5  Cuvelage avec revêtement d'imperméabilisation

5.1  Généralités

5.1.1  Partie immergée du bâtiment

La partie immergée du bâtiment doit être conçue et calculée selon les règles de calculs du présent document.

Le revêtement d'imperméabilisation est appliqué sur la structure résistante jusqu'au niveau d'arase minimale indiqué au Tableau 1.

Les Figures 6 à 9 représentent les cas particuliers les plus fréquents.

Figure 6  Exemple de cas d'eaux de ruissellement ou d'infiltration avec drainage et avec revêtement d'imperméabilisation

Figure 7  Exemple de cas d'eaux de ruissellement ou d'infiltration sans drainage et avec revêtement d'imperméabilisation

Figure 8  Exemple de cas d'une nappe

Figure 9  Exemple de cas de locaux inondables

Pour la détermination de la longueur de cheminement, se reporter à la Figure 10.

Le revêtement d'imperméabilisation est également appliqué sur les retours, tels que défini ci-après.

Planchers intermédiaires : Si H' représente la hauteur d'eau située au-dessus de la surface du plancher concerné pour atteindre le niveau E, les zones de plancher (face et sous-face) à revêtir sont délimitées par la longueur de cheminement (Figure 10) :

H1 = 0,15 H'

Avec un minimum de 1 m. La même règle s'applique dans le cas des voiles (et autres éléments) en béton constituant des retours sur enveloppe.

Poteaux et murs porteurs : Si H représente la hauteur d'eau située au-dessus de la surface du radier pour atteindre le niveau E, la zone à revêtir est délimitée par la longueur de cheminement H2, donnée dans le Tableau 2.

Tableau 2  Longueur de cheminement H2 en fonction de la hauteur d'eau H

Figure 10  Coupe-type explicative

Ouvrages solidaires des retours (escaliers, rampes, etc.) : Les ouvrages solidaires des retours (planchers, voiles, poteaux et murs) sont à revêtir sur des zones telles que la longueur de cheminement concernée (soit H1, soit H2) soit respectée. Pour les zones ainsi concernées, ces ouvrages solidaires sont assimilés aux retours et les prescriptions correspondantes leur sont applicables.

Cette conception doit permettre l'accès aux retours et ouvrages solidaires des retours pour l'application du revêtement.

La Figure 11 montre l'exemple de traitement d'une rampe d'accès.

Figure 11  Exemple de traitement d'une rampe d'accès

5.1.2  Revêtements d'imperméabilisation

Cinq types principaux sont distingués :

  • revêtement mince à base de mortier ;

  • revêtement épais à base de mortier ;

  • revêtement de minéralisation de surface ;

  • système d'imperméabilisation liquide (SIL) ;

  • revêtement mixte.

Ces revêtements sont appliqués sur la structure résistante en épaisseur sensiblement constante et à ce titre, n'ont pas pour objet de pallier les défauts de planéité.

5.1.3  Conditions de service et d'accessibilité

Il est tenu compte du contrôle, de l'entretien et de la réparation éventuelle du revêtement d'imperméabilisation dans le choix de l'aménagement des locaux et de l'habillage des parois revêtues.

Le revêtement d'imperméabilisation ne doit pas être soumis à des températures excessives, compte tenu du procédé utilisé.

NOTE

Chaque procédé donne une température en service. La température maximale communément admise pour les liants hydrauliques est de 50 °C.

Les revêtements doivent rester visibles et accessibles pour faciliter tout contrôle et toute réparation ultérieure.

Toutefois, sont notamment admis :

  • la pose de contre-cloisons si elles sont démontables ou si elles comportent des trappes de visite pour permettre l'examen du revêtement, ces dernières étant préférentiellement disposées au droit des joints de parois. Le vide d'air ainsi créé doit être ventilé et une cunette étanchée est à prévoir en pied ;

    Figure 12  Exemple de cloison de doublage devant des parois cuvelées

  • la réalisation sur des surfaces limitées au sol, à au plus 20 m2, de revêtement en carreaux céramiques ou assimilés avec joints entre carreaux hydrauliques et perméables à la vapeur d'eau ;

    NOTE

    Ce type de finition peut présenter des efflorescences au niveau des joints (sans conséquence sur la fonction « imperméabilisation »).

