9 Mise en oeuvre des ouvrages d'étanchéité : parties courantes — noues — relevés — chéneaux
9.1 Généralités sur les revêtements d'étanchéité
Les revêtements d'étanchéité traditionnels traités ci-après sont les suivants :
asphalte,
système bicouche à base de bitume modifié par élastomère SBS.
Ces revêtements ont été et sont couramment utilisés en France pour la réalisation des ouvrages d'étanchéité.
Les feuilles constituant le revêtement doivent se référer au même Avis Technique ou Document Technique d'Application 8.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
En ce qui concerne les systèmes bicouches à base de bitume modifié par élastomère SBS, on se réfère dans le présent document à la performance I (indentation) du classement F.I.T.
Ce classement permet de faire un choix qualitatif du système d'étanchéité adapté à un emploi déterminé, en se basant sur les critères de comportement de ce système vis-à-vis des sollicitations extérieures. Il est actuellement défini dans les cahiers 2358 et 2433 des « Cahiers du CSTB ».
9.2 Systèmes de pose de revêtements en parties courantes
Voir tableau 18.
Tableau 18 Systèmes de pose des revêtements en parties courantes
9.3 Dispositions générales concernant la pose
9.3.1 Dispositions préalables à la pose
La pose des revêtements doit se faire sur des supports dont la siccité est convenable et la surface propre.
En ce qui concerne la siccité, on se référera aux paragraphes 6.2.1.1 (bois massif) et 6.2.2.1 (pour les panneaux).
Aucun travail d'étanchéité ne doit être entrepris lorsque le support est à une température inférieure à + 2 °C.
La pose de la première couche du revêtement d'étanchéité doit suivre celle des panneaux isolants éventuels.
9.3.2 Préparation sur chantier des produits appliqués à l'état de fusion (EAC)
La température moyenne de chauffage de l'EAC est de 220 °C ± 30 °C.
9.3.3 Pose des revêtements d'étanchéité en partie courante
9.3.3.1 Couche d'indépendance
Le recouvrement entre lés de la couche d'indépendance est de 0,10 m environ.
9.3.3.2 Sous-couches clouées pour couche de semi-indépendance
Le recouvrement entre lés de la couche de semi-indépendance est de 0,06 m minimum, à joints soudés.
La fixation au support s'effectue par des clous à large tête à raison d'une fixation tous les 0,33 m en quinconce sur toute la surface.
9.3.3.3 Colle à froid
La mise en oeuvre de cette colle relève de l'Avis Technique ou du Document Technique d'Application 9 .
9.3.3.4 Ecran thermique
Dans le cas de pose sur panneaux isolants non porteurs sensibles aux températures d'utilisation du bitume ou sensibles à la flamme, l'Avis Technique ou le Document Technique d'Application 9 sur l'isolant peut imposer l'utilisation d'un écran thermique. Celui-ci est disposé librement sur la couche d'indépendance en sous-face du revêtement d'étanchéité. La largeur de recouvrement des éléments de cet écran est de 0,10 m.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
9.3.3.5 Revêtement asphalte
Les joints de reprise des couches successives d'asphalte doivent être décalés d'au moins 0,10 m les uns par rapport aux autres.
9.3.3.6 Revêtements bicouches à base de bitume modifié par élastomère SBS
9.3.3.6.1 Généralités
Les feuilles d'étanchéité constituant une même couche doivent être posées à recouvrement de 0,06 m minimum.
On distingue deux modes de pose :
la pose à lits parallèles (les joints des deux couches successives ne doivent pas se superposer mais être décalés) ;
la pose à lits croisés.
9.3.3.6.2 Composition des revêtements
Les systèmes avec EAC sont repérés (C1), (C2)... dans les tableaux 19 à 21 ci-après, les systèmes sans EAC étant repérés (S1), (S2)... dans ces mêmes tableaux, lesquels indiquent la résistance minimale à l'indentation I des systèmes (poinçonnements statique et dynamique), telle que définie par le classement F.I.T.
La composition des revêtements bicouches SBS est définie :
au tableau 19 dans le cas de pose en indépendance sous protection lourde,
au tableau 20 dans le cas de pose en adhérence sous protection lourde,
au tableau 21 dans le cas de pose de revêtement adhérent autoprotégé.
