5 Dispositions constructives à prendre en compte lors de la définition du projet
Des dispositions constructives indiquées ci-après participent au contreventement de la structure. Dans tous les cas, les éléments verticaux de contreventement doivent être complétés par un ouvrage ayant la fonction de diaphragme (plancher ou charpente).
5.1 Maçonneries porteuses
5.1.1 Position et espacement des chaînages horizontaux
Les murs en maçonnerie porteuse doivent être ceinturés au niveau du plancher bas du rez-de-chaussée ou du dallage (solidaire ou non des murs), à chaque étage, au niveau des planchers, ainsi qu'en couronnement des murs libres en tête, et au maximum tous les 4 m, par un chaînage horizontal en béton armé, continu, fermé. Ce chaînage ceinture les façades et les relie au droit de chaque refend.
Cette prescription s'applique également aux murs de combles, dont la hauteur est supérieure à 0,60 m.
La section transversale du béton de ces chaînages doit être limitée en façade (Figure 27).
Les sections importantes de béton constituent, en l'absence de précautions particulières, une source de désordres dans les maçonneries.
Figure 27 Disposition incorrecte
En général, la hauteur d'un chaînage de façade est celle du plancher qui lui est associé (Figure 28). Dans le cas de planchers autres que les planchers en béton armé (par exemple, planchers à solivages en bois ou en métal, certains planchers en béton précontraint ne comportant pas d'armatures dépassant en about, etc.), des chaînages plats peuvent être réalisés (Figure 29).
Figure 28 Chaînages horizontaux
Figure 29 Chaînage plat
5.1.2 Position et espacement des chaînages verticaux
Des chaînages verticaux doivent être établis lorsque les deux conditions ci-après sont réunies :
les murs en maçonnerie sont porteurs ;
-
ces murs sont réalisés avec l'un des matériaux ci-après (référencés dans le NF DTU 20.1 P1-2) :
briques de terre cuite ;
blocs creux de granulats courants ;
blocs pleins ou creux de granulats légers ;
blocs de béton cellulaire autoclavé ;
blocs de coffrage en béton de granulats courants.
Le positionnement des chaînages verticaux doit être prévu dans les cas suivants :
Cas a) : Chaînages verticaux de ceinturage
Ils concernent les chaînages de liaison avec les chaînages horizontaux.
en situation sismique, les dispositions réglementaires s'appliquent ;
dans les angles sortant du bâtiment ;
dans les angles rentrant du bâtiment ;
de part et d'autre des joints de dilatation ;
en partie courante du mur, pour que l'espacement d'axe en axe entre les chaînages ne dépasse pas 8 m ;
-
à l'intersection des murs en Té, sauf dans les cas suivants, lorsqu'il est prévu :
un harpage entre les deux murs en maçonnerie ;
une engravure, dans les conditions du 5.11 du NF DTU 20.1 P1-1 pour la liaison mur en maçonnerie - mur en béton.
Un chaînage vertical doit être continu entre deux chaînages horizontaux y compris ceux des fondations ; il est ancré dans le chaînage horizontal ou dans le chaînage vertical sous-jacent ou dans un élément structurel (poutre, poteau, etc.).
Cas b) : Chaînages verticaux de liaison de la maçonnerie
Ils concernent notamment les chaînages au niveau des linteaux.
Sauf justification par le calcul, ils doivent être positionnés :
sous les appuis d'éléments structuraux ;
de chaque côté d'une ouverture de largeur supérieure ou égale à 2,40 m et dont la hauteur est supérieure ou égale au minimum de 2/3 de la hauteur libre du mur et de 1,80 m.
Cas c) : Priorité entres chaînages verticaux
Lorsque le positionnement résultant de l'application des cas a) et b), conduit à une distance en plan inférieure ou égale à 1,20 m entre les axes de deux chaînages verticaux, il est possible de ne conserver qu'un seul de ces deux chaînages, suivant l'ordre de priorité du cas a).
