4  Coordination avec les autres entreprises et intervenants

Le maître d'ouvrage désigne ses représentants ainsi que le maître d'oeuvre éventuel, le contrôleur technique éventuel et indique à l'installateur les missions confiées et les pouvoirs délégués à chacun, en particulier pour ce qui est de la coordination avec les autres entreprises.

4.1  Nécessité de précisions sur certains ouvrages

Le maître d'ouvrage doit s'assurer que les dispositions du projet concernant l'enrobage et l'encastrement de canalisations dans les éléments porteurs, relatives à la stabilité du bâtiment ou à la pérennité canalisations enrobées (risque de corrosion externe, par exemple), sont satisfaisantes.

NOTE 1

Le maitre d'ouvrage précise si cette vérification appartient au maître d'oeuvre, aux entreprises ou à un organisme tiers.

NOTE 2

Le passage de canalisations dans les vides sanitaires ou incorporées dans le gros oeuvre est prévu dans le dossier de consultation des entreprises (voir annexe A).

4.1.1  Vides sanitaires accessibles

Est réputé accessible un vide sanitaire présentant l'ensemble des caractéristiques suivantes :

  1. accès de surface minimum 0,60 m2, la plus petite dimension étant au moins égale à 0,60 m.

  2. hauteur libre minimale. Deux cas sont distingués :

    • en maison individuelle, cette hauteur libre est de 0,60 m minimum ;

    • en habitat collectif et autre bâtiment (tertiaire, hôpitaux…), la hauteur libre générale est de 0,60 m minimum. Elle est de 1,30 m au droit des canalisations et sur une certaine largeur de part et d'autre (tranché technique) selon la Figure 1. Cette hauteur libre peut être ramenée à 1.00 m sous des saillies linéaires du gros oeuvre ne supportant pas, par en dessous, des canalisations. La hauteur libre minimale de 1,30 m doit régner à partir de l'accès du vide sanitaire sur un parcours permettant l'accès à toutes les canalisations.

      Figure 1  Caractéristiques des vides sanitaires accessibles

Si l'accessibilité des vides sanitaires telle qu'indiquée ci-avant n'a pas été prévue et définie à l'appel d'offres dans le dossier de consultation des entreprises de gros oeuvre et de terrassement (notamment par des plans fixant l'ensemble du tracé et toutes les coupes nécessaires de tranchées techniques envisagées à ce sujet dans les vides sanitaires) et en l'absence d'une telle étude préalable du ressort du concepteur, les suppléments correspondant aux surprofondeurs, à la réalisation de l'accès et aux travaux de drainage éventuellement nécessaires pour assainir les tranchées techniques, sont à la charge du maître d'ouvrage.

4.1.2  Vides techniques

Un vide technique est un vide sanitaire contenant des organes d'équipements techniques et destiné à servir fréquemment de lieu de travail pour le réglage, l'entretien et la réparation de ces organes. Les caractéristiques du vide technique, telle que hauteur libre, drainage, sol et parois, ventilation,… dépendant principalement des équipements à installer, des opérations à réaliser sur eux et de la nature du terrain environnant (risque de venues d'eau par exemple), sont à définir dans chaque cas, les hauteurs libres étant en tout cas supérieures à celles données dans le vide sanitaire accessible.

Si les vides techniques n'ont pas été prévus et définis à l'appel d'offres dans le dossier de consultation des entreprises de gros oeuvre et terrassement, notamment par des plans et coupes définissant complètement les ouvrages, les suppléments correspondant aux travaux non prévus et non définis aux documents particuliers du marché (DPM), notamment les surprofondeurs, la réalisation des sols et des parois, le drainage, la ventilation et les accès sont à la charge du maître d'ouvrage.

4.1.3  Cote de réservation

Dans le cas de canalisations incorporées dans un ravoirage ou une forme, la détermination de la distance verticale à réserver entre la structure porteuse du plancher et le sol fini (cote de réservation) est du ressort du concepteur.

