4  Terminologie et classification des types de toitures

4.1  Définitions

4.1.1  Toiture chaude non isolée

Elle est caractérisée par le fait que le bois ou les panneaux reçoivent un revêtement d'étanchéité et sa protection lourde ou autoprotection, l'ensemble constituant la séparation entre l'intérieur du bâtiment et l'extérieur (voir figure 1).

Figure 1  Principe de toiture chaude non isolée

4.1.2  Toiture chaude isolée

Elle est caractérisée par le fait que le bois ou les panneaux reçoivent un écran pare-vapeur, une isolation rapportée, un revêtement d'étanchéité et sa protection lourde ou autoprotection, l'ensemble constituant la séparation entre l'intérieur du bâtiment et l'extérieur (voir figures 2).

Figure 2  Principe de toiture chaude isolée

4.1.3  Toiture froide ventilée (isolée ou non)

Elle est caractérisée par le fait que la sous-face de l'élément porteur comprend un espace ventilé communiquant avec l'air extérieur.

Lorsqu'une isolation thermique est recherchée, elle est placée sous la lame d'air ventilée (voir figures 3).

Figure 3  Principe de toiture froide ventilée

4.1.4  Structure porteuse

Elément de la construction sur lequel sont directement fixés les éléments porteurs.

4.1.5  Eléments porteurs

Eléments porteurs en bois ou panneaux dérivés du bois fixés sur la structure porteuse et généralement assemblés entre eux de façon à constituer un platelage continu.

4.1.6  Pare-vapeur

Ecran de protection contre la migration de la vapeur d'eau, placé sous la couche d'isolation thermique.

4.1.7  Isolation thermique

Ouvrage constitué par une ou plusieurs couches de matériaux ou produits isolants destinées à réduire les échanges de chaleur entre l'intérieur et l'extérieur des bâtiments.

4.1.8  Revêtement d'étanchéité

Le terme « revêtement d'étanchéité » désigne la totalité du complexe d'étanchéité proprement dit appliqué tant en parties courantes que sur les ouvrages annexes.

Sur les parties courantes, le revêtement d'étanchéité est désigné par revêtement d'étanchéité appliqué en parties courantes.

Sur les reliefs, le revêtement d'étanchéité est appelé relevé.

4.1.9  Couche d'indépendance — Couche de désolidarisation

La couche d'indépendance est disposée entre le revêtement d'étanchéité et son support.

La couche de désolidarisation est disposée entre le revêtement d'étanchéité et sa protection.

4.1.10  Protection et autoprotection

4.1.10.1  Protection lourde
4.1.10.1.1  Protection meuble

Protection rapportée constituée par un lit de granulats minéraux libres.

4.1.10.1.2  Protection dure pour toitures à zones techniques

Protection rapportée sous forme de dalles.

4.1.10.2  Autoprotection

Protection mince réalisée en usine sur un matériau d'étanchéité en feuille.

4.1.11  Noues et chéneaux

Dans le présent document, le terme « noue traditionnelle » désigne la ligne rentrante inclinée formée par l'intersection latérale de deux pans de couverture (voir figure 4).

Figure 4  Détails de couverture bâtiment en L

Le terme « noue » désigne la ligne rentrante, inclinée ou à pente nulle, formée par l'intersection inférieure de deux pans de couverture (noue centrale) ou d'un pan de couverture et d'une paroi verticale (noue de rive) (voir figure 5).

Figure 5  Détail de couverture de bâtiments à plusieurs versants

Le terme chéneau désigne un ouvrage de collecte des eaux pluviales rapporté, de section généralement rectangulaire, construit en encorbellement.

4.2  Classifications des toitures

4.2.1  Classification selon l'accessibilité

Ces toitures sont classées en deux catégories, étant entendu qu'elles ne sont pas normalement adaptées au stockage des matériels et matériaux.

4.2.1.1  Toitures inaccessibles (pente ≥ 1 %)

Toitures ne recevant qu'une circulation réduite à l'entretien normal du revêtement d'étanchéité et de ses accessoires ; elles peuvent comporter des chemins de circulation.

NOTE

Il est possible, suivant une étude particulière, de réaliser des toitures accessibles aux piétons uniquement, à condition de recourir exclusivement à des éléments porteurs en bois ou en panneaux de contreplaqué. Ces toitures ne sont pas visées dans le cadre de cette NF DTU.

