7  Dispositions spécifiques selon la destination

7.1  Utilisation en élément porteur de toiture avec étanchéité

Ces planchers doivent être conçus en conformité avec le NF DTU 20.12. Ils peuvent être classés suivant deux types :

  • Elément porteur de type A :

    Elément porteur dont au moins la partie supérieure de la section résistante est réalisée en béton armé coulé en oeuvre de façon continue sur l'ensemble de la surface.

    C'est le cas par exemple des planchers à poutrelles (BA ou BP), entrevous de coffrage et dalle de répartition complète coulée en oeuvre (Figures 7, 8 et 11).

  • Elément porteur de type C :

    Elément porteur constitué d'éléments préfabriqués jointifs en matériaux de nature éventuellement différente, solidarisés par des blocages en béton et/ou des chaînages transversaux en béton réalisés in situ.

    C'est le cas par exemple des planchers à poutrelles (BA ou BP) et entrevous porteurs en béton ou en terre cuite, sans dalle de répartition rapportée en béton (Figures 9 et 10).

En particulier, compte tenu de la solidarisation du plancher à la structure porteuse du bâtiment, il est nécessaire de limiter l'amplitude des mouvements d'origine thermique en prévoyant une isolation thermique suffisante sur le plancher et en vérifiant que le point de rosée se situe au-dessus du pare-vapeur.

NOTE 1

Le 5.4.1-b du NF DTU 20.12 exige, indépendamment de toute autre exigence règlementaire, que l'isolation thermique rapportée au-dessus de l'élément porteur présente une résistance thermique garantie au moins égale à 1 °C.m2/W.

NOTE 2

Dans le cas de toitures terrasses isolées, on peut se référer aux Recommandations professionnelles de la CSFE N° 7 pour la conception de l'isolation thermique des toitures-terrasses et toitures inclinées avec étanchéité et élément porteur en maçonnerie (Edition juin 2017).

7.2  Utilisation en sous-toiture et planchers de combles non accessibles normalement

Il est rappelé que la conception, le calcul et la mise en oeuvre sont indissociables dans le cas des structures inclinées.

NOTE

Le présent article ne s'applique pas aux planchers de comble aménageable, qui devront être considérés comme des planchers courants, ni aux planchers de greniers.

7.2.1  Généralités

Pour ces planchers, aucune exigence de solidarisation transversale n'est a priori requise. Il en résulte que les planchers sans dalle de répartition peuvent être réalisés éventuellement avec des entrevous de coffrage en terre cuite ou en béton. Dans ce cas, lorsque la sous-face est plâtrée, des chaînages transversaux sont nécessaires, conformément au 6.8 du présent document.

L'absence d'armatures de couture est admise dans les conditions définies dans la NF P 19-205.

Lorsqu'un système d'étaiement sous poutrelles est prévu, il sera mis en place avec les contreventements nécessaires de façon à assurer l'équilibre de la composante horizontale de la résultante des efforts due à la pose des entrevous.

7.2.2  Montages à entrevous de coffrage résistant

7.2.2.1  Poutrelles parallèles à la ligne de pente
7.2.2.1.1  Choix des montages

Si la pente est supérieure à 100 %, il est recommandé de n'utiliser que des montages sans dalle de répartition.

NOTE

L'utilisation de montages à table de compression coulée en oeuvre ne peut être admise que sous réserve de mise en place de dispositifs tenant compte des conditions particulières de bétonnage. On peut par exemple prévoir un système de coffrage glissant.

7.2.2.1.2  Technologie de mise en oeuvre

Pour des pentes inférieures ou égales à 40 %, les conditions de mise en oeuvre sont celles des planchers d'étages courants. Dans le cas de pose avec étais, le calage des poutrelles sur les étais doit tenir compte de la pente.

NOTE 1

Il est possible, dans ce cas, d'utiliser un dispositif du type de celui schématisé ci-dessous.

Figure 44  Calage des poutrelles sur les étais pour des pentes inférieures ou égales à 40 %

Par mesure de sécurité, lorsque la pente est supérieure à 40 %, on tient compte, à la mise en oeuvre, de l'effet sur les appuis de la composante normale du poids propre, dirigée suivant l'axe de la poutrelle.

L'entreprise doit donc bloquer les poutrelles en partie basse pour éviter les risques de glissement (Figure 45).

NOTE 2

Le blocage des poutrelles en partie basse peut être par exemple réalisé comme indiqué ci-dessous.

Figure 45  Blocage des poutrelles

La plasticité du béton doit être adaptée à la pente de la couverture Il convient, en particulier, d'éviter les bétons trop plastiques (classe de consistance supérieure à S3).

NOTE 3

Les conditions de calculs sont celles relatives aux planchers d'étages courants.

7.2.2.2  Poutrelles perpendiculaires à la ligne de pente
7.2.2.2.1  Choix des montages

Si la pente est au plus égale à 40 % : aucune limitation de montage.

Si la pente est supérieure à 40 % mais n'excède pas 100 % : les montages à entrevous transversaux en terre cuite ne sont pas visés par le présent document.

NOTE

Cette prescription a pour but d'éviter le remplissage des alvéoles des entrevous par le béton de clavetage.

Si la pente est supérieure à 100 % : en plus de la prescription précédente, les montages à dalle de répartition sont à proscrire.

7.2.2.2.2  Cas de pose avec étais
7.2.2.2.2.1  Technologie de mise en oeuvre

La pose des poutrelles peut s'effectuer de deux façons différentes : soit en commençant par la partie basse de la toiture, soit en commençant par le faîtage.

