6  Règles d'exécution particulières

Lors de la réalisation des zones singulières (réservations, porte-à-faux, …), il est nécessaire de mettre en place un dispositif d'étaiement adapté, sauf spécifications contraires du fournisseur de prédalles.

6.1  Réalisation des réservations

Les réservations sont prévues sur les plans d'exécution.

6.1.1  Percements

Les percements de faibles dimensions sont réalisés sur chantier suivant les spécifications du fournisseur et, après son approbation. Sauf cas particulier, le positionnement des percements peut être adapté pour tenir compte du positionnement des armatures de la prédalle.

Les percements par sciage et ou carottage sont à privilégier. Le burinage au marteau piqueur est à proscrire.

6.1.2  Trémies sans chevêtre

La largeur de ces trémies, perpendiculairement à la portée, doit être au plus égale à 60 cm.

Ces trémies sont réalisées à la fabrication de la prédalle. Des armatures de renfort longitudinales et de répartition sont mises en place autour de la trémie suivant les spécifications du fournisseur. Elles peuvent éventuellement être réalisées sur chantier à condition qu'elles aient été prévues au projet.

6.1.3  Trémies avec chevêtre

Pour les trémies autres que celles visées à l'article précédent, il est nécessaire de réaliser un chevêtre en béton armé. Ce chevêtre pourra être réalisé :

  • soit en extrémité de prédalle, les armatures de flexion du chevêtre pouvant être posées sur la prédalle ou intégrées dans cette dernière (voir schémas de principe en Figure 19) ;

  • soit dans la hauteur totale du plancher avec des dispositions d'armatures de prédalles conformes aux prescriptions du 6.4. Dans ce cas, la disposition des armatures de la bande noyée est réalisée conformément aux plans d'exécution établis par le bureau d'études structures de l'entreprise de gros oeuvre (voir schémas de principe en Figure 20).

Figure 19  Schémas de principe du chevêtre en béton armé avec suspentes dans la prédalle

Figure 20  Schémas de principe du chevêtre en béton armé coulé en oeuvre

6.2  Réalisation des porte-à-faux

Seul l'emploi de prédalles interrompues sur appui est envisageable pour la réalisation de porte-à-faux (Figure 21).

Figure 21  Porte-à-faux pour les planchers à prédalles

En fonction de la longueur du débord et des charges appliquées, des armatures de couture peuvent être nécessaires sur la partie en porte à faux et/ou sur la zone d'équilibrage. Ces armatures sont dimensionnées conformément à l'Article 8 de la NF P19-206.

Le porte-à-faux doit être réalisé conformément aux plans d'exécution établis par le bureau d'études structures de l'entreprise de gros oeuvre.

Ces plans précisent la disposition des armatures sur le porte-à-faux et sur la travée d'équilibrage ainsi que les dispositions constructives particulières.

La classe de résistance du béton coulé en oeuvre est portée sur les plans de préconisation de pose, sans être inférieure à C25/30.

6.3  Dispositions pour les planchers à prédalles suspendues

6.3.1  Généralités

La mise en oeuvre de planchers à prédalles suspendues nécessite une attention particulière sur :

  • la position des armatures de liaison du plancher ou des boîtes d'attente dans le support ;

  • le diamètre, l'espacement, la géométrie et les dimensions des armatures en attente ;

  • la hauteur des suspentes ;

  • la distance maximale entre le brin avant de la suspente et le nu de l'élément porteur ;

  • les armatures complémentaires de renforts à introduire dans les suspentes (diamètre et position) ;

  • les autres armatures à ajouter dans le noeud.

Le fournisseur de prédalles fournit à l'entreprise de gros oeuvre des coupes types des différentes configurations géométriques couvertes par le plan, complétées éventuellement par un tableau précisant les cotes nécessaires à la réalisation de ces assemblages.

Avant la mise en oeuvre des prédalles, il est nécessaire, par rapport au plan de préconisation de pose du fournisseur, de vérifier :

  • la longueur des prédalles ;

  • pour les suspentes, l'enrobage par rapport à l'about de la prédalle, la position, la hauteur et l'état ;

  • pour les suspentes, le façonnage des suspentes livrées préalablement pliées à l'horizontale.

NOTE 1

La certification "marque NF" ou équivalent dans les conditions citées à l'avant-propos du présent document vaut la preuve du respect de ces exigences.

L'entreprise met en place le dispositif d'étaiement conformément aux prescriptions du fournisseur.

NOTE 2

Il est conseillé de mettre en place la lisse de rive à une distance inférieure à 30 cm du nu du voile.

Dans le cas où des armatures sont scellées a posteriori, il convient de procéder au piquage du support.

L'entreprise procède ensuite de manière alternée et à l'avancement au redressage :

  • des suspentes sortant des prédalles ;

  • des armatures en attente le cas échéant.

Pour cela, l'utilisation d'un outil permettant de n'avoir qu'un seul redressage par suspente et par armature en attente est indispensable.

NOTE 3

Cette préconisation permet d'éviter l'effet baïonnette. Le redressage est considéré satisfaisant lorsque l'armature de diamètre ϕ s'inscrit à l'intérieur d'un cylindre virtuel de diamètre 2ϕ.

Les armatures filantes de renfort sont ensuite introduites et ligaturées en partie haute des suspentes, au contact du retour horizontal.

6.3.2  Cas des planchers à prédalles suspendues avec boîtes d'attente intégrées dans un support coulé en place

Ce cas est traité par renvoi aux dispositions du FD P 18-720.

