6  Cuvelage à structure relativement étanche

6.1  Généralités

6.1.1  Partie immergée du bâtiment

La partie immergée du bâtiment conçue et calculée selon les règles de calcul du présent document est constituée par la seule structure résistante (donc à l'exclusion des retours) située sous le niveau E.

Au cas où il serait envisagé de réaliser un cuvelage relativement étanche pouvant recevoir ultérieurement un revêtement d'imperméabilisation du type de ceux définis en 5.3, la structure résistante et ses retours doivent également respecter les règles des Articles 5 et 8 relatives aux ouvrages avec revêtement d'imperméabilisation.

6.1.2  Limite d'emploi

Le cuvelage à structure relativement étanche est limité à une hauteur d'eau de 8 m (niveau E).

6.1.3  Conditions de service

Les conditions de service tiendront compte de la nature relativement étanche de l'enveloppe et des dispositions complémentaires éventuelles prises de ce fait.

NOTE 1

Les dispositions complémentaires peuvent être : contre-cloison et espace ventilé, ventilation, etc.

Il doit être réalisé, pour récupérer les eaux d'infiltration éventuelles, des cunettes périphériques et des pentes conduisant les eaux vers un ou plusieurs points de relevage.

NOTE 2

Il est conseillé de réaliser une pente dans les cunettes et dans les noues d'au moins 5 mm/m et une plus grande pente d'au moins 10 mm/m dans le radier.

Comme les fuites et traces d'humidité apparaissent en général au droit des zones défaillantes du cuvelage, les parois doivent rester visibles et accessibles pour faciliter tout contrôle et toute réparation ultérieure.

Toutefois sont notamment admis :

  • la réalisation de revêtements perméables à la vapeur d'eau scellés et adhérents ou posés au mortier collé selon le 5.1.3 correspondant ;

  • le flocage pour les protections incendie des retours de cuvelage sur les planchers intermédiaires ;

  • la réalisation sur la paroi de petits ouvrages (massifs, escaliers, etc.). Ces ouvrages ne doivent pas participer à la résistance et à la stabilité de l'ouvrage pour que soit possible leur démolition éventuelle en cas de besoin. Ces ouvrages doivent être de dimensionnement faible pour permettre de réduire les arrivées d'eau par des procédés d'injection ;

  • la réalisation de maçonneries hourdées au mortier pour monter des cloisons séparatives.

6.2  Gros oeuvre

6.2.1  Prescriptions générales concernant la structure résistante NF DTU 21 ou NF EN 13670/CN

Ces prescriptions s'appliquent à tous les types de parois décrits ci-avant.

6.2.1.1  Caractéristiques minimales du béton et de ses constituants

Le béton et ses constituants sont conformes à la NF EN 206/CN.

L'utilisation de bétons autoplaçants (BAP) pour la réalisation de radiers suppose le respect des exigences du 5.6 relatif aux radiers gênés ou le respect d'un pourcentage minimum d'armatures de 0,25 % par face et par direction.

NOTE

La réalisation de pentes peut s'avérer incompatible avec l'utilisation de bétons auto-plaçants.

6.2.1.2  Mise en oeuvre

L'exécution des ouvrages se fait conformément au NF DTU 21, qui lui-même est conforme à la NF EN 13670/CN. Les ouvrages du présent document relèvent de la classe d'exécution 2 au sens de la NF EN 13670/CN.

La mise en place et le serrage du béton doit être réalisé, à l'exception des bétons autoplaçants, par vibration en respectant les dispositions du NF DTU 21 pour obtenir une bonne compacité dans la masse.

NOTE 1

Une bonne compacité in situ peut être obtenue en limitant le rapport Eeff/Léq à 0,55.

En cas de présence d'eau il convient :

  • soit de prendre des dispositions pour interdire que l'eau traverse le béton pendant sa prise (drainage, rabattement de la nappe phréatique) ;

  • soit de réaliser un bétonnage sous l'eau stagnante conformément au 8.4.6 de la NF EN 13670/CN.

Les reprises de bétonnage doivent être conçues puis positionnées dans les zones les moins sensibles de façon à limiter leur influence ultérieure. Elles doivent être conçues conformément aux prescriptions de la NF EN 1992-1-1 et son Annexe Nationale relatives aux surfaces de reprises et réalisées conformément aux prescriptions du NF DTU 21.

NOTE 2

Les arrêts de bétonnage à l'aide de coffrages lisses et aciers repliés puis dépliés sont à considérer comme des joints actifs dès lors que les opérations de traitement prévus au NF DTU 21 ne sont pas intégralement effectuées. Les reprises de bétonnage sont à examiner tout particulièrement dans le cas des radiers et autres dalles résistant aux sous-pressions.

6.2.2  Liaisons et joints

Les types de liaisons et joints sont identiques au 5.2.2.

Les joints de fonctionnement comportent une BAE posée à mi-épaisseur du radier et encastrée dans le ferraillage (Figure 56). Il convient de prévoir une protection de ces joints (par exemple avec un mastic).

Figure 56  Exemple de coupe sur bande d'arrêt d'eau (BAE)

Les liaisons et joints ne sont à traiter que lorsque le débit d'eau dépasse les limites fixées au 3.1.

Si un traitement s'avère nécessaire, il pourra être fait appel aux techniques définies à l'Article 5 qui seront alors appliquées au droit de la liaison ou du joint traité, complétées par un revêtement de cuvelage sur une largeur de 1 m de part et d'autre de la liaison ou du joint. Les réservations du gros oeuvre décrites à l'article 5 sont applicables.

6.2.3  Points singuliers

Ils sont traités conformément aux dispositions du 5.2.3 du présent document.

6.2.4  État du support livré par le gros oeuvre

En l'absence de toute indication des DPM, la classification des parements au sens du FD P 18-503 est P(0) E(0,0,0) correspondant aux parements élémentaires du NF DTU 21.

Il convient que l'état de surface des radiers soit "surfacé" au sens du NF DTU 21.

En cas d'utilisation d'un produit de démoulage, de cure ou de ragréage la fiche du produit doit être tenue à disposition du Maître d'OEuvre et du cuveleur compte tenu des possibles interactions avec les revêtements appliqués ultérieurement.

6.3  Parois moulées ou préfabriquées

6.3.1  État du support en zone courante

En l'absence de toute indication des DPM, la classification des parements au sens du FD P 18-503 est P(0) E(0,0,0) correspondant aux parements élémentaires du NF DTU 21.

6.3.2  Joints

Le type de joint (actif ou inerte) sera identique au 5.2.2.2 et ne sera à traiter qu'en cas de dépassement des limites du débit de fuite prévues au 3.1.

Si un traitement s'avère nécessaire, il pourra être fait appel aux techniques définies à l'article 5 qui seront alors appliquées au droit du joint traité, complétées par un revêtement de cuvelage sur une largeur de 1 m de part et d'autre du joint. Les réservations gros oeuvre décrites ci-avant devront être réalisées.

Les joints de fonctionnement seront équipés de bande d'arrêt d'eau conformément au 5.2.2.2.3.

6.3.3  Tirants d'ancrage

Ils ne seront à traiter qu'en cas de débit de fuite supérieur aux limites prévues au 3.1.

Si un traitement s'avère nécessaire, il faudra faire appel aux dispositions du 5.4.4.1.