Les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
Tableau 19 Composition des revêtements bicouches SBS en système indépendant
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/tab_ABQT_1_20.png)
Tableau 20 Composition des revêtements bicouches SBS en système adhérent sous protection lourde
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/tab_ABQT_1_21.png)
Tableau 21 Composition des revêtements bicouches SBS en système adhérent autoprotégé
9.3.3.6.2.1 Particularités des systèmes avec EAC
Les feuilles d'étanchéité sont collées à l'EAC ou soudées en plein sur EAC. Pour la première couche des revêtements indépendants, ou semi-indépendants par colle à froid, seuls les recouvrements sont collés à l'EAC, ou soudés dans le cas de feuilles d'épaisseur ≥ 2,5 mm.
Les faces des feuilles d'étanchéité présentant un film plastique ne doivent pas être collées à l'EAC, sauf si ce film est prévu pour cet usage (voir Avis Technique ou Document Technique d'Application 10.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
9.3.3.6.2.2 Particularités des systèmes sans EAC
Les feuilles d'étanchéité sont soudées en plein.
Pour la première couche des revêtements indépendants, ou semi-indépendants par colle à froid, seuls les recouvrements sont soudés.
9.4 Composition des revêtements en parties courantes sur toitures-terrasses plates (pente de 1 % à 5 %, limites incluses)
Les revêtements appliqués en noues sont identiques à ceux des parties courantes.
Les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
9.4.1 Asphalte
9.4.1.1 Limitation d'emploi
9.4.1.1.1 en fonction de la pente
Ce revêtement ne peut être appliqué que sur un support de pente au plus égale à 3 %.
9.4.1.1.2 en fonction des supports
Ce revêtement n'est appliqué que sur support en bois massif, avec ou sans isolant rapporté.
9.4.1.2 Couche d'indépendance
sur support en bois massif : une feuille de papier entre-deux sans fil.
sur panneau isolant non porteur : une double couche de papier kraft ou une feuille de papier entre-deux sans fil.
9.4.1.3 Composition proprement dite du revêtement
Le revêtement asphalte comprend :
une couche d'asphalte pur AP1 de 5 mm d'épaisseur ;
une couche d'asphalte sablé AS1 de 15 mm d'épaisseur.
Masse totale au mètre carré : 45 kg environ.
Le revêtement nécessite une protection complémentaire dans les cas suivants :
sur toitures techniques ou à zones techniques,
sur panneaux isolants,
-
dans les régions à forte opposition de température indiquées dans le tableau 22 :
Tableau 22 Liste des départements où la protection du revêtement 5 + 15 est obligatoire
Tableau 22 Liste des départements où la protection du revêtement 5 + 15 est obligatoire (fin)
9.4.2 Revêtements bicouches à base de bitume modifié par élastomère SBS
La résistance minimale à l'indentation I des systèmes (poinçonnements statique et dynamique), telle que définie par le classement F.I.T., est indiquée dans les tableaux ci-après.
9.4.2.1 En système indépendant
Ce revêtement reçoit obligatoirement une protection lourde.
9.4.2.1.1 couche d'indépendance
Elle est constituée d'un écran voile de verre.
9.4.2.1.2 écran thermique
Dans le cas de mise en oeuvre sur panneaux de mousse plastique, le revêtement peut être complété par un écran thermique suivant les dispositions du paragraphe 9.3.3.4.
9.4.2.1.3 composition proprement dite du revêtement
Les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
9.4.2.2 En système adhérent
Ces revêtements ne peuvent être mis en oeuvre que sur panneaux isolants. Ces derniers devront être normalisés (pour le liège) ou bénéficier d'un Avis Technique ou Document Technique d'Application 11 favorable pour cet usage.
La mise en oeuvre des revêtements avec EAC sur panneaux isolants n'est possible que si ceux-ci ne comportent pas de surfaçage par film plastique.
Dans le cas de mise en oeuvre de revêtement sans EAC, les panneaux isolants sont aptes à recevoir des revêtements soudés et doivent bénéficier d'un Avis Technique ou Document Technique d'Application 11 favorable pour cet usage. À défaut, les panneaux admettant le collage à chaud seront surfacés par EAC sur chantier avant soudage.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
9.4.2.2.1 Revêtement sous protection rapportée meuble ou dure
Les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
9.4.2.2.2 Revêtement autoprotégé
Les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
9.4.2.3 En système semi-indépendant
9.4.2.3.1 Revêtement sous protection rapportée meuble ou dure
Le support d'étanchéité ne peut être constitué que de bois ou panneaux dérivés du bois. Les supports constitués de panneaux isolants non porteurs ne sont pas admis.
