6 Mise en oeuvre
6.1 Conditions minimales d'intervention
La pose des revêtements n'est exécutée que sur des subjectiles répondant aux prescriptions les concernant, à l' article 5 ci-avant.
Elle n'est jamais exécutée en atmosphère susceptible de donner lieu à des condensations, ni sur des subjectiles gelés ou surchauffés, et, de façon générale, dans des conditions anormales de séchage (changements sensibles des conditions ambiantes).
Dans certains cas, la ventilation peut être nécessaire.
Température ambiante supérieure à + 10 °C et inférieure à 30 °C.
Hygrométrie inférieure à 65 % HR.
Certains produits nécessitent des conditions particulières d'application plus contraignantes, celles-ci font alors l'objet d'une mention particulière dans la fiche descriptive du revêtement, établie par le fabricant.
Conformément à l'article 4 de la norme NF P 74-204-2 (Référence DTU CCS), les documents particuliers du marché doivent indiquer les états de finition recherchés.
6.2 Classement d'aspect et définition des états de finition communs à tous les subjectiles
Le choix est lié à la qualité de surface du subjectile.
La nature et l'importance des travaux d'apprêt à exécuter dépendent à la fois des caractéristiques du subjectile brut et du niveau de finition désiré (finition A, B ou C).
Les défauts de planéité locale des subjectiles peuvent être corrigés par l'entrepreneur pour des écarts inférieurs ou égaux à 3 mm en finition A dans la limite des tolérances des NF DTU concernés. Au-delà, le «rattrapage» des défauts est du ressort d'un autre corps d'état ou peut faire l'objet de travaux spécifiques [avoir paragraphe 3.3 de la norme NF P 74-204-2 (Référence D TU 59.4 CCS)].
Les états de finition sont classés comme suit :
6.2.1 Finition C
Le revêtement couvre le subjectile. Il lui apporte une décoration, mais l'état de finition de surface reflète celui du subjectile.
Des défauts locaux de planimétrie sont tolérés.
La tolérance de pose admissible au niveau des joints ne doit pas excéder 2 mm par mètre linéaire en recouvrement pour les papiers peints non vinyliques ou lessivables.
Il sera admis des irrégularités de découpe et d'arasement.
Le liseré clair au niveau des joints est toléré dans le cas de revêtements de teinte soutenue.
6.2.2 Finition B
La planéité générale initiale n'est pas modifiée.
La planéité générale est mesurable sous la règle de 2 m et la planéité locale sous le réglet de 0,20 m.
Des altérations accidentelles sont corrigées.
Quelques défauts d'épiderme ou traces d'outils sont admis, ainsi que de légers défauts de verticalité.
La pose sera faite à partir d'un angle adjacent à la baie d'éclairage naturel d'une pièce. Elle est réglée au fil à plomb.
La tolérance de pose admissible au niveau des joints ne doit pas excéder 1,5 mm par mètre linéaire en recouvrement pour les papiers peints non vinyliques ou lessivables.
Il sera admis des irrégularités de découpe et d'arasement.
Le liseré clair au niveau des joints est toléré dans le cas de revêtements de teinte soutenue.
6.2.3 Finition A
La planéité finale est satisfaisante dans la limite d'une recharge maximale de 3 mm. Il aura été procédé aux travaux préparatoires jugés nécessaires (voir note du paragraphe 6.2).
De faibles défauts d'aspect sont tolérés.
L'aspect est uniforme.
Les découpes ne présentent pas d'irrégularités.
La pose est réglée au fil à plomb. Elle débute à partir d'un angle du mur comportant une baie éclairante.
La pose sera faite à partir d'un angle adjacent ; elle est réglée au fil à plomb.
La tolérance de pose admissible au niveau des joints ne doit pas excéder 1 mm par mètre linéaire en recouvrement pour les papiers peints non vinyliques ou lessivables.
Le liseré clair au niveau des joints est toléré dans le cas de revêtements de teinte soutenue.
