

La bande de métal est insérée entre deux couches de matériaux d'étanchéité. Au droit de cette bande le revêtement d'étanchéité doit comporter trois couches. À cet effet, il est rapporté une bande complémentaire raccordée au revêtement (exemples de raccordement donnés en figures 13, 14 et 15).

7.5  Reliefs

7.5.1  Généralités

Les reliefs doivent être solidaires de l'élément porteur en tôle d'acier nervurée. Ils sont constitués de costières éventuellement revêtues de panneaux isolants.

Les costières sont traitées au paragraphe 7.5.4.

L'isolation thermique est traitée au paragraphe 7.5.5.

Les relevés d'étanchéité sont traités au paragraphe 6.5.6.1.

7.5.2  Hauteur des reliefs

Voir figure 17 avec, dans tous les cas d ≥ 0,04 m.

La hauteur H des reliefs doit permettre une hauteur minimale h des relevés d'étanchéité de 0,15 m au-dessus de la protection des parties courantes.

Cette hauteur est plus importante dans le cas de noues de rive ; elle est définie au paragraphe 7.2.1.3.

La hauteur maximale des costières support de relevé d'étanchéité est définie au paragraphe 7.5.4.2. Dans le cas de partie verticale de hauteur supérieure on procédera alors à la mise en oeuvre d'un contre-bardage.

Figure 17  Reliefs — Hauteur et forme de la partie supérieure

7.5.3  Forme des reliefs

Ils doivent comporter, à leur partie supérieure, un dispositif qui écarte l'eau ruisselant sur les éléments placés au-dessus d'eux, afin d'éviter l'introduction d'eau derrière le relevé d'étanchéité. La partie du dispositif faisant larmier doit présenter un recouvrement d'au moins 0,04 m et être en saillie de 0,04 m minimum par rapport au support d'étanchéité, à l'exclusion des bandes de solin et des couronnements d'acrotère pour lesquels la saillie peut être limitée à 0,01 m (voir figure 17).

7.5.4  Costières

7.5.4.1  Généralités

Les costières (éventuellement revêtues de panneaux isolants) faisant office de support de relevé d'étanchéité sont en tôles d'acier galvanisé ou protégé contre la corrosion. Des costières préfabriquées en matériaux différents peuvent être utilisées (voir la norme NF DTU 43.3 P1-2).

Les costières doivent être solidaires des tôles d'acier nervurées.

NOTE 1

Il est rappelé (voir paragraphe C.2.3.3.2) qu'un appui continu est indispensable en partie haute, en l'absence de contre-bardage.

NOTE 2

Les costières non solidaires des tôles d'acier nervurées ne peuvent faire office de support de relevé d'étanchéité et doivent être doublées par des costières conformes à l'une des dispositions ci-après (voir figure 18).

Figure 18  Doublage d'une costière non solidaire des tôles d'acier nervurées

Cette exigence peut être satisfaite :

  1. Soit en rapportant une costière sur les tôles d'acier nervurées de partie courante (cas général, figure 19). Les costières doivent se recouvrir entre elles de 0,04 m au moins.

    Figure 19  Costière fixée directement à la tôle d'acier nervurée

    Les fixations aux tôles d'acier nervurées (voir figure 20) s'effectuent en quinconce, au moins tous les 0,50 m dont une au droit des recouvrements.

    Figure 20  Costières fixées sur les tôles d'acier nervurées — Recouvrement et fixations

    Les recouvrements des ailes verticales sont couturés à raison d'une fixation au moins tous les 0,20 m.

    Lorsque les costières atteignent ou dépassent une hauteur de 0,30 m au-dessus du niveau supérieur des tôles d'acier nervurées, une fixation en tête de ces costières est obligatoire tous les mètres.

    La fixation en tête n'est pas exigée lorsque la costière jouxte un ouvrage en maçonnerie.

  2. Soit en rapportant une costière sur l'appui des tôles d'acier nervurées (voir figure 21) (exemple : costières de lanterneau ponctuel).

    Figure 21  Costière fixée en continu entre la tôle d'acier nervurée et son support

    La fixation de cette costière s'effectue par l'intermédiaire des fixations des tôles d'acier nervurées de partie courante.

