5  Prescriptions communes à tous les ouvrages

5.1  Documents techniques fournis par le Maître d'Ouvrage en phase DCE

Les documents figurant aux paragraphes suivants sont utiles à l'entrepreneur pour établir des prix correspondant aux conditions normales de travail, et sont fournis par le Maître d'Ouvrage aux entrepreneurs au moment de la consultation :

  • études géotechniques et niveaux d'eau (§ 5.2) ;

  • descriptif des ouvrages de fondations (§ 5.3) ;

  • informations complémentaires (§ 5.4) ;

  • contraintes particulières (§ 5.5) ;

  • plan des phases de terrassement (§ 5.6) ;

  • caractéristiques de la plate-forme de travail (§ 5.7) ;

  • descente de charges et plan des fondations (§ 5.8).

5.2  Etudes géotechniques et niveaux d'eau

Les missions d'ingénierie géotechniques (G1 à G5) sont définies dans la norme NF P 94-500. On doit appliquer cette norme si le Maître d'Ouvrage n'a pas fourni un niveau d'information et une organisation au moins équivalents.

Le dossier géotechnique fourni par le Maître d'Ouvrage ou par ses représentants à l'entrepreneur dans le dossier de consultation des entreprises est implicitement qualifié de niveau G2 DCE/ACT par le Maître d'Ouvrage ou ses représentants.

Ce dossier géotechnique est basé sur la mission G2-PRO.

En l'absence d'une étude permettant de définir les niveaux d'eau conformément à la norme NF P 94-262, ils sont considérés aux cotes les plus pénalisantes au moment de la réalisation des fondations profondes.

NOTE 1

Il peut être utile de disposer des niveaux d'eau pendant la seule durée de construction en notant cependant que la prise en compte d'une variation saisonnière n'est pas sans effet sur les dates de démarrage possible de travaux et/ou l'enchainement des tâches.

NOTE 2

Lorsque le niveau de la nappe est voisin de la plate-forme de travail, il est conseillé de procéder à une enquête sur l'amplitude probable des fluctuations du niveau des nappes et d'en communiquer les résultats à l'entrepreneur.

NOTE 3

En ce qui concerne le contenu des reconnaissances géotechniques, on peut se reporter à l'Annexe B.3 de l'Eurocode 7 - Partie 2. On admet que les bâtiments courants peuvent être rattachés aux ouvrages industriels de grande hauteur.

5.3  Descriptif des ouvrages de fondation

Ce descriptif, établi en partie d'après les études géotechniques de conception en phase projet, indique les types d'ouvrage de fondations avec leurs tolérances d'exécution.

Il explique comment sont repris les effets des tolérances d'exécution (cf. Annexe R de la norme NF P 94-262).

Ce descriptif indique également :

  • les résultats des études relatives à l'agressivité du milieu, à la pollution des terrains et de l'eau, ainsi que l'ensemble des prescriptions associées en adéquation avec :

    • les matériaux constitutifs des fondations ;

    • la gestion des déblais des fondations ;

  • les niveaux de la nappe en cours de travaux ;

  • le (ou les) niveau(x) de plate(s)-forme(s) de travail.

Et si nécessaire :

  • les sections, les profondeurs, les cotes d'arase et de recépage ;

  • le (ou les) type(s) d'armature(s) ;

  • l'ordre de priorité à suivre pour l'exécution des fondations profondes.

5.4  Informations complémentaires

La déclaration de projet de travaux à proximité de réseaux (DT) doit être fournie.

Les informations complémentaires peuvent aussi concerner les sujets suivants :

  • le délai global d'exécution des fondations profondes et éventuellement les délais partiels par zone ;

  • les attentes relatives aux fondations profondes et à caractère technique, qui ont été éventuellement communiquées au maitre d'ouvrage.