Pour les papiers peints et les revêtements dont la fabrication fait l'objet d'une tolérance de 1 mm selon la fiche technique du fabricant. La même tolérance est acceptée à la pose.
En l'absence de précision aux DPM, c'est l'état de finition B qui est retenu.
6.2.4 Finition spécifique
Cet état de finition ne s'exécute que sur prescriptions spéciales à inclure aux documents particuliers du marché :
en définissant la nature des travaux à réaliser ;
en définissant un état particulier d'aspect de la finition.
EXEMPLE : pose en pointe de diamant, pose en diagonale, etc.
Cette finition n'est pas visée par ce document.
6.3 Préparation en vue des vérifications et contrôles en fin de travaux
Une surface de référence de 8 m² pour ouvrage témoin est exécutée avec trois joints minimum, en utilisant un revêtement prélevé dans deux rouleaux d'un même bain, pour tout chantier offrant une surface d'application supérieure à 1000 m².
Dans le cas de chantiers offrant une surface d'application inférieure à 1000 m², lorsqu'il n'a pas été réalisé de surface de référence, l'entrepreneur devra interrompre les travaux si des défauts sont détectables en cours de pose.
A l'origine des travaux de pose de revêtement, il est procédé à l'exécution de surfaces de référence qui doivent être approuvées. L'approbation est consignée au moins dans le compte rendu de chantier.
Ces surfaces sont choisies dans des emplacements représentatifs du chantier considéré.
Leur exécution comporte par nature de travail toutes les opérations, travaux préparatoires et application des revêtements muraux prévus aux documents particuliers du marché.
Il est exécuté autant de surfaces de référence qu'il y a de type de subjectile et de revêtement.
L'exécution générale des travaux ne peut se faire qu'après acceptation écrite des surfaces de référence par le Maître d'ouvrage. Ces surfaces de référence sont conservées jusqu'à la réception des travaux.
De légères différences de teinte entre les revêtements utilisés pour le témoin et le chantier seront admises, si elles sont liées à l'utilisation de bains différents ou que le revêtement a fait l'objet d'un vieillissement sensible dans le temps à la lumière.
6.4 Travaux avant pose de revêtements muraux
Ces travaux sont destinés à rendre le subjectile apte à l'application des revêtements.
Ils sont déterminés suivant la nature et l'état de surface du subjectile, en fonction de l'état de finition recherché, et suivant le type de matériaux à poser.
Parmi les travaux avant pose, on distingue :
les travaux préparatoires ;
les travaux d'apprêts.
Pour la définition des subjectiles absorbants, il convient de se reporter à l' annexe B «Méthode d'appréciation de la goutte d'eau».
6.4.1 Travaux préparatoires
Ces travaux ne peuvent en aucun cas se substituer aux opérations de remise en état relatives aux subjectiles non conformes aux définitions de l' article 5.
Ils comprennent notamment selon la nature et l'état superficiel du subjectile :
les dégraissages ;
le décapage des métaux oxydés et l'élimination de la rouille ;
l'égrenage ;
le ponçage à sec ;
le brossage ;
l'époussetage ;
la mise à nu du subjectile ;
le détapissage ;
le grattage ;
les lessivages et rinçages ;
le lavage à l'eau ;
l'enlèvement des badigeons (détrempe) ou peintures non adhérentes ;
le dépolissage des débordements de peinture/rechampis aux pourtours des menuiseries, y compris les retombées de plafond si nécessaire ;
le dépoussiérage ;
l'élimination de toutes salissures, contamination chimique ou biologique, efflorescences ou salpêtre ;
la suppression des traits de niveau, encre ou crayon, graffitis, etc. ;
les impressions avant enduisage (dans le cas de travaux neufs) ;
le rebouchage de trous et traitement de fissures ;
l'enduisage, pour parfaire l'état de surface, en fonction de la pose collée suivant l'état de finition A, B ou C. Ces différentes opérations sont définies ci-après.