    Les recouvrements et leurs couturages sont réalisés comme ci-dessus, ainsi que la fixation éventuelle en tête de costière.

  3. Soit avec des costières autoportantes (de panne à panne) sur lesquelles sont fixées les tôles d'acier nervurées de partie courante (figure 22) (exemple : costières de lanterneau filant).

    Figure 22  Costière autoportante entre appuis des tôles d'acier nervurées

    Les différents éléments de costières doivent être solidaires entre eux et ne pas présenter d'aspérités importantes (boulons, raidisseurs,…).

    Le dimensionnement de ces costières (épaisseur, hauteur) doit tenir compte des charges transmises par l'élément porté et par les tôles d'acier nervurées qui se trouvent en appui sur ces costières.

  4. Soit avec des costières intégrées à l'ossature, lorsqu'elles sont solidaires d'un appui continu des tôles d'acier nervurées permettant leur solidarisation avec ces dernières (figure 23) (exemple : costières d'auvent).

    Figure 23  Costière solidaire d'un appui continu des tôles d'acier nervurées

    Il est admis de relever l'étanchéité directement sur ces costières à condition qu'elles ne comportent pas d'aspérités importantes (boulons, raidisseurs, …).

7.5.4.2  Dimensionnement des costières

Les costières présentent les caractéristiques suivantes :

Tableau 14  Dimensionnement des costières

Figure 24  Costières support de contre-bardage

Figure 25  Costières support de système d'éclairement en bande

7.5.5  Isolation thermique des reliefs

Les Documents Particuliers du Marché définissent les ouvrages à isoler thermiquement.

NOTE

Pour limiter les risques de condensations locales, les Documents Particuliers du Marché peuvent prévoir :

  • soit une isolation des costières ;

  • soit un calfeutrement entre la costière et la paroi verticale (figure 26).

Figure 26  Calfeutrement entre costière et paroi verticale

7.5.5.1  Nature des panneaux isolants

Seuls sont utilisables et en un seul lit, les panneaux isolants pouvant recevoir un revêtement d'étanchéité adhérent (suivant les Documents Techniques d'Application 13 correspondants).

13)

Ou son/leur équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.

7.5.5.2  Fixation des panneaux isolants
7.5.5.2.1  Relevés de hauteur ≤ 0,30 m

Les panneaux isolants sont fixés par collage à l'EAC ou fixations mécaniques seules.

7.5.5.2.1.1  Collage à l'EAC

Les panneaux sont collés jointifs au moyen d'une couche d'EAC à raison de 1,200 kg/m² environ, sur une couche d'EIF.

7.5.5.2.1.2  Fixations mécaniques seules

Les panneaux sont fixés jointifs à raison de trois fixations mécaniques par mètre linéaire avec un minimum de deux fixations par panneau.

Les fixations d'extrémités sont situées à environ 0,15 m des bords verticaux de chaque panneau.

7.5.5.2.2  Relevés de hauteur comprise entre 0,30 m et 0,60 m inclus

Seules sont admises les fixations mécaniques.

Les panneaux sont fixés jointifs :

  • par une ligne de fixations hautes à raison de trois fixations mécaniques par mètre linéaire, avec un minimum de deux fixations par panneau ;

  • par un même nombre de fixations mécaniques basses.

Les fixations d'extrémités sont situées à environ 0,15 m des bords verticaux de chaque panneau.

7.5.6  Calfeutrement à l'air au droit de reliefs

Les Documents Particuliers du Marché définissent les ouvrages à traiter à cet égard.

7.6  Joints de dilatation

Le paragraphe C.2.3.4 définit les dispositions à respecter concernant la structure porteuse.

Les joints plats sont interdits.

Les joints de dilatation sont bordés de part et d'autre par des costières métalliques recevant un relevé d'étanchéité, éventuellement sur isolant thermique (voir figure 27).

Figure 27  Costières métalliques pour joint de dilatation

Dans le cas de joints transversaux (coupant la ligne de plus grande pente), la partie amont est traitée comme une noue de rive (voir paragraphe 7.2.1.3) avec descentes d'eaux pluviales.

