5  Prescriptions relatives à l'exécution

5.1  Généralités

NOTE 1

Les schémas illustrant le présent document constituent des exemples indicatifs et non limitatifs de réalisation des ouvrages auxquels ils se rapportent.

Les tuiles de terre cuite à emboîtement à pureau plat se posent à joints croisés. Des accessoires (demi-tuiles par exemple) permettent ce type de pose.

NOTE 2

Le traitement de points singuliers peut nécessiter, de façon localisée, une pose à joint droit selon les prescriptions du paragraphe 5.5.

La mise en oeuvre doit commencer par le bas du versant, à droite ou à gauche suivant le sens des emboîtements latéraux du produit, de telle sorte que chaque tuile vienne en recouvrement de celle précédemment posée.

Elles doivent être disposées suivant la ligne de plus grande pente c'est-à-dire avec les axes longitudinaux des tuiles parallèles à cette ligne.

Le bon positionnement de la tuile doit résulter de l'appui du (ou des) tenon(s) prévu(s) à cet effet, sur la face amont du liteau. La partie inférieure de chaque tuile prend place sur la partie haute du rang inférieur, dont la conception est prévue à cet effet.

Figure 2  Principe de pose à joints croisés

5.2  Pentes

Les pentes minimales admissibles pour les modèles courants sont données dans les Tableaux 1 et 2 ci-après, en fonction des zones d'application et situations données à l'Annexe B. Elles sont valables pour des rampants dont la longueur de projection horizontale n'excède pas 12,00 m.

NOTE 1

Les pentes des tableaux 1 et 2 sont données en % et sont celles du support (et non celle de la tuile en oeuvre).

Tableau 1  Pente minimale (%) sans écran

NOTE 2

Dans le cas de pose sans écran, il est rappelé que la couverture ne peut assurer la protection à la neige poudreuse (voir paragraphe 5.8).

Lorsqu'il est fait usage d'un écran de sous-toiture, les pentes minimales de couverture peuvent être abaissées, selon les dispositions précisées dans le tableau 2 ci-après :

Tableau 2  Pente minimale (%) avec écran

NOTE 3

Les pentes abaissées sont dues à l'incidence de l'écran sur le champ de pression régnant de part et d'autre de la couverture. L'écran n'a pas un rôle d'étanchéité complémentaire. L'écran de sous toiture ne permet pas de remplir cette fonction.

5.3  Établissement du support de la couverture

5.3.1  Pose sur liteaux bois

Les tuiles reposent sur un litonnage en bois dont les éléments sont fixés à raison d'une pointe à chaque intersection d'un chevron et d'un liteau.

Les liteaux doivent reposer sur trois appuis au moins.

Le tableau ci-après donne les entraxes de liteaux de section courante en fonction de la zone de neige et de l'altitude.

NOTE 1

Les hypothèses de calcul sont indiquées en Annexe C

Tableau 3  Entraxes maximaux (cm) entre appuis de liteaux bois

L'utilisation de liteaux d'une hauteur inférieure à 22 mm n'est pas admise.

NOTE 2

Les valeurs du tableau 3 ci avant tiennent compte d'une flèche de 1/300 de la portée, sous combinaison de charges (charge permanente 70 daN/m2 + charges de neige, charge de personnel), d'une pose sur trois appuis et tiennent compte des tolérances dimensionnelles de la section du liteau, d'une distance maximale entre rangées de liteaux de 0,40 m, et des contraintes entraînées par l'entretien normal de la couverture (circulation d'un intervenant par exemple).

5.3.2  Pose sur liteaux métalliques

Les tuiles sont posées sur des profilés à froid de sections particulières de type Oméga, C, Z ou cornière.

La section des liteaux doit permettre la fixation à l'intersection avec chaque appui bois ou métal par au moins une vis.

Les liteaux doivent reposer sur au moins 3 appuis.

Les tableaux 4, 5 et 6 donnent les entraxes maximaux des appuis des liteaux en fonction de la zone de neige, l'altitude et de l'inertie de la section des liteaux métalliques.