6.4.1.1 Les impressions avant enduisage
Les impressions avant enduisage ont des rôles différents mais toutes doivent avoir la fonction de renforcer la cohésion des subjectiles et l'adhérence des enduits à appliquer. Il existe plusieurs types d'impression, notamment :
6.4.1.1.1 Impression isolante
Elle constitue à la surface du subjectile une pellicule continue s'opposant aux transferts et migrations dus à des interactions chimiques.
Elle s'oppose à l'apparition de taches telles que bistres, crayon gras, bitume, etc., et forme un obstacle inerte entre le subjectile et un produit incompatible.
Le problème de migration peut apparaître principalement en rénovation après la dépose de certains revêtements muraux souples en PVC «non supportés» ou matériaux plastiques. Ils peuvent exsuder des plastifiants nuisibles à une bonne adhérence des enduits et à la bonne tenue des revêtements collés.
6.4.1.1.2 Impression neutralisante
Elle s'oppose à l'action chimique incompatible avec les produits d'apprêt, colles pour papiers peints ou revêtements muraux.
Un subjectile alcalin peut déclencher une réaction chimique (par exemple saponification).
6.4.1.1.3 Impression fixante (durcissante et pénétrante)
Elle s'applique sur des fonds superficiellement pulvérulents et/ou sensible à la détrempe à l'eau. Elle pénètre dans le matériau en durcissant sa surface de façon à permettre un état de finition satisfaisant.
Les impressions non pigmentées et en phase solvantée sont bien adaptées.
6.4.1.1.4 Impressions spéciales
Elles tendent à satisfaire à certaines conditions d'application particulières.
En travaux d'entretien et de rénovation, il y a lieu de s'assurer que la couche d'impression ne détrempe pas l'ancienne peinture et qu'elle soit compatible avec l'enduit à recevoir.
6.4.1.2 Les rebouchages
Opération discontinue destinée à faire disparaître certaines cavités des subjectiles (bois, plâtre, plaques de plâtre). Cette opération ne permet pas de faire disparaître les petites cavités. Celles-ci nécessitent un enduisage.
6.4.1.3 Les dégrossissages
Opération discontinue à exécuter sur subjectiles maçonnerie pour atténuer les désaffleurs des balèvres ou des joints.
Le dégrossissage est limité par les possibilités de rechargement local à l'enduit de peinture (c'est-à-dire jusqu'à 3 mm d'épaisseur).
6.4.1.4 Les enduisages
Ils peuvent s'exécuter sur tous les subjectiles. Les opérations d'enduisage ont pour but, en dehors des opérations de rebouchage et de dégrossissage, de corriger les défauts de surface pour que, l'enduisage terminé, le subjectile présente une surface compatible avec l'état de finition recherché.
II est recommandé d'utiliser un enduit à base de résine pour les fonds bloqués et pour les pièces humides.
On distingue trois types courants d'enduisages :
6.4.1.4.1 Enduisage de ratissage
Préparation sommaire des surfaces, constituant un bouche-porage par l'application d'une seule passe superficielle d'enduit.
Il s'exécute sur bois ou sur enduits de plâtre coupé, offrant une bonne planéité.
Le subjectile peut être visible, par transparence, sur la quasi-totalité de sa surface.
6.4.1.4.2 Enduisage non repassé
L'enduisage non repassé comporte une couche continue d'enduit appliqué en une seule passe. On admet un manque partiel du pouvoir masquant de l'enduit et des irrégularités de surface.
6.4.1.4.3 Enduisage repassé
L'enduisage repassé s'effectue en deux passes avec ponçage ou égrenage entre passes pour parvenir à un état de surface bien dressé. Ce type d'enduisage conduit à une opacification complète.
6.4.2 Travaux d'apprêts
Ils s'effectuent avant une pose collée, en fonction de la nature et de l'état superficiel du subjectile.
Le préencollage n'est admis que dans le cas de pose d'un revêtement famille 1 et 2 (support papier), à l'exclusion des subjectiles plaques de plâtre à épiderme cartonné qui devront systématiquement recevoir une impression maigre ou diluée (voir paragraphe 6.4.2.4).