Les costières répondent aux spécifications du paragraphe 7.5.4.

Le couronnement de l'une des deux costières doit coiffer l'aile verticale de l'autre costière, avec un recouvrement de 0,04 m.

L'espace entre les deux costières peut être rempli d'un matériau isolant compressible (laine minérale par exemple) ; dans ce cas, une tôle d'acier galvanisé fixée d'un seul côté pontera le joint entre les deux tôles d'acier nervurées (figure 28).

L'isolation thermique est traitée au paragraphe 7.5.5.

Le calfeutrement à l'air est traité au paragraphe 7.5.6.

Les relevés d'étanchéité sont traités au paragraphe 6.5.6.1.

Figure 28  Isolant entre costières et joint de dilatation

7.7  Lanterneaux, exutoires de fumées, aérateurs,…

Ils sont implantés dans les conditions du paragraphe 5.2.1.

Il est rappelé (voir paragraphe C.2.3.6) que des chevêtres ou des costières autoportantes sont nécessaires.

Ces appareils sont fixés sur des costières répondant aux spécifications du paragraphe 7.5.4.

7.8  Dispositifs d'évacuation des eaux pluviales

7.8.1  Généralités

Les eaux pluviales recueillies par la toiture sont :

  • collectées par les noues ;

  • conduites par les entrées d'eaux pluviales (EEP) aux descentes d'eaux pluviales (DEP) qui les évacuent.

Les entrées d'eaux pluviales peuvent être :

  • soit « en fond de noue » et conduire les eaux directement dans les DEP ;

  • soit « en déversoir » (latérales) et conduire les eaux dans une boîte à eau extérieure, située en tête de DEP.

7.8.2  Ossature — Chevêtre

Les paragraphes C.2.3.2.2 et C.2.3.3.1.1 fixent les écartements à respecter entre appuis au droit des noues.

Il est rappelé (voir paragraphe C.2.3.5) qu'un chevêtre doit être réalisé, dans le plan des appuis :

  • lorsqu'un passage d'entrée d'eaux pluviales dépasse 0,20 m dans sa dimension perpendiculaire aux nervures des tôles d'acier nervurées ;

  • quelle que soit la dimension du passage, dans le cas de tôles d'acier nervurées parallèles à la noue avec implantation d'entrées d'eaux pluviales en « milieu » de travée.

7.8.3  Renfort des tôles d'acier nervurées

Dans le cas de tôles d'acier nervurées parallèles à la noue avec entrée d'eaux pluviales près des appuis, les tôles d'acier nervurées doivent être renforcées au droit du passage de l'EEP par une tôle d'acier galvanisé plane fixée sur les plages des tôles d'acier nervurées.

7.8.4  Implantation et surface collectée

Voir paragraphe 5.2.2 et annexe E.

NOTE

II est rappelé que chaque noue doit comporter au moins :

  • soit trois EEP de section normale ;

  • soit deux EEP de section majorée.

7.8.5  Sections des entrées d'eaux pluviales (EEP) et des descentes d'eaux pluviales (DEP)

7.8.5.1  Principe de calcul des surfaces collectées (en protection horizontale) par EEP ou DEP
  • Cas des noues à pente nulle (figure 29).

    Figure 29  Surfaces collectées par descente d'eaux pluviales (noue à pente nulle)

    La répartition du débit d'eau en noue entre deux descentes se fait à partir d'un point situé à mi-distance entre les deux descentes concernées.

  • (Amendement A1) «  Cas des noues en pente (figure 29 bis).  »

    (Amendement A1) « Figure 29 bis » Surfaces collectées par descente d'eaux pluviales (noue en pente)

    La répartition du débit d'eau en noue entre deux descentes se fait à partir du point haut de la noue.

7.8.5.2  EEP « en fond de noue » (voir paragraphe 7.8.6.1.1)

Les diamètres des tuyaux de descente d'eaux pluviales sont donnés par les règles DTU 60.11.

(Amendement A1) « Pour les solutions avec pare-vapeur et pour éviter toute accumulation d'eau accidentelle dans le complexe isolant, on ménage un jeu de l'ordre de 10 mm entre le pare-vapeur et le moignon (voir figure 30).