NOTE

Pour les entraxes maximaux des appuis des liteaux, les valeurs des tableaux 4, 5 et 6 prennent en considération la pose sur trois appuis, une flèche de 1/200ème de l'entraxe des appuis et de la charge totale (charge de neige en toiture avec accumulation simple en N/m2 selon la NF EN 1991-1-3 et poids des tuiles de 700 N/m2). Une vérification est également effectuée vis-à-vis de la charge de neige exceptionnelle en toiture sans accumulation en N/m2 selon la NF EN 1991-1-3. La nuance d'acier prise pour l'établissement des tableaux 4, 5 et 6 est de l'acier S320GD selon NF EN 10346. Les vérifications des liteaux sont réalisées suivant la NF EN 1993-1-1 et la NF EN 1993-1-3. Les entraxes ont été limités à 90 cm au maximum.

Tableau 4  Entraxes maximaux (cm) entre appuis de liteaux métalliques pour un pureau p ≤ 25 cm

Tableau 5  Entraxes maximaux (cm) entre appuis de liteaux métalliques pour un pureau 25 cm < p ≤ 30 cm

Tableau 6  Entraxes maximaux (cm) entre appuis de liteaux métalliques pour un pureau 30 cm < p ≤ 40 cm

La hauteur minimale des liteaux métalliques doit être de 25 mm hors tout.

5.3.3  Écartement des liteaux (voir Figure 3)

L'écartement de face amont à face amont des liteaux correspond au pureau.

NOTE

Dans le cas des tuiles avec jeu ou à pureau variable, il est compris entre les pureaux mini et maxi annoncés par le fabricant. Le « pureau catalogue » donné à titre indicatif par le fabricant de tuile ne correspond pas forcément à la valeur du pureau moyen.

La valeur du pureau moyen est déterminée à l'aide des tuiles de la livraison destinées à être mises en oeuvre, en procédant de la façon suivante :

  • prendre 30 tuiles au hasard dans la livraison ;

  • les poser à l'envers sur une aire plane, de façon à constituer 12 rangées alternatives de 3 tuiles, deux tuiles, trois tuiles, etc. ;

  • Les tuiles sont emboîtées et simultanément tirées une à une dans le sens longitudinal de façon à mesurer la distance maximale des deux points correspondants, de la première à la onzième tuile, soit L (exprimée en centimètres) ;

  • ensuite, les tuiles sont enlevées puis à nouveau disposées et emboîtées, elles sont simultanément resserrées une à une au maximum de manière à effectuer à nouveau la mesure, soit l (exprimée en centimètres).

Le pureau moyen est déterminé par la formule : P = (L + l)/20.

Figure 3  Schéma explicatif de la détermination du pureau

5.4  Fixation des tuiles

5.4.1  Généralités

La fixation des tuiles peut être rendue nécessaire soit pour éviter le glissement des tuiles, soit pour s'opposer à leur soulèvement sous l'effet des actions du vent sur la couverture.

5.4.2  Mode de fixation des tuiles

La fixation des tuiles, se fait suivant les dispositifs décrits dans le NF DTU 40.211 P1-2 (CGM).

Elle dépend du type de bâtiment : bâtiment fermé ou bâtiment ouvert.

NOTE

Un bâtiment est considéré comme fermé si ses parois ne présentent que de petites ouvertures uniformément réparties (exemple, bâtiments d'habitation ou de bureau). Un bâtiment sera considéré comme ouvert si l'une de ses parois présente une grande ouverture (hall, auvent adossé à un mur, hangar, avancée de toiture non protégée en sous-face...).

5.4.2.1  Cas des couvertures sur bâtiments fermés

La fixation minimale des tuiles, en partie courante, doit être exécutée suivant les cas indiqués ci-après :

  • Pose sans écran de sous-toiture : tableau 7

  • Pose avec écran de sous-toiture : tableau 8

NOTE 1

Les zones considérées sont celles de la carte des vents (référence Eurocode 1 partie 1-4). Les sites d'exposition au vent considérés correspondent aux situations définies dans l'Annexe B.

Tableau 7  Nombre de tuiles fixées en partie courante - Pose sans écran de sous-toiture

Tableau 8  Nombre de tuiles fixées en partie courante - Pose avec écran de sous-toiture

À l'égout et le long du pignon, les tuiles du premier rang sont toutes fixées à leur support.

