Chapitre I La chaufferie et ses installations

1.0 Dispositions générales

Les portes doivent être conformes à la norme en projet NF P 20-301.

1.0.1 Dispositions des chaufferies par rapport aux bâtiments

Les chaufferies à gaz peuvent être placées :

  • extérieurement au bâtiment à chauffer,

  • intérieurement à celui-ci : en étage, à rez-de-chaussée, ou en sous-sol sous l'immeuble, sauf en ce qui concerne les bâtiments visés au décret n° 67-1063 du 15 novembre 1967 (immeubles de grande hauteur).

  • en terrasse, sous réserve des dispositions propres aux immeubles de grande hauteur (décret rappelé ci-dessus).

1.1 Chaufferies extérieures

1.1.1 Définition

Cette désignation s'applique à toute chaufferie qui n'est pas surmontée d'un bâtiment et qui n'est pas sur terrasse.

Elle comprend les chaufferies situées à l'extérieur, accolées ou non à un bâtiment et celles qui sont en sous-sol, mais non situées sous un immeuble.

1.2 Autres chaufferies

1.2.1 Chaufferies en terrasse

L'accès à la chaufferie n'est possible que par la terrasse, aucune ouverture située dans le plancher bas de la chaufferie ne permettant d'y accéder directement à partir de l'étage inférieur.

1.2.2 Isolation acoustique des chaufferies en terrasse

La protection contre les bruits de fonctionnement des chaufferies en terrasse doit être assurée conformément à la circulaire ministérielle n° 63-66 du 17 décembre 1963.

1.3 Spécifications dimensionnelles

Afin d'assurer dans des conditions normales l'exploitation, l'entretien des générateurs et des brûleurs, la disposition de la chaufferie doit satisfaire aux conditions suivantes :

1.3.1 Dimensions en plan

Un espace minimal égal à la longueur du brûleur augmentée de 1 m et, en tout cas, au moins égal à 1,50 m, est réservé entre le mur de la chaufferie et la partie la plus saillante de la face du générateur sur laquelle est disposé le brûleur. Cet espace est essentiellement destiné au démontage du brûleur.

Cet article ne s'applique que pour les générateurs au sol.

Entre générateurs, ainsi qu'entre les générateurs extrêmes et les murs latéraux, un espace libre d'au moins 0,50 m doit être réservé.

Dans tous les cas, il devra être possible d'accéder en tout point extérieur de chaque générateur par un espace d'au moins 0,50 m.

Tous les intervalles devront en outre réserver un espace libre de hauteur suffisante pour y circuler normalement.

Un intervalle de 0,50 m au moins est réservé entre la partie la plus saillante de la face arrière d'un générateur et le carneau en maçonnerie ou à défaut, le mur de la chaufferie.

1.3.2 Hauteur de la chaufferie

La hauteur sous plafond de la chaufferie doit permettre de procéder normalement à l'installation, à l'exploitation des générateurs, de leurs accessoires, aux ramonages, à l'entretien et de circuler librement sur les passerelles.

1.4 Générateurs et équipements de chauffe

1.4.1 Equipement des générateurs

Les équipements de chauffe installés sur des générateurs de puissance supérieure à 60th/h doivent répondre aux spécifications A.T.G. C 30.

Les constructeurs de générateurs sont invités à fournir une attestation précisant les types et les marques d'équipement de chauffe, munis de leurs dispositifs de contrôle et de sécurité, permettant d'obtenir le rendement et la puissance calorifique garantis.

Les équipements de transformation de chaudières et les générateurs d'une puissance inférieure ou égale à 60th/h doivent être conformes aux normes les concernant pour autant qu'elles soient mentionnées dans l'arrêté du 21 février 1966 et de ses textes subséquents.

1.4.2 Rendement

Le rendement intrinsèque sur P ci des générateurs sera au moins égal à 0,85, en régime, de la puissance nominale du brûleur.

1.5 Distribution du gaz aux équipements de chauffe à l'intérieur de la chaufferie

(L'alimentation de la chaufferie en gaz est traitée au chapitre II).

1.5.1 Généralités

La nature des installations de distribution du gaz aux équipements de chauffe dépend :

  • de la nature du gaz véhiculé.

  • de sa pression (imposée éventuellement par les conditions de fonctionnement des équipements de chauffe).

    Hydrocarbures liquéfiés voir aussi à l' article 1.9.

1.5.2 Matériel d'installation

Les tuyaux véhiculant du gaz doivent être exclusivement en acier ou en cuivre, toutes autres conditions étant celles du Cahier des charges D.T.U. GAZ, chapitre II, et de l' arrêté du 2 août 1977.

1.5.3 Conditions d'installation

Voir Cahier des Charges D.T.U. GAZ, chapitre III et arrêté du 2 août 1977.