5.5  Contraintes particulières

Un rapport sur les contraintes particulières liées au site et à son environnement doit indiquer ce qui est susceptible d'influer sur les moyens et les conditions d'exécution des travaux en précisant, s'il y a lieu, les sujétions ou restrictions par rapport aux pratiques habituelles pouvant intéresser entre autres les domaines suivants :

  • le dépôt des déblais en excédent ;

  • les emprises disponibles et les autorisations d'occupation temporaire du domaine public ou privé ;

  • la signalisation du chantier à l'égard de la circulation ;

  • les mesures de déviation de la circulation ;

  • le maintien de communications existantes au travers du chantier, notamment en regard de la circulation des personnes ;

  • la gestion de l'écoulement des eaux ;

  • les sujétions spéciales pour des travaux exécutés à proximité de lieux habités, fréquentés ou protégés (par exemple : difficultés d'accès, limitation en hauteur ou gabarit, niveaux de bruit, vibrations, fumées, poussières) ;

  • les restrictions de stockage des carburants ;

  • la présence d'obstacles, d'ouvrages souterrains ou aériens divers (par exemple : câbles, canalisations, égouts, anciennes fondations, tirants, balcons, explosifs de guerre), blocs ;

  • les contraintes particulières liées au site (bruit, vibration, environnement, période de restriction de travaux...) ;

  • les vestiges archéologiques et contraintes associées ;

  • les règles concernant la circulation d'engins ;

  • l'usage des voies publiques pour transports routiers ou circulation d'engins exceptionnels ;

  • les itinéraires obligatoires ;

  • les limitations de charge, de vitesse ou de gabarit ;

  • les périodes d'interdiction de circulation ;

  • les limitations de stationnement aux abords immédiats du chantier.

5.6  Plans des phases de terrassement

Ces plans indiquent la succession des phases d'exécution de l'ensemble des travaux (terrassement, fondation, …) ; les niveaux altimétriques des plates-formes de travail sont précisés.

Certaines phases de terrassement sont susceptibles de générer des efforts parasites nécessitant des dispositions particulières.

NOTE

Par exemple une dissymétrie peut induire dans certains ouvrages de fondation des efforts horizontaux et donc rendre nécessaire une armature particulière.

Ces plans de phasage doivent être accompagnés d'une notice descriptive des mouvements de terre rendus nécessaires par le mode d'exécution des fondations profondes tels que :

  • la surlargeur de fouilles ;

  • les rampes d'accès ;

  • l'aménagement de plate-forme ;

  • le plan indiquant les aménagements extérieurs.

5.7  Plate-forme de travail

La plate-forme de travail doit être de classe supérieure ou égale à PF1 conformément aux textes en vigueur.

NOTE

On peut par exemple se référer aux documents sur les plates-formes de travail.

La planéité et la stabilité de la plate-forme de travail permettent l'évolution et la mise en place correcte des matériels et facilitent l'implantation et l'orientation des fondations profondes.

La mise en place d'une couche de matériau d'apport est nécessaire.

NOTE

Une mauvaise qualité de plateforme ou une présence d'obstacles enterrés anthropiques peuvent conduire à des excentrements plus importants que les tolérances prévues.

Dans certains types de sols, l'exécution de fondations profondes avec refoulement de sol peut modifier sensiblement le niveau de la plate-forme (par exemple, remontée du niveau dans les argiles raides).

5.8  Plan de fondations et descente de charges

Le plan d'implantation des fondations profondes est généralement celui du dossier Marché et/ou celui intégré dans la mission de type G2.

Ce plan doit préciser la descente de charges qui est donnée au niveau de la cote de recépage de chaque appui.

Cette descente de charge doit prendre en compte les tolérances d'implantation de la structure portée ainsi que les tolérances d'exécution des fondations profondes qui sont en particulier fonction de l'écart altimétrique entre la plate-forme de travail et la cote de recépage.

5.9  Documents techniques à remettre à l'entrepreneur en phase de préparation de travaux

L'ensemble des documents fournis par le Maître d'Ouvrage en phase DCE doit être mis à jour lors de la phase de préparation des travaux, notamment :

  • la descente de charges (efforts verticaux, horizontaux et moments) réalisée au stade d'exécution est obligatoirement fournie à l'entrepreneur pour l'établissement de son étude d'exécution (phase étude G3) ;

  • les repères généraux d'implantation et leur rattachement aux axes de structures, sous forme papier et numérique ;

  • le plan d'implantation des fondations profondes (établi par le bureau d'études structure d'exécution) ;

  • la reconnaissance des avoisinants, et la détermination de la non incidence des travaux de fondation sur ces avoisinants et inversement.