  • une peinture de sol microporeuse mise en oeuvre conformément au NF DTU 59.3 ;

  • une peinture murale microporeuse mise en oeuvre conformément au NF DTU 59.1 ;

  • le flocage pour les protections incendie des retours de cuvelage sur les planchers intermédiaires ; le flocage est mis en oeuvre conformément au NF DTU 27.1 ou NF DTU 27.2 ;

  • la réalisation sur le revêtement d'imperméabilisation de petits ouvrages (massifs, escaliers, etc.). Ces ouvrages ne doivent pas participer à la résistance et à la stabilité de l'ouvrage pour que soit possible leur démolition éventuelle en cas de besoin. Ces ouvrages doivent être de dimensions réduites pour permettre de réparer si possible le cuvelage, par exemple par des procédés d'injection ;

  • la réalisation de maçonneries hourdées au mortier pour monter des cloisons séparatives après réalisation du cuvelage, la jonction en Té d'une maçonnerie et d'un voile en béton armé cuvelé sans scellement par simple juxtaposition avec un calfeutrement mortier (NF DTU 20.1 et NF DTU 21).

La pose d'isolant en radier, sur le revêtement d'imperméabilisation n'est pas visée.

5.2  Gros oeuvre (hors parois moulées)

5.2.1  Prescriptions générales concernant la structure résistante et ses retours

5.2.1.1  Caractéristiques minimales du béton et de ses constituants

Le béton et ses constituants sont conformes à la NF EN 206/CN.

L'utilisation de bétons autoplaçants (BAP) pour la réalisation de radiers suppose le respect des exigences du 5.6 relatif aux radiers gênés ou le respect d'un pourcentage minimal d'armatures de 0,25 % par face et par direction.

5.2.1.2  Mise en oeuvre

L'exécution des ouvrages se fait conformément au NF DTU 21. Les ouvrages du présent document relèvent de la classe d'exécution 2 au sens de la NF EN 13670/CN.

La mise en place et le serrage du béton doivent être réalisés, à l'exception des bétons autoplaçants, par vibration en respectant les dispositions du NF DTU 21 pour obtenir une bonne compacité dans la masse.

En cas de présence d'eau, il faut :

  • soit prendre des dispositions pour interdire que l'eau traverse le béton pendant sa prise (drainage, rabattement de la nappe phréatique) ;

  • soit réaliser un bétonnage sous l'eau stagnante, conformément au 8.4.6 de la NF EN 13670/CN - février 2013.

En l'absence de toute indication des DPM, la classification des parements au sens du FD P18-503 est P(2) E(1,1,1) correspondant aux parements courants du NF DTU 21.

Dans le cas de formes de pente, elles doivent être intégrées au coulage et considérées comme faisant partie intégrante du radier.

En cas d'utilisation d'un produit de démoulage, de cure ou de ragréage, la fiche du produit doit être tenue à la disposition du Maître d'OEuvre et du cuveleur, compte tenu des possibles interactions avec les revêtements appliqués ultérieurement.

5.2.2  Liaisons et joints

Le Tableau 3 fait la synthèse de différents types de liaisons et de joints et précise, au travers de divers exemples, le traitement à réaliser par le cuveleur.

Tableau 3  Synthèse joints et liaisons

5.2.2.1  Liaisons

L'entreprise de gros oeuvre doit remettre les documents ou relevés nécessaires au repérage de toutes les liaisons en les classant suivant quatre types :

  • liaison monolithique (LM) ;

  • liaison monolithique avec traitement particulier (LMTP) ;

  • liaison par joint de construction sec (JCS) ;

  • liaison par continuité de l'imperméabilisation (CI).

Un relevé contradictoire de ces liaisons est effectué lors de l'acceptation du support avant tous travaux d'imperméabilisation.

