5  Données essentielles

5.1  Générales

Pour l'exécution des travaux, les données techniques essentielles à communiquer à l'entreprise sont les informations relatives à :

  • la destination des locaux concernés ;

  • la nature des supports ;

  • le risque d'exposition à des reprises d'humidité ;

  • la continuité sur appui des planchers dont la pose est prévue sur plusieurs travées ;

  • la nature du produit de cure, dans le cas d'un support à base de liants hydrauliques qui implique une préparation spécifique, se reporter aux dispositions du 6.1 ;

    NOTE 1

    Les bétons autoplaçants ou autonivelants sont généralement associés à la mise en oeuvre d'un produit de cure.

  • la nature de la pellicule de surface, dans le cas d'une chape fluide ;

  • la nature du revêtement de sol associé parmi ceux visés au NF DTU 53.12 P1-2 (CGM) ;

  • le type de traitement des joints du support :

    • joint de fractionnement scié ou traité par profilé ;

    • joint de construction traité ou non par profilé ;

      NOTE 2

      Les joints de fractionnement ou de construction traités par profilés incorporés dans le support ne sont pas compatibles avec la pose directe d'un enduit de sol ou d'un revêtement de sol.

    • joint de dilation et de fractionnement thermiques avec ou sans profilé scellé préalablement dans le gros oeuvre.

  • la continuité sur appuis et au dimensionnement du plancher, en cas de support en panneaux à base de bois. Les deux flèches w2, structure et panneaux, doivent vérifier les conditions données au Tableau 1.

Figure 1  Déformation de panneau

Tableau 1  Flèches maximales w2 du plancher pour pose d'un revêtement de sol souple

NOTE 4

On appelle flèche w2 la part des déformations du plancher risquant de provoquer des désordres dans un ouvrage considéré généralement supporté (par exemple : cloison, carrelage, étanchéité, …). C'est donc l'accroissement de la flèche, ou fléchissement, pris par le plancher à partir de l'achèvement de l'ouvrage concerné.

NOTE 5

Si une chape est nécessaire, les contraintes de flèche peuvent être plus sévères.

En travaux neufs et en travaux de rénovation, lorsque les données précédentes ne sont pas précisées dans les DPM, il est considéré par défaut, lors de l'appel d'offre que :

  • sur dallage sur terre-plein ou dans le cas d'un support exposé aux reprises d'humidité, la mise en oeuvre d'une chape ou dalle désolidarisée est prévue par un autre lot ;

  • le support à base de liants hydrauliques n'a pas de produit de cure en surface et ne nécessite aucune préparation ;

  • le support à base de liants hydrauliques n'a pas de fissure dont la largeur est supérieure à 0,3 mm ;

  • la chape fluide n'a pas de pellicule en surface ;

  • le support à base de bois est réalisé avec continuité sur appui et est dimensionné de manière à respecter les exigences de flèche w2 précisées dans le Tableau 1 ;

  • les joints de fractionnement, y compris les joints de fractionnement thermiques, sont sciés ;

  • les joints de construction ne sont pas traités par profilés ;

  • les joints de dilatation sont traités préalablement par un profilé scellé dans le gros oeuvre.

NOTE 6

Dans le cas contraire, si l'entreprise les accepte, le traitement de ces points donne lieu à un avenant au marché.

5.2  En rénovation

En rénovation, les données techniques essentielles supplémentaires à communiquer à l'entreprise avant l'exécution des travaux sont :

  • les résultats de l'étude préalable réalisée selon l'article 7 ;

  • les résultats de l'étude de charge du support permettant la mise en oeuvre éventuelle d'un enduit de sol et du revêtement de sol en accord avec le présent document ;

  • les différentes natures du ou des supports (dallage sur terre-plein, vide sanitaire ventilé ou non, débarrassé ou non de terre végétale, avec ou sans stagnation d'eau, plancher intermédiaire, chape ou dalle désolidarisée, etc.) ;

  • dans le cas d'un ancien revêtement, les résultats du sondage montrant les différentes natures des couches inférieures ;

    NOTE 1

    Dans le cas où les résultats montrent la présence de deux ou plus anciens revêtements superposés, ils sont totalement déposés jusqu'à revenir au support d'origine.

  • la nature de la chape ;

  • la présence d'un enduit de sol existant ;

  • la résistance thermique du complexe existant et la résistance thermique maximale du nouvel ouvrage de revêtement de sol dans le cas de la mise en oeuvre d'un revêtement de sol sur un ancien support chauffant visé pas le présent document.

Spécifiquement en rénovation, l'entreprise considère par défaut lors de l'appel d'offre que :

  • l'ancien revêtement de sol répond aux critères de conservation de l'article 7 et peut ainsi être conservé ;

    NOTE 2

    La dépose de l'ancien revêtement de sol donne lieu à un avenant au marché.

  • le support ne présente pas d'affaissement ou de différence de niveaux ;

  • l'étude de charge a démontré que le support peut supporter la surcharge due au système technique employé pour la rénovation ;

  • la résistance thermique de l'ancien support est négligeable.

