8  Mise en oeuvre des revêtements d'imperméabilité

8.1  Choix du revêtement

Le choix du revêtement est fait selon la norme NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM) en fonction des défauts constatés. Il est fait façade par façade en fonction de l'état et de l'exposition de ces dernières.

NOTE

Concernant le choix de l'aspect, il est arrêté conformément à celui des surfaces de référence (voir paragraphe 5.2).

8.2  Conditions de mise en oeuvre

8.2.1  Support et air ambiant

Le support doit être sec (humidité inférieure à 5 % en masse) et sa température superficielle comprise entre + 5 °C et + 35 °C.

L'hygrométrie de l'air ambiant doit être inférieure à 80 % avec une température extérieure d'au moins 5 °C (elle peut aller jusqu'à 90 % par température relativement élevée, comme dans les DOM, voir Article 1).

Il est interdit d'appliquer un revêtement par temps de gel.

Les réfections locales d'enduits au mortier de liants hydrauliques ou au mortier de plâtre et chaux aérienne doivent précéder d'au moins 3 semaines l'application du revêtement (sauf délai plus court indiqué par le fabricant en cas de mortier prêt à l'emploi).

NOTE

On peut être amené à augmenter le délai minimum de 3 semaines en fonction de la surface faisant l'objet d'une réfection ainsi que de la saison au cours de laquelle les travaux sont entrepris. Une humidité permanente ou intermittente du support risque de provoquer un cloquage ultérieur du revêtement.

8.2.2  Produits de préparation

Les produits et systèmes de réparation (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)) des supports en béton armé visés au paragraphe 7.2.1.1 doivent être mis en oeuvre selon les recommandations du fabricant et spécifications de l'Annexe B).

Les produits de surfaçage (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)) visés à l'Article 7 doivent être mis en oeuvre selon les recommandations du fabricant et des normes NF DTU 59.2 pour les enduits extérieurs de maçonnerie organiques, ou NF DTU 59.1 pour les enduits extérieurs de peinture.

Pour l'emploi et la mise en oeuvre des mastics, se reporter aux paragraphes 7.3, 7.4, et 8.4.

Les produits de préparation des supports doivent être durs et secs avant d'être revêtus :

  • mortier de réparation : temps de séchage de 24 h à plusieurs jours selon la nature du mortier et le volume de la réparation (voir Annexe B) ;

  • produit de surfaçage : humidité inférieure à 5 % en masse ;

  • mastic et produit de calfeutrement : sec au toucher (au moins 24 h).

NOTE

Les délais de recouvrement des produits sont normalement précisés par le fabricant.

8.3  Application du revêtement en partie courante

Les travaux d'application du revêtement d'imperméabilité comprennent :

  • les travaux d'impression ;

  • les travaux d'application proprement dits.

Le traitement des fissures (voir paragraphe 7.4) peut être réalisé après les travaux d'impression. Il doit en être ainsi lorsque la fissure est calfeutrée avec un produit pâteux organique ou au mastic.

8.3.1  Travaux d'impression

Une couche d'impression (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)) doit être appliquée sur le support préparé. Son choix dépend de l'état et de la nature du support (état de surface, présence ou non d'un ancien traitement, etc.) et du revêtement ultérieur. Ce peut être :

  • soit un fixateur, un régulateur de fond, ou un primaire d'adhérence ;

    NOTE

    L'application d'un tel produit peut aussi être préconisée préalablement à celle de produits de préparation du support.

  • soit l'un des produits dilué du système si la fiche descriptive de ce dernier le prévoit.

8.3.2  Travaux d'application proprement dits

Ils sont exécutés par référence aux documents d'information technique du fabricant, qui doivent comporter les indications suivantes :

  • aptitude à l'usage ;

  • nature du (ou des) produit(s) et nombre de couche(s) ;

  • consommation (grammes par mètre carré) ou rendement (mètres carrés par litre) de produit pour chacune d'elles ainsi que pour l'ensemble du revêtement ;

  • épaisseur du revêtement fini (hors produit(s) de surfaçage) ;

  • outils utilisables pour obtenir les épaisseurs et consommations indiquées ;

  • délai de séchage entre couches ;

  • nature des produits de préparation.

NOTE 1

La consommation de produit est donnée pour un support lisse (type mortier taloché fin). Sur des supports à relief, une majoration est à prévoir en fonction de l'importance du relief. Le délai de séchage entre couches doit être augmenté lorsque l'application est faite en période « fraîche » (conditions normales d'exécution le jour, mais température < 5 °C et hygrométrie > 80 % la nuit).