9.4.2.3.1.1 Sur support en bois massif
La composition des revêtements est la même que celle du paragraphe 9.4.2.2.1, à la modification près suivante : les revêtements sont collés (C3, C4) ou soudés (S3, S4) sur une sous-couche composée d'une feuille de bitume modifié par élastomère SBS, armée VV clouée, mise en oeuvre selon les spécifications du paragraphe 9.3.3.2.
9.4.2.3.1.2 Sur support en panneaux dérivés du bois
La composition des revêtements peut être :
identique à celle décrite au paragraphe 9.4.2.3.1.1 ;
-
identique à celle du paragraphe 9.4.2.2.1, aux modifications près suivantes :
pour les revêtements collés C3, C4, le collage à l'EAC sur le support est remplacé par des plots ou bandes de colle à froid ;
pour les revêtements soudés S3, S4, le soudage sur le support est remplacé par des plots ou bandes de colle à froid.
La sous-face de la feuille d'étanchéité constituant la première couche ne devra pas comporter de film plastique, sauf si ce film est prévu pour cet usage (voir Avis Technique 12).
9.4.2.3.2 Revêtement autoprotégé
9.4.2.3.2.1 Sur support en bois massif
La composition des revêtements est la même que celle du paragraphe 9.4.2.2.2, à la modification près suivante : les revêtements sont collés (C5) ou soudés (S5) sur une sous-couche composée d'une feuille de bitume modifié par élastomère SBS, armée VV, clouée, mise en oeuvre selon les spécifications du paragraphe 9.3.3.2.
9.4.2.3.2.2 Sur support en panneaux dérivés du bois
La composition des revêtements peut être :
identique à celle décrite au paragraphe 9.4.2.3.2.1 ;
-
identique à celle du paragraphe 9.4.2.2.2, aux modifications près suivantes :
pour le revêtement collé C5, le collage à l'EAC sur le support est remplacé par des plots ou bandes de colle à froid ;
pour le revêtement soudé S5, le soudage sur le support est remplacé par des plots ou bandes de colle à froid.
La sous-face de la feuille d'étanchéité constituant la première couche ne devra pas comporter de film plastique sauf si ce film est prévu pour cet usage (voir Avis Technique 12).
9.4.2.3.2.3 Sur support en panneaux isolants
Cette mise en oeuvre n'est possible que sur certains panneaux isolants dont les Avis Techniques ou Documents Techniques d'Application 12 visent cette application, dans les limites fixées par ces mêmes documents.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
Seuls sont admis les systèmes avec EAC.
Les compositions des revêtements sont identiques à celles décrites au paragraphe 9.4.2.2.2, à la modification près suivante : la couche inférieure est collée par plots d'EAC au travers d'un écran de semi-indépendance (voile de verre 50 g/m2).
9.5 Composition des revêtements sur toitures rampantes et inclinées (pente > 5 %)
9.5.1 Revêtements bicouches à base de bitume modifié par élastomère SBS
Les systèmes avec EAC sont repérés (C4), (C5) et (C7) dans le tableau 23, les systèmes sans EAC étant repérés (S5), (S6) et (S7) dans ce même tableau, lequel indique la résistance minimale à l'indentation I des systèmes (poinçonnements statique et dynamique), telle que définie par le classement F.I.T.
Les revêtements appliqués en noues sont identiques à ceux des parties courantes.
Tableau 23 Composition des revêtements bicouches SBS sur toitures inclinées
9.5.1.1 Système adhérent (sur supports isolants thermiques)
Dans le cas de mise en oeuvre de revêtement avec EAC, les panneaux isolants :
ne comporteront pas de surfaçage par film plastique ;
auront une résistance thermique inférieure ou égale à 2 m2.K/W.
Dans le cas de mise en oeuvre de revêtement sans EAC, les panneaux isolants sont aptes à recevoir des revêtements soudés et font l'objet d'un Avis Technique ou d'un Document Technique d'Application 13 portant sur cette utilisation. À défaut, et seulement si leur résistance thermique est inférieure ou égale à 2 m2.K/W, les panneaux admettant le collage à chaud seront surfacés par EAC sur chantier avant soudage.
Les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
9.5.1.2 Système semi-indépendant
9.5.1.2.1 Sur support en bois massif
La composition des revêtements est la même que celle du paragraphe 9.5.1.1 à la modification près suivante : les revêtements sont collés (C5) ou soudés (S5) sur une sous-couche clouée, mise en oeuvre selon les spécifications du paragraphe 9.3.3.2.
