9  Prescriptions complémentaires de mise en oeuvre pour les éléments en béton cellulaire autoclavé

9.1  Dimensionnement des cloisons

9.1.1  Dimensions de panneaux de cloisons

La hauteur maximale et la distance horizontale maximale entre éléments raidisseurs (cloisons perpendiculaires, retour de la cloison ou poteaux d'inertie et de résistance suffisante pour pouvoir jouer le rôle de raidisseurs) doivent respecter, en fonction de l'épaisseur brute de la cloison (épaisseur des éléments de la maçonnerie constitutifs), les valeurs du Tableau 7.

Tableau 7  Dimensions limites des cloisons en béton cellulaire autoclavé

Les dimensions maximales, indiquées dans le Tableau 7, ne peuvent être dépassées si la distance entre éléments raidisseurs est telle que la surface de la cloison entre raidisseurs ne dépasse pas les valeurs du Tableau 8 ci-après.

Tableau 8  Surface maximale entre raidisseurs des cloisons en béton cellulaire autoclavé

Tableau 8  Surface maximale entre raidisseurs des cloisons en béton cellulaire autoclavé

9.1.2  Dispositions complémentaires particulières relatives aux cloisons de distribution

Si les cloisons de distribution constituées de carreaux de béton cellulaire autoclavé d'épaisseur brute de 7 cm sont enduites sur :

  • les deux faces, les enduits doivent être de même composition sur chaque face ;

  • une seule face, l'enduit doit être traditionnel au plâtre ou non traditionnel mince, conforme à la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM).

NOTE

Un enduit au plâtre exécuté sur une face et un enduit au mortier de liants hydrauliques sur l'autre face amorcent les déformations des cloisons et favorisent le flambage.

Lorsque les enduits ne satisfont pas aux conditions ci-dessus, les cloisons de distribution doivent être réalisées en carreaux de béton cellulaire autoclavé d'une épaisseur brute de 10 cm.

9.2  Montage des cloisons en partie courante

Lors du stockage sur chantier, les produits doivent être protégés de la détrempe totale, des souillures et notamment être isolés des sols humides ou polluants.

Il convient de choisir des éléments sans défaut d'aspect (coin cassé, épaufrure, etc.).

Les carreaux et les blocs sont posés au mortier-colle, les joints sont particulièrement soignés et raclés immédiatement après le réglage pour éviter toute coulure.

9.2.1  Montage proprement dit

Le montage en partie courante se fait à joints croisés et collés à l'aide de l'un des produits définis dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM).

Après le séchage des joints, les parements sont égrainés et les désaffleurements adoucis à la taloche à poncer et soigneusement dépoussiérés à l'aspirateur.

Il est rappelé que la pose à joints verticaux non remplis n'est pas admise.

NOTE

La finition peut alors consister en une mise en couleur au moyen de lasure à béton ou à bois. Cette technique permet de conserver au matériau son aspect naturel.

9.2.2  Liaison avec le sol

9.2.2.1  Cas courants

La première assise d'éléments est posée directement sur le sol (ou sur une bande résiliente) et réglée de niveau, la jonction est réalisée à l'aide du produit utilisé pour l'assemblage des blocs. Le montage est effectué à joints croisés. D'une assise sur l'autre, le décalage des joints verticaux doit être au moins égal au tiers de la longueur de l'élément utilisé.

Figure 25  Liaison avec le sol

9.2.2.2  Cas particulier des planchers flexibles

Si la flèche potentielle en utilisation du plancher porteur de la cloison est supérieure ou égale au 1/400 de la portée, il est nécessaire de réaliser un socle de pose en béton ou mortier et de l'armer, ainsi que le premier joint horizontal.

Figure 26  Cas particulier des planchers flexibles

NOTE

Même en l'absence de blocage en tête, la semelle en pied est nécessaire lorsque la cloison repose sur un ouvrage flexible dont il s'agit d'absorber une partie des déformations.

9.2.3  Liaison avec les plafonds

9.2.3.1  Préparation des carreaux

Les carreaux du dernier rang sont coupés à une hauteur telle que l'espace restant entre les carreaux et le plafond, ou la couche de matériau résilient interposé, soit le plus réduit possible.