- Les poutrelles sont posées en commençant par la partie basse de la toiture :

Le mur d'appui peut recevoir indifféremment une poutrelle 1a du schéma I ou un entrevous E du schéma II (Figure 46).

Figure 46  Cas où les poutrelles sont posées en commençant par la partie basse de la toiture

Dans tous les cas, afin de pouvoir mettre en place la première file d'entrevous il faut positionner les poutrelles 2a ou 2b ; on peut les buter en posant un entrevous à chacune de leur extrémité et un en leur milieu.

La file d'entrevous basse est alors complétée on procède ensuite par avancement, entraxe par entraxe en butant les poutrelles de la même façon.

- Les poutrelles sont posées en commençant par le faîtage :

C'est pour des raisons pratiques que l'on est amené à recourir à ce mode de pose, afin d'obtenir un faîtage facile à mettre en oeuvre. Celui-ci étant réalisé avec deux poutrelles jointives (Figure 47).

Figure 47  Cas où les poutrelles sont posées en commençant par le faîtage

On règle l'entraxe des poutrelles par la mise en place d'un entrevous à chacune de leurs extrémités. La position de la poutrelle la plus basse nécessite souvent de tronquer les entrevous de rive.

Afin d'éviter de solliciter les poutrelles en flexion déviée sous le poids des entrevous, la pose de ceux-ci est effectuée en commençant par les poutrelles inférieures ces dernières ayant été préalablement bloquées.

Si la pente est inférieure ou égale à 40 %, les conditions de mise en oeuvre sont celles décrites ci-dessus pour la pose des poutrelles parallèles à la ligne de pente.

Si la pente est supérieure à 40 %, le système d'étaiement des poutrelles doit permettre un blocage latéral (Figure 48).

NOTE 1

Avant mise en place des entrevous, chaque poutrelle doit être bloquée latéralement par un dispositif évitant son glissement.

Le blocage des poutrelles à l'appui doit permettre d'éviter les risques de déversement latéral.

NOTE 2

Le blocage latéral des poutrelles aux appuis peut être réalisé comme indiqué ci-après.

Figure 48  Exemple de blocage latéral des poutrelles aux appuis

D'autre part, l'entreprise doit prévoir un système d'étaiement sous poutrelles permettant d'équilibrer la composante horizontale des efforts mis en jeu (Figure 49).

NOTE 3

Dans les cas courants, on peut prévoir les dispositions définies ci-dessous. Il convient naturellement de s'assurer que les appuis peuvent équilibrer la poussée qui leur est transmise par le système d'étaiement.

Figure 49  Système d'étaiement sous poutrelles

7.2.2.2.3  Cas de pose sans étais

Certaines sous-toitures ne peuvent pas être étayées (cas des toitures implantées à un niveau élevé, par exemple).

Les poutrelles sont calculées dans tous les cas en flexion déviée, au minimum sous leur poids propre et, éventuellement, sous le poids des entrevous conformément aux prescriptions ci-dessus du cas de pose avec étais. Celles-ci doivent par ailleurs être respectées pour ce qui concerne la technologie de pose des poutrelles et entrevous.

7.2.3  Montages à entrevous de coffrage simple

Ces montages ne peuvent être utilisés qu'avec des tables de compression complètes coulées en oeuvre.

NOTE

Il en résulte qu'en cas de toiture à forte pente ces montages sont exclus.

7.2.3.1  Poutrelles parallèles à ligne de pente

Les conditions de mise en oeuvre sont les mêmes que celles décrites ci‐dessus pour les montages à entrevous de coffrage résistants.

7.2.3.2  Poutrelles perpendiculaires à la ligne de pente

L'emploi de planchers dont la pente est supérieure à 100 % n'est pas visé par le présent document.

7.2.3.2.1  Cas de pose avec étais

L'entreprise doit prévoir une poutrelle en rive basse et procéder à la pose des entrevous en commençant par le bas de la toiture et en progressant jusqu'au faîtage sauf si les poutrelles sont calculées en flexion déviée sous leurs poids propres et, éventuellement, celui des entrevous (lorsqu'il n'est pas négligeable).

Deux modes de poses sont possibles :

  • Les poutrelles sont posées en commençant par la partie basse de la toiture ;

  • Les poutrelles sont posées en commençant par le faîtage.

L'entreprise doit se reporter au plan de préconisation de pose.

Les prescriptions ci-dessus (montage à entrevous de coffrage résistants - cas de pose avec étais) relatives au blocage latéral des poutrelles à leurs appuis et sur le système d'étaiement, ainsi qu'à la butée latérale de ce dernier, doivent être respectées.

7.2.3.2.2  Cas de pose sans étais

Les prescriptions du cas de pose avec étais sont applicables pour ce qui concerne la technologie de mise en oeuvre.

7.2.4  Prescriptions complémentaires dans le cas d'utilisation d'isolant dans les sous-toitures

En raison des possibilités d'importantes variations dimensionnelles d'origine thermique des structures comportant des isolations incorporés ou placés en sous-face, en l'état actuel des connaissances, il convient de rapporter une isolation thermique complémentaire au-dessus de la sous-toiture.

NOTE

En ce qui concerne l'isolant rapporté, voir 7.1 du présent document.

7.2.5  Éléments rapportés sur sous-toiture

Les conditions de mise en oeuvre et d'utilisation des diverses toitures sont données dans la série des NF DTU 40.