9.5.1.2.2 Sur support en panneaux dérivés du bois
La composition des revêtements peut être :
identique à celle décrite au paragraphe 9.5.1.2.1 ;
-
identique à celle du paragraphe 9.5.1.1 si la pente est inférieure ou égale à 20 % aux modifications près suivantes :
pour le revêtement collé C5, le collage à l'EAC sur le support est remplacé par des plots ou bandes de colle à froid ;
pour le revêtement soudé S5, le soudage sur le support est remplacé par des plots ou bandes de colle à froid.
La sous-face de la feuille d'étanchéité constituant la première couche ne devra pas comporter de film plastique sauf si ce film est prévu pour cet usage (voir Avis Technique 14).
9.5.2 Dispositions particulières aux chemins de circulation dans le cas de revêtements autoprotégés
Ces chemins doivent être traités de façon identique aux parties courantes avec application complémentaire par soudage d'une feuille de bitume modifié par élastomère SBS avec armature R4, autoprotégée par granulat minéral. Cette feuille, de couleur différente de celle des parties courantes, fait l'objet d'un Avis Technique 14.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
9.5.3 Dispositions particulières pour les toitures de forte pente
9.5.3.1 Conditions d'application
Ces dispositions s'appliquent pour des pentes :
≥ 20 % dans le cas de revêtements bicouches à base de bitume modifié par élastomère SBS avec EAC ;
≥ 40 % dans le cas de revêtements bicouches à base de bitume modifié par élastomère SBS sans EAC.
Toutefois dans le cas de soudage sur un isolant préalablement surfacé à l'EAC sur chantier, ces dispositions s'appliquent à partir de 20 %.
9.5.3.2 Fixations mécaniques du haut des lés d'étanchéité
Voir figures 12 et 36.
Figure 36 Fixations mécaniques du haut des lés d'étanchéité
Le haut des lés de la dernière couche du revêtement d'étanchéité est fixé :
soit avec interposition de plaquettes à raison d'une fixation tous les 0,20 m ;
soit avec bande de clouage continue à raison d'une fixation tous les 0,10 m.
Le haut des lés d'étanchéité dépasse l'axe des fixations d'au moins 0,05 m. Le lé supérieur recouvre les fixations avec un minimum de 0,06 m au-delà du bord inférieur de la plaquette ou de la bande de clouage.
La fixation se fait selon les cas par des clous, vis ou rivets.
9.5.3.2.1 Sur supports en bois ou panneaux dérivés du bois
La fixation se fait par clous torsadés avec plaquettes, vis avec plaquettes, ou clous torsadés avec bande de clouage.
9.5.3.2.2 Sur supports en panneaux isolants
La fixation est réalisée soit sur des butées (paragraphe 7.3.3), soit directement à travers le panneau isolant.
9.5.3.2.2.1 Sur butée en bois
La fixation se fait par clous avec plaquettes, vis avec plaquettes, ou clous avec bande de clouage.
9.5.3.2.2.2 Sur butée en tôle d'acier galvanisé
La fixation se fait par rivets à expansion avec plaquettes.
9.5.3.2.2.3 Fixation directe
Elle se fait uniquement par vis et plaquette.
9.6 Composition des revêtements d'étanchéité appliqués en relevés
Voir figures 37 à 42.
Figure 37 Relevé sur relief bois ou contreplaqué
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABQT_1_38.png)
Figure 38 Relevés sur bande métal-bitume
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABQT_1_39.png)
Figure 39 Relevés sur panneau isolant non porteur sur costière métallique
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABQT_1_40.png)
Figure 40 Relevés sur panneau isolant non porteur fixé mécaniquement sur costière bois ou contreplaqué
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABQT_1_41.png)
Figure 41 Relevé sur relief revêtu d'un panneau isolant « soudable » raccordé à un revêtement asphalte
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABQT_1_42.png)
Figure 42 Relevé sur costière métallique raccordé à un revêtement asphalte
9.6.1 Généralités
Il est rappelé que :
la hauteur minimale des relevés d'étanchéité est indiquée au paragraphe 8.2.3 ;
les reliefs doivent comporter à leur partie supérieure un dispositif qui écarte l'eau ruisselant sur les éléments placés au-dessus d'eux.
Les éléments en feuilles des relevés sont toujours distincts des éléments en feuilles des parties courantes.
Le support du relevé d'étanchéité peut être constitué par un relief en bois, panneaux de contreplaqué (paragraphe 8.2.4), costières métalliques (paragraphe 8.2.5), bande métal-bitume (paragraphe 8.2.6), ou panneaux isolants (paragraphe 8.2.7).