1.5.4 Equipement particulier des tronçons de canalisations propres à chaque générateur

1.5.4.1 Organes de coupure

Les canalisations sont équipées, sur leurs tronçons propres à chaque générateur, en amont et distinctement de la vanne de sécurité de l'équipement de chauffe, d'un robinet de barrage manuel, d'accès facile.

comporte en aval un tronçon de tuyauterie rendue solidaire d'une partie fixe de la chaufferie, telle que parois, sol, poteaux ou passerelles.

1.5.4.2 Flexibles de raccordement

Dans le cas d'un poste de détente, la pression maximale de distribution est égale à la pression de fermeture du déclencheur de sécurité fonctionnant par excès de pression aval.

Les équipements de chauffe pourront être raccordés à la canalisation de distribution de gaz par tuyaux flexibles à armature métallique étanche au gaz, pouvant résister à une fois et demie la pression maximale de distribution.

Ils sont raccordés aux canalisations, qu'ils relient exclusivement par moyens mécaniques fixes tels que raccords filetés ou brides. Ils devront se débattre librement sur tout leur parcours. Leur longueur ne peut être supérieure à 2,00 m. (Art. 8-III de l'arrêté du 2 août 1977).

1.6 Evacuation des produits de la combustion

1.6.1 Principe

L'évacuation des produits de la combustion se fera dans des conduits de fumée soit par tirage naturel, soit par un moyen mécanique.

Dans ce dernier cas, le fonctionnement des générateurs sera toujours asservi au moyen mécanique assurant le tirage.

On tiendra compte pour le calcul du dispositif mécanique des entrées d'air par prises additionnelles.

1.6.2 Matériaux admis pour la construction des conduits de fumée

L' article 1.6.3 et ses sous-articles seront abrogés dès la parution du Cahier des Charges de Fumisterie n° 24.1 auquel il y aura lieu de se reporter.

Les conduits de fumée sont construits :

  • soit avec des matériaux traditionnels : briques pleines de terre cuite, boisseaux en terre cuite ou en béton de ciment,

  • soit avec les autres matériaux reconnus utilisables pour l'évacuation des produits de la combustion : aluminium, acier inoxydable, etc.

1.6.2.1 Conduits de fumée en briques et en boisseaux

Les briques et les boisseaux sont hourdés au mortier bâtard et leurs joints sont lissés intérieurement.

Les joints en plâtre sont interdits.

1.6.2.2 Conduits en autres matériaux

Les conduits de fumée réalisés avec des matériaux autres que des briques et des boisseaux sont installés soit intérieurement, soit extérieurement au bâtiment, conformément aux Instructions D.T.U. n° 61.1 des Installations de gaz.

Dans le premier cas, ils sont obligatoirement placés dans des gaines construites en matériaux incombustibles.

Dans tous les cas, leurs joints sont étanches.

1.6.2.2.1 conduits en amiante-ciment

Article supprimé par l'additif-modificatif n° 3 de novembre 1997.

1.6.2.2.2 conduits en aluminium et en acier inoxydable

Aluminium : pureté 99,5 % (symbole A.5)

Acier inoxydable : aciers spéciaux inoxydables.

1.6.3 Section des conduits de fumée

Les conduits de fumée se calculent selon les méthodes en usage.

On pourra utiliser les diagrammes G.d.F de l'Instruction pratique M 280.

1.6.4 Raccordement des générateurs à la cheminée

1.6.4.1 Principe

Un même conduit pourra desservir plusieurs générateurs de même type.

Le nombre de conduits à prévoir fait actuellement l'objet d'une étude d'ensemble.

générateurs du type à foyer en pression

On entend par « Type à foyer en pression » les générateurs dans lesquels la résistance offerte par l'échangeur de chaleur à l'écoulement des produits de combustion ne peut être vaincue que grâce à la surpression créée dans le foyer par l'équipement de chauffe.

Pour ce type de générateur, toutes dispositions utiles seront prises pour éviter les refoulements éventuels à travers les générateurs dont les brûleurs ne seraient pas en cours de fonctionnement (c'est ainsi qu'on pourra être conduit à prévoir, en aval de l'ensemble des raccordements et prises d'air additionnelles, un moyen d'extraction mécanique au fonctionnement duquel seront asservis les générateurs).

1.6.4.2 Tracé des raccordements ou des carneaux

La pente des tronçons de raccordements de longueur supérieure à 1 mètre sera d'au moins 3 %.

La distance entre les axes de deux orifices de raccordements dans le conduit de fumée ou le carneau sera d'au moins une fois le diamètre du raccordement de plus gros diamètre.

