3 Termes et définitions
Pour les besoins du présent document, les termes et définitions suivants s'appliquent.
3.1 Termes relatifs à la maçonnerie et au mur
3.1.1 Maçonnerie
Assemblage d'éléments de maçonnerie posés selon un appareillage spécifié et hourdés ensemble à l'aide d'un mortier, le tout constituant une paroi. Sont considérées traditionnelles, les maçonneries montées à joints minces, semi épais ou épais conformément au présent document. Sont également considérées traditionnelles, les parois montées en blocs de coffrage de granulats courants montés à sec ou maçonnés.
3.1.2 Mur
Ouvrage vertical fini constitué d'une ou plusieurs parois de maçonnerie traditionnelle et d'éventuels ouvrages complémentaires rapportés (enduits, isolation, bardages).
3.1.3 Appareillage
Disposition des éléments de maçonnerie selon un aspect régulier pour obtenir un fonctionnement monolithique.
3.1.4 Harpage
Disposition en alternance ou en saillie des éléments de maçonnerie d'un mur au niveau d'une jonction avec des éléments de maçonnerie d'un autre mur ou de plusieurs murs (par exemple : angles).
3.1.5 Calepinage
Représentation précise (à l'échelle, numérotation éventuelle des éléments) du détail de l'appareillage des éléments de maçonnerie sous forme de dessin en coupe et en plan d'une partie d'ouvrage d'un projet intégrant ou pas des ouvertures et des points singuliers.
3.1.6 Maçonnerie non armée
Maçonnerie intégrant des éléments en béton armé dans les directions verticale et horizontale (raidisseurs et/ou chaînages), permettant de limiter la fissuration. Ces éléments en béton armé n'assurent pas directement la stabilité de l'ouvrage. Ils sont positionnés de manière forfaitaire et armés conformément aux dispositions du présent document, sollicités exclusivement en traction et coulés après montage de la maçonnerie.
3.1.7 Maçonnerie confinée ou chaînée
Maçonnerie intégrant des éléments en béton armé dans les directions verticale et horizontale (raidisseurs et/ou chaînages), permettant, conjointement avec la maçonnerie, de participer à la stabilité de l'ouvrage.
3.1.8 Maçonnerie porteuse/Mur porteur
Mur destiné à minima à supporter une charge verticale répartie ou ponctuelle, imposée en plus de son poids propre, participant à la stabilité du bâtiment.
3.1.9 Mur de refend
Mur porteur intérieur.
3.1.10 Maçonnerie de remplissage
Mur sans fonction porteuse de telle façon qu'il pourrait être supprimé sans réduire la résistance de la structure.
3.1.11 Maçonnerie dite faiblement chargée
Mur initialement sans fonction porteuse mais amené à supporter une charge par sa disposition par rapport à la structure. Une maçonnerie est considérée comme faiblement chargée lorsque les efforts gravitaires NEd sont inférieurs à 0,15 NRd, NEd et NRd étant définis dans le NF DTU 20.1 P3. Par exemple : un plancher peut être dimensionné en appui sur deux murs. Lors de la réalisation, il peut reposer sur les murs adjacents servant de coffrage, ces derniers n'ont pas de fonction porteuse par rapport à la structure porteuse. Toutefois, ils doivent être calculés à une charge minorée du dit plancher (déformation).
3.1.12 Maçonnerie de contreventement/Mur de contreventement
Mur destiné à résister à des forces latérales dans son plan. Les murs de refend et les murs de remplissage peuvent être des murs de contreventement.
3.1.13 Murs à simple paroi, enduite ou non
Ils peuvent être des murs simples dont la paroi est constituée, dans le sens de l'épaisseur, par un seul matériau principal, enduits ou revêtements non compris (Figures 1 a), b) et c)).
Figure 1 Exemples de murs à simple paroi
Les murs avec cloison de doublage intérieure sont considérés comme des murs à simple paroi.
3.1.14 Murs doubles
Les murs doubles sont constitués de deux parois parallèles séparées par une lame d'air et, éventuellement, d'un isolant. Les deux parois des murs doubles sont reliées entre elles par des attaches. La paroi intérieure, en béton ou en maçonnerie, est porteuse. La paroi externe, non porteuse, est en maçonnerie.
Les murs avec doublage intérieur maçonné sont constitués d'une paroi extérieure porteuse et d'un doublage intérieur maçonné non porteur séparés par un espace totalement ou partiellement rempli dans son épaisseur par un isolant. La paroi extérieure doit alors être traitée comme un mur à simple paroi. La conception et l'exécution du doublage intérieur sont traitées par le NF DTU 20.13.
3.1.15 Murs composites
Murs dont la paroi est constituée, dans le sens de l'épaisseur, par plusieurs matériaux principaux (enduits non compris), solidarisés de façon continue par un mortier (Figures 2 et 3).
Figure 2 Exemple de mur composite en briques de terre cuite
Figure 3 Exemple de mur composite en blocs béton
Les murs composites sont considérés comme des murs à simple paroi vis-à-vis de la résistance à la pénétration de l'eau de pluie.
L'attention est attirée sur le fait que les différentes définitions de murs doubles, murs composites, etc., de l'Eurocode 6 ne correspondent pas à ces types de murs. Seuls les murs doubles, murs à doubles parois et murs composites décrits, sont visés dans le présent document.