NOTE 1

Cette disposition est destinée à limiter le risque d'effondrement de la toiture consécutif à une accumulation d'eau en cas de perforation accidentelle du complexe d'étanchéité.

NOTE 2

Le risque de condensation n'est pas à exclure au niveau des EEP.

Figure 30  Raccordement d'une EEP en fond de noue - Toiture avec pare-vapeur – Exemple de solution »

Les entrées d'eaux pluviales se raccordent à ces descentes par l'intermédiaire d'un moignon de même diamètre (légèrement inférieur compte tenu de l'épaisseur du matériau constitutif).

Le tableau ci-dessous (établi pour évacuer le débit de trois litres à la minute et par mètre carré de surface en projection horizontale) donne ces diamètres en fonction :

  • de la surface collectée par EEP (ou DEP) ;

  • de la forme de l'EEP (moignon cylindrique ou tronconique) ;

  • de la nécessité ou non de retenir un diamètre majoré (voir paragraphes E.2.2.2 et E.2.2.3).

La surface collectée par EEP est limitée à 700 m² (section normale ou majorée).

Tableau 15  Diamètre des descentes d'eaux pluviales

7.8.5.3  EEP « en déversoir » (latérale) (voir paragraphe 7.8.6.1.2)

Seuls sont admis les déversoirs de forme rectangulaire.

(Amendement A1) « Pour les solutions avec pare-vapeur, celui-ci est interrompu au-delà de la costière, sur une longueur de 0, 20 m parallèlement à la noue et sur une largeur minimale de 0,03 m (voir figure 30 bis).

NOTE 1

Cette disposition est destinée à limiter le risque d'effondrement de la toiture consécutif à une accumulation d'eau en cas de perforation accidentelle du complexe d'étanchéité.

NOTE 2

Le risque de condensation n'est pas à exclure devant les déversoirs.

Figure 30 bis  Raccordement d'une EEP en déversoir - Toiture avec pare-vapeur – Exemple de solution »

Pour l'évacuation des eaux, seule intervient la largeur du déversoir calculée selon les règles suivantes :

  • dans le cas de « section » normale, 1 cm de largeur de déversoir évacue les eaux collectées sur une surface de 5 m² (en projection horizontale) ;

  • dans le cas de « section » majorée, 1 cm de largeur de déversoir évacue les eaux collectées sur une surface de 3,5 m² (en projection horizontale).

NOTE

La nécessité ou non de retenir une « section » majorée est précisée aux paragraphes E.2.2.2 et E.2.2.3.

La surface collectée par déversoir est limitée à 350 m² (« section » normale ou majorée).

7.8.6  Entrée d'eaux pluviales (EEP)

7.8.6.1  Constitution — Dimensions
7.8.6.1.1  EEP « en fond de noue »

Les entrées d'eaux pluviales sont généralement constituées de deux parties, la platine et le moignon, assemblées entre elles par soudure ou tout système d'assujettissement étanche.

Elles peuvent être :

  • en plomb de 2,5 mm d'épaisseur au moins, (limité au diamètre ≤ 15 cm) ;

  • en zinc de 0,8 mm d'épaisseur au moins, badigeonné intérieurement d'EIF, (limité au diamètre ≤ 20 cm) ;

  • en tôle d'acier de 1,5 mm d'épaisseur minimale protégée contre la corrosion (par exemple galvanisation) ;

  • en acier inoxydable étamé ou non d'épaisseur 0,5 mm au moins ;

  • en cuivre d'épaisseur 0,6 mm au moins ;

  • en aluminium de 1 mm d'épaisseur au moins badigeonné intérieurement d'EIF (limité au diamètre ≤ 20 cm) ;

  • en matériau spécialement adapté à cet usage (élastomère).

La distance entre le bord du trou d'évacuation et le bord de la platine ne doit pas être inférieure à 0,12 m (voir figure 31).

Figure 31  Entrée d'eaux pluviales en « fond de noue »

La forme (cylindrique ou tronconique), les dimensions et la section du moignon sont définis au paragraphe 7.8.5.2.