Avant de déboucher sur la cheminée, plusieurs raccordements peuvent être réunis en un tronçon commun, à condition que les pièces de jonction soient réalisées sans étranglement de section et que les axes des tuyaux incidents forment des angles obtus avec celui du tronçon commun.

Les changements de parcours se feront par coudes brisés ou arrondis (y compris les débouchés dans le conduit de fumée ou dans le carneau).

1.6.4.3 Matériaux

Les raccordements entre générateurs et cheminée s'effectuent normalement en tôle d'aluminium, en tôle d'acier inoxydable ou en tôle d'acier ordinaire mais, dans ce dernier cas, l'épaisseur de la tôle doit être d'au moins 2,5 mm. Toutefois, les carneaux maçonnés sont admis.

Les spécifications de qualité et de mise en oeuvre de matériaux, énoncées en 1.6.2.2, sont applicables.

1.6.4.4 Section

Au départ des générateurs, la section du raccordement sera celle de la buse du générateur.

La réduction de section éventuellement nécessaire pour la jonction à la cheminée s'effectuera par un élément sans arête vive, situé à la base même de cette cheminée.

Le calcul de la section des tronçons communs ou des carneaux se fera par les moyens habituels.

1.6.5 Limitation de la dépression à la buse du générateur

Cette limitation, qui est obligatoire, sera assurée exclusivement par adjonction d'air additionnel, soit par un coupe-tirage particulier à chaque générateur, soit par un ou plusieurs stabilisateurs de tirage placés en chaufferie.

On n'installera pas de coupe-tirage sur ceux des générateurs du type « à foyer en pression » dans lesquels une pression résiduelle peut subsister à la buse en cours de fonctionnement, sauf si on installe un extracteur mécanique, asservi au générateur et situé en aval du coupe-tirage.

Le stabilisateur de tirage participe dans une certaine mesure à la ventilation de la chaufferie.

1.7 Amenées d'air à la chaufferie

Hydrocarbures liquéfiés voir aussi 1.9.

1.7.1 Généralités

L'amenée d'air frais à la chaufferie constitue une obligation.

Elle a pour triple but d'assurer la combustion du gaz, d'alimenter les prises d'air additionnelles des conduits de fumée et de rendre possible une ventilation correcte de la chaufferie. Ces trois fonctions doivent être assurées concurremment.

Les amenées d'air sont toujours obtenues à partir de prises directes de l'extérieur.

L'air extérieur arrive soit par passages ménagés à travers les parois extérieures, soit par gaines. Ces amenées d'air peuvent être munies d'un moyen mécanique propre à fournir le débit d'air nécessaire.

Dans certains cas, les générateurs pourront être alimentés en air directement par des gaines n'ayant aucune communication avec l'atmosphère de la chaufferie. Ce système ne dispense pas de l'obligation d'assurer la ventilation de la chaufferie.

Les entrées d'air seront disposées de telle manière, par rapport aux orifices de ventilation haute, que le renouvellement d'air intéresse l'ensemble du volume de la chaufferie.

Les orifices de passages à travers les parois et ceux des gaines débouchant en chaufferie seront situés en partie basse de cette dernière.

1.7.2 Amenées d'air par passages à travers les parois extérieures

La section libre totale des passages d'entrée d'air ménagés à travers les parois extérieures, exprimée en décimètres carrés, sera au moins égale au vingtième du nombre qui exprime, en th/h, la puissance utile totale des générateurs, soit :

Section suffisante pour permettre l'entrée de l'air indispensable au fonctionnement des générateurs et assurer la ventilation de la chaufferie.

Dans le cas particulier où les générateurs seront alimentés en air directement par des gaines prélevant l'air sur l'extérieur, la section minimale définie ci-dessus pourra être ramenée au cinquième du nombre qui exprime, en mètre carrés, la surface de plancher de la chaufferie, soit :

Section suffisante pour permettre le passage du débit d'air nécessaire pour une ventilation convenable de la chaufferie, quelle que soit la hauteur de cette dernière.

Les systèmes d'amenée d'air, consistant en des passages à travers les parois, munis de moyens mécaniques seront assimilés à des gaines et traités comme tels (voir ci-après, article 1.7.3).

1.7.3 Amenées d'air par gaines

Les systèmes d'amenée d'air par gaines, munis ou non de moyens mécaniques, seront calculés par les méthodes habituelles.

On considérera, pour le calcul des gaines dépourvues de moyens mécaniques, que le débit d'air pour lequel elles sont conçues doit pouvoir transiter sous une différence de pression statique de 2,5 pascals.

Les débits d'air à prendre en considération pour le calcul des gaines seront :

  • d'une manière générale les débits d'air indispensables au fonctionnement des générateurs,

    A défaut de données précises, on se basera sur un débit de 2 m³/h d'air par th/h de puissance utile installée.