NOTE 1

Une coupe biaise facilite la projection du bourrage.

NOTE 2

Cet espace est généralement égal à l'épaisseur de la bande résiliente augmentée de 2 cm environ ; il est de l'ordre de 2 cm dans le cas où la solution par mousse expansée in situ est choisie.

9.2.3.2  Réalisation de la jonction
  1. Utilisation d'une bande de matériau résilient

    La bande de matériau résilient, de largeur égale à l'épaisseur de la cloison, est interposée entre la cloison et la sous-face du plafond. Elle est collée avec des colles néoprène ou à base de polyuréthane, en respectant, selon le type de plafond associé, les précautions ci-après :

    • planchers à sous-face de béton lisse : le collage est réalisé après nettoyage de la surface et, si nécessaire, piquage superficiel ;

    • planchers enduits au plâtre : avant collage de la bande, l'enduit, s'il est exécuté avant la pose de la cloison, doit, si nécessaire, être préalablement piqué à coeur au droit de la cloison.

    NOTE 1

    Cette opération, destinée à assurer une bonne adhérence de la cloison, dépend des caractéristiques de l'enduit.

    Le bourrage de l'espace restant entre la cloison et la bande est réalisé avec un des produits de hourdage défini dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM).

    La jonction est masquée ultérieurement par application d'un couvre-joint souple ou un calicot en cueillie.

    Figure 27  Utilisation d'une bande de matériau résilient

  2. Utilisation de mousse polyuréthane expansée in-situ (telle que définie dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM))

    La mise en oeuvre de la mousse (associée à un couvre-joint) doit être réalisée en respectant les indications suivantes :

    • la température conditionne l'expansion de la mousse. Les conditions optimales d'emploi sont obtenues lorsque la bombe est à une température de 20 °C à 25 °C, indépendamment de la température sur chantier, laquelle, toutefois ne doit pas être inférieure à 5 °C ;

    • les supports doivent être sains, exempts de poussière, d'huile et de graisse ;

    • l'arasage avant l'opération de finition est réalisé un jour après l'expansion.

    Figure 28  Utilisation de mousse polyuréthane

    NOTE 2

    La présence de mousse expansée est susceptible d'affecter le comportement au feu ou la résistance au feu de la paroi, et il convient de s'assurer que celle-ci reste compatible avec les exigences de sécurité en cas d'incendie.

  3. Utilisation d'un profilé en forme de U

    Le profilé est fixé en sous-face du plancher. Deux cas sont à considérer :

    • planchers à sous-face de béton lisse : la fixation est réalisée par chevillage ou collage avec des colles à base de néoprène ou à base de polyuréthane, après nettoyage de la surface et, si nécessaire, piquage superficiel ;

    • planchers enduits au plâtre : la fixation est réalisée par chevillage ou collage avec des colles néoprène ou à base de polyuréthane.

    Avant collage du profilé en U, l'enduit, s'il est exécuté avant la pose de la cloison, doit, si nécessaire, être préalablement piqué à coeur au droit de la cloison.

    Figure 29  Liaison de la cloison avec un plancher haut avec un profilé en U

    NOTE 3

    Dans le cas de fixations mécaniques, la face de contact du profilé avec le plancher est garnie de deux cordons de mastic.

Le fond du profilé est garni d'une bande de laine minérale pré-comprimée collée.

Dans le cas particulier des plafonds en plaques de parement en plâtre fixées sur ossature :

  • l'interposition d'un matériau résilient n'est pas nécessaire dans ce cas ;

  • la jonction est réalisée par bourrage de l'espace restant entre cloison et plafond avec un des produits de hourdage définis au5.2 de la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM) ;

  • la finition en cueillie est exécutée suivant la technique, bande et enduit, utilisée pour le traitement des joints du plafond.

9.2.4  Liaisons avec les huisseries

Les liaisons sont exécutées selon le type d'huisseries et selon l'un des schémas indiqués ci-après (fixations par clous ordinaires, troncopyramidaux, hélicoïdaux ou feuillard noyé dans les joints).

