6 Prescriptions concernant les travaux en partie courante
6.1 Conditions générales
La pose des ouvrages d'étanchéité ne peut commencer qu'après achèvement complet du gros-oeuvre des parties courantes et des ouvrages particuliers (reliefs, pénétrations, etc.).
Les surfaces doivent être propres et sèches.
Après exécution du gros-oeuvre, un délai de 8 jours à 3 semaines selon la saison doit être observé avant l'intervention de l'entrepreneur d'étanchéité. Pour les planchers en bacs métalliques collaborants, ce délai est plus long de façon à permettre l'évacuation de l'eau en surplus.
Aucun travail d'étanchéité ne doit être entrepris lorsque la surface d'application est à une température inférieure à + 2 °C.
6.2 Revêtement d'étanchéité
6.2.1 Généralités sur les revêtements d'étanchéité
Les revêtements d'étanchéité visés par le présent document sont les suivants :
asphalte ;
revêtement bicouche à base de bitume modifié par élastomère SBS, communément appelé " bicouche bitume SBS ".
En ce qui concerne les bicouches bitume SBS, on se réfère dans le présent document à la performance I (Indentation) du classement F.I.T. figurant dans leur Avis technique ou Document Technique d'Application1.
Ou leurs équivalents dans les conditions indiquées dans l'avant propos.
Ce classement permet de faire un choix qualitatif du système d'étanchéité adapté à un emploi déterminé, en se basant sur les critères de comportement de ce système vis à vis des sollicitations extérieures. Il est actuellement défini dans les cahiers 2358 et 2433 des " Cahiers du CSTB ".
Dans la suite du document, les revêtements sont décrits à partir de la couche en contact avec le support.
Mis à part le revêtement asphalte 15 + 25, les revêtements reçoivent obligatoirement une protection.
La pression exercée sur le revêtement d'étanchéité par les équipements mis en oeuvre sur la protection ne doit pas excéder les valeurs indiquées dans le tableau 1.
Tableau 1 - Pression admissible sur revêtement
6.2.2 Dispositions générales concernant la pose
6.2.2.1 Travaux préalables à la pose
Préalablement à l'application du revêtement d'étanchéité sur les éléments porteurs de type D, disposer les bandes de pontage au droit des joints sur appuis.
6.2.2.2 Couches d'indépendance
Le recouvrement entre lés de la couche d'indépendance est de 0,10 m environ.
6.2.2.3 Revêtements asphalte
Les joints de reprise des couches successives d'asphalte doivent être décalés d'au moins 0,10 m les uns par rapport aux autres.
6.2.2.4 Revêtements bicouches bitume SBS
Les feuilles d'étanchéité constituant une même couche doivent être posées à recouvrement de 0,06 m minimum.
On distingue deux modes de pose :
la pose à lits parallèles (les joints des deux couches successives ne doivent pas se superposer mais être décalés) ;
la pose à lits croisés.
Une au moins des faces en regard des couches supérieures et inférieures doit comporter un film thermofusible.
6.2.3 Composition des revêtements
6.2.3.1 Asphalte
6.2.3.1.1 Limitation d'emploi en fonction de la pente
Ce revêtement ne peut être appliqué que sur un support de pente au plus égale à 3 %.
6.2.3.1.2 Composition des revêtements
Le revêtement proprement dit comporte en parties courantes (voir tableau 2) :
Tableau 2 - Revêtements asphalte
6.2.3.2 Revêtements bicouches bitume SBS
Le revêtement reçoit obligatoirement une protection.
6.2.3.2.1 En système indépendant.
Ce revêtement est applicable sur tous supports répondant aux spécifications du 3.1.2, dans les conditions du paragraphe 5.2.1.
Pour la couche inférieure du revêtement, seuls les recouvrements sont soudés.
La couche supérieure est soudée en plein sur la couche inférieure.
Le revêtement (S2) défini dans le tableau 3 comporte une couche d'indépendance composée d'un écran voile de verre VV100.
Tableau 3 - Revêtement bicouche bitume SBS en système indépendant
6.2.3.2.2 En système adhérent
Ce revêtement est applicable sur les supports en maçonnerie suivants :
dalle de béton coulée en oeuvre (type A) ;
planchers à poutrelles préfabriquées et entrevous avec dalle de compression (type A) ;
éléments préfabriqués solidarisés par armatures (type B) ;
formes de pente telles que définies au paragraphe 5.2.2.
Le revêtement (S4) défini dans le tableau 4 est mis en oeuvre, après application d'un EIF. La couche inférieure du revêtement est soudée en plein sur le support, après que l'EIF soit sec. La couche supérieure est soudée en plein sur la couche inférieure.
Tableau 4 - Revêtement bicouche bitume SBS en système adhérent
6.3 Protection
6.3.1 Généralités
La surface finie de la protection respectera la pente du support telle que prévue dans les DPM, la protection ayant une épaisseur ne pouvant être inférieure à 4 cm.