NOTE 2

Le cas des ouvrages particuliers, tels que faîtages, arêtiers ou pénétrations, les prescriptions sont données au chapitre 5.5.

5.4.2.2  Cas des couvertures sur bâtiments ouverts

Lorsque la couverture se trouve directement au-dessus de locaux ouverts ou d'auvent, toutes les tuiles doivent être fixées. Le tableau 9 précise les limites de hauteur à considérer selon la présence ou non d'écran de sous-toiture.

NOTE

Les zones considérées sont celles de la carte des vents (référence Eurocode 1 partie 1-4). Les sites d'exposition au vent considérés correspondent aux situations définies dans l'Annexe B.

Tableau 9  Limites de hauteur des bâtiments ouverts ou avancées de toiture (sous face des tuiles exposée)

Dans le cas d'un auvent ou une avancée de toiture, si la sous-face des tuiles est protégée par un écran rigide continu, les dispositions applicables sont celles des bâtiments fermés (voir paragraphe 5.4.2.1).

5.5  Ouvrages particuliers

NOTE

Les figures ci-après constituent des exemples indicatifs pour raccordement à des ouvrages de maçonnerie et de charpente traditionnelle en bois. Pour les raccords à d'autres natures d'ouvrages, il y a lieu d'adapter ces figures.

5.5.1  Dispositions relatives aux bandes métalliques

Les bandes ou garnitures métalliques sont posées par longueur de 2 m. Leur longueur est réduite à 1 m dans les cas suivants :

  • bande en plomb ;

  • bande d'un développé supérieur à 0,40 m.

Le recouvrement latéral entre bandes métalliques consécutives est de 10 cm minimum.

5.5.2  Égout

5.5.2.1  Généralités

Les tuiles d'égout doivent présenter la même inclinaison que les autres tuiles. Pour ce faire, le premier rang de tuiles d'égout est accroché en partie haute sur un liteau, tandis que sa partie basse repose sur un dispositif évitant le basculement (chanlatte, liteau surélevé, planche de rive d'égout, etc.). (Voir Figure 4).

Figure 4  Exemple d'égout

5.5.2.2  Égout droit

Si la longueur du rampant n'est pas un multiple du pureau, on peut débuter par une bande métallique. Si l'on désire n'avoir pas à trancher le rang sous faîtage, on peut utiliser des tuiles plus courtes.

La bande métallique à larmier comporte une pince de tête et le recouvrement des tuiles sur la bande est de 8 cm minimum (Figure 5).

Figure 5  Exemple d'égout droit avec bande métallique

5.5.2.3  Égout biais

Que les rangs de départ soient, ou non, tranchés, ils partent au-dessus d'une bande métallique biaise (Figure 6).

Figure 6  Exemple d'égout biais avec bande d'égout à développement variable développé dite de battellement

5.5.2.4  Saillies d'égout et de rives

Si toutes les tuiles des rangs en débord de toit ne sont pas fixées et si le débord n'est pas fermé, il est nécessaire de réaliser un habillage de sous-face du débord pour éviter la prise au vent des tuiles.

Cet habillage est réalisé par des voliges jointives, des planches bouvetées, des panneaux de contreplaqué ou des panneaux de particules.

La pose jointive des voliges ou des panneaux à base de bois nécessite un jeu entre éléments de 5 à 10 mm.

5.5.2.5  Toits en surplomb

Lorsqu'un ou plusieurs toits sont en surplomb, chacun d'entre eux doit disposer de son propre système d'évacuation des eaux de pluie et ce quelle que soit leur différence de niveau.

NOTE

Cette disposition permet d'éviter les infiltrations au point de chute des eaux des toits en surplomb. Cette solution peut être la solution au problème posé par les versants de longueur supérieure à 12 m en projection.