La cote de réservation dépend non seulement des canalisations à incorporer et des distances d'enrobage (voir 5.7 du NF DTU 60.1 P1-1-1) mais aussi :

  • de la nature et de l'épaisseur du matériau de revêtement ;

  • de la nature et de l'épaisseur du mortier de pose des carrelages ou de la chape support de sol souple ;

  • du mode de pose (scellement, collage, désolidarisation, ...) ;

  • de la présence éventuelle d'un isolant et de la compressibilité de ce dernier ;

  • des tolérances relatives aux différents ouvrages concernés.

La fixation mécanique de barres de seuil (cas des revêtements de sols souples) pour les portes sous lesquelles passent des canalisations rend nécessaire une distance suffisante entre la génératrice supérieure des canalisations et le niveau supérieur de la chape. En général, une distance de 40 mm convient.

4.1.4  Calorifuge

Au cas où les documents particuliers du marché (DPM) ne précisent pas le calorifuge à apporter sur les tuyauteries, l'installateur doit indiquer les caractéristiques thermiques du calorifuge (résistance thermique) correspondant à sa proposition.

4.1.5  Plancher et paroi support

Le maitre d'ouvrage doit s'assurer que le plancher peut supporter la surcharge de l'appareil de production d'eau chaude sanitaire en service.

Pour la pose des lavabos suspendus, la paroi (mur, cloison, doublage) doit être conçue ou localement renforcée de façon à résister à une charge minimale de 150 kg appliquée au centre du lavabo.

Pour la pose des bidets suspendus, la paroi support (mur, cloison, doublage) doit être conçue ou localement renforcée de façon à résister à une charge minimale de 400 kg appliquée au centre du bidet.

Pour la pose des cuvettes suspendues, la paroi support (mur, cloison, doublage) doit être conçue ou localement renforcée de façon à résister à une charge minimale de 400 kg appliquée au centre de la cuvette.

4.2  Informations réciproques

4.2.1  Informations données par l'installateur

L'installateur doit fournir au maître d'oeuvre, avant exécution des travaux concernés des autres corps d'état, les informations suivantes :

  • les plans donnant la position, la forme et les dimensions des réservations dans les parois (murs et planchers) ;

    NOTE 1

    Les réservations de forme rectangulaire circonscrites aux gabarits des canalisations ou fourreaux sont admises.

    NOTE 2

    Dans le cas de parois en béton, il est rappelé que les écarts admissibles à la réalisation par rapport aux cotes de positionnement et aux cotes de dimensions des réservations sont de 2 cm selon le NF DTU 21.

  • la position et le diamètre extérieur des canalisations ou fourreaux à incorporer dans les éléments de gros oeuvre et les cloisons, compte tenu de l'épaisseur du calorifuge éventuel ;

  • la confirmation de la position et de l'encombrement en largeur des canalisations passant en sous-face des vides sanitaires ;

  • la position et le diamètre des ventilations de chutes ;

  • la position et le diamètre des chutes et descentes à la limite de ses prestations en sous-sol. Il donne également le type de raccord (en général emboîture) à laisser en attente par l'autre entreprise ;

  • la position, le diamètre et le débit brut des canalisations d'évacuation posées en limite de ses prestations ainsi que le coefficient de remplissage pour les canalisations d'allure horizontale.

4.2.2  Informations reçues par l'installateur

L'installateur doit posséder dans les délais prescrits par le marché ou, à défaut, 1 mois avant son intervention telle que prévue au planning, les plans d'exécution confirmant les informations suivantes :

  • la nature des planchers, murs et cloisons du bâtiment ;

  • l'ensemble du tracé et les coupes des tranchées techniques prévues dans les vides sanitaires accessibles ;

  • la position des gaines techniques verticales et la nature des autres fluides transportés dans ces gaines ;

  • la position et les caractéristiques des appareils et équipements fournis et posés par d'autres entreprises ;

  • la position et la forme de chaque moignon de collecte des eaux pluviales ainsi que la surface en plan recueillie par chacun ;

  • la position et les caractéristiques du réseau d'assainissement ;