L'application des produits se fait généralement au rouleau, en passes croisées pour régulariser la charge, par projection avec un matériel adapté, ou autre technique d'application préconisée par le fabricant.

Dans le cas d'armature rapportée, la couche intermédiaire est appliquée en deux passes, avec ou sans délai de séchage. Dans tous les cas l'armature doit être complètement enrobée après marouflage. Les lés peuvent être déroulés soit verticalement, soit horizontalement. Le recouvrement minimal entre lés est de 50 mm. Dans le cas de recouvrement horizontal, le lé supérieur recouvre le lé inférieur.

NOTE 2

La surépaisseur au recouvrement est visible en général.

Pour des façades ou pignons continus dans le plan vertical :

  • soit le revêtement est appliqué sur toute la hauteur (cas général) ;

  • soit le revêtement est appliqué en partie haute seulement (cas notamment des supports en enduit au mortier de plâtre, voir paragraphe 8.4.8).

NOTE 3

Dans ce dernier cas, l'attention est attirée sur le fait que les ruissellements provenant de la partie traitée sont sensiblement accrus par rapport aux ruissellements antérieurs : ceci résulte de la suppression de porosité à l'eau du support traité. Ce phénomène sollicite davantage les parties inférieures.

8.4  Traitement des points singuliers

Les points singuliers doivent être traités de façon que l'eau ne puisse pas pénétrer dans la paroi revêtue, ni cheminer dans le plan d'adhérence du revêtement.

NOTE

Des croquis sont joints au présent document pour aider à la compréhension du texte. Ils constituent, sauf ceux qui comportent des interdictions absolues, des exemples indicatifs et non limitatifs de réalisation des ouvrages auxquels ils se rapportent.

8.4.1  Calfeutrement des joints de gros oeuvre

8.4.1.1  Cas des garnitures mastics

Voir pour leur mise en oeuvre la norme NF DTU 44.1.

Le revêtement est réalisé après le calfeutrement du joint. Si le mastic est reconnu par le fabricant de produits utilisés pour le revêtement comme chimiquement compatible, ce dernier peut être appliqué sur le mastic (voir 7.3.1).

Sinon le revêtement est interrompu au droit du mastic.

8.4.1.2  Cas de garniture à soufflet (joint en lyre)

Figure 2  Garniture à soufflet (joint en lyre) — Coupe horizontale

Les matériaux utilisés pour la garniture sont :

  • soit un galon spécialement adapté (textile) ;

  • soit l'armature du revêtement.

La largeur de la garniture doit être calculée pour pouvoir être mise en oeuvre non tendue au droit du joint.

L'ouverture du joint en service ne doit pas mettre en traction le matériau de la lyre.

La lyre doit adhérer en plein sur une largeur minimale de 20 mm sur les bords du joint.

8.4.1.3  Cas de calfeutrement des joints horizontaux

Lorsque le joint horizontal était préalablement ouvert et qu'il est calfeutré en laissant un vide, ce dernier doit être mis en communication avec l'extérieur. Cette communication est établie par mise en place de dispositifs ponctuels appropriés (barbacanes, busettes, etc.).

8.4.1.4  Cas du raccordement entre matériaux différents
NOTE

Il s'agit des jonctions entre éléments de maçonnerie et éléments d'ossature ou d'équipement : béton, maçonnerie enduite/bois, métal, … , menuiseries (voir paragraphe spécifique 8.4.5 ci-après).

Ces joints sont calfeutrés à l'aide d'un mastic lorsqu'il s'agit du raccordement avec un élément d'équipement. Le revêtement peut le recouvrir s'il est compatible avec le mastic (voir paragraphes 8.4.1.1 et 7.3.1)

Lorsqu'il s'agit du raccordement entre éléments de maçonnerie et/ou d'ossature, qui peut se traduire par une fissure existante ou à venir, le joint doit être traité selon le paragraphe 7.4.2 avec un galon d'armature.

8.4.2  Retours techniques

Sauf en présence d'une paroi en panneaux préfabriqués, le revêtement de façade doit être retourné sur une longueur de 0,50 m minimum par rapport à l'arête.

Figure 3  Retour technique (coupe horizontale)

Dans le cas d'une façade enduite au mortier de plâtre, selon la configuration de la construction ou la nature des matériaux rencontrés, cette disposition peut être remplacée par une autre solution (joint étanche par exemple) assurant le bon comportement du revêtement à partir de son arrêt vertical.

