5 Prescriptions générales relatives à la mise en oeuvre des complexes et sandwiches
5.1 Conditions préalables
Les travaux ne doivent être entrepris que dans des constructions accessibles, hors d'air, hors d'eau et locaux secs dont l'état d'avancement met les ouvrages en plaques à l'abri des intempéries et notamment du risque d'humidification par apport accidentel d'eau liquide.
La reconnaissance des supports est réalisée conformément aux spécifications des normes NF DTU les concernant (aspect et/ou état de surface, planéité, aplomb, alignement).
Si les supports ne sont pas conformes, il convient d'en avertir le maître d'ouvrage ou son représentant afin qu'il fasse procéder avant l'intervention de l'entreprise de plâtrerie, aux travaux préparatoires de rattrapage localisé.
Sur support béton banché, un test d'adhérence du support peut être réalisé (voir paragraphe 6.2.2).
Les précautions à prendre, avant l'intervention de l'entreprise de plâtrerie, concernent principalement :
la mise en place de la toiture, ou dans le cas des bâtiments collectifs un décalage d'au moins 5 niveaux par rapport aux travaux de gros oeuvre avec étanchéité provisoire, notamment au niveau des trémies et réservations ;
l'exécution des enduits extérieurs des façades en maçonnerie d'éléments (voir NF DTU 23.1 ou NF DTU 20.1) ;
-
La perméabilité à l'air de l'enveloppe (murs, plafonds, toitures) :
Lors de la reconnaissance des supports, il sera vérifié que toutes les dispositions constructives permettant de maîtriser la perméabilité à l'air de l'enveloppe soient bien prises en amont de la mise en oeuvre des complexes de doublage, notamment :
pose et calfeutrement des menuiseries extérieures ;
enduit extérieur sur les maçonneries ou autre solution technique validée pour cet effet ;
calfeutrement des traversées de l'enveloppe (canalisations …).
À défaut, l'entreprise demande au maître d'ouvrage ou son représentant que les corps d'état concernés y remédient en amont de la mise en oeuvre des doublages.
Sur prescription particulière des Documents Particuliers du Marché, un test intermédiaire de perméabilité à l'air de l'enveloppe peut être réalisé.
5.2 Règles générales concernant le transport, les manutentions et le stockage sur chantier
5.2.1 Transport
Les complexes doivent être transportés horizontalement, à l'abri des intempéries et de l'humidité, soit sur une surface plane, sèche et propre, soit sur palettes de mêmes dimensions que les complexes.
Les accessoires nécessaires à la pose doivent faire l'objet de précautions similaires quant à la protection contre les intempéries, l'humidité et les remontées capillaires après humidité.
5.2.2 Manutention
Lors des manutentions, les panneaux ne doivent subir ni dégradation, ni déformation : en particulier, ils doivent être manipulés de chant.
Il convient d'éviter, en particulier, le frottement des éléments l'un sur l'autre, la pose des angles par terre,…
5.2.3 Stockage
Les lots de complexes doivent être stockés horizontalement, à l'abri des intempéries, dans un local normalement clos et couvert, soit sur un sol plan propre et sec, soit sur palette, soit sur des cales d'égale épaisseur espacées tout au plus de 60 cm, de largeur minimale de 10 cm et de longueur égale à la largeur des complexes.
Les sacs de mortier-adhésif, d'enduit de joint et les autres accessoires doivent faire l'objet de précautions similaires.
Un mauvais stockage peut entraîner des déformations difficiles à rattraper.
Le stockage doit, en outre, être organisé de façon à mettre les complexes ou sandwiches à l'abri des chocs ou salissures pouvant survenir du fait de l'activité du chantier.
5.2.4 Utilisation des éléments dégradés
Les éléments présentant des écornures de la plaque de plâtre peuvent être réparés s'ils sont destinés à être collés.
Les complexes ou sandwiches présentant des fissures ou des ruptures complètes ne doivent pas être employés tels quels ; ils peuvent toutefois être utilisés après recoupe de chute, par exemple pour la réalisation des allèges ou des impostes.
5.3 Découpes des complexes et sandwiches
La découpe éventuelle des complexes et sandwiches doit être effectuée sans affecter la liaison entre la plaque de plâtre et l'isolant.
En règle générale, il convient de ne pas juxtaposer une coupe et un bord aminci de la plaque de plâtre.
5.4 Points singuliers
5.4.1 Perméabilité à l'air
Des dispositions particulières relatives à la mise en oeuvre des doublages devront être prises afin d'empêcher les échanges entre la lame d'air due aux plots de collage et le volume chauffé.
Les légendes des figures ne concernent que les travaux exécutés par le lot plâtrerie.