NOTE

La nécessité de distinguer ces quatre types dans les documents ou relevés résulte du mode de traitement qui peut être différent. En effet, les reprises de bétonnage classiques peuvent le plus souvent être traitées par simple calfeutrement, alors que les autres peuvent nécessiter pontage ou autres procédés spéciaux particuliers.

a) Liaison monolithique (LM) :

Le monolithisme peut être considéré comme étant reconstitué et/ou assuré dans les cas suivants :

  • soit par continuité de coulage (amorce de voile sur la structure résistante, etc.) ;

  • soit par reprise de bétonnage avec armatures en attente (planchers, poteaux, voiles, etc.) sur les longueurs H1 ou H2 (voir 5.1.1) ;

  • soit par reprise de bétonnage avec ou sans armatures en attente dans le cas d'une compression permanente (pieds de poteaux ou voiles porteurs sur radiers, etc.).

Les reprises de bétonnage doivent être réalisées conformément aux prescriptions du NF DTU 21 de manière à :

  • assurer le monolithisme ;

  • éviter le cheminement de l'eau dans cette interface.

Ces spécifications peuvent être obtenues en :

  • débarrassant l'ancien béton de sa laitance afin de lui assurer une rugosité conforme au 6.2.5 de la NF EN 1992-1-1 et son Annexe Nationale ;

  • s'assurant de l'absence d'eau libre sur les surfaces horizontales.

Les reprises de bétonnage doivent être positionnées dans les zones les moins nuisibles de façon à limiter leur influence ultérieure.

L'utilisation de produits de cure est à proscrire au droit des joints de reprise.

b) Liaisons monolithique nécessitant un traitement particulier (LMTP) :

Ces liaisons sont les reprises de bétonnage qui sont traversées par les armatures de béton armé. Elles peuvent encore évoluer un peu pour finalement se stabiliser et devenir inertes

C'est le cas notamment :

  • des arrêts de bétonnage à l'aide de coffrages lisses ou en métal déployé et armatures en attente, préfaçonnées puis redressées (planchers suspendus avec boîtes d'attente) ;

  • des reprises de bétonnage avec armatures en attente des trémies de buton en radier ou voile ;

  • des liaisons paroi moulée/radier gêné (joint J2) avec armatures en attente ;

  • de la reprise de bétonnage avec armatures en attente entre les poteaux préfondés ou barrettes traversantes et le radier gêné ;

  • de la reprise de bétonnage avec armatures en attente des bandes de clavetage dans les radiers gênés ;

  • des reprises en sous-oeuvre avec armatures en attente (parois partielles en montant ou descendant, tranchées blindées, puits sectionnés, etc.).

Ces liaisons sont à traiter par pontage assurant la continuité de l'imperméabilisation. Le traitement particulier consiste dans l'ouverture du joint puis son calfeutrement avec congés en mortier complété par un pontage en bande souple.

NOTE

Les Figures 13 à 24 sont des exemples mettant l'accent sur le traitement localisé avant application de l'enduit d'imperméabilisation.

c) Par joint de construction sec (JCS) amorce de voile coulé en joint sec contre les structures résistantes.

d) Par continuité de l'imperméabilisation (CI).

Figure 13  Exemple de cas avec liaison monolithique (LM)

Figure 14  Exemple dans le cas de traitement par calfeutrement d'une reprise de bétonnage inerte

Figure 15  Exemple de cas avec liaison monolithique - mur sur radier (LM)

Figure 16  Exemple de cas par joint de construction sec

Figure 17  Exemple de cas sans liaison avec continuité de l'imperméabilisation (CI)

Le repos (ou contact) par l'intermédiaire d'appuis déformables de la structure intérieure sur le cuvelage ne constitue pas une liaison.

5.2.2.1.1  Cas particulier des planchers avec prédalles

La surface de repos des prédalles sur la structure est un passage privilégié pour la migration de l'eau notamment le long des retours H1.

Des dispositions constructives doivent être prises pour réduire, au niveau du gros oeuvre, cette migration (voir Figure 18).

Notamment il faut éviter de créer une reprise de bétonnage traversante dans la paroi extérieure lorsque la prédalle repose sur cette dernière (ne pas aligner la reprise de bétonnage avec le repos de la prédalle).

Le traitement des reprises de bétonnage ne devra pas dégrader les prédalles, la préparation de la sous face sera limitée à un bouchage ou ponçage.

La présence d'une boîte d'attente nécessite un traitement par pontage souple.