NOTE

Cette disposition d'appui réalisée avec des boîtes d'attente nécessite une épaisseur de dalle rapportée en béton au moins égale à 12 cm.

6.3.3  Cas des planchers à prédalles suspendues avec boîtes d'attente intégrées dans un support préfabriqué

Pour assurer le positionnement altimétrique des boîtes d'attente, l'entreprise chargée de la pose vérifie :

  • les dimensions du support préfabriqué ;

  • l'implantation des boîtes d'attente dans le support préfabriqué à l'aide du plan de préconisation de pose du fournisseur (tolérance de position verticale : +/- 10 mm).

Elle procède au réglage de l'élément dans sa position finale avec une tolérance de position verticale de +/- 5 mm.

Le principe de mise en oeuvre est identique à celui décrit dans le FD P 18-720 dans le cas où la banche extérieure est posée en premier. La prédalle, en retrait du mur, est dans une disposition similaire à celle adoptée pour les prédalles suspendues des deux côtés. La distance ds (Figure 22) mesurée entre les suspentes et le nu intérieur du support doit être inférieure à :

  • 45 mm dans le cas de planchers à prédalles suspendues à une seule extrémité ;

  • 65 mm dans le cas de planchers à prédalles suspendues aux deux extrémités.

Figure 22  Liaison de plancher à prédalles suspendues sur support préfabriqué

6.3.4  Cas des planchers à prédalles suspendues avec armatures de liaison mises en oeuvre sur chantier

L'entreprise pose les prédalles sur le dispositif d'étaiement stabilisé, en s'assurant que la distance ds mesurée entre les suspentes et le nu intérieur du support est inférieure aux valeurs indiquées en 6.3.3.

Les barres en recouvrement avec le support sont ensuite disposées dans le béton coulé en place ou scellées. La Figure 23 montre un exemple de liaison sur un Mur à Coffrage Intégré.

Figure 23  Exemple de liaison de plancher à prédalles suspendues sans boîte d'attente (cas d'un Mur à Coffrage Intégré)

6.3.5  Cas des planchers à prédalles suspendues avec armatures de liaison à redresser ou manchons en attente

Le principe de mise en oeuvre est identique à celui décrit dans le FD P 18-720. Dans ce cas, les tolérances de positionnement de ces armatures doivent être transmises au fournisseur de prédalles pour leur prise en compte dans le dimensionnement des suspentes en cohérence avec les dispositions du FD P 18-720.

En l'absence d'informations transmises, la tolérance retenue sera de ± 25 mm.

6.4  Dispositions pour les appuis sans retombée

Lorsque des armatures sont mises en place au-dessus de la prédalle dans le béton coulé en oeuvre, l'entreprise se conforme au plan de préconisation de pose en particulier, en respectant le positionnement des armatures complémentaires d'ancrage, le cas échéant (repère 3 de la Figure 24).

NOTE

Le respect de ce positionnement permet notamment d'assurer le critère : uca ≤ ht /2

Figure 24  Scellement des armatures en attente dans une poutre noyée

Les armatures d'ancrage doivent passer au-dessus d'une armature longitudinale de l'élément porteur de diamètre minimal 12 mm.

La distance entre-axes entre une armature d'ancrage et l'armature transversale la plus proche doit être inférieure ou égale à 75 mm.

6.5  Cas de repos effectif insuffisant

Lorsqu'il est constaté sur le chantier que les prescriptions d'appui définies sur les plans de préconisation de pose ne sont pas respectées, l'entreprise doit procéder sans délai à la mise en place de lisses d'appui pour les prédalles concernées dont le repos d'appui est inférieur aux valeurs minimales (5.4.4). L'entreprise en accord avec le bureau d'études structure définit les dispositions à prendre.

Trois cas peuvent se présenter :

  • si la pénétration de l'armature sur l'appui (notée a' sur la Figure 25) est suffisante, aucune disposition complémentaire n'est à prendre ;

  • si la pénétration de l'armature sur l'appui (a') n'est pas suffisante mais supérieure ou égale à 50 mm et si le retrait de la prédalle est inférieur ou égal à 50 mm (configuration représentée en Figure 25), alors une solution de renforcement par cadres de suspension telle que décrite dans la suite de ce paragraphe peut être utilisée et les prescriptions du 9.5 de la NF P19-206 s'appliquent ;

    Figure 25  Repos effectif insuffisant

  • dans le cas d'un appui insuffisant ne respectant pas une des deux conditions précédentes, une étude spécifique doit être réalisée. A défaut de justification du nouveau fonctionnement mécanique de l'appui, la prédalle doit être mise au rebut.

Dans le cas de plancher à prédalles ayant un appui libre et un appui de continuité, il est recommandé de réaliser les conditions normales d'appui en rive, les dispositions qui suivent étant appliquées à l'appui de continuité.

Lorsque des armatures de suspension sont nécessaires (repère 3 de la Figure 26), elles doivent entourer les armatures principales sortant en attente de la prédalle, le plus près possible de l'about de cette dernière. Leurs branches horizontales doivent enserrer les barres supérieures de l'élément porteur, par exemple armature longitudinale du chaînage (Figure 26 Solution b). Les armatures de suspension en forme de cadre peuvent également enserrer les armatures supérieures du plancher (Figure 26 Solution a).

L'armature de renfort d'ancrage éventuelle doit être disposée dans la moitié inférieure de la hauteur totale du plancher, faute de quoi cette disposition n'est plus acceptable (soit uca ≤ ht /2 sur Figure 26).

Figure 26  Exemples de dispositions d'appui dans le cas de repos effectif insuffisant