Dans le cas de retour sur une paroi en panneaux préfabriqués, le retour technique est réalisé jusqu'au premier joint vertical.

Figure 4  Retour technique sur panneau préfabriqué (coupe horizontale)

Si les joints verticaux sont associés à des joints horizontaux ouverts, le premier joint vertical reste ouvert sauf indication contraire dans les Documents Particuliers du Marché (DPM).

Si les joints horizontaux sont fermés, le premier joint vertical est calfeutré.

Dans le cas où la façade traitée est en saillie par rapport à la façade non traitée, le retour technique concerne la saillie et s'arrête à l'angle intérieur.

Figure 5  Retour sur avancée de pignon (coupe horizontale)

8.4.3  Jonction de la façade avec une dalle horizontale étanche

Le revêtement de façade se raccorde en partie basse en maintenant l'étanchéité existant à la jonction horizontale.

NOTE

L'étanchéité horizontale comporte normalement un relevé d'étanchéité verticale en façade et un dispositif d'évacuation des eaux pluviales à l'extérieur. Le revêtement d'imperméabilité ne peut jouer son rôle que si les ouvrages d'étanchéité horizontale sont en bon état.

Il existe des solutions pour la réfection d'une étanchéité horizontale de petites dimensions, non décrites dans le présent document.

8.4.4  Acrotères

8.4.4.1  Dispositions concernant la tête de l'acrotère

Lorsque la nature ou l'état des ouvrages existant sur le site ne permettent pas d'appliquer les dispositions qui suivent, il est nécessaire de faire appel à des techniques d'étanchéité horizontale (pose de couvertine, etc.).

Si le dessus de l'acrotère est recouvert par un revêtement d'étanchéité de toiture sans pièce métallique insérée dans ce revêtement, le revêtement de façade en partie haute (sur 100 mm minimum) est I4 armé et se retourne sur le revêtement d'étanchéité sur 100 mm minimum.

Figure 6  Dessus d'acrotère (coupe verticale)

Si le dessus de l'acrotère est recouvert par un revêtement d'étanchéité avec bande de rive métallique insérée dans le revêtement, le revêtement de façade est remonté au maximum de façon que sa tranche supérieure soit protégée par la bande de rive avec calfeutrement mastic (voir paragraphes 8.4.1.1 et 7.3.1).

Figure 7  Dessus d'acrotère (coupe verticale)

Si le dessus de l'acrotère n'est pas recouvert par un revêtement d'étanchéité et a une largeur inférieure à 0,30 m, le revêtement de façade se retourne sur lui en I4 armé et redescend jusqu'à la hauteur du relevé d'étanchéité.

Pour des largeurs supérieures à 0,30 m, il est nécessaire de faire appel à des techniques d'étanchéité horizontale.

Figure 8  Dessus d'acrotère (coupe verticale)

Figure 9  Dessus d'acrotère (coupe verticale)

Si le dessus de l'acrotère comporte une couvertine, cette dernière est déposée. La partie supérieure du revêtement de façade est réalisée, selon le cas, conformément aux Figures 6 et 8, ou 9 ou en reposant une nouvelle couvertine.

8.4.4.2  Dispositions concernant la base de l'acrotère

Si l'acrotère comporte un bandeau ou une corniche extérieure de largeur inférieure à 0,30 m, le revêtement de façade est remonté jusqu'à la sous-face de la corniche. Un revêtement I4 armé recouvre la partie supérieure de la corniche.

Figure 10  Acrotère avec bandeau (coupe verticale)

Si l'acrotère est préfabriqué et en saillie sur la façade, le revêtement de façade est remonté jusqu'à la saillie de l'acrotère et arrêté par une garniture mastic (voir paragraphes 8.4.1.1 et 7.3.1).

L'acrotère lui-même reçoit un revêtement de façade qui est I4 armé en partie supérieure. Ce revêtement peut se retourner en partie basse en se raccordant au mastic.

Figure 11  Dessus d'acrotère (coupe verticale)

8.4.4.3  Joints verticaux dans les acrotères

Ces joints doivent être calfeutrés (voir paragraphe 8.4.1).

8.4.5  Arrêt sur menuiseries

Les joints de calfeutrement à la jonction avec le revêtement de façade ou les bavettes rapportées doivent être repris (voir paragraphes 8.4.1.1 et 7.3.1).