Les éléments en feuilles sont appliqués en relevés par longueur maximale de 1 m avec recouvrement latéral de 0,06 m minimum.
Les équerres de renfort peuvent présenter une longueur supérieure.
Les complexes d'étanchéité appliqués en relevés définis aux paragraphes suivants doivent être fixés mécaniquement aux supports, lorsque la hauteur du relevé dépasse 0,30 m sur isolant et 0,60 m sur costières en bois ou contreplaqué.
Ces fixations disposées en tête des relevés d'étanchéité sont réparties à raison de quatre par mètre linéaire, situées à 30 mm minimum du haut du lé, et protégées des eaux de ruissellement.
Dans le cas de support bois ou contreplaqué, la fixation est réalisée par clous avec rondelles, vis avec rondelles, ou clous avec bandes de clouage.
Dans le cas de support en panneaux isolants, la fixation doit se faire à travers l'isolant :
exclusivement par vis avec plaquettes dans le cas de costières en bois ou contreplaqué ;
par vis autoperceuses avec plaquettes ou rivets à expansion avec plaquettes dans le cas de costières métalliques.
On peut tenir compte de ces fixations pour le maintien des panneaux isolants.
9.6.2 Sous-couche de relevés clouée sur support bois ou contreplaqué
Elle est obligatoire.
Elle est constituée soit d'une feuille en bitume modifié par élastomère SBS type BE 35 soit par une feuille élastomérique 35 autoprotégée (avec l'autoprotection posée côté support) fixée au support par des clous à large tête à raison d'une fixation tous les 0,10 m en bordure des feuilles et d'une fixation tous les 0,33 m en quinconce sur toute la surface. Le recouvrement entre lés est d'au moins 0,10 m. Dans le cas où les joints sont soudés, le recouvrement est de 0,06 m minimum, et seule la fixation tous les 0,33 m en quinconce doit être assurée.
9.6.3 Complexe d'étanchéité appliqué en relevés
Voir tableau 24.
Tableau 24 Complexes d'étanchéité appliqués en relevés
9.7 Composition des revêtements d'étanchéité appliqués dans les chéneaux en bois ou contreplaqué
Voir figure 43.
Figure 43 Etanchéité de chéneau en encorbellement (exemple)
9.7.1 Généralités
Les revêtements des chéneaux sont désolidarisés des revêtements des parties courantes, la jonction est assurée par la retombée d'une bande métallique ou de tout autre dispositif adapté à cet usage comportant une retombée venant en recouvrement du revêtement d'étanchéité du chéneau sur 0,04 m au moins.
9.7.2 Sous-couche clouée
Sur support bois ou contreplaqué, il y a lieu de prévoir une sous-couche (voir paragraphe 9.6.2) fixée au support par des clous à large tête à raison d'une fixation tous les 0,33 m en quinconce sur toute la surface. Le recouvrement entre lés est d'au moins 0,06 m.
9.7.3 Complexe d'étanchéité appliqué en chéneau
La composition est donnée dans le tableau 25.
Tableau 25 Composition des revêtements appliqués dans les chéneaux
Sur les parois verticales, les éléments en feuille sont appliqués par bandes de largeur au plus égale à 1 m.
Dans le cas de chéneau de faible section, chaque couche du revêtement du fond et des parois latérales peut être réalisée transversalement à partir d'une même feuille.
Les complexes d'étanchéité appliqués sur parois latérales définis ci-dessus, doivent être fixés mécaniquement aux supports lorsque la hauteur du revêtement dépasse 0,30 m sur isolant, 0,60 m sur bois ou contreplaqué.
Ces fixations sont réparties en tête des relevés d'étanchéité à raison de quatre par mètre, situées à 30 mm minimum du haut du lé.
Dans le cas de support bois ou de contreplaqué, la fixation est réalisée par clous avec rondelles, vis avec rondelles, ou clous avec bandes de clouage.
Dans le cas de supports en panneaux isolants de type soudable, la fixation doit se faire à travers l'isolant par vis avec plaquette.
On peut tenir compte de ces fixations pour le maintien des panneaux isolants.
9.8 Ouvrages d'évacuation des eaux pluviales
9.8.1 Entrées d'eaux pluviales
Voir figure 44.