Ils comprennent l'une des applications mentionnées ci-après en 6.4.2.1 à 6.4.2.6 (en plus des réfections localisées éventuellement nécessaires du primaire antirouille protégeant les métaux ferreux) :
6.4.2.1 Revêtement d'apprêt (papier ou non-tissé et autres)
Destiné à donner, au subjectile, une porosité normale et une couleur de fond uniforme.
6.4.2.2 Impression pour subjectiles absorbants et pulvérulents
Elle s'exécute à l'aide d'un «fixateur de fond» spécifique. En aucun cas, cette impression ne peut apporter au subjectile les propriétés qu'il a perdues, mais elle lui confère une absorption normale. En plus, elle renforce les surfaces pulvérulentes et facilite le détapissage ultérieur.
Ces «fixateurs de fond» sont spécifiques à la pose de revêtements muraux. Ils ne doivent pas être confondus avec les «fixateurs de fond» des produits de peinture non adaptés à cet usage.
6.4.2.3 Impression pour subjectiles non absorbants
Désignée aussi «primaire d'accrochage», elle est destinée à créer un pont d'adhérence et doit être compatible avec la colle.
Elle constitue une couche d'interposition filmogène à utiliser sur des subjectiles non absorbants ou fonds bloqués.
6.4.2.4 Impression maigre ou diluée
II s'agit d'un produit pigmenté qui permet de remédier aux différences de tonalité des subjectiles.
Cette impression peut se présenter :
en phase aqueuse ; ou
en milieu solvanté.
Elle doit être compatible avec la colle.
Son rôle est également d'améliorer la fonction régulatrice d'absorption des subjectiles.
A ce titre, elle peut se substituer au fixateur de fonds.
Il convient d'éviter l'utilisation des impressions nourrissantes et imperméables, ou mélanges de peintures bloquantes, qui s'opposent à la pénétration de l'eau contenue dans les colles et à l'accrochage de la colle utilisée.
Les impressions classiques de peinture, sauf mention contraire du fabricant, ne sont pas adaptées, et on devra leur préférer une peinture mate acrylique ou glycérophtalique (d'extrait sec volumique compris entre 40 % et 60 %) diluée entre 20 % et 30 %.
Il faut que le subjectile puisse jouer un rôle de régulateur pour le séchage du revêtement «affiché» (collé) et sa bonne tenue dans le temps.
6.4.2.5 Impression isolante
Voir paragraphe 6.4.1.1.1.
6.4.2.6 Impression neutralisante
Voir paragraphe 6.4.1.1.2.
6.4.3 Cas particuliers non visés par le présent document
Les revêtements muraux ne sont pas faits pour résister aux dilatations et retraits des matériaux et aux fissures que les subjectiles engendrent.
Les rebouchages de fissures à caractère d'étanchéité ne sont pas du ressort de ce document.
Les subjectiles fissurés doivent être traités en conséquence.
Pour limiter les fissurations apparentes, il peut être procédé à la pose de bandes de calicot, de tissu naturel ou synthétique à cheval sur la fissure. Cette armature est noyée dans la couche d'apprêt. Dans le cas de fissures actives, cette solution n'est pas obligatoirement efficace (voir annexe D - Calicot).
Elle s'exécute sur prescriptions spéciales.
6.5 Opérations préliminaires au collage
6.5.1 Généralités
Les travaux énumérés ci-dessous seront examinés en fonction de l'état du subjectile ou des caractéristiques suivantes :
très absorbant ;
normalement absorbant ;
non absorbant (bloqué).
Le degré d'absorption sera déterminé par le test de la projection d'eau ou de la goutte d'eau (voir annexe B).
Il s'agit des traitements ci-après :
fixateur de fond ;
impression maigre ou diluée ;
primaire d'accrochage.
