6 Mise en oeuvre
6.1 Amenées d'air
Les entrées d'air parasites peuvent gêner le transfert d'air prévu entre les locaux, il convient donc de les minimiser le plus possible lors de la construction.
En rénovation, une inspection visuelle à l'intérieur du logement des joints de portes palières et des menuiseries ainsi que la présence d'un vide-ordure peut être réalisée.
Les amenées d'air doivent être installées de façon à éviter les courants d'air gênants, notamment en hiver, pour les entrées d'air en façade.
Cette prescription est réputée satisfaite pour les amenées d'air installées en partie haute avec jet d'air dirigé vers le haut.
Si la mise en oeuvre des amenées d'air requiert le percement d'un orifice dans l'enveloppe (hors menuiseries) de la construction, sa section doit être, en tous points, égale ou supérieure au gabarit de pose ou aux prescriptions de montage fournies par le fabricant.
Dans le cas d'espaces tampons se reporter au paragraphe 5.1.4 du présent document.
6.2 Passages de transit
Les passages de transit permettant la circulation de l'air d'une pièce à l'autre, doivent être assurés au droit des portes intérieures de l'une ou l'autre des façons suivantes :
utilisation d'une grille de transit ;
utilisation de blocs-portes présentant, de construction, des passages d'air sur leur périphérie ;
rehaussement des huisseries de porte de manière à ménager un passage d'air en partie basse de l'ouvrant.
La hauteur à prendre en compte pour un passage d'air en partie inférieure doit être calculée par rapport au sol fini.
La modification des menuiseries de portes sur chantier est à éviter. Cependant, en cas de rénovation, une retaille sur chantier pour satisfaire aux prescriptions correspondant au système de ventilation est admise.
6.3 Mise en oeuvre des dispositifs d'extraction
6.3.1 Emplacement
La mise en oeuvre des dispositifs d'extraction doit répondre aux règles de sécurité électrique conformément à la norme NF C 15-100 (liaisons équipotentielles, volumes de sécurité notamment). Le conduit principal et la dérivation ou le piquage doivent être reliés à la liaison équipotentielle de la pièce d'eau, s'ils sont métalliques.
Les dispositifs d'extraction doivent être disposés dans les pièces de service, en partie haute d'une paroi verticale ou, dans certains cas, au plafond.
Ces dispositifs doivent être situés à une hauteur d'au moins 1,80 m au-dessus du sol.
Les dispositifs doivent être séparés des angles de la paroi par un espacement d'au moins 20 cm.
Cette prescription a pour objet de faciliter la mesure du débit extrait lors des opérations de contrôle.
Les dispositifs d'extraction doivent être accessibles.
Les dispositifs d'extraction sont conçus afin de permettre leur nettoyage et entretien.
Figure 2 Emplacement des bouches (cas général)
Les distances d1 et d2 de la Figure 2 doivent être appliquées aussi en cas de montage au plafond.
Lorsque l'extraction en cuisine s'effectue par une bouche d'extraction intégrée à une hotte de cuisine statique (pas de ventilateur d'extraction), le point bas de la surface de captation de la hotte doit être placé à une hauteur d'au moins 1,80 m au-dessus du sol.
6.3.2 Fixation
La solidité de la fixation des dispositifs d'extraction, ou pièces d'adaptation, doit être adaptée aux sollicitations mécaniques qu'elles peuvent subir (opérations de démontage pour nettoyage, actionnement manuel du dispositif d'extraction). Les supports de fixation doivent être conformes aux prescriptions de la norme NF EN 12236.
Cette prescription vise notamment les dispositifs d'extraction disposés au plafond.
6.3.3 Cas des appareils motorisés
Le raccordement de dispositifs mécaniques individuels (par exemple, hotte ou sèche linge ou extracteurs ponctuels motorisés) au conduit d'extraction collectif, à tirage naturel ou mécanique, est proscrit.
6.3.4 Cas des bouches équipées d'une commande manuelle du débit
La mise en oeuvre de bouche équipée de commande manuelle doit être telle que le passage d'un débit à l'autre puisse s'effectuer aisément.
Tous les dispositifs de commande ou ceux nécessitant une manoeuvre de l'usager tels que le passage au débit nominal en cuisine ou le déclenchement des temporisations doivent être :
situés à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m du sol ;
manoeuvrables en position « debout » comme en position « assis » ;
Les Documents Particuliers du Marché (DPM) précisent s'il convient de situer la commande à plus de 0,40 m d'un angle rentrant de parois ou de tout autre obstacle à l'approche d'un fauteuil roulant.
L'emplacement de ces dispositifs se fait conformément à l'arrêté du 1er août 2006 relatif à l'accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d'habitation collectifs et des maisons individuelles lors de leur construction
Dans le cas où le débit est commandé manuellement par une cordelette, si la bouche est disposée à l'aplomb d'un ouvrant (porte ou baie) ou d'un passage, un dispositif de renvoi de la cordelette doit être prévu.
6.4 Réseau
6.4.1 Étanchéité à l'air des réseaux
Les assemblages entre les éléments de réseau doivent permettre d'atteindre la classe d'étanchéité à l'air visée durablement. Des recommandations sont fournies en annexe C. Pour déterminer la classe d'étanchéité du réseau, il convient de procéder à des mesures suivant le document FD E 51-767.
Les emboîtements doivent être complets (bords de conduits en contact avec les bords d'arrêt) et maintenus par une liaison mécanique (rivets, encoches …).