Figure 7  Exemple de toit en surplomb

5.5.2.6  Coyau

Lors de la présence d'une coyaulure en bas de versant d'un rampant, celle-ci doit impérativement respecter les pentes minimales définies dans les tableaux 1 et 2 du paragraphe 5.2, quelles que soient sa surface ou ses proportions vis-à-vis de l'ensemble du versant. Dans ce cas, la longueur de rampant en projection horizontale est déterminée en ajoutant la coyaulure au versant et en veillant à ne pas excéder celle définie au paragraphe 5.2. Le raccordement entre le coyau et le versant est visé par les dispositions du paragraphe 5.5.7.1 du présent document.

5.5.3  Rives

5.5.3.1  Rives de tête
5.5.3.1.1  Rives de tête avec dépassement vertical du mur

Le dernier rang de tête est recouvert par une bande métallique et une bande de solin, suivant les dispositions de la Figure 8.

Figure 8  Exemple de rive de tête avec dépassement vertical du mur

5.5.3.1.2  Rives de tête sans dépassement vertical du mur

Il peut être utilisé :

  • soit des accessoires en terre cuite, du type rive shed ou faîtière ;

  • soit une garniture métallique suivant les dispositions de la Figure 9.

La garniture métallique est constituée par des bandes de rives et une bande d'astragale recouvrant le dernier rang de tuile de 8 cm minimum.

La bande de rive comporte une pince ou un ourlet rechassé.

La bande d'astragale comporte un relevé de 3,5 cm minimum qui est fixé sur un tasseau ou une planche de faîtage.

Figure 9  Exemple de rive de tête sans dépassement vertical du mur

5.5.3.2  Rives latérales
5.5.3.2.1  Rives latérales droites

Elles peuvent être réalisées, par exemple :

  1. par pièces spéciales en terre cuite (tuiles de rives individuelles ou tuiles de rives à rabat) à simple recouvrement ou à emboîtement, fixées par vis ou crochet (Figure 10)

    Figure 10  Exemple de rive avec tuile de rive à rabat

  2. par rive universelle

    Cette solution ne s'applique qu'en complément d'un couloir métallique assurant l'étanchéité de la ligne de rive.

    Figure 11  Exemple de rive universelle avec couloir métallique

  3. par une rive métallique selon les mêmes principes qu'une pénétration continue (voir chapitre 5.5.8.1)

  4. par une pose en débord (Figure 12)

    Figure 12  Exemple de pose en débord avec mortier

5.5.3.2.2  Rives latérales biaises

Lorsque l'eau a tendance à affluer vers la ligne de rive (ligne qui reçoit l'eau), les rives latérales sont traitées en noues de façon à acheminer l'eau vers l'égout.

Lorsque l'eau a tendance à s'éloigner de la ligne de rive (ligne qui fuit l'eau), les rives latérales sont traitées en arêtiers.

5.5.4  Faîtage

Les abouts de faîtage doivent être obturés.

Cette obturation est réalisée par l'emploi de pièces spécifiques dites « abouts de faîtage », ou par la mise en oeuvre de mortier, ou par l'utilisation de pièces métalliques.

5.5.4.1  Faîtage droit (voir Figure 13)

Figure 13  Exemple de faîtage droit scellé

La ligne de faîte est recouverte de pièces en terre cuite à emboîtement ou à glissement dites « faîtières ».

Le recouvrement des faîtières se fait dans le sens opposé aux vents de pluie dominants.

5.5.4.1.1  Fixation des faîtières

Il y a lieu de fixer chaque faîtière. Cette fixation est réalisée :

  • soit par scellement au mortier ;

  • soit par vissage ;

  • soit par panneton cloué ;

  • soit par crochets spéciaux cloués ou vissés.

En cas de vissage avec fixation apparente, il est nécessaire de prévoir un complément d'étanchéité au point de fixation sous la tête de vis.

La fixation par vissage nécessite au faîtage la présence d'une pièce complémentaire en bois (lisse de rehausse) fixée mécaniquement à la charpente.

5.5.4.1.2  Faîtage scellé
5.5.4.1.2.1  Joints entre faîtières

Les faîtières peuvent être posées :

  • Bout à bout scellées au mortier avec crêtes

  • À emboîtement

  • À glissement sans emboîtement avec recouvrement minimum de 100 mm et joint au mortier

5.5.4.1.2.2  Joints entre faîtières et tuiles

Les faîtières sont posées sur un lit de mortier (embarrure) qui vient calfeutrer l'espace entre faîtières et tuiles (Figure 14).