  1. Huisseries bois

    Figure 30  Fixation par clous ordinaires

    Figure 31  Fixation par clou troncopyramidal

    Figure 32  Fixation par feuillard

    Figure 33  Fixation par clou hélicoïdal

  2. Huisseries métalliques (pattes adaptées en feuillard noyé dans un joint)

    Figure 34  Exemple de liaison avec une huisserie métallique

9.2.5  Cas particulier des locaux humides EB, EB+ privatifs, EB+ collectifs et EC

Dans ces locaux, on doit soit :

  • exécuter un socle en béton ou en mortier dépassant de 2 cm le niveau du sol fini sur lequel reposera la cloison (Figure 35) ;

    NOTE 1

    L'entrepreneur n'exécute ces socles en béton ou mortier que sur prescription des Documents Particuliers du Marché.

    NOTE 2

    Ces dispositions ont pour but d'éviter les remontées capillaires et les dégradations des revêtements en pied de cloison qui résulteraient de contacts trop fréquents ou prolongés avec l'eau.

  • disposer, en pied de cloison, un profilé plastique en forme de U de largeur égale à l'épaisseur de la cloison et de hauteur d'ailes telle que ces dernières affleurent à 2 cm au-dessus du niveau du sol fini et dont le fond présente une structure grenue ou striée afin d'assurer une adhérence de la colle de pose des carreaux sur le profilé (Figure 36). Ce profilé en plastique est fixé :

    • par collage au mastic colle polyuréthane en veillant à la continuité des cordons ;

    • par clouage avec interposition d'un dispositif (mastic, bande de mousse plastique alvéolaire à cellules fermées) mis en place entre la surface du U et le sol brut. La protection par un profilé en U plastique est admise pour les cloisons de longueur inférieure ou égale à 3,50 m ; au-delà, il convient de réaliser un socle ou une imperméabilisation (retour d'équerre) ;

    NOTE 3

    Cette disposition évite que le profilé ne constitue une couche de glissement en pied de cloison.

  • adopter la pose commune pour les cas courants, s'il est prévu l'application de protection par « Système de protection à l'eau sous carrelage » (SPEC) conformément au CPT « Revêtements céramiques collés ».

  • adopter pour les locaux EB+ collectifs et EC, un montage réalisé au moyen d'un liant-colle à base de ciment.

Figure 35  Liaison avec le sol au moyen d'un socle

Figure 36  Liaison avec le sol par profilé en U

9.2.6  Dispositions relatives aux cloisons de doublage de mur

9.2.6.1  Cloison de doublage sans isolant intermédiaire

Une lame d'air continue constitue une coupure de capillarité : elle doit être réalisée conformément à la norme NF DTU 20.1 P1-1. En particulier, cette lame d'air est également considérée comme continue lorsqu'elle est traversée, dans certains cas, par des attaches métalliques non corrodables (munies de dispositif « goutte d'eau » et convenablement inclinées vers l'extérieur lors de la pose).

Figure 37  Attache métallique non corrodable

L'épaisseur minimale brute des blocs des cloisons de doublage est de 7 cm.

Lorsqu'elles sont revêtues d'un enduit à base de liants hydrauliques ou de plâtre à haute dureté (B7, ex THD) et lorsqu'elles ont une épaisseur brute de 7 cm, les cloisons de doublage en blocs de béton cellulaire autoclavé doivent être attachées à la paroi de maçonnerie qu'elles doublent.

Ces attaches sont disposées environ tous les mètres dans chaque sens ; elles ne peuvent en aucun cas jouer le rôle des raidisseurs définis au paragraphe 9.1 ci-dessus.

NOTE

Pour les hauteurs d'étage de 2,50 m, il peut être mis en oeuvre une file d'attaches à mi-hauteur, disposées tous les mètres environ.

Les attaches mentionnées à l'alinéa ci-dessus ne sont pas nécessaires lorsque les cloisons de doublage sont réalisées en carreaux de béton cellulaire autoclavé d'une épaisseur minimale brute de 10 cm.