8.4.5.1  Montants verticaux et traverse haute

Si la menuiserie est un tableau, le revêtement de façade est retourné en tableau et linteau jusqu'à la menuiserie.

En cas de revêtement armé, l'armature est :

  • soit retournée en tableau et linteau sur une largeur minimale de 50 mm ;

  • soit arrêtée au droit de l'arête.

Si la menuiserie est au nu extérieur de la façade, la jonction entre gros oeuvre et menuiserie doit être traitée en joint et calfeutrée avec un mastic (voir paragraphes 8.4.1.1 et 7.3.1).

8.4.5.2  Traverse basse

Dans le cas d'un appui débordant, le revêtement est arrêté à la sous-face de l'appui.

Si le dessus de l'appui en maçonnerie est fissuré, il est recouvert d'un revêtement adapté.

Figure 12  Arrêt sur appui débordant (coupe verticale)

Dans le cas d'un appui non débordant, le revêtement est appliqué sur l'appui jusqu'à la sous-face de la traverse basse.

S'il existe des traces de passage d'eau par l'appui, ce dernier est protégé :

  • soit par le revêtement de façade I4 avec retombée sur 100 mm minimum et liaison avec garniture d'étanchéité ;

  • soit par une bavette métallique.

Si l'appui est en enduit au mortier de plâtre cette bavette métallique est indispensable.

Figure 13  Arrêt sur appui non débordant (coupe verticale)

8.4.6  Eléments fixés en façade et traversées diverses (canalisations, enseignes, coffrets, etc.)

Lorsque c'est possible, ces éléments sont déposés pour permettre l'application du revêtement de façade sans solution de continuité sauf éventuellement au droit des fixations (scellements, etc.) : dans ce cas, un calfeutrement mastic en solin est réalisé entre le revêtement et la pièce de fixation.

Lorsque les éléments ne peuvent être déposés, il n'existe pas de solution générale assurant dans tous les cas la non-pénétration de l'eau et un aspect satisfaisant. Des pièces de zinguerie formant rejet d'eau associées à des mastics sont le plus souvent utilisées.

8.4.7  Zinguerie

Les enduits au mortier de plâtre doivent être protégés par des ouvrages métalliques annexes dans tous leurs points singuliers : au raccordement de la paroi avec des toitures non débordantes, au droit de certains ouvrages en saillie de la façade tels que bandeaux, corniches, balcons, etc… (voir Figure 14), où la partie du revêtement recouvrant l'engravure doit être renforcée localement par un galon d'armature (système I4).

NOTE 1

La résistance mécanique limitée des enduits en mortier de plâtre, même améliorée par l'adjonction de chaux aérienne, les rend très sensibles aux effets de ruissellement d'eau.

Figure 14  Protection des engravures des bavettes en zinc

Les ouvrages manquant ou ne remplissant plus leur fonction doivent être réalisés ou refaits. Ils sont le plus souvent exécutés au moyen de feuilles métalliques adaptées aux éléments à protéger.

NOTE 2

On se reportera utilement à cet égard aux normes suivantes :

  • Série NF DTU 40, pour les ouvrages de couverture.

  • NF DTU 26-1.

La réfection des gouttières et descentes d'eaux est indispensable si elles sont en mauvais état.

8.4.8  Arrêt du revêtement en pied de façade

Le revêtement de façade est descendu jusqu'à la coupure de capillarité telle que prévue dans la norme NF DTU 20.1 dans le cas où elle existe.

Dans le cas contraire le revêtement est arrêté au minimum à 0,25 m au-dessus du sol (terre, dallage, revêtement, etc.).

Sur supports enduits au mortier de plâtre :

  • le revêtement doit être arrêté au-dessus de l'assise de rejaillissement en pied de façade, qu'il s'agisse d'un ouvrage existant en pierre, ou d'un ouvrage existant ou à créer en mortier de ciment (voir NF DTU 26.1) ;

    NOTE

    La création d'un ouvrage en pierre n'est pas visée par le présent document.

  • lorsque le pied de façade est le siège de remontée d'humidité (ce peut être le cas en l'absence de coupure de capillarité), il est nécessaire de ne pas poursuivre le revêtement dans cette zone, le plus souvent sur la hauteur du rez-de-chaussée, et de le remplacer par un système de classe D2 dont l'entretien devra être effectué régulièrement (voir Annexe C).