La capacité portante de la maçonnerie sous charges ponctuelles (appui d'éléments structuraux, poutres, linteaux, etc.) doit être vérifiée. Aussi, le remplacement de la maçonnerie par la mise en place d'un poteau ou d'une semelle de répartition en béton armé peut s'avérer nécessaire.
Ces chaînages verticaux constituent de simples liaisons et n'interviennent pas comme des poteaux d'ossature. Leur section doit toutefois permettre la mise en place correcte du béton (5.7.4 du NF DTU 20.1 P1-1).
5.1.3 Trumeaux porteurs et retours d'angles
Les trumeaux porteurs de moins de 0,75 m de longueur ou de moins 1,5 fois l'élément courant (cette longueur peut être réduite à 0,45 m et deux fois la longueur de l'élément courant dans le cas de trumeaux de pierre dimensionnée, en briques de terre cuite U ou en blocs pleins de béton de petit format destinés à rester apparents) doivent comporter un élément porteur en béton armé, prolongé au moins jusqu'au chaînage inférieur.
Quand les efforts transmis par cet élément porteur conduisent à des contraintes supérieures aux contraintes admissibles dans la maçonnerie, une semelle de répartition ou un poteau en béton armé dimensionné selon la NF EN 1992-1-1 est nécessaire.
Voir 5.10.2 du NF DTU 20.1 P1-1.
5.1.4 Cas particuliers des ouvrages saillants
Il s'agit ici des ouvrages en béton armé, saillants en façade (bandeaux, balcons, loggias, coursives ou corniches), à l'exclusion des acrotères surmontant éventuellement les maçonneries du dernier étage, lesquels sont traités dans le NF DTU 20.12.
Les bandeaux et corniches sont des éléments qui ne sont pas destinés à reprendre des charges autres que climatiques (par exemple, la neige) et leur poids propre.
5.1.4.1 Section du béton des bandeaux
Lorsque des ouvrages extérieurs en béton armé sont saillants en façade, ils constituent, en l'absence de précautions particulières, une source de désordre dans les maçonneries, leur section doit être réduite (Figure 30).
Figure 30 Disposition incorrecte
Les dispositions minimales des armatures longitudinales des bandeaux sont décrites au 5.7.6.1 du NF DTU 20.1 P1-1.
5.1.4.2 Balcons, loggias, coursives, corniches ou bandeaux saillants
Ces éléments exposés sur plus d'une de leurs faces aux actions climatiques, nécessitent d'être recoupés par des joints. La distance maximale entre joints est en général de :
6 m dans les régions humides et tempérées ;
4 m dans les régions sèches ou à forte opposition de température (telles la région littorale méditerranéenne et certaines régions de l'Est de la France, à climat relativement continental).
Toutefois, il est possible de prévoir des distances entre joints plus importantes. Dans ce cas, il convient d'augmenter en conséquence les sections minimales d'armatures longitudinales prévues pour les distances entres joints indiquées ci-avant.
Les sections minimales d'armatures longitudinales à prévoir en fonction des distances entre joints sont précisées au 5.7.6.2 du NF DTU 20.1 P1-1. Pour le cas particulier des bandeaux saillants, il convient de se reporter au 5.7.6.1 de ce même document.
5.2 Classification des parties enterrées des maçonneries de soubassement
Il appartient au Maître d'OEuvre de donner les classes d'exposition (NF DTU 20.1 P1-2, Annexe E) et de se faire préciser par le Maître d'Ouvrage les exigences relatives aux conditions d'utilisation des locaux.
5.2.1 Murs de catégorie 3
Les murs de catégorie 3 sont ceux qui délimitent des espaces qui ne sont pas à usage de locaux (par exemple : murs de vides sanitaires ou murs périphériques de terre-plein). Ils n'ont à assurer qu'une fonction de résistance mécanique. La conception et l'épaisseur de ces murs résultent de cette seule exigence.