7.8.6.1.2  EEP « en déversoir » (latérale)

Les déversoirs sont généralement constitués de deux parties, la platine et le moignon, assemblées entre elles par soudure ou tout système d'assujettissement étanche.

Les matériaux constitutifs sont ceux définis au paragraphe 7.8.6.1.1.

Les dimensions sont les suivantes (voir figure 32) :

  • Orifice d'évacuation :

    • Largeur L : telle que définie au paragraphe 7.8.5.3 (largeur nécessaire pour assurer l'évacuation des eaux pluviales), sans être inférieure à 0,10 m ;

    • Hauteur H : ≥ 0,10 m.

  • Platine : la distance entre les bords de l'orifice d'évacuation et les bords de la platine ne doit pas être inférieure à :

    • 0,20 m pour les bords latéraux et inférieurs ;

    • 0,12 m pour les bords supérieurs.

    Figure 32  Entrée d'eaux pluviales « en déversoir » — Platine

Le moignon présente une inclinaison vers l'extérieur, supérieure à 20 %, pour éviter les retours d'eau (figure 33).

7.8.6.2  Raccordement au revêtement d'étanchéité et à la descente d'eaux pluviales
7.8.6.2.1  EEP « en fond de noue »

La platine est logée dans un décaissé de 10 mm d'épaisseur minimale, réalisé dans l'isolant, de façon à éviter les surépaisseurs au droit de l'EEP.

Elle est enduite d'EIF sur ses deux faces et insérée dans le revêtement d'étanchéité. Dans le cas d'asphalte, la platine est enrobée d'asphalte pur. Dans le cas de bicouche, une feuille supplémentaire est disposée en sous-face.

La platine est fixée mécaniquement aux tôles d'acier nervurées.

Aucun joint ne devant exister dans l'épaisseur de la toiture ou faux-plafond non démontable, les dispositions prises doivent rendre le joint entre canalisation et moignon aisément visitable.

Le moignon doit déborder en sous-face de 0,15 m.

7.8.6.2.2  EEP « en déversoir » (latérale)

Un décaissé de 30 mm d'épaisseur minimale est réalisé dans l'isolant de façon à constituer un encuvement dont les dimensions minimales sont les suivantes (figure 33) :

  • 0,25 m de part et d'autre de l'orifice d'évacuation, le long de l'acrotère ;

  • 0,50 m perpendiculairement à l'acrotère.

La platine est enduite d'EIF sur ses deux faces et insérée dans le revêtement d'étanchéité. Dans le cas d'asphalte, la platine est enrobée d'asphalte pur. Dans le cas de revêtement bicouche, une feuille supplémentaire est disposée en sous-face.

La platine est fixée mécaniquement aux tôles d'acier nervurées.

La boîte à eau extérieure est conçue pour que le niveau de débordement éventuel soit plus bas que le fil d'eau de la noue (figure 33).

Figure 33  Entrée d'eaux pluviales « en déversoir » — Mise en oeuvre

7.8.6.3  Crapaudines, garde-grèves

Des dispositifs (crapaudines ou garde-grèves) doivent être prévus pour arrêter les débris (feuilles, etc.) susceptibles de provoquer un engorgement des descentes et les matériaux constitutifs de la protection meuble éventuelle :

  • quel que soit le type d'EEP dans le cas de protection meuble ;

  • au droit des EEP en « fond de noue » dans le cas de revêtement d'étanchéité apparent.

Dans le cas de déversoir avec revêtement d'étanchéité apparent, ces dispositifs ne sont pas à prévoir, mais la boîte à eau doit comporter une grille de protection assurant la même fonction (figure 33).

Le niveau supérieur des crapaudines ou garde-grèves doit dépasser d'au moins 0,05 m celui du revêtement d'étanchéité (voir figure 34).

Figure 34  Niveau supérieur des crapaudines ou garde-grèves (exemples)

La section totale des ouvertures du dispositif doit être au moins 1,5 fois celle de la partie supérieure de l'entrée d'eaux pluviales, avec dans le cas de garde-grèves, un minimum de 50 % pour le couvercle.