Figure 1 Liaisons menuiseries extérieures – Pose en applique au nu intérieur – Menuiserie bois, métallique ou PVC
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_2.png)
Figure 2 Liaisons en pied, dans les pièces sèches – Doublage isolant sur sol fini
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_3.png)
Figure 3 Liaisons en pied, dans les pièces humides – Doublage isolant sur sol fini
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_4.png)
Figure 4 Liaisons en pied, dans les pièces humides – Doublage isolant sur sol brut
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_5.png)
Figure 5 Exemple de doublages et plafonds sous planchers d'étage en béton – Pose des doublages après plafonds
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_6.png)
Figure 6 Exemple de doublages et plafonds sous planchers d'étage en béton – Pose des doublages avant plafond sous dalle béton
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_7.png)
Figure 7 Exemple de doublages et plafonds sous planchers d'étage en béton – Pose des doublages avant plafond sous Hourdis
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_8.png)
Figure 8 Exemple de doublages et plafonds sous plancher d'étage en bois – Pose de doublage après plafond
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_9.png)
Figure 9 Exemple de doublages et plafonds sous combles perdus – Raccord sur plafond avant doublage isolant
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_10.png)
Figure 10 Liaisons avec les plafonds – Combles aménagés
 : Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches plaques de parement en plâtre et isolant/NF DTU 25.42 P1-1 (décembre 2012)/image/fig_AETD_1_11.png)
Figure 11 Points singuliers – Exemples de solutions d'incorporation après pose des doublages – Incorporations électriques
5.4.2 Dispositions particulières au pourtour des baies
5.4.2.1 Perméabilité à l'air et étanchéité à l'eau
Des dispositions particulières doivent être préalablement prévues pour résoudre les problèmes de perméabilité à l'air et d'étanchéité à l'eau entre les menuiseries extérieures et la structure.
Ces dispositions sont destinées à :
éviter les pénétrations d'humidité dans le doublage ;
réduire la perméabilité à l'air de la partie opaque de la paroi ;
permettre à la paroi complète de présenter des caractéristiques hygrothermiques satisfaisantes (ponts thermiques, condensation, ...).
Il est rappelé que la stabilité des menuiseries est assurée indépendamment du doublage ; l'étanchéité à l'eau est assurée par ailleurs généralement entre la menuiserie et la maçonnerie ou la paroi support.
5.4.2.2 Isolation thermique et risques de condensation
Les faces intérieures des appuis doivent être isolées (appuis décalés et isolant délardé ou menuiserie en ébrasement).
Il est rappelé par ailleurs qu'en cas d'utilisation de blocs baies d'aluminium, il convient d'utiliser à la place des encadrements traversant des systèmes à coupure thermique afin d'éviter les points froids en cas de matériaux très conducteurs (métal) ou peu isolant (béton).
5.4.2.3 Cas particulier d'association de coffres de volets roulants
Le coffre de volet roulant et son montage ne doivent pas permettre d'infiltration d'air entre le doublage et le gros oeuvre.
La jonction entre le coffre et le doublage de mur intérieur est réalisée comme dans le cas d'un dormant de menuiserie.
Les coffres étant par définition en communication avec l'extérieur, le traitement de la perméabilité à l'air entre les diverses parties du coffre, notamment aux extrémités ainsi qu'aux jonctions avec la maçonnerie et la traverse haute de la menuiserie est réalisée au préalable.
Ces procédés peuvent faire l'objet d'une procédure d'Avis Technique 1.
Où son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
5.4.3 Dispositions particulières en partie haute
Les complexes et sandwiches sont généralement posés insérés entre planchers et refends, ce qui évite la mise en communication du vide entre l'isolant et paroi extérieure avec d'autres vides.
Les joints verticaux doivent être réalisés sur toute la hauteur, y compris dans le plénum.
Cependant, dans le cas des maisons individuelles (plafond léger), il conviendra de prévoir :
la jonction étanche du plafond des combles avec le mur porteur (voir Figure 10) ;
l'interruption des vides aux angles de la construction (doublage sur tasseaux, partie de combles derrière pied-droit,...).
5.4.4 Dispositions particulières en partie basse
5.4.4.1 Cas des pièces sèches (pose sur sol fini ou avec revêtement de sol mince)
Il est rappelé que les complexes étant butés en tête, l'espace restant en pied doit être calfeutré avant la pose de la plinthe, soit à la mise en oeuvre du complexe, soit après mise en place de celui-ci (voir Figure 2).
5.4.4.2 Cas des locaux EB+ privatifs et EB
5.4.4.2.1 Mise en oeuvre sur sol brut ou sur sol fini
La mise en place d'un joint souple après calfeutrement sur la périphérie du local concerné est nécessaire (voir Figure 3).
5.4.4.2.2 Pièces humides et/ou dans lesquelles le revêtement de sol est lavable à l'eau
Dans ces locaux, la partie basse des complexes doit être protégée contre l'humidité sur une hauteur d'au moins 2 cm au-dessus du sol fini.
Il est rappelé que les complexes étant butés en tête, les dispositions en pied sont :
soit arrêter la plaque à 2 cm au-dessus du sol fini,
soit disposer un relevé d'étanchéité dépassant le sol fini d'au moins 2 cm.
La cote 2 cm au-dessus du sol fini est à respecter au plus juste si l'on veut fixer la plinthe dans de bonnes conditions.
Les doublages sont butés en tête et l'espace résiduel en pied doit être calfeutré à l'aide de l'un des produits ci-après :
laine minérale en bande ou intégrée au complexe (voir Figure 4) ;
mousse de polyuréthanne injectée.