L'enduction des maçonneries en blocs de béton de granulats courants (y compris les blocs de coffrage), en blocs de béton cellulaire ou en briques de terre cuite doit suivre les prescriptions de l'Annexe E du NF DTU 20.1 P1-2.
5.2.2 Murs de catégorie 2
Les murs de catégorie 2 sont ceux qui bordent des locaux pour lesquels l'étanchéité de la paroi n'est pas obligatoire et où notamment des infiltrations limitées peuvent être acceptées par le Maître d'Ouvrage.
C'est en général le cas de murs bordant des locaux utilisés comme chaufferie, garage ou cave.
Les murs de catégorie 2 doivent être revêtus, sur leur face extérieure, d'un enduit d'imperméabilisation :
de recette ou performanciel, conforme aux spécifications du NF DTU 26.1 relatives aux murs en élévation ;
ou en utilisant des mortiers réalisés avec des ciments résistants aux milieux agressifs choisis parmi ceux mentionnés dans le NF DTU 20.1 P1-2.
Ils reçoivent sur cette face deux couches d'un enduit d'imprégnation à froid (EIF) à base de bitume en émulsion ou en solution.
Ces revêtements ne sont pas conçus pour résister à une fissuration de leur support. Ils ne peuvent donc être efficaces que si toutes les dispositions ont été prises au niveau des fondations pour éviter des fissurations des murs sous l'action des tassements différentiels.
De tels enduits ne peuvent empêcher à eux seuls la pénétration d'eau sous pression.
Dans le cas où un drainage général du projet est prévu en pied de mur enterré en complément des dispositions ci-avant, il doit être prévu un dispositif de drainage vertical relié à ce drainage en pied (nappes à excroissances, murs en éléments creux, géotextiles).
5.2.3 Murs de catégorie 1
Les murs de catégorie 1 sont ceux limitant des locaux habitables en sous-sol.
Ces murs doivent être étanchés.
Quels que soient la nature du terrain et le sol environnant, ces murs doivent recevoir, sur leur face externe, un enduit de dressement, sur lequel est mis en oeuvre l'un des revêtements d'étanchéité suivants :
membrane à base de bitume modifié traitée anti-racines ;
système bicouche à base de bitume modifié faisant appel à des feuilles utilisées habituellement en relevés de toitures-terrasses jardins (traitement anti-racines) ;
feuille ou complexe élasto-plastique y compris la colle correspondante d'assemblage.
Ces revêtements doivent être protégés par des dispositifs tels que nappes à excroissances, murs en éléments creux, géotextiles, panneaux isolants.
Dans le cas où un drainage général du projet est prévu en pied de mur enterré, en complément des dispositions ci-avant, il doit être prévu un dispositif de drainage vertical relié à ce drainage en pied (nappes à excroissances, murs en éléments creux, géotextiles).
5.2.4 Partie hors sol des maçonneries de soubassement
Lorsqu'elles ne sont pas totalement enterrées, le choix du type de murs en fonction de l'exposition à la pluie et au vent de la partie hors sol des maçonneries de soubassement est à déterminer suivant les critères de l'Article 3.
Lorsqu'il est prévu un enduit extérieur sur la partie enterrée de la maçonnerie de soubassement (5.2.1 et 5.2.3) et que la partie hors sol de cette maçonnerie est prévue non enduite, celui-ci doit être exécuté sur une hauteur d'au moins 15 cm au-dessus du niveau fini du sol extérieur (sauf dans le cas d'utilisation de pierres de soubassement définies selon la NF B 10-601). Cet enduit doit être réalisé au mortier de liants hydrauliques conformément au NF DTU 26.1 ou en utilisant des mortiers réalisés avec des ciments résistants aux milieux agressifs, choisis parmi ceux mentionnés dans le NF DTU 20.1 P1-2.
L'enduit de la partie hors sol des soubassements est identique à celui des maçonneries d'élévation.