5.3  Spécifiques aux supports exposés aux reprises d'humidité - supports à risque vis-à-vis de l'humidité

5.3.1  Supports neufs exposés aux reprises d'humidité

Les supports neufs exposés aux reprises d'humidité ou remontées d'humidité sont :

  • les dallages sur terre-plein, y compris lorsque les DPM ont prévu une interface anti-capillaire ou pare-vapeur entre la forme et le corps du dallage ;

  • les planchers en béton armé portant sur appuis, mises en oeuvre directement au-dessus d'un terreplein, avec ou sans isolant en sous-face (selon NF DTU 21) ;

    NOTE 1

    Ils sont parfois appelées dalles portées.

  • les planchers sur vide sanitaire non ventilé ;

  • les planchers en béton coulé sur bacs acier collaborants avec continuité sur appui ;

  • les planchers au-dessus d'un local à très forte hygrométrie au sens du NF DTU 20.1 ;

  • autres cas où la configuration du support peut conduire à un confinement de l'humidité ;

  • les planchers constitués de dalles alvéolées en béton précontraint ou en béton armé avec dalle collaborante rapportée en BA avec continuité sur appui et avec maîtrise des fissurations au sens du NF DTU 23.2 ;

    NOTE 2

    Il n'est pas possible de statuer sur la présence d'eau ou non dans les alvéoles qui ont pu être soumises aux intempéries.

  • les chapes ou dalles adhérentes mises en oeuvre sur un des supports ci-dessus.

5.3.2  Supports anciens exposés aux reprises d'humidité

En travaux de rénovation, les supports à risques, recouverts ou non par un ancien revêtement, sont :

  • les dallages sur terre-plein, y compris lorsque-il existe une interface anticapillaire ou pare-vapeur entre la forme et le corps du dallage ;

    NOTE 1

    Il s'agit par exemple d'un ancien carrelage sur dallage sur terre-plein.

  • les planchers en béton armé portant sur appuis, mises en oeuvre directement au-dessus d'un terreplein, avec ou sans isolant en sous-face (selon NF DTU 21) ;

    NOTE 2

    Elles sont parfois appelées dalles portées.

  • les planchers sur vide sanitaire non ventilé ;

  • les planchers au-dessus d'un local à très forte hygrométrie au sens du NF DTU 20.1 ;

  • autres cas où la configuration du support peut conduire à un confinement de l'humidité ;

  • les chapes ou dalles adhérentes mises en oeuvre sur un des supports ci-dessus.

5.3.3  Données essentielles concernant la protection du revêtement de sol

Dans le cas de supports neufs à risques vis-à-vis de l'humidité, l'entreprise s'assure que les DPM prévoient la mise en oeuvre d'une chape ou dalle désolidarisée (chape ou dalle rapportée), conforme au NF DTU 26.2, sur un film polyéthylène d'une épaisseur nominale minimale de 200 μm assurant la fonction d'une barrière anticapillaire en dessous et en périphérie et les lés du film polyéthylène doivent se recouvrir de 20 cm minimum et être rendus solidaires par application d'une bande autocollante plastifiée d'au moins 5 cm de large.

NOTE 1

La mise en oeuvre d'une chape ou dalle désolidarisée sur un film polyéthylène de 150 μm ne fait pas office de barrière anticapillaire.

NOTE 2

Parmi les solutions de protection, il existe des solutions alternatives sous Avis Technique qui précisent si elles sont applicables sur un des supports listés au 5.3.1 ou au 5.3.2, entre autres :

  • les procédés de barrière adhérents pour supports humides ou supports exposés à des reprises d'humidité ;

  • les systèmes de sous-couche d'interposition compatibles avec le revêtement ;

  • les chapes ou dalles désolidarisées autres que celles visées dans le NF DTU 26.2.

NOTE 3

Uniquement dans le cas d'un ancien revêtement carrelage, il est possible de mettre en oeuvre par-dessus le revêtement une des solutions sous Avis Technique listée ci-dessus.

Dans le cas de supports anciens à risques vis-à-vis de l'humidité, l'entreprise s'assure :

  • que les DPM précisent la présence ou non d'un ancien système anti-remontées d'humidité ;

  • que les DPM prévoient une solution de protection du revêtement en l'absence d'un ancien système anti-remontée d'humidité ou si l'information ne peut être fournie ou vérifiable.

  • que les DPM précisent si l'ancien revêtement doit être déposé ou conservé.

NOTE 4

En l'absence des informations ci-dessus dans les DPM, l'entreprise informe le maître d'ouvrage selon les prescriptions du 7.2 du NF DTU 53.12 P2.

Les supports exposés aux reprises d'humidité traités ne sont plus considérés comme à risque vis-à-vis des remontées d'humidité. Les travaux préparatoires et la mise en oeuvre des revêtements de sol décrits dans les NF DTU 53.12 P1-1-1, P1-1-2, P1-1-3 et P1-1-4 s'appliquent.