Les protections doivent être réalisées dès la fin de l'exécution du revêtement d'étanchéité.
La circulation du personnel et le stockage de matériels et matériaux étrangers à l'entreprise d'étanchéité sur un revêtement d'étanchéité non protégé en dur ne sont pas autorisés.
Les protections doivent être posées sur couche de désolidarisation.
6.3.2 Constitution et mise en oeuvre de la protection par mortier ou béton coulé en place, sur couche de désolidarisation
En fonction de la destination des locaux, la protection peut recevoir un revêtement complémentaire.
Les documents particuliers du marché (D.P.M.) peuvent prévoir un revêtement complémentaire à mettre en oeuvre sur la protection. Ce revêtement peut entraîner des exigences particulières (état de surface, cohésion, etc.).
NOTE 2 Le revêtement complémentaire à la protection n'est pas à la charge de l'entreprise d'étanchéité.
Dans le cas d'un revêtement complémentaire scellé, le mortier de scellement ne peut se substituer à la protection.
6.3.2.1 Couche de désolidarisation
Elle est constituée par un voile non-tissé d'au moins 170 g/m² surmonté d'un film synthétique d'au moins 100 µm d'épaisseur, posés à recouvrement de 0,10 m environ.
Dans les locaux réservés à une activité agro-alimentaire, les D.P.M. peuvent prévoir une couche de désolidarisation composée de deux films synthétiques d'épaisseur minimale 100 micromètres posés à joints décalés.
6.3.2.2 Protection
Elle est réalisée :
pour les locaux accessibles aux véhicules par une dalle en béton armé d'épaisseur minimale 0,06 m ;
-
pour les autres locaux, par une dalle en béton armé ou une chape de mortier armé d'épaisseur nominale :
0,05 m pour les locaux à faibles sollicitations ;
0,06 m pour les locaux à sollicitations modérées ou fortes.
NOTE 1Par référence au classement UPEC des locaux :
les locaux à faibles sollicitations sont assimilés aux locaux P2 ou P3. Ce sont ceux à usage pédestre et activités humaines usuelles, tels que locaux d'habitation, bureaux, boutiques, salles de classe, etc.
les locaux à sollicitations modérées sont assimilés aux locaux classés P4. Ce sont ceux à usage pédestre et subissant des sollicitations mécaniques de roulage, tels que locaux dénommés mails ou galeries commerciales, etc.
les locaux à fortes sollicitations sont assimilés aux locaux P4S du classement UPEC. Ce sont ceux soumis à des charges statiques ou dynamiques importantes, tels que supermarchés, hypermarchés, cuisines collectives, etc.
NOTE 2 Les DPM indiquent la solution retenue dans le cas du paragraphe b) selon le degré de sollicitations du local et selon le revêtement de sol.
le dosage du mortier est de 400 kg environ de ciment par mètre cube de sable sec ;
le dosage du béton est de 350 kg minimum de ciment par mètre cube de béton dans le cas de locaux accessibles aux VL. Il est de 300 kg minimum de ciment par mètre cube de béton dans le cas des autres locaux. L'adjuvant réducteur d'eau-plastifiant ou superplastifiant prévu à l'article 4 est incorporé.
L'armature est un treillis soudé, de maille maximale 100 mm × 100 mm et de masse minimale 0,250 kg/m².
Les tolérances de planéité sont :
inférieures à 10 mm sous la règle de 2 m et à 3 mm sous la règle de 0,20 m dans le cas où la protection ne reçoit aucun revêtement complémentaire ;
Inférieures à 7 mm sous la règle de 2 m et à 2 mm sous la règle de 0,20 m dans le cas de pose collée de carreaux sur la protection ;
celles décrites à l'article relatif aux supports de la NF P 61-202-1 (CCT du DTU 52.1) dans le cas où la protection reçoit un revêtement de sol scellé ;
celles définies par les D.P.M., dans le cas d'autres revêtements complémentaires.
La protection est fractionnée :
-
en partie courante par des joints de retrait sciés d'une profondeur minimale de 1/4 de l'épaisseur de la dalle, tous les 6 m maximum dans les deux sens de façon à former des polygones convexes ;
NOTEEn cas de revêtement carrelé, le calepinage tiendra compte du format du carrelage.
au droit des appuis dans le cas d'éléments porteurs de type D ;
en bordure des reliefs et des émergences par des joints de largeur 10 mm minimum (voir figure 9) intéressant toute l'épaisseur de la protection.
Figure 9 - Fractionnement de la protection en mortier ou en béton coulé en place
Les joints de largeur 10 mm minimum sont garnis d'un produit ou dispositif imputrescible et apte aux déformations alternées.
Le schéma des fractionnements est fixé par les DPM