4.2.1.2  Toitures à zones techniques (pente comprise entre 1 % et 7 %)

Les toitures à zones techniques sont les toitures comportant des zones servant de passage fréquent pour l'entretien des installations hors combles.

Les voies d'accès aux zones techniques sont considérées comme zones techniques.

Les voies d'accès et les zones techniques sont clairement délimitées.

4.2.2  Classification selon la pente

4.2.2.1  Pentes des parties courantes
4.2.2.1.1  Toitures-terrasses plates (pentes de 1 % à 5 %, limites incluses)

La pente calculée en tout point de l'élément porteur en partie courante, en tenant compte de la déformation de la structure porteuse et des différentes charges, est au moins égale à 1 %.

NOTE

Les pentes indiquées sur les dessins, pentes qui sont figurées en faisant abstraction de ces diverses actions, doivent tenir compte de la déformation de la structure porteuse et doivent donc normalement être supérieures à 1 %. À défaut de justification et en première approximation, ceci conduit à adopter en pratique une pente initiale de 3 %.

L'attention est attirée sur le fait que, par suite des tolérances de planéité des supports et des conditions d'exécution des revêtements, les toitures-terrasses plates dont les pentes calculées sont inférieures à 2 % peuvent présenter en service de légères contre-pentes, flaches et retenues d'eau.

4.2.2.1.2  Toitures rampantes (pentes de 5 % à 15 % limites incluses) et toitures inclinées (pentes au moins égales à 15 %)

NOTE 1

Il s'agit des pentes figurant sur les plans.

NOTE 2

Cas des toitures à versants plans de pente différente : Chaque plan est traité selon la catégorie de pente à laquelle il appartient. Cependant, si des éléments dont la largeur n'excède pas 2 m ont une pente comprise entre 1 % et 5 % et se raccordent à des éléments de pente au moins égale à 5 %, les premiers sont classés dans la catégorie des toitures-terrasses rampantes ou inclinées.

NOTE 3

Cas des toitures courbes : Pour les toitures dont la pente varie de façon continue, la pente maximale détermine la catégorie. Dans le cas où la variation continue de la pente comporte une partie formant fil d'eau, cette partie de pente doit être considérée comme une noue.

4.2.2.2  Pentes dans les noues

Toutes les pentes sont admises, y compris la pente nulle.

Les noues à pente nulle avec pans coupés ou fonçures ne sont pas autorisées.

4.2.2.2.1  Noue en pente

La pente est donnée par les éléments d'ossature supportant la noue. Elle est au moins égale à 1 %.

NOTE

Les noues de pente calculée ≤ 2 % peuvent prendre en service de légères contre-pentes, flèches, retenues d'eau. La stagnation d'eau entraîne une augmentation des charges d'eau à prendre en compte dans les dispositions constructives concernant la structure porteuse.

4.2.2.2.2  Noue à pente nulle (également appelée noue sans pente)

C'est celle dans laquelle le fil d'eau est horizontal.

NOTE

Le support de la noue, normalement fléchi en service, n'est pas horizontal.

Cela conduit à une augmentation des charges d'eau à prendre en compte dans les dispositions constructives concernant la structure porteuse.

4.2.2.3  Pentes dans les chéneaux

En matière de chéneaux revêtus d'étanchéité, ne sont admis que les chéneaux en encorbellement à l'exclusion des chéneaux intérieurs qui sont des ouvrages de réalisation difficile et de comportement très aléatoire.

Toutes les pentes en fond de chéneaux sont admises, y compris la pente nulle.

4.2.2.3.1  Chéneaux en pente

La pente est donnée par les éléments d'ossature supportant le fond du chéneau.

NOTE

Les fonds de chéneaux de pente calculée ≤ 2 % peuvent prendre en service de légères contre-pentes, flaches, retenues d'eau. La stagnation d'eau entraîne une augmentation des charges d'eau à prendre en compte dans les dispositions constructives concernant la structure porteuse.

4.2.2.3.2  Chéneaux à pente nulle (également appelés chéneaux sans pente)

Ce sont ceux dans lesquels le fond est horizontal.

NOTE

Le support du fond de chéneau, normalement fléchi en service, n'est pas horizontal. Cela conduit à une augmentation des charges d'eau à prendre en compte dans les dispositions constructives concernant la structure porteuse.