6.5.2 Caractéristiques des subjectiles
6.5.2.1 Subjectiles absorbants et/ou pulvérulents
Sont concernés, à titre d'exemple non limitatif, les subjectiles suivants :
enduit plâtre coupé ;
projeté ;
lissé ;
carreaux de plâtre ;
plaques de plâtre à épiderme cartonné ;
staff ;
panneaux de particules ;
6.5.2.2 Subjectiles normalement absorbants
Sont concernés, à titre d'exemple non limitatif, les subjectiles suivants :
béton ou enduits ciments ;
enduit garnissant des finitions A et B, contre-plaqué standard, panneaux de fibres ou particules à liant ciment ;
enduit maigre ou mixte, etc.
6.5.2.3 Subjectiles non absorbants
Sont concernés, à titre d'exemple non limitatif, les subjectiles suivants :
panneaux de particules CTB-H, contre-plaqué CTB-X traités hydrofuges ou ignifuges ;
métaux ;
polystyrène extrudé, PVC rigide, verre, anciens fonds peints ;
enduits gras, plâtres hydrofugés (exemples : carreaux bleus et verts).
6.6 Pose des revêtements
6.6.1 Généralités
La pose des revêtements implique que toutes les étapes relatives aux travaux préparatoires et d'apprêt aient été réalisées en adéquation avec le type de finition visé, et avec les caractéristiques et préconisations d'emploi du revêtement définies par le fabricant.
Cette pose est le plus souvent réalisée par collage, selon des prescriptions définies aux articles suivants.
Mais elle peut parfois être réalisée «tendue». C'est l'objet du paragraphe 6.6.7ci-après.
Elle peut nécessiter un traitement des joints entre lés de revêtement, pour obtenir leur étanchéité aux projections d'eau lorsque les DPM le précisent. Ce cas, qui vise des produits utilisables aussi bien en revêtement mural que de sol, fait l'objet du paragraphe 6.6.8.
Les contrefaces du subjectile (qu'elles soient cachées ou non) non revêtues, susceptibles de déformations telles que portes, portes de placards, portes de gaines, devront impérativement recevoir une impression et/ou un système de peinture avant pose de revêtement sur «l'autre face».
6.6.2 Conditions de pose et stockage
Outre les conditions prescrites ci-avant, notamment en ce qui concerne les caractéristiques d'ambiance des locaux définies au paragraphe 6.1, il doit être tenu compte de la nécessité d'utiliser des rouleaux de revêtements préalablement entreposés sur les lieux de pose au minimum 48 h avant la mise en oeuvre, de manière à ce qu'ils soient en équilibre hygrothermique avec l'ambiance effective.
6.6.3 Disposition des lés
Sauf prescriptions spéciales des DPM, la disposition des lés doit répondre aux règles suivantes.
6.6.3.1 Conformité du revêtement livré à la commande
L'entrepreneur doit s'assurer que le revêtement livré est conforme à sa commande, notamment: unicité du bain, écarts de tonalité ou de texture entre rouleaux, sachant que les matériaux naturels peuvent néanmoins présenter de légères différences admissibles.
6.6.3.2 Calepinage des lés
L'entrepreneur doit décider d'un calepinage des lés tenant compte :
de la nécessité de réduire les variations de tonalité admissibles, ainsi que de raccorder les motifs pouvant exister en face frontale du revêtement ;
des dispositions de la pièce, pour positionner les joints, et les minimiser ;
des indications de pose données par le fabricant : pose bord à bord, en superposition, émargement à sec.
Le raccord est dit «droit» dans le cas où les motifs du décor présentent des coupures situées à la même hauteur sur les bords gauche et droit du lé : avec de tels raccords, il ne faut pas faire glisser deux lés consécutifs le long d'un joint pour assurer la continuité du décor.
Dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsque des coupures identiques dans le motif ne se présentent pas à la même hauteur sur les bords gauche et droit du lé, le raccord est dit «sauté» et entraîne des chutes plus ou moins importantes suivant la hauteur de décalage, et qu'on peut minimiser en travaillant avec deux rouleaux simultanément.
Lorsqu'il s'agit de papier de fond, dit aussi «d'apprêt», ou revêtement d'apprêt, qui est un papier léger «simple jet», la pose se prévoit à joint vif, soit à contresens, soit en décalant les joints par rapport à ceux du revêtement à venir.