3.1.16 Mur rideau
Mur non porteur rapporté en façade, maintenu et filant devant la structure ou l'ossature porteuse.
Ces murs ne sont pas traités dans le cadre du présent document.
3.1.17 Maçonnerie en blocs de coffrage
Ouvrage vertical réalisé par assemblage de blocs de coffrage à l'intérieur desquels du béton est coulé (Figures 4 a) et b)) pour former un voile en béton armé continu d'épaisseur constante. Les murs ainsi réalisés peuvent être doublés par un isolant et/ou enduits.
Figure 4 Exemples de maçonneries de blocs de coffrage
3.2 Termes relatifs aux éléments de maçonnerie
3.2.1 Éléments de maçonnerie
Éléments préformés en vue de l'utilisation dans les ouvrages en maçonnerie.
3.2.2 Groupes des éléments de maçonnerie
Classification de 1 à 4 des éléments de maçonnerie selon leurs caractéristiques géométriques. Le groupe de l'élément de maçonnerie a une influence sur le dimensionnement de l'ouvrage et sur le choix des matériaux.
3.2.3 Éléments de maçonnerie accessoires
Éléments de maçonnerie préformés ayant une fonction complémentaire spécifique, en vue, par exemple, de servir de coffrage au béton armé incorporé dans, ou associé à la maçonnerie (planelles, raidisseurs, chaînages), ou de finition (jambages, embrasures, tableaux).
3.2.4 Blocs de coffrage
Blocs creux, comportant ou non des emboîtements latéraux, destinés à être montés à sec ou maçonnés et à servir de coffrage permanent pour un remplissage en béton.
3.3 Termes relatifs au mortier
Les termes relatifs aux mortiers sont définis dans le NF DTU 20.1 P1-2.
3.4 Termes relatifs aux joints de mortier
3.4.1 Assise
Rangée horizontale d'éléments de maçonnerie (synonyme : « Lit »).
3.4.2 Face de pose
Face horizontale des éléments d'une assise.
3.4.3 Joint d'assise
Couche de mortier étalée sur la face de pose entre deux assises (synonymes : « Joint de mortier horizontal » et « Lit de mortier »).
3.4.4 Arase d'assise ou arase
Couche de mortier sous la première assise d'une paroi dont le but est de régler au mieux son horizontalité.
3.4.5 Joint interrompu
Joint d'assise avec deux bandes de mortier disposées le long des bords extérieurs de la face de pose des éléments laissant une bande centrale sans mortier.
3.4.6 Joint à bandes multiples
Joint d'assise avec plus de deux bandes de mortier disposées le long des bords extérieurs et sur la face de pose des éléments.
3.4.7 Joint vertical
Joint de mortier perpendiculaire au joint d'assise et à la face de parement du mur.
3.5 Autres termes
3.5.1 Béton de remplissage
Béton utilisé pour le remplissage des cavités ou vides ménagés dans la maçonnerie.
3.5.2 Joints de structure du bâtiment
- Joint de dilatation
-
joint vertical souple ménagé afin de faciliter la liberté de mouvements d'origines thermiques ou hygrothermiques.
- Joint de rupture
-
joint vertical souple engageant tous les ouvrages du bâtiment, y compris les fondations, introduit principalement afin de faciliter la liberté de suivre les mouvements éventuels du sol de fondation.
- Joint diapason
-
joint vertical souple n'engageant que le gros oeuvre du dernier étage sous terrasse en béton.
- Joint de fractionnement
-
joint vertical engageant les ouvrages en maçonnerie d'éléments et leurs finitions (murs doubles) ainsi que les ouvrages saillants tels que bandeaux, corniches, loggias, gardecorps et acrotères.
- Joint de désolidarisation
-
joint vertical ou horizontal souple destiné à séparer les ouvrages en béton des ouvrages en maçonnerie.
3.5.3 Chaînages
Éléments horizontaux, verticaux ou inclinés, continus, en béton armé, sollicités en traction, reliés entre eux, incorporés dans la maçonnerie ou associés à celle-ci.
Par exemple : chaînages horizontaux ou inclinés de couronnement destinés à ceinturer les murs libres en tête, chaînages verticaux dans les angles pour liaisonner les deux planchers supérieur et inférieur d'un niveau afin de limiter d'éventuelles rotations d'origine thermique ou mécanique.
Le rôle des chaînages verticaux est principalement de ceinturer la maçonnerie en liaison avec les chaînages horizontaux et de s'opposer, par ailleurs, au soulèvement dans les angles, des dalles de planchers en béton armé.
3.5.4 Trumeau
Mur situé entre deux ouvertures au même niveau.
3.5.5 Meneau
Lorsqu'un trumeau est de petites dimensions et ne comporte pas d'élément porteur en béton, alors il constitue un élément non porteur, désigné par le terme meneau.
3.5.6 Raidisseurs
Éléments, sollicités principalement en flexion par une action perpendiculaire à la maçonnerie, continus, dans la direction verticale ou horizontale et incorporés ou non à la maçonnerie, pouvant augmenter les performances mécaniques des murs.
3.5.7 Montage dit « à l'américaine »
Montage à joints verticaux filants des éléments de maçonnerie.