  • les caractéristiques du réseau de distribution publique d'eau potable, en particulier la nature de l'eau, les résultats des analyses d'eau de moins de 6 mois, sa pression minimale, sa pression maximale, le diamètre du compteur et son emplacement ;

  • les diamètres et les débits à évacuer ;

  • les débits calculés pour l'équilibrage des réseaux bouclés d'eau chaude sanitaire ;

  • les dispositions acoustiques et anti-vibratoires spécifiques (voir note 2 du 4.1 du NF DTU 60.1 P1-1-1) ;

  • les caractéristiques des calorifugeages (voir 4.5.2 du NF DTU 60.1 P1-1-1).

De plus, 15 jours avant son intervention, doivent être tracés :

  • sur les murs, le trait de niveau à 1 m du sol fini ;

  • sur le sol, le contour des cloisons (nus finis) dans la zone des canalisations. A défaut de tracé, l'implantation des cloisons doit être donnée par des cotes fixant ces contours par rapport à des repères existants (angles de murs, ...).

4.3  Passage de canalisations à travers une chape ou dalle flottante

La chape ou dalle flottante doit être exécutée après le passage des canalisations ou la mise en place des fourreaux.

4.4  Arrêt des colonnes de chute

Dans le cas de reprise par une canalisation enterrée déjà réalisée, l'installateur descend la canalisation sur la hauteur du niveau (voir Figure 2). La canalisation enterrée doit dépasser du niveau du sol de telle façon à permettre la réalisation d'un assemblage par l'installateur.

Dans le cas de reprise par une canalisation en élévation posée par une autre entreprise, l'installateur arrête la colonne de chute entre 0,08 m et 0,15 m sous le plafond du plancher haut du sous-sol (voir Figure 3).

Dans tous les cas, il réalise le jointement sur le raccord existant si ce dernier est conforme en nature et en position aux informations qu'il a données.

Figure 2  Arrêt des colonnes de chute sur canalisation enterrée

Figure 3  Arrêt des colonnes de chute sur canalisation en élévation

4.5  Ventilations de colonne de chute — sortie en toiture et terrasse

L'installateur arrête la canalisation de ventilation à 0,15 m en dessous du niveau prévu de la sous-face. Il ne réalise pas l'ouvrage de traversée ni le raccordement.

4.6  Raccordement des appareils

Le principe est que celui qui fournit l'appareil en effectue tous les raccordements nécessaires à son fonctionnement ainsi que les joints de finition.

a) 1er cas : la fourniture de l'appareil est à la charge de l'installateur.

Ce dernier doit le raccordement hydraulique et la mise en oeuvre des accessoires nécessaires au fonctionnement de l'appareil. Dans le cas d'un appareil utilisant l'électricité, l'installateur doit le raccordement électrique entre l'appareil et le boîtier en attente posé par l'électricien à proximité immédiate de l'appareil (dans le même local).

NOTE

Le raccordement électrique concerne aussi bien l'alimentation que les réseaux d'alarme, d'asservissement, etc.

a) 2ème cas : la fourniture de l'appareil n'est pas à la charge de l'installateur.

L'installateur arrête ses canalisations conformément aux indications des plans ; à défaut d'indication, il s'arrête à 0, 10 m des organes de raccordement de l'appareil ou équipement, sans intervention sur l'appareil existant ou à venir.

4.7  Accessibilité des vides sanitaires

Quand il reçoit l'ordre de service de commencer les travaux, l'installateur vérifie l'accessibilité des vides sanitaires prévus comme tels (voir 4.1.1).

En cas d'anomalie, il informe le maître d'oeuvre. Il ne commence les travaux qu'après le rétablissement de l'accessibilité et le délai d'exécution est repoussé d'autant.

Pendant la pose, si l'accessibilité du vide sanitaire n'est plus assurée ou si une nappe d'eau apparaît à la surface du sol, l'installateur en informe le maître d'oeuvre et arrête son travail.

Le délai d'exécution est prolongé de la durée de cet arrêt.