7.8.7  Trop-pleins

Les Documents Particuliers du Marché précisent s'il y a lieu d'en prévoir ainsi que leur nombre, section et implantation.

NOTE

Dans les conditions de dimensionnement et d'implantation précitées des EEP, les trop-pleins n'ont plus pour rôle d'assurer un débit d'évacuation des eaux pluviales mais un rôle d'alerte.

Lorsqu'ils sont prévus, leur niveau est situé au-dessus de celui des entrées d'eaux pluviales, à environ :

  • 0,04 m dans le cas d'EEP « en fond de noue » ;

  • 0,06 m dans le cas d'EEP « déversoir ».

Les matériaux utilisés pour leur confection sont identiques à ceux des entrées d'eaux pluviales (voir paragraphe 7.8.6.1).

Ils sont rectangulaires.

Leurs dimensions minimales sont de 0,20 m × 0,10 m. La distance entre le bord du trou et les bords extrêmes latéraux et inférieurs de la platine doit être au moins égale à 0,12 m. Dans le cas de platine entièrement située dans le plan du relevé, cette distance peut être ramenée à 0,08 m pour le bord inférieur (voir figure 35).

Figure 35  Trop-pleins — Exemple de platine entièrement située dans le plan du relevé

Le moignon présente une inclinaison vers l'extérieur, supérieure à 20 %, pour éviter les retours d'eau.

Les modes de raccordement aux revêtements d'étanchéité sont identiques à ceux des entrées d'eaux pluviales (voir paragraphe 7.8.6.1.2) mais sans encuvement dans l'isolant.

7.9  Traversées de toiture (ventilations, potelets,…)

7.9.1  Généralités

Elles sont implantées dans les conditions du paragraphe 5.2.1.

NOTE

Il est rappelé que :

  • les charges qui ne peuvent être reprises par les tôles d'acier nervurées sont reportées sur l'ossature, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un chevêtre (voir paragraphe C.3.1.2) ;

  • lorsqu'un passage (ventilation par exemple), dont la plus grande dimension perpendiculaire aux nervures dépasse 0,20 m, est à aménager, il doit être réalisé un chevêtre dans le plan des appuis permettant de soutenir et de fixer les tôles d'acier nervurées ainsi que les ouvrages éventuels rapportés (voir paragraphe C.2.3.5).

Lorsque la dimension du passage ne requiert pas de chevêtre (< 0,20 m) il ne doit pas y avoir plus d'une traversée sur une largeur de tôle d'acier nervurée.

Quand une nervure est coupée, un renfort en tôle plane doit être prévu de part et d'autre de la traversée.

7.9.2  Constitution et raccordement à l'étanchéité

Les ouvrages traversant les tôles d'acier nervurées doivent être désolidarisés du revêtement d'étanchéité par un fourreau.

Le raccordement au revêtement d'étanchéité se fait par une platine soudée au fourreau par soudure étanche.

Il doit être prévu un dispositif empêchant la pénétration des eaux de ruissellement entre l'ouvrage traversant et le fourreau (voir figure 36).

Figure 36  Traversées de toiture — Raccordements à l'étanchéité

La platine et le fourreau peuvent être :

  • en tôle d'acier de 0,75 mm d'épaisseur minimale protégée contre la corrosion (galvanisé par exemple) ;

  • en zinc de 0,8 mm d'épaisseur minimale ;

  • en plomb de 2,5 mm d'épaisseur minimale ;

  • en matériau spécialement adapté à cet usage.

La distance entre le fourreau et le bord extrême de la platine ne doit pas être inférieure à 0,12 m (voir figure 37).

Figure 37  Traversées de toiture — Platine

La platine enduite d'EIF sur les deux faces est prise entre les couches du revêtement d'étanchéité.

Le fourreau doit saillir d'au moins 0,15 m au-dessus de la protection.

Lorsque la traversée de toiture est un conduit chaud, un espace de 50 mm minimum doit être prévu entre le fourreau et le conduit chaud pour créer la coupure thermique (figure 38) ; le fourreau doit descendre jusqu'à la face inférieure des tôles d'acier nervurées.

Figure 38  Traversée de toiture par un conduit chaud