Les nuançages en plein peuvent être minimisés par l'utilisation de les numérotés de manière consécutive. Les nuançages en lisière peuvent être atténués par l'inversion des lés suivant l'indication du fabricant.
6.6.4 Choix de la colle
Les colles doivent être conformes à la norme NF T 76-011.
Le choix de la colle doit toujours être adapté aux revêtements, au subjectile, aux conditions de travail sur le chantier et à l'usage prévu.
En fonction du support de base (envers ou dossier), les types de colles à utiliser sont préconisés par le fabricant du revêtement.
Ces colles sont généralement de l'une des familles suivantes :
6.6.4.1 Colles en poudre à préparer
Colle cellulosique ou amylacée. Ces colles sont à préparer dans l'eau, selon le taux de dilution indiqué par le fabricant de colles. Elles sont applicables à la brosse ou à la machine à encoller sur le support de base (envers ou dossier) du revêtement.
Certaines colles en poudre peuvent, sur indications précises du fabricant, être employées à l'encollage du subjectile.
6.6.4.2 Colles en dispersion aqueuse
Colles prêtes à l'emploi, d'aspect crémeux, utilisable à la spatule dentelée, à la brosse ou au rouleau, en fonction de la nature du revêtement et du subjectile.
Les colles prêtes à l'emploi sont principalement formulées à partir de résines vinyliques ou acryliques et sont applicables sur le subjectile ou en cas de préconisation sur le support (envers du revêtement).
Certains revêtements textiles légers, (exemple: fil-à-fil) demandent une préhumidification en respectant le temps de détrempe indiqué, avant affichage sur le subjectile encollé.
6.6.4.3 Colles à solvants
Colles prêtes à l'emploi formulées à partir de résines naturelles ou synthétiques, caoutchouc synthétique (polychloroprène), dans un mélange de plusieurs solvants. Ces colles sont applicables à la spatule dentelée, brosse ou rouleau, en simple ou double encollage en fonction de la colle utilisée selon le revêtement et en association avec le subjectile.
Toutefois, ces colles polychloroprènes ou alcool nécessitent des précautions précises d'emploi.
Vis-à-vis de la sécurité, en raison de leur grande inflammabilité et d'une possible toxicité, les emballages comportent une étiquette réglementaire de danger.
Utilisation principalement pour la pose de revêtements de sols en mural, confection d'angles sortants, gainage et habillage de poteaux, colonnes, etc.
Il est important de respecter les prescriptions des fabricants de revêtements et les indications portées sur les conditionnements de colles qui précisent bien les méthodes de pose, l'encollage et autres recommandations.
6.6.5 Pose collée des revêtements
-
Les revêtements sont conditionnés en rouleaux ou plaques ou au mètre linéaire.
La quantité nécessaire sera calculée selon le nombre de lés au périmètre de la pièce, déduction faite, éventuellement, des baies et surfaces non revêtues.
Pour les revêtements à motif, il convient de calculer les lés selon la hauteur du raccord.
Pour les revêtements grande largeur, l'on prend le périmètre de la pièce sans déduction des baies.
Stockage dans la pièce jusqu'à équilibre hygrothermique avec la pièce et selon les indications des fiches techniques.
-
Le poseur prend connaissance de la notice de pose donnée avec le revêtement.
Il vérifie si le lot de rouleaux livrés est suffisant et provient du même bain de fabrication.
6.6.5.1 Techniques d'application de la colle
Colle au dos : On utilise une colle en poudre préparée dans l'eau ou une colle prête à l'emploi, selon les indications du fabricant. Elle s'applique sur l'envers de chaque lé.
L'encollage se caractérise par une distribution très régulière de la colle en quantité suffisante.
Cette opération s'effectue manuellement ou à la machine.
Cependant, certains revêtements vinyliques à support papier peuvent être posés sur des fonds peints ou laqués, sans ponçage préalable, à l'aide d'une colle spéciale prête à l'emploi, avec encollage du support.