Figure 44 Platines d'évacuation d'eaux pluviales
Il est rappelé que lorsqu'il est techniquement impossible de disposer un trop-plein à l'extrémité d'une noue, celle-ci doit comporter au moins deux descentes d'eaux pluviales, dont les sections sont majorées, les surfaces prises en compte étant celles intéressées par chaque descente. Dans le cas où sont disposées plus de deux descentes, il n'y a pas lieu de majorer les sections.
Le raccordement du revêtement aux évacuations se fait par l'intermédiaire d'entrées d'eaux qui peuvent être :
en plomb de 25/10 mm d'épaisseur au moins, badigeonné intérieurement d'EIF,
en cuivre 6/10 mm d'épaisseur au moins,
en zinc 8/10 mm d'épaisseur au moins, badigeonné intérieurement d'EIF,
en tôle d'acier de 15/10 mm d'épaisseur minimale, protégée contre la corrosion (par exemple par peinture bitumineuse),
en matériau spécialement adapté à cet usage (élastomère...).
Les entrées d'eaux pluviales sont généralement constituées de deux parties : la platine et le moignon, assemblées entre elles par soudure ou tout système d'assujettissement étanche.
La distance entre le bord du trou d'évacuation et le bord extrême de la platine ne doit pas être inférieure à 0,12 m (voir figure 45).
La platine qui est enduite d'EIF sur ses deux faces est insérée dans le revêtement d'étanchéité.
Dans le cas de l'asphalte, la platine est enrobée d'asphalte pur.
Dans le cas du revêtement bicouche, un élément en feuille supplémentaire est disposé à sa sous-face. Des décaissés d'environ 15 mm doivent être réalisés dans les panneaux isolants pour éviter la formation de points hauts.
9.8.2 Trop-plein
Voir figure 45.
Figure 45 Trop-plein
Lorsque le trop-plein est horizontal, un larmier doit être réalisé à la sortie du moignon pour éviter tout retour d'eau à sa sous-face.
Les matériaux utilisés pour leur confection et les modes de raccordement aux revêtements d'étanchéité sont identiques à ceux des entrées d'eaux pluviales (voir paragraphe 9.8.1).
9.8.3 Crapaudines ou galeries garde-grève
Toute évacuation doit être munie d'un dispositif destiné à arrêter les débris (feuilles, etc.) capables de provoquer un engorgement des descentes.
Ce dispositif doit permettre l'évacuation des eaux sans entraîner de matériaux constitutifs de la protection meuble.
Si la galerie garde-grève comporte un couvercle, il doit être ajouré et la section totale des ouvertures du couvercle et de la galerie garde-grève doit être 1,5 fois celle de l'entrée d'eau.
9.9 Bandes métalliques reliées à l'étanchéité
9.9.1 Caractéristiques des bandes
Les métaux à utiliser sont ceux définis dans la NF DTU 43.4 P1-2 (CGM) en épaisseurs suivantes :
acier galvanisé : ≥ 0,75 mm,
zinc : e ≥ 0,66 mm,
aluminium : e ≥ 0,8 mm,
cuivre : e ≥ 0,5 mm.
La longueur maximale unitaire des bandes métalliques est de 1 m.
9.9.2 Raccordement au revêtement d'étanchéité
La bande de métal est insérée entre deux couches de matériau d'étanchéité :
deux couches d'asphalte pur pour les revêtements asphalte ;
dans le cas des revêtements bicouche en bitume SBS, il est prévu une bande complémentaire par une feuille bitumineuse.
En égout et en rive, le recouvrement de l'étanchéité sur le métal est d'au moins 0,10 m. Dans le cas particulier d'une bande de rive sur costière, ce recouvrement peut être réduit à 0,07 m (voir figure 46).
Figure 46 Bande métallique reliée à l'étanchéité
Dans le cas où le sommet du relief a une épaisseur < 0,08 m, on devra faire appel à la bande métallique non reliée à l'étanchéité en couronnement.
Les bandes métalliques non reliées à l'étanchéité ne font pas l'objet du présent document. On se référera aux DTU des travaux de couverture métallique (voir NF DTU série 40).
9.9.3 Fixation des bandes
L'intervalle des fixations pour des bandes de rive et d'égout est d'environ 0,20 m, dont une au droit de chaque recouvrement.
La fixation doit s'opposer aux effets de la dilatation sur le revêtement d'étanchéité adjacent.
9.9.4 Retombée des bandes
Si la bande comporte une retombée, celle-ci n'excède pas 10 cm.
Dans le cas de retombée > 0,10 m, on doit faire appel aux techniques de couverture.