Figure 14  Exemple de faîtage scellé avec embarrures au mortier

5.5.4.1.3  Faîtage à sec

Le faîtage à sec avec closoir ventilé est réalisé avec des faîtières à emboîtement (ventilée ou assurant la ventilation) et un closoir reposant au contact des tuiles et fixé sur une lisse de réhausse, elle-même fixée mécaniquement à la charpente (Figure 15).

Si la faîtière n'est pas ventilée, la lisse de réhausse doit permettre de créer un espace d'environ 1 cm entre le dessus des tuiles et la faîtière afin d'assurer la ventilation haute.

NOTE

La mise en oeuvre de closoirs ventilés pour la pose en faîtage à sec peut relever d'un Avis Technique (ou son équivalent dans les conditions de l'avant-propos).

Le recouvrement du closoir sur les tuiles dans le sens du rampant (R) est au moins égal au recouvrement de la tuile et est dans tous les cas supérieurs ou égal à 8 cm.

Figure 15  Exemple de faîtage à sec avec closoir ventilé

5.5.4.2  Faîtage biais

Cet ouvrage est réalisé suivant les mêmes dispositions que celles décrites au paragraphe 5.5.5 « Arêtiers » ci-après.

5.5.5  Arêtiers

5.5.5.1  Arêtiers scellés

Sur la ligne d'arêtier, les tuiles sont tranchées biaises, au plus près de cette ligne. Elles sont recouvertes par une pièce en terre cuite (arêtier) scellée par une ligne de mortier de part et d'autre de la ligne d'arêtier.

Le joint entre arêtiers, s'il n'est pas réalisé par emboîtement, est réalisé par un recouvrement de 100 mm minimum avec joint de mortier.

5.5.5.2  Arêtiers à sec

L'arêtier à sec est réalisé avec des pièces spéciales en terre cuite (appelées des arêtiers) et un closoir épousant la forme des tuiles et fixé sur une lisse de rehausse, elle-même fixée mécaniquement à la charpente.

NOTE

La mise en oeuvre de closoirs pour la pose en arêtier à sec peut relever d'un Avis Technique (ou son équivalent dans les conditions de l'avant-propos).

La pose des arêtiers se fait à recouvrement depuis l'égout et leur fixation est réalisée soit par vissage, soit par crochets spéciaux. En cas de vissage avec fixation apparente, il est nécessaire de prévoir un complément d'étanchéité au point de fixation.

Les tuiles de tranchis sont fixées soit par pannetonage soit par collage avec la tuile adjacente.

5.5.6  Noues

La noue est constituée par une feuille métallique posée sur voligeage et dont le développement et le profil sont fonctions de sa pente et de la quantité d'eau à évacuer.

NOTE 1

Par suite de sa position, la noue se trouve placée dans des conditions particulièrement défavorables pour les raisons suivantes :

  • sa pente est inférieure à celle du rampant de plus faible pente ;

  • étant placée à l'intersection de deux versants, la noue reçoit une grande quantité d'eau.

En conséquence, sa réalisation doit faire l'objet de soins particuliers.

NOTE 2

Lorsque les pentes des deux versants sont très différentes, il convient notamment de prendre toutes dispositions pour éviter les infiltrations d'eau sur le versant dont la pente est la plus faible. À cet effet, on peut se référer aux NF DTU 40.41 ou NF DTU 40.44.

Les noues métalliques sont exécutées conformément aux prescriptions correspondantes des NF DTU 40.41 et NF DTU 40.44. Toutefois, le développé de noue est limité à 500 mm.

Suivant le profil adopté, la noue possède un relevé contre un liteau ou contre une fourrure en bois établie aux dimensions appropriées. Le fond de noue est constitué de voliges (Figure 16a) ou d'une fonçure en bois réalisée au niveau de la charpente (Figure 16b).