  • dans le cas particulier de gaines amenant uniquement l'air de ventilation de la chaufferie, un débit d'air au moins égal, en mètres cubes par heures, à dix fois le nombre qui exprime, en mètres carrés, la surface du plancher de chaufferie, soit :

Q (m³/h) ≥ 10 A (m²)

Débit suffisant pour une ventilation convenable de la chaufferie, quelle que soit la hauteur de cette dernière.

Dans le cas où l'alimentation en air des générateurs se fait, soit par gaines débouchant en chaufferie et munies de moyens mécaniques, soit directement par gaines n'ayant aucune communication avec l'atmosphère de la chaufferie, toutes dispositions utiles seront prises pour que l'amenée d'air de ventilation soit assurée indépendamment des conditions de fonctionnement de l'alimentation en air des générateurs.

Par exemple, gaine spéciale calculée sur la base de la formule Q ≥ 10 A, moyens mécaniques à plusieurs allures sur les gaines débouchant en chaufferie, etc.

Le fonctionnement des brûleurs des générateurs sera asservi au fonctionnement des moyens mécaniques utilisés pour alimenter en air les générateurs.

1.8 Ventilation haute de la chaufferie

1.8.1 Généralités

La ventilation de la chaufferie sera assurée en tirage naturel par une gaine, construite en matériaux incombustibles, débouchant à l'air libre, sous réserve des dispositions de l' article 23 du décret du 22 octobre 1955 et prenant son départ dans la chaufferie au voisinage du plafond de celle-ci.

Toutefois, lorsque la chaufferie est située en terrasse, ou lorsqu'elle se trouve à l'extérieur du bâtiment, elle pourra, en remplacement de la gaine, être ventilée à l'aide d'ouvertures latérales de section totale S établies en partie haute sur au moins deux parois distinctes.

La section S en dm² est donnée par la formule :

avec un minimum de 2,5 dm²,

A étant la surface de plancher de la chaufferie exprimée en m².

Si cette solution ne peut être appliquée (par exemple, du fait d'obstacles situés à proximité de la chaufferie) on installera un conduit de ventilation haute, de section au moins égale à 2,5 dm².

Lorsque le ou les conduits de fumée sont placés à l'intérieur d'une gaine, celle-ci peut être assimilée à une gaine de ventilation, sous réserve qu'elle s'ouvre, en partie basse, au plafond de la chaufferie et ne comporte pas d'autre prise d'air permanente que l'orifice en chaufferie.

1.8.2 Section des orifices de ventilation haute

La section des orifices de ventilation est égale à la moitié de la section totale des conduits de fumée, avec un minimum de 2,5 dm².

1.8.3 Limitation du débit des gaines contenant les conduits de fumée et servant à la ventilation haute

Lorsque la ventilation de la chaufferie s'effectue par la gaine contenant les conduits de fumée, on devra munir la gaine, à sa base, d'un dispositif limitant le débit d'air appelé par le tirage thermique de la gaine, à une valeur égale en mètres cubes par heure, à environ 10 fois la valeur exprimée en mètres carrés de l'aire du plancher de chaufferie.

Par exemple, par un registre ou par un volet mobile réduisant la section de passage lorsque la dépression croît dans la gaine.

1.9 Dispositions particulières aux chaufferies alimentées en hydrocarbures liquéfiés

L'utilisation des hydrocarbures liquéfiés purs ou dilués doit en outre satisfaire aux conditions complémentaires ci-après :

1.9.1 Chaufferies en sous-sol

(Le sol de ces locaux est, sur tout son pourtour, à un niveau inférieur au sol naturel environnant).

1.9.1.1 Aération

Ces locaux sont aérés par une ou plusieurs baies ouvrant directement sur l'extérieur, et dont la section ouvrante totale minimale est supérieure ou au moins égale à 0,40 mètre carré.

1.9.1.2 Ventilation

Ces locaux sont munis :

  • d'une ventilation haute par gaine établie conformément aux dispositions de l' article 1.8,

  • d'amenées d'air par gaine ou par passage à travers les parois extérieures, équipés obligatoirement d'un dispositif mécanique et établis conformément aux prescriptions de l' article 1.7.

1.9.1.3 Asservissements

L'admission du gaz à l'intérieur de la chaufferie est asservie au fonctionnement du moyen mécanique d'amenée d'air frais de ventilation prescrit à l' article 1.9.1.2.

1.9.2 Chaufferies autres que celles en sous-sol

Lorsque l'amenée d'air de ventilation se fait par gaine, non munie d'un dispositif mécanique, ces chaufferies doivent comporter un orifice donnant sur l'extérieur, établi au ras du plancher et de section supérieure ou égale à 1/1 000 de l'aire de plancher de chaufferie.