5  Règles d'exécution pour les planchers à dalles alvéolées

5.1  Généralités

Pour l'ensemble des phases de réception, manutention, stockage et pose, l'entreprise doit se conformer aux spécifications du fournisseur de dalles alvéolées, voir annexe A du présent document.

5.2  Manutention et stockage

Lorsqu'elles sont stockées sur le chantier, le stockage doit être fait horizontalement sur une aire aménagée spécialement, dégagée et facile d'accès. L'aire de stockage doit être stable et plane de manière à ce que les dalles alvéolées ne soient pas soumises à des efforts parasites.

NOTE

Il est conseillé de poser directement les dalles alvéolées sans stockage intermédiaire.

L'empilement des dalles est limité à 1,50 m de hauteur. Pour le cas de stockage par piles plus hautes, l'entreprise devra avoir reçu l'accord préalable du fournisseur.

En cas d'empilage, les éléments de calage (chevrons par exemple) doivent être adaptés à cet usage et respecter un alignement vertical.

Pour les dalles alvéolées précontraintes, l'entreprise doit prévenir le fournisseur lorsque le délai de stockage prévu sur chantier excèdera deux semaines afin d'intégrer cette donnée à la conception du plancher.

Dans le cas où le délai de stockage initialement prévu est dépassé, l'entreprise doit se rapprocher du fournisseur.

5.3  Pose

Le mode de pose est défini lors de la préparation du chantier, de façon à déterminer le repos nominal et l'espace d'appui à réserver sur la structure porteuse ainsi que le dimensionnement du dispositif d'étaiement. De plus, la déformabilité des supports doit être considérée.

Lorsque l'état de la surface d'appui est surfacé au sens de la norme NF DTU 21, la pose des dalles est réalisée à sec. Dans le cas contraire, elle doit être réalisée soit à bain de mortier, soit sur lisse de rive. Pour des dalles à armatures non dépassantes posées sur lisse de rive, un espacement minimum de 30 mm doit être ménagé entre le support et la sous-face des dalles alvéolées.

NOTE

La pose peut être également réalisée avec interposition de bandes en néoprène.

5.3.1  Repos des dalles alvéolées sur appuis

5.3.1.1  Repos des planchers à la mise en oeuvre sans lisse d'appui

La pose des dalles alvéolées sans lisse d'appui doit respecter les valeurs minimales de repos sur appui indiquées sur les plans de préconisation de pose du fournisseur. Il appartient à l'entreprise sur le chantier de vérifier que, pour chaque dalle alvéolée et sur toute sa largeur, le repos sur appui « u » (figure 1) est supérieur ou au moins égal à la valeur minimale prescrite sur les plans de préconisation de pose. Si ce n'est pas le cas, il appartient à l'entreprise :

  • de procéder immédiatement à la mise en place de lisses d'appui pour celles des dalles concernées dont le repos d'appui est inférieur aux valeurs minimales ;

  • d'avertir le bureau d'études structures et le bureau d'études du fournisseur afin de s'assurer que ces repos d'appui restent compatibles avec les conditions de calcul et, le cas échéant, de prendre les dispositions adéquates.

Les valeurs de repos minimum, fonction de la portée des dalles alvéolées, sont données sur les plans de préconisation de pose du fournisseur et déterminées conformément à l'Annexe A de la norme NF DTU 23.2 P3.

5.3.1.2  Repos des planchers à la mise en oeuvre avec lisse d'appui

Jusqu'à durcissement du béton de chaînage, la totalité des charges (poids des dalles alvéolées, poids de la dalle collaborante rapportée, charges de construction) est reportée sur la lisse. La lisse et son support, généralement constitués d'étais, doivent être dimensionnés pour la totalité de ces charges. La stabilité des supports doit être assurée, notamment par un contreventement efficace. La lisse doit être disposée proche de l'appui afin de ne pas créer un porte-à-faux sur les dalles alvéolées. Sa position est indiquée sur les plans de préconisation de pose.

Les charges de construction correspondent aux sollicitations engendrées par la mise en oeuvre du béton pendant la phase de coulage. Elles tiennent compte de l'accumulation éventuelle et de la présence des opérateurs. Une méthode de calcul des étaiements est donnée en annexe B du présent document.