Colle au mur : On utilise une colle en pâte à base de résines ou en poudre préparée dans l'eau.
Elle s'applique à l'aide d'un rouleau à poils ou d'une spatule à dentelures fines et régulières ou à la brosse (parties à réchampir).
L'outil applicateur est choisi en fonction de la viscosité de la colle.
Les papiers préencollés peuvent être appliqués selon deux méthodes : trempage au bac ou encollage au dos avec une colle surdiluée.
6.6.5.2 Techniques d'application du revêtement
Bien respecter les notices des fabricants de colle et du revêtement :
temps ouvert de la colle, temps de détrempe ou de gommage ;
collage des lés du revêtement dans le même sens : ou en sens inversé (voir notice de pose du revêtement) ;
mise en raccord des motifs si nécessaire ;
marouflage très soigné à l'aide d'une spatule, balai ou rouleau réservé à cet usage. Arasement près du plafond, des plinthes, au périmètre des ouvertures, etc.
-
confection du joint :
1/2 joint (recouvrement de 0,2 à 0,5 cm) ;
joint vif (bord à bord) ;
double coupe (superposition de 2 lés et coupe simultanée) ;
6.6.6 Finition
Une bonne finition périphérique des surfaces à revêtir ou dans les angles nécessite que des précautions soient prises pour obtenir :
d'une part, des coupes nettes : c'est la technique de l'arasement ;
d'autre part, un revêtement d'aspect satisfaisant dans les angles : double coupe, coupe d'angle.
Pour certains revêtements, la double coupe ne doit pas se faire sur l'arête de l'angle.
6.6.7 Pose tendue de revêtements souples
6.6.7.1 Définitions
La pose tendue consiste à habiller les murs avec des revêtements souples, généralement textiles, tendus à la main et maintenus en position tendue sur des accessoires de fixation, ou par encollage périphérique : technique du «collé-tendu».
La plupart des exigences de préparation requises pour le subjectile sont moins contraignantes que celles relatives à la pose collée en plein.
Il importe néanmoins de veiller à l'obturation de tout passage d'air dans la paroi constituant le subjectile : fissures et joints existants, qui conduirait sinon à un encrassement localisé résultant du rôle de «filtre à poussières» imposé au revêtement.
Pour certains revêtements insuffisamment opacifiants, et lorsqu'il n'est pas utilisé de sous-couche en «molleton», il peut être nécessaire aussi d'uniformiser la teinte du subjectile par une impression colorée (opération effectuée sur prescriptions spéciales).
Toutes précautions devront être prises pour limiter l'effet de transparence laissant apparaître les pieds de couture, les baguettes de réception, les traces d'ombre éventuelles engendrées par la jonction molleton baguette ; ces phénomènes se produisent généralement lors de l'emploi de tissus légers et de teinte claire.
6.6.7.2 Types de pose
Plusieurs techniques de pose sont possibles en fonction des caractéristiques du revêtement :
la pose galonnée simple ;
la pose galonnée avec anglésage vertical ;
la pose avec fixations invisibles ;
la pose collée-tendue ;
- la pose tendue spécifique des revêtements thermorétractables, surtout utilisée en plafond pour rectifier la planimétrie et éliminer les défauts du subjectile. La planéité du revêtement n'est jamais parfaite, en particulier lorsque les surfaces sont importantes.
Les travaux de plafonds tendus en PVC feront prochainement l'objet de documents normatifs et spécifiques.
6.6.8 Joints soudés
La soudure des joints peut être nécessaire pour certains types de revêtements muraux appliqués dans des locaux dont on veut protéger les parois des projections d'eau.
La soudure est réalisée à froid ou à chaud, avec des produits spécifiques du revêtement pour assurer une étanchéité du joint.
Le revêtement est mis en oeuvre à «joints à double coupe ou tranchés» ou bord à bord.
6.6.9 Etanchéité par calfatage
Ce type de pose se réalise sur prescriptions spéciales, à l'aide d'un mastic d'étanchéité, notamment autour des ouvertures (fenêtres, portes, etc.).