9.2.6.2  Cloison de doublage comportant un isolant intermédiaire

Lorsqu'une lame d'air continue est ménagée entre l'isolant et la paroi à doubler (cas des murs de type IIb et III au sens de NF DTU 20.1) ou lorsque l'isolant remplit l'espace intermédiaire entre le mur et la cloison de doublage (cas des murs de type IIa au sens de NF DTU 20.1) :

  • l'isolant mis en place doit être non hydrophile ;

  • la cloison est montée au contact direct de l'isolant.

  1. Cloison en carreaux de 5 cm d'épaisseur

    Lorsque la cloison est montée à l'aide de carreaux d'épaisseur minimale brute de 5 cm, elle doit être reliée à la paroi qu'elle double en disposant des attaches environ tous les mètres et dans chaque sens.

    Si un enduit est prévu, seuls sont admis les enduits traditionnels à base de plâtre ou les enduits de ragréage à base de plâtre.

  2. Cloison en carreaux de 7 cm d'épaisseur

    Lorsque la cloison est montée à l'aide de carreaux d'épaisseur minimale brute de 7 cm et est revêtue d'un enduit à base de liants hydrauliques ou de plâtre à haute dureté (B7, ex THD), elle doit être reliée à la paroi qu'elle double en disposant des attaches environ tous les mètres et dans chaque sens. Toutefois, si la hauteur de la cloison ne dépasse pas 2,50 m, il est admis de ne mettre en oeuvre qu'une file d'attaches (disposées environ tous les mètres) à mi-hauteur de la cloison.

  3. Cloison en carreaux de 10 cm d'épaisseur minimale brute

    Dans ce cas, et même lorsqu'elles sont revêtues d'un enduit à base de liants hydrauliques ou de plâtre à haute dureté (B7, ex THD), les attaches mentionnées en a) et b) ci-dessus, ne sont pas nécessaires.

9.3  Caractéristiques d'aspect de la cloison après montage

9.3.1  Cas général

On distingue deux qualités d'exécution de la maçonnerie brute :

  • exécution courante ;

  • exécution soignée.

    NOTE

    L'exécution courante est réservée aux parois de locaux utilitaires pour lesquels une finition soignée n'est pas nécessaire ou aux parois destinées à recevoir soit une finition non directement appliquée sur le support, soit des enduits de parement traditionnels épais.

    L'exécution soignée convient aux mêmes usages que l'exécution courante mais sa meilleure finition permet de limiter les travaux ultérieurs de revêtements comme l'application de revêtements par enduits minces.

En l'absence d'indication dans les Documents Particuliers du Marché, la qualité d'exécution est l'exécution courante, sauf lorsque ces derniers prévoient une finition par enduits minces ou des parements apparents tels que des carrelages, qui nécessite une exécution soignée.

Les tolérances que doit satisfaire la surface des ouvrages selon le mode de pose et la qualité d'exécution demandée sont regroupées dans le tableau 9.

Tableau 9  Tolérances d'éxécution des cloisons en éléments de béton cellulaire autoclavé

Les écarts sur la verticalité d'une face de la cloison doivent être inférieurs à 1 cm sur la hauteur de l'étage.

9.3.2  Cas particuliers des carreaux destinés à rester apparents

L'exécution doit être soignée.

La planéité d'ensemble, rapportée au cordeau de 10 m, ne doit pas excéder 1,5 cm.

L'alignement des lignes de joints horizontaux, sur 10 m, admet un écart de 1 cm.

Les écarts sur la verticalité d'une face de la cloison doivent être inférieurs à 1 cm sur la hauteur de l'étage.

Après le séchage des joints, les parements sont égrainés et les désaffleurements adoucis au moyen de la taloche à poncer. Les parements sont soigneusement dépoussiérés à l'aspirateur.

9.4  Mise en oeuvre des enduits

Les enduits appliqués sont soit :

  • un enduit traditionnel répondant aux exigences de NF DTU 26.1 ;

  • un enduit de ragréage mince à base de plâtre. L'application d'enduits intérieurs minces est possible sur maçonnerie montée selon une exécution de qualité soignée (voir 9.3.1). L'épaisseur de ces enduits ne doit pas être inférieure à 3 mm.