5.3.2  Stabilité en phases provisoires

Les phases de mise en oeuvre et d'étaiement des dalles alvéolées doivent être exécutées de telle sorte que les qualités requises pour ces pièces et l'ouvrage fini soient obtenues, après traitement des détériorations mineures qui pourraient survenir au cours de ces opérations.

La stabilité des dalles alvéolées et des supports (réactions verticales et tenue au renversement) doit, en outre, être assurée durant toutes ces phases.

Le plancher ne peut être exploité (stockage, mise en oeuvre du niveau supérieur, …) qu'une fois les clavetages des joints et les chaînages réalisés et efficaces.

5.4  Ferraillage et bétonnage du plancher

Lorsqu'il existe dans les Documents Particuliers du Marché (DPM) une exigence particulière concernant la planéité de la sous-face du plancher, l'entreprise de gros oeuvre doit, avant toute opération de bétonnage, limiter les décalages entre dalles alvéolées (désaffleurements) :

  • soit en remontant les dalles les plus basses (par exemple en disposant d'une lisse d'étai centrale qui ne devra être retirée qu'après durcissement du béton de clavetage des joints) ;

  • soit en utilisant des dispositifs mécaniques de compensation au droit des joints.

Les opérations de bétonnage couvrent la réalisation des joints, des chaînages, des tables de compression des poutres et de la dalle rapportée éventuelle.

L'entreprise de gros oeuvre doit faire la synthèse des armatures complémentaires et des bétons requis pour ces opérations, à partir de ses plans d'exécution et des plans de préconisation de pose du (des) fournisseur(s) des dalles alvéolées.

L'entreprise de gros oeuvre doit s'assurer avant bétonnage que les extrémités des alvéoles sont obturées, conformément aux plans de préconisation de pose du fournisseur.

5.4.1  Les joints

Les joints doivent, après humidification des faces latérales des dalles alvéolées, être remplis de béton fin (gravillon de 16 mm maximum), avec une classe de résistance supérieure ou égale à C20/25.

Longitudinalement, les joints entre dalles alvéolées ne doivent contenir aucune canalisation.

5.4.2  Les chaînages et tables de compression de poutres

La classe de résistance du béton des chaînages et des tables de compression de poutres doit être supérieure ou égale à C25/30.

5.4.3  La dalle collaborante rapportée

Lorsqu'il est prévu une opération de lissage mécanique de la dalle rapportée, celle-ci doit être réalisée après durcissement des joints.

La classe de résistance du béton coulé en oeuvre de la dalle collaborante rapportée doit être supérieure ou égale à C25/30.

La surface supérieure des dalles alvéolées a été préalablement nettoyée et abondamment humidifiée avant coulage de la dalle collaborante rapportée.

Celle-ci est armée d'un treillis soudé anti-retrait et son épaisseur nominale doit être conforme aux plans de préconisation de pose, sans être inférieure à 50 mm. Le treillis soudé doit être ancré dans les chaînages périphériques.

L'utilisation de béton de fibres, si elle est envisagée, doit être réalisée en conformité avec un Avis Technique ou un Document Technique d'Application 1 (DTA) ou un Agrément Technique Européen (ATE) du procédé de béton de fibres considéré.

1)

Ou leur équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.

Lorsque les revêtements de sols sont fragiles, ou lorsque, d'une façon plus générale, une fissure sur appui nuirait à l'exploitation, il est nécessaire de mettre en oeuvre des armatures en chapeaux selon le paragraphe 5.4.3 de NF DTU 23.2 P3.

5.5  Trous d'évacuation d'eau

Les dalles alvéolées comportent en sous-face, au droit de chaque alvéole, des trous d'évacuation d'eau. Ils sont situés au voisinage des abouts pour les dalles alvéolées précontraintes et en partie centrale pour les dalles alvéolées en béton armé.

Ces trous pouvant être obturés par de la laitance, l'entreprise de gros oeuvre doit, le cas échéant, les déboucher après bétonnage du plancher.