Figure 18  Exemples de coupes sur parois (1/3)

Figure 18  Exemples de coupes sur parois (2/3)

Figure 18  Exemples de coupes sur parois (3/3)

Figure 19  Exemple de jonction entre deux prédalles

L'ouverture de calfeutrement doit être réalisée sur toute l'épaisseur de la prédalle et sur la longueur du retour H1.

5.2.2.1.2  Cas particulier des planchers avec entrevous

Les entrevous doivent être supprimés dans la zone prévue pour les retours et remplacés par du béton coulé sur place (CSP) et lié avec les poutrelles.

Figure 20  Exemple de cas de poutrelles parallèles à la paroi

Figure 21  Exemple de cas de poutrelles sur appui arasé perpendiculaires à la paroi

5.2.2.1.3  Cas particulier des planchers à dalles alvéolées

La mise en oeuvre des dalles alvéolées doit être conforme au NF DTU 23.2.

L'emploi de dalles alvéolées peut être envisagé pour autant que soient étudiés et remis avant mise en oeuvre tous les détails traitant de la continuité de la structure résistante et de ses retours, ainsi que du revêtement d'imperméabilisation dans tous les points singuliers de l'ouvrage :

  • l'utilisation de dalles alvéolées en retour d'enveloppe de cuvelage sans dalle de compression n'est pas visée ;

  • la pose des dalles alvéolées sur reprise de bétonnage arasée d'un élément formant l'enveloppe du cuvelage n'est pas visée.

    1. Une première solution consiste à assurer la continuité de l'imperméabilisation avant la pose des dalles alvéolées.

      Figure 22  Exemple de coupe sur corbeau

      Figure 23  Exemple de coupe dans le cas d'un voile parallèle au sens porteur

    2. Une deuxième solution consiste à reconstituer en usine un béton plein dans la zone prévue pour les retours, et à entailler en usine latéralement ces dalles en rive.

La conception de la partie de béton coulé en place doit respecter les dispositions particulières du NF DTU 23.2 P3.

Figure 24  Exemple de coupe sur appui

5.2.2.2  Joints

L'entreprise de gros oeuvre doit remettre les documents ou relevés nécessaires au repérage de tous les joints, en les classant suivant trois types : joints réputés inertes, joints réputés actifs et joints de fonctionnement.

Un relevé contradictoire de ces joints est effectué lors de l'acceptation du support avant tous travaux d'imperméabilisation.

NOTE

Ceci explique la nécessité de distinguer ces 3 types dans les documents ou relevés car leur traitement est différent.

5.2.2.2.1  Joints réputés inertes

Les joints réputés inertes sont à considérer comme des liaisons LM ou LMTP (5.2.2).

5.2.2.2.2  Joints réputés actifs

Les joints actifs doivent être identifiés par l'entreprise de gros oeuvre. Les joints suivants sont considérés comme actifs :

  • les joints J1 entre les panneaux de parois moulées ou préfabriquées non clavetés ;

  • les reprises de bétonnage sans continuité d'armatures liées à des phases de travaux.

Le traitement des joints actifs est réalisé à l'aide d'une bande élastomère collée et encastrée au support béton. En zone circulée la bande reçoit une protection mécanique.

5.2.2.2.3  Joints de fonctionnement ou de dilatation

Les joints de fonctionnement ou de dilatation sont des joints prévus pour permettre des déplacements relatifs.

L'ordre de grandeur des déplacements relatifs des deux parties de gros oeuvre séparées par un joint de fonctionnement ou de dilatation est à fournir par l'entreprise de gros oeuvre sur demande du cuveleur. À défaut, il est réputé égal à ± 10 mm de débattement par rapport à la largeur nominale du joint.

a) Conception du gros oeuvre

Des bandes d'arrêt d'eau (BAE) doivent être incorporées au gros oeuvre. Elles permettent le traitement du joint nécessitant un support sec et sa réparabilité par injection de coulis chimique ou minéral sous la BAE.

NOTE 1

Les types de BAE sont à choisir en fonction du niveau d'eau et des déplacements relatifs (NF DTU 14.1 P1-2).