En rive de la noue, les tuiles sont tranchées biaises parallèlement à l'axe de la noue, de telle façon que le recouvrement terre cuite sur métal soit au moins de 80 mm, mesure prise perpendiculairement à l'axe de la noue (Figure 16).

Les tuiles tranchées sont fixées au support ou à une tuile voisine.

Figure 16  Exemple de noue : a) avec écran de sous-toiture – b) sans écran

5.5.7  Brisures

NOTE

Une brisure est l'intersection de deux pans de couverture de pentes différentes.

5.5.7.1  Brisure à angle rentrant

La brisure est traitée à l'aide de bandes métalliques : le pan inférieur est traité comme une rive de tête (recouvrement de 80 mm) et la bande métallique est relevée sous le rang du pan supérieur. Le départ de couverture du pan supérieur se fait comme un égout (Figures 17 a et b).

Dans le cas où le changement de pente est peu prononcé et que le recouvrement et l'assemblage mécanique des tuiles sont assurés, la couverture est exécutée en considérant qu'il n'y a qu'un seul pan (Figure 17c).

NOTE

Pour atténuer l'angle, on peut doubler les liteaux au droit du changement de pente.

Figure 17  Exemple de brisures à angle rentrant

5.5.7.2  Brisure à angle saillant

La brisure est traitée à l'aide d'une bande métallique, d'un membron ou d'une pièce en terre cuite manufacturée.

Le pan inférieur (ou brisis) est traité comme une rive de tête (recouvrement de 80 mm). Le départ de couverture du pan supérieur est traité comme un égout (Figure 18).

Figure 18  Exemple de brisure à angle saillant

5.5.8  Pénétrations

Il existe deux sortes de pénétrations : les pénétrations continues et les pénétrations discontinues.

5.5.8.1  Pénétrations continues

Par pénétration continue, l'on entend des ouvrages qui limitent la surface de la couverture sur tout un côté de celle-ci (par exemple : mur mitoyen, tête de pignon).

5.5.8.1.1  Pénétration continue suivant la ligne de plus grande pente de la couverture

Les pénétrations continues suivant la ligne de plus grande pente sont traitées avec un couloir latéral.

Les tuiles recouvrent un couloir métallique d'une profondeur égale à la hauteur d'un liteau, reposant sur toute sa largeur sur une pièce de bois (Figure 19).

La largeur du couloir est de 10 cm minimum. Le recouvrement tuile sur métal est alors d'au moins 4 cm ce qui peut nécessiter des adaptations telles qu'envisagées à l'article 4.2 (calepinage, accessoires, ou coupe des tuiles si nécessaire).

On peut également réaliser un couloir de largeur 6 cm avec un encaissement de 5 cm minimum (Figure 20).

Dans tous les cas, le couloir métallique est posé conformément aux dispositions du chapitre 5.5.1 et il possède un relevé de 9 cm minimum et une pince en tête. Il est recouvert par une bande de solin. La fixation du couloir métallique est réalisée par des pattes de maintien glissées au niveau de la pince et clouées sur le liteau.

Le raccord en tête du couloir est façonné et soudé.

Le couloir débouche soit dans une noue, soit à l'égout avec un larmier.

Figure 19  Exemple de pénétration continue avec couloir latéral

Figure 20  Exemple de pénétration continue avec couloir encaissé

5.5.8.1.2  Pénétration continue oblique ou perpendiculaire à la ligne de plus grande pente de la couverture

Deux cas sont possibles :

  1. l'intersection a lieu au point haut de la couverture : l'ouvrage est traité comme indiqué au paragraphe 5.5.2.3 ;

  2. l'intersection a lieu au point bas de la couverture elle est alors couramment dénommée « chéneau » (voir Figure 21). Le recouvrement de la tuile sur le chéneau est de 8 cm minimum. La bande de solin est au-dessus du niveau du liteau de basculement. La distance entre le nez des tuiles et le relevé vertical est de 8 cm minimum.

Figure 21  Exemple de pénétration continue traitée en chéneau

NOTE

Les dimensions du chéneau doivent permettre l'évacuation des eaux recueillies (voir la norme XP P 36-201 - référence DTU 40.5 et le NF DTU 60.11 Partie 3).