Il est préférable de privilégier l'utilisation d'accessoires intégrant des dispositifs d'étanchéité. Les bandes rétractables et adhésives, les joints mastic rapportés, ne peuvent être utilisés que si l'espace disponible autour du conduit permet leur mise en oeuvre dans des conditions normales.
Dans tous les cas, la jonction entre le dispositif d'extraction et le conduit doit être étanche à l'air.
En présence d'un conduit de liaison, la jonction entre celui-ci et la paroi support doit être étanche à l'air. En particulier, il est recommandé d'utiliser une manchette de raccordement afin d'assurer une jonction correcte entre le dispositif d'extraction et le conduit (voir Figure 3). La manchette de raccordement doit être scellée afin d'assurer l'étanchéité entre le logement et la paroi support. A défaut, tout autre système d'étanchéité équivalent permettant néanmoins de maintenir l'amovibilité du dispositif d'extraction est admis (voir Figure 4).
En l'absence de conduit de liaison la jonction entre le dispositif d'extraction et la paroi support doit être étanche à l'air. Pour ce faire, un cadre de fixation peut être utilisé (voir Figure 5).
Certains dispositifs d'extraction intègrent des moyens d'étanchéité (joints, serrage, manchette intégrée au flexible, etc.).
Figure 3 Jonction entre le dispositif d'extraction et le conduit de liaison avec manchette de raccordement
 : Installations de ventilation mécanique/NF DTU 68.3 P1-1-1 (juin 2013)/image/fig_AEZJ_2_4.png)
Figure 4 Jonction entre le dispositif d'extraction et le conduit de liaison sans manchette de raccordement
 : Installations de ventilation mécanique/NF DTU 68.3 P1-1-1 (juin 2013)/image/fig_AEZJ_2_5.png)
Figure 5 Bouche en applique sur conduit maçonné
Figure 6 Bouche sur conduit shunt
6.4.2 Trappes de visite pour l'entretien des réseaux
Sur les nouveaux réseaux ou parties de réseaux aérauliques, en habitat collectif, l'implantation des trappes de visite doit se faire conformément à la norme NF EN 12097 qui précise notamment :
la typologie des ouvertures et leurs dimensions selon le conduit ;
l'emplacement et le nombre de panneaux d'accès nécessaires pour un réseau donné ;
la nettoyabilité des réseaux et la sécurité des personnes en précisant le type et la mise en oeuvre des vis et rivets.
Les parties de cette norme applicables aux conduits métalliques rectangulaires le sont aussi aux conduits neufs maçonnés.
Les panneaux d'accès doivent pouvoir être ouverts ou fermés à plusieurs reprises sans couper ni endommager le conduit.
6.4.3 Alarme en cas de défaillance
Les installations collectives de ventilation doivent être équipées d'un système d'alarme fonctionnant automatiquement en cas d'arrêt de l'extracteur.
Lorsque l'évacuation de l'air est effectuée par plusieurs extracteurs distincts dans un même logement, il convient d'installer un seul système d'alarme pour l'ensemble des extracteurs dont le fonctionnement est assuré simultanément.
Cette alarme doit être :
soit télétransmise dans un local de fonction ;
soit visible et lumineuse ; elle est alors disposée dans chaque hall d'entrée ;
soit sonore ; elle est alors disposée soit en partie haute de chaque cage d'escalier, soit dans chaque hall d'entrée, soit en façade extérieure, cette dernière localisation n'étant admise qu'en l'absence de cage d'escalier intérieure (cas des immeubles à desserte par coursive et escalier extérieur) ; la puissance du signal sonore doit être adaptée à l'environnement.
L'alarme a pour objet de déclencher l'intervention des services de maintenance.
6.5 Emplacement du rejet d'air extrait et des entrées d'air neuf
6.5.1 Généralités
L'air extrait doit être rejeté à l'extérieur de l'immeuble de façon à éviter la reprise d'air vicié par les ouvrants, les entrées d'air, les prises d'air neuf.
L'amenée d'air doit déboucher directement sur l'extérieur, à l'exception des espaces tampons.
Dans ce cas, il est nécessaire de s'assurer que l'espace tampon (loggias, double fenêtres et vérandas) n'est pas le lieu d'une pollution spécifique (poussière, humidité, monoxyde de carbone, etc.).
Le rejet d'air doit être fait directement sur l'extérieur ou par l'intermédiaire d'un conduit de refoulement.
Le rejet d'air extrait ainsi que la prise d'air neuf ne sont admis ni dans les combles ni dans les garages ni dans les vides sanitaires.
Cette disposition vise d'une part à éviter la réintroduction de l'air vicié dans les locaux et d'autre part à garantir la qualité de l'air neuf.
Le rejet d'air ne doit pas constituer une gêne pour les occupants. Pour y satisfaire, il est admis que les deux conditions suivantes sur le rejet de l'air vicié soient au minima satisfaites :
-
Une distance minimale à respecter :
de 0,40 m de toute baie ouvrante,
de 0,60 m de toute entrée d'air de ventilation.
Ces deux distances s'entendent de l'axe de l'orifice d'évacuation au point le plus proche de la partie ouvrante (porte, fenêtre, châssis) ou de l'orifice d'entrée d'air de ventilation.
6.5.2 Effet d'obstacle au rejet
En cas de rejet horizontal, il convient de respecter les distances minimales entre le point de rejet et les obstacles en toiture distants de moins de 8 m (souches de cheminées, machinerie d'ascenseurs, murs mitoyens, etc.) spécifiées à la Figure 7.
Figure 7 Règle de calcul des distances minimales entre l'orifice de rejet et les obstacles en toiture
EXEMPLE Cas d'un conduit shunt (Voir Figure 6).