La BAE doit être posée à mi-épaisseur du radier et encastrée dans le ferraillage, la pose en extrados n'est pas visée. Les BAE seront posées en continu, horizontalement et verticalement avec des liaisons soudées et étanches (Figure 25). Elles seront remontées au moins de 0,15 m au-dessus du niveau des terres pour éviter les eaux de ruissellements.

Figure 25  Exemple de coupe sur bande d'arrêt d'eau (BAE)

NOTE 2

Les déplacements relatifs constatés en période d'exploitation de l'ouvrage sont, la plupart du temps, inférieurs à cette limite de 10 mm. Les joints actifs à déplacement relatif théorique supérieur à ± 1 cm font l'objet d'études particulières à caractère technique justifiant de la faisabilité, de l'aptitude à l'emploi, de la pérennité et, le cas échéant, de la réparabilité.

Les joints actifs à déplacement relatif théorique inférieur à ± 10 mm doivent être de largeur suffisante ou être équipés de feuillure de largeur suffisante pour permettre la mise en place et le fonctionnement normal du système de pontage du joint.

L'emplacement et le tracé des joints actifs sont étudiés de façon à en limiter le linéaire et les rendre simples et accessibles, notamment en écartant les poteaux des joints et en prévoyant des trémies là où le joint traverse les retours. Ces trémies peuvent être ensuite obturées par des éléments amovibles ou facilement démolissables.

  • Joint de paroi et de plancher (Figures 26 et 27) :

    Figure 26  Exemple de joint de paroi et de plancher -Vue en plan

    Figure 27  Exemple de joint de paroi et de plancher - Coupe verticale sur radier

  • Joint de radier et poteaux (Figures 28, 29 et 30) :

    Figure 28  Exemple de joint de radier et poteaux - Coupe verticale

    Figure 29  Exemple de joint de radier et poteaux - Coupe horizontale

    Figure 30  Exemple de joint de radier et voile de refend

b) Traitement

Les joints de fonctionnement sont traités par un système à trois étages :

  • 1er étage : bande d'arrêt d'eau incorporée au coulage (lot gros oeuvre) ;

  • 2ème étage : mastic élastomère dont l'épaisseur a est supérieure ou égale à la largeur e du joint : a ≥ e ;

  • 3ème étage : une bande élastomère collée à l'aide de résine époxy au support béton.

La bande élastomère peut recevoir une protection mortier. Au-delà d'une hauteur d'eau de 8 m, une tôle de confinement doit être ajoutée.

  • Traitement du joint pour une hauteur d'eau (niveau E) inférieure à 8 m (Figure 31) :

    Figure 31  Exemple de traitement d'un joint de dilatation en radier pour une hauteur ≤ 8 m

  • Traitement du joint pour une hauteur d'eau (niveau E) supérieure à 8 m (Figures 32 et 33) :

    La tôle de confinement de la bande de pontage est calculée en flexion isostatique en considérant la pression pw(EE) appliquée sur la totalité de sa portée libre. La tôle est considérée comme non encastrée au droit des fixations, le taux de travail de l'acier est limité à 2/3 fyk pour la vérification en flexion.

    Figure 32  Exemple de joint de dilatation en partie horizontale en zone non circulée pour une hauteur > 8 m

    Figure 33  Exemple de joint de dilatation en partie horizontale en zone circulée pour une hauteur > 8 m

5.2.2.3  Joint diapason et assimilé

Les joints de dilatation en superstructure qui ne sont pas prolongés dans le radier seront réalisés de la manière suivante :

  • au niveau des poteaux ou voiles, ils s'arrêteront en diapason au-dessus du niveau H2 (Figure 34) ;

    Figure 34  Exemple de poteau ou voile sur radier avec joint diapason

    NOTE

    Le fait qu'un élément d'ouvrage se dédouble en deux ouvrages distincts par un joint diapason nécessite localement un ferraillage particulier.

  • en voile séparé en deux dans sa longueur, une réservation sera ménagée pour permettre le retour du revêtement d'imperméabilisation (Figure 35).