5.5.8.2  Pénétrations discontinues

Les pénétrations discontinues sont des ouvrages isolés à l'intérieur de la surface de la couverture : souches, lanterneaux, etc...

Sur le devant de l'ouvrage, on opère comme pour une rive de tête avec bavette façonnée (voir Figure 22).

Sur les côtés, on réalise un raccordement par couloir latéral, comme pour les pénétrations continues (voir paragraphe 5.5.8.1.1).

Sur la partie amont de l'ouvrage, on réalise une garniture indépendante en métal sur forme de pente, ou besace ou un chéneau avec couloir latéral métallique (Figure 23).

La réalisation d'une besace est limitée aux pénétrations dont la largeur ne dépasse pas 3 m.

Les raccordements aux angles se font par goussets soudés.

NOTE

Les raccords des fenêtres de toit sont traités dans les Avis Techniques 1 relatifs à ces systèmes.

1)

Ou leur équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos commun.

Figure 22  Exemple d'abergement de pénétration discontinue (passage de conduit de fumée)

Figure 23  Exemple d'abergement de pénétration discontinue (passage de conduit de fumée) avec chéneau

Lorsqu'il s'agit d'une souche de cheminée, la distance entre les bois et la face extérieure du conduit (distance de sécurité) doit respecter les exigences spécifiées dans le NF DTU 24.1 P1.

Figure 24  Exemple d'abergement de pénétration discontinue (passage de conduit de fumée)

5.5.8.3  Lucarne rampante

Lors de la présence d'une (de) lucarne(s) rampante(s) en couverture, ce point singulier doit impérativement respecter les pentes minimales définies dans les tableaux 1 et 2 du paragraphe 5.2, quelles que soient sa surface ou ses proportions vis-à-vis de l'ensemble du versant.

Le raccordement entre la lucarne et le versant est visé par les dispositions du paragraphe 5.5.7.1 du présent document.

Sur les jouées obliques de lucarne rampante, les tuiles doivent être posées suivant la ligne de plus grande pente.

5.5.8.4  Bande à rabattre

En raccord avec les pénétrations constituées par des ouvrages en bois, on substitue à la bande de solin une bande à rabattre avec calfeutrement au mastic élastomère conforme aux prescriptions du NF DTU 40.41 (Figure 103) ou NF DTU 40.44 (Figure 102).

5.6  Écran de sous-toiture

NOTE

On entend par « écran » un élément continu souple ou rigide, interposé entre le comble et la lame d'air de ventilation située sous les tuiles.

L'écran doit permettre la fixation des contre-liteaux destinés à assurer la ventilation de la sous-face de ces dernières, et pour lesquels les dispositions à respecter sont définies aux paragraphes ci-après.

5.6.1  Écran souple

NOTE 1

L'écran souple est destiné à s'opposer aux variations de pression pouvant se manifester entre la face externe et la face interne des éléments de couverture. Il assure également la protection contre la poussière, la neige poudreuse et la reconduction des eaux de fonte à l'égout (voir paragraphe 5.8. Protection contre la neige poudreuse).

NOTE 2

Le présent document ne traite pas de la mise en oeuvre des écrans souples de sous-toiture.

La mise en oeuvre d'un écran souple de sous-toiture rend nécessaire la mise en place d'une contrelatte d'épaisseur minimale 20 mm, afin de permettre une circulation d'air entre la surface de l'écran et la sous-face des tuiles (Figure 25).

Figure 25  Principe d'une couverture en tuiles avec écran souple de sous-toiture

5.6.2  Écran rigide en bois ou en panneaux dérivés du bois

NOTE 1

L'écran rigide est destiné à s'opposer aux variations de pression pouvant se manifester entre la face externe et la face interne des éléments de couverture. Ce type d'écran n'assure pas la reconduction des eaux de fonte de neige poudreuse.

Afin d'assurer le passage de l'air, le plan d'appui des liteaux est relevé par un contre-liteau ou tasseau d'épaisseur 20 mm minimum. Les entraxes de ces contre liteaux ou tasseaux sont fonction de la section des liteaux et de la charge (voir paragraphe 5.3.1.). Les contre liteaux ou tasseaux sont placés au droit des chevrons supportant l'écran rigide.