Le choix du type du calfeutrement est à adapter en fonction des dimensions de l'espace résiduel, de la dimension et de la nature des plinthes ainsi que de celle du produit de collage adopté (compatibilité entre la colle et le support).
5.5 Traitement des joints et raccords divers
5.5.1 Travaux préparatoires
Avant traitement des joints proprement dits, il doit être procédé au garnissage entre complexes accidentellement non jointifs, au remplissage des bords amincis des plaques, en jonction avec des bords coupés, épaufrures, légères dégradation du parement… à l'aide de mortier-adhésif à base de plâtre.
Il sera également vérifié que les têtes de vis soient correctement enfoncées.
Au droit des raccordements avec des parois d'autre nature, il convient de s'assurer que la surface est saine, sèche et non pulvérulente.
5.5.2 Joints entre plaques
5.5.2.1 Joints courants entre plaques de plâtre à bords amincis
Le traitement des joints intervient après durcissement des produits de rebouchage. Il est réalisé suivant les opérations ci-après :
appliquer largement l'enduit au fond du creux formé par les bords amincis, repérer l'axe du joint ;
placer la face meulée de la bande à joint sur l'enduit (coté marquage si celle-ci comporte un sigle), l'axe de la bande étant centré sur l'axe du joint au droit de la jonction des deux plaques ;
serrer la bande pour éliminer l'excédent d'enduit sans trop appuyer en glissant la spatule en position inclinée, le long de la bande de haut en bas ;
recouvrir la bande d'enduit au moyen d'un plâtroir ;
laisser sécher ou durcir la première couche d'enduit, recouvrir le joint d'une deuxième couche d'enduit en la laissant déborder de 2 à 5 cm au-delà de l'aminci.
Les délais et conditions d'exécution (séchage et durcissement) entre les différentes opérations sont fonction des produits utilisés et des conditions ambiantes (se reporter à cet effet aux indications des producteurs figurant sur les emballages). En particulier, les produits ne sont utilisables que pour des températures ambiantes au moins supérieures à + 5 °C.
Des contraintes structurelles ponctuelles peuvent laisser apparaître des microfissures.
En outre, dans des conditions ambiantes défavorables au séchage de ces produits (hygrométrie très élevée, absence de ventilation des locaux...), il peut être nécessaire de différer le traitement des joints ou d'espacer les différentes opérations de ce traitement.
5.5.2.2 Angles rentrants
Les mêmes opérations que ci-dessus sont effectuées en pliant, au préalable, la bande.
5.5.2.3 Angles saillants
Les mêmes opérations que ci-dessus sont effectuées. Dans le cas d'angles saillants verticaux, il doit être utilisé l'un ou l'autre des produits suivants définis dans la norme NF DTU 25.41 P1-2 CGM :
une bande spéciale armée, l'armature métallique devant être disposée côté plaques ;
une cornière métallique perforée.
5.5.2.4 Bords non revêtus (abouts de complexes, coupes,...)
Le joint est traité suivant le même principe que décrit au paragraphe 5.5.2.1 en élargissant l'application des couches successives d'enduits.
5.5.2.5 Bords coupés (abouts de plaques, coupes…)
Le joint est traité suivant le même principe que décrit au paragraphe 5.5.2.1 en élargissant l'application des couches successives d'enduits.
L'absence de bords amincis implique d'élargir l'application des couches de finition afin d'atténuer la surépaisseur inévitable qui résulte de l'absence d'amincis.
Dans le cas de joints entre bords coupés et bords amincis, il est indispensable de rétablir la symétrie en remplissant préalablement le bord aminci.
5.5.2.6 Intersection des joints
En cas de superposition de complexes ou en cas de pose de complexes en plafond, les bandes à joints ne doivent pas être superposées. A cet effet, la bande qui renforce le joint sur les bords coupés doit être interrompue.
5.5.3 Joints entre plaques et éléments de nature différente (béton, enduit plâtre, carreaux de plâtre…)
5.5.3.1 Cas général
Le support doit être sec et débarrassé de toute pulvérulence.
Le joint est traité comme indiqué au paragraphe 5.5.2.1 pour les angles courants et comme indiqué au paragraphe 5.5.2.2 et paragraphe 5.5.2.3 pour les supports en continuité.
5.5.3.2 Autres dispositions de raccordement
Le traitement de la jonction entre la plaque de plâtre du complexe et éléments de nature différente peut être également assuré par l'une des dispositions suivantes :
joint mastic acrylique ou élastomère ;
couvre-joints ;
profilé d'habillage formant joint creux.
C'est notamment le cas des jonctions avec des éléments en béton laissé brut, des façades menuisées, des enduits pelliculaires…
5.5.3.3 Ragréages localisés
La dissimulation des têtes de vis ainsi que le ragréage de blessures légères du parement sont exécutés en deux passes successives de l'enduit utilisé pour les joints avec séchage entre les deux passes.
Ces 2 opérations sont généralement exécutées en même temps que le traitement des joints.