    Figure 35  Exemple de voile coupé en deux par un joint dans sa longueur sur radier

5.2.3  Points singuliers

5.2.3.1  Canalisations du réseau d'assainissement

Les canalisations du réseau d'assainissement reliant les différentes fosses et regards doivent être situées sous le radier dans des tranchées bétonnées. Elles doivent faire l'objet d'études particulières à caractère technique justifiant de la faisabilité, de l'aptitude à l'emploi, de la pérennité et, le cas échéant, de la réparabilité (fragilité, étanchéité des raccords éventuels, aptitude à la réparation, etc.). La Figure 36 est un exemple de coupe sur canalisation.

Figure 36  Exemple de coupe sur une canalisation

5.2.3.2  Autres fluides et réseaux

Il doit être prévu des caniveaux cuvelés permettant le cheminement des fluides et réseaux (électriques, eau) (Figure 37).

Figure 37  Exemple de caniveau pour canalisation ou filerie

Leur incorporation dans la structure résistante est toutefois envisageable pour autant que d'autres règles ne s'y opposent pas. Leur emplacement doit alors être prévu de façon à ne pas favoriser la création localisée d'une fissure de retrait (Figure 38).

Figure 38  Exemple de coupe sur un incorporé dans la structure résistante

Ils sont proscrits dans l'épaisseur du revêtement d'imperméabilisation ou à l'interface de celui-ci avec la structure.

5.2.3.3  Traversées de parois

  • Parois extérieures :

    Les traversées des parois extérieures cuvelées doivent être limitées au maximum.

    Les canalisations doivent être étanches et résister à la pression hydrostatique. Les canalisations en acier doivent être en acier inoxydable ou en acier traité anticorrosion. Elles doivent être bloquées dans le béton pour éviter tout déplacement. Ce blocage est assuré, soit par une collerette d'ancrage soudée sur la canalisation, soit par une surface extérieure rugueuse ou rendue rugueuse.

    Le raccordement d'un revêtement d'imperméabilisation se fait par l'intermédiaire d'une bague étanche (Figure 39). En cas de suintement ou d'arrivée d'eau un pré-étanchement est réalisé par mise en oeuvre d'une bourre de colmatage en fond d'engravure, en cas de forte venue d'eau la pose de drains de décharge hydraulique dans une gorge creuse peut être nécessaire (Figure 39c).

    NOTE

    Le mortier hydrofuge peut être remplacé par un mortier de scellement conforme à la NF EN 1504-6 ou d'une pâte époxy pour les SIL.

    Figure 39  Exemples de traversées dans la structure résistante

  • Parois intérieures et planchers :

    Traversées des canalisations dans les retours H1 et H2 :

    Les réservations incluses dans les retours H1 et H2 seront imperméabilisées avant le passage des canalisations. Les dimensions des réservations seront au moins égales à l'épaisseur de la paroi avec un minimum de 0,20 m × 0,20 m (Figure 40).

    Figure 40  Exemple de traversées dans les retours

5.2.3.4  Fixation d'équipement

Le nombre de fixations dans l'emprise du cuvelage sera limité autant que possible. Les dispositions suivantes permettent cette réduction :

  • placer les points de fixations hors cuvelage (au-delà des retours techniques) ;

  • augmenter la section des fixations pour en réduire le nombre.

Aucun équipement ou fixation d'équipement ne doit traverser le revêtement d'imperméabilisation du cuvelage, en particulier les câbles de terre, à l'exception des deux cas ci-après :

  • Empochement : des réservations sont créées au coulage du béton, une patte est scellée à l'aide d'un mortier de scellement après imperméabilisation de la cavité par le cuveleur. Les dimensions minimales de l'empochement sont 50 mm × 50 mm × 50 mm ;

  • Scellement direct : des inserts ou chevilles peuvent être scellés dans le gros oeuvre après réalisation du cuvelage. Le scellement est réalisé à l'aide de résines réactives ou hydrauliques. L'étanchéité de la fixation est de la responsabilité du poseur.

5.2.3.5  Têtes d'ancrage

Les têtes d'ancrage des tirants actifs définitifs participant à la stabilité de la structure résistante et/ou de ses retours doivent être traitées conformément au paragraphe 5.4.4.1.

5.2.3.6  Talonnettes

Le béton doit être au moins de même caractéristique que celle du voile.

Sauf dispositions particulières, il convient que la hauteur de la talonnette soit comprise entre 40 mm et 60 mm. Dans le cas contraire, il faut prévoir un traitement de reprise de bétonnage conformément au 5.2.2.

5.2.3.7  Fosses, canalisations, carneaux

Lorsque l'utilisation des locaux conduit à prévoir un système de pentes, rigoles, regards et fosses de relevage, ceux-ci doivent être en béton armé et liés de façon monolithique à la structure.

Les regards préfabriqués secs ne sont pas visés.

Dans tous les cas, il doit être réalisé au moins une fosse de relevage.

Les dimensions des fosses doivent permettre l'exécution du cuvelage. Les dimensions minimales finies des fosses sont de 0,50 m × 0,50 m × 0,50 m.

Dans le cas de fosses plus profondes, la largeur est portée à 1 m jusqu'à 1 m de profondeur et à 1,50 m au-delà.

La largeur minimale finie des caniveaux est de 0,50 m.

Les canalisations, tuyaux et autres ouvrages rapportés ou saillants doivent permettre l'exécution du revêtement d'imperméabilisation (Figure 41).

Figure 41  Exemples de cotes minimales

Le fil d'eau sera reconstitué en rapportant des besaces en mortier de ciment dans le fond des regards préalablement cuvelés.

Les ensembles préfabriqués de traitement des eaux (débourbeur, séparateur hydrocarbures) doivent être posés dans des fosses en béton armé préalablement cuvelées.

Les fosses qui recevront des accessoires fixes (fosse d'ascenseur) seront scellées dans des dalles en béton rapportées sur le fond préalablement cuvelé.

5.2.3.8  Huisseries
5.2.3.8.1  Huisseries posées après cuvelage

Des empochements seront réalisés au droit des pattes à sceller. Ces empochements seront cuvelés puis obturés après la pose des huisseries. Les dimensions minimales des réservations seront 0,20 m x 0,20 m x 0,20 m (Figure 42).

Les huisseries ne devront pas comporter de pattes en pied venant se fixer dans le radier.

Figure 42  Exemple d'huisserie posée après cuvelage

5.2.3.8.2  Huisseries incorporées au coulage

Des réservations seront ménagées sous les pieds d'huisseries et sur la hauteur H1 suivant le schéma de la Figure 43.

Les réservations seront obturées après cuvelage.

Figure 43  Exemple d'huisserie incorporée au coulage

5.2.3.9  Écarteur de coffrage

On distingue trois types d'écarteur, l'entreprise de gros oeuvre indiquera au cuveleur le type d'écarteur retenu :On distingue trois types d'écarteur, l'entreprise de gros oeuvre indiquera au cuveleur le type d'écarteur retenu :

  • Écarteur récupérable : l'écarteur de forme conique est chassé au décoffrage et remplacé par un cône en béton collé à la structure à l'aide d'un adhésif conforme à la NF EN 1504-4. L'extrémité du cône côté revêtement sera en retrait de 20 mm par rapport au nu du béton, le vide sera comblé par le cuveleur à l'aide d'un mortier hydrofuge ;

  • Écarteur en PVC laissé au coulage : il sera détruit sur au moins 50 mm de profondeur, et le vide comblé par un mortier hydrofuge par le cuveleur ;

  • Écarteur bois : il sera complètement extrait de l'épaisseur du béton, le vide sera comblé par le gros oeuvre à l'aide d'un mortier de réparation (R3 ou R4 selon la NF EN 1504-3 si la hauteur d'eau H' (définie au 5.1.1) est inférieure ou égale à 8 m, et R4 si cette dernière est supérieure à 8 m) en laissant un retrait de 20 mm par rapport au nu de la paroi. Ce vide sera comblé par le cuveleur à l'aide d'un mortier hydrofuge (en cas de venue d'eau le cuveleur traitera toute l'épaisseur de la paroi).

5.2.4  État du support livré par le gros oeuvre

Le support livré par le gros oeuvre est conforme aux prescriptions concernant les parements courants ou les états de surface lissés du NF DTU 21 sauf dispositions plus restrictives dans les DPM.

Le support doit être considéré comme suffisamment stabilisé pour