NOTE 2

Le présent document ne traite pas du cas où les charges constituées par la couverture et son support (tuiles, contre liteaux) sont transmises à un écran en bois ou en panneaux.

5.7  Ventilation en sous-face de la couverture

5.7.1  Généralités

La ventilation de la sous-face des tuiles et de leur support doit être assurée dans tous les cas.

L'espace à ventiler sous couverture est constitué :

  • soit par le volume du comble dans le cas d'une isolation disposée en plancher ;

  • soit par la lame d'air d'épaisseur minimale 20 mm contenue entre, d'une part la sous-face des liteaux support de couverture, et, d'autre part la face supérieure de l'isolant ou de l'écran disposé sous rampant.

NOTE

Il convient notamment de tenir compte des variations éventuelles de l'épaisseur de l'isolant.

5.7.2  Section et répartition des orifices de ventilation de la sous-face de la couverture

Suivant la configuration de la couverture, les sections totales des orifices de ventilation sont données dans le tableau 10, en fonction de la surface de la couverture projetée horizontalement et limitée aux locaux couverts (les débords de toiture ne sont pas pris en compte).

Tableau 10  Section totale des orifices de ventilation

Les sections totales des orifices de ventilation doivent être réparties pour moitié entre partie basse du (ou des) versant(s) et, pour l'autre moitié en partie haute au voisinage du faîtage.

Dans le cas de pose avec écran et lorsque celui-ci est interrompu en faîtage, la section des orifices de ventilation en faîtage correspond à la somme des sections de ventilation sous les éléments de couverture et sous l'écran.

5.7.3  Dispositions particulières et accessoires destinés à la ventilation de l'espace sous couverture

Les jeux entre les tuiles ne permettant pas la ventilation nécessaire, celle-ci doit être assurée par une entrée d'air en partie basse et une sortie d'air en partie haute de la couverture, au moyen de systèmes de ventilation linéaire en faîtage et en égout, ou au moyen de tuiles de ventilation (chatières ou autres) disposées en quinconce sur une ligne haute et une ligne basse.

5.7.3.1  En égout

Des orifices de ventilation sont constitués :

  • en façade ou en avancée de toit, par des grilles ou des fentes continues ;

  • dans le plan de la couverture, par des chatières, des tuiles de ventilation, ou des orifices résultant de la forme géométrique de la sous-face des tuiles ou tout autre dispositif de ventilation continue.

Dans le cas de fente, la plus petite dimension des orifices est au minimum de 1 cm. Dans le cas où cette dimension est supérieure à 2 cm, il doit être disposé un grillage à mailles fines destiné à s'opposer à l'intrusion des petits animaux.

5.7.3.2  En faîtage

Les orifices de ventilation sont constitués :

  • soit par un dispositif de ventilation continue ;

  • soit par un dispositif de ventilation avec closoir ventilé comme décrit au chapitre 5.5.4.1.3 ;

  • soit par des chatières ou des tuiles de ventilation.

NOTE

Dans le cas de l'utilisation de closoirs ventilés sans faîtières ventilées, un espace de 1 cm est aménagé entre le dessus des tuiles et la faîtière afin d'assurer la ventilation haute (voir chapitre 5.5.4.1.3).

La ventilation peut également être assurée par des ouvertures en pignon si la distance entre les murs pignons est inférieure ou égale à 12 m et qu'il n'existe pas d'écran recoupant l'espace entre les deux murs.

Dans le cas de combles isolés, la ventilation par ouverture en pignon nécessite la création au faîtage d'un espace libre sous les chevrons de 50 cm minimum.

5.8  Protection contre la neige poudreuse

Dans le cas d'une couverture en éléments discontinus telle que celle faisant l'objet du présent document, la protection contre la neige poudreuse ne peut être assurée par le seul assemblage des éléments entre eux. En conséquence, dans le cas où une telle protection est recherchée, il y a lieu de recourir à l'emploi d'un écran souple.

NOTE

La protection contre la neige poudreuse par la mise en place de l'écran souple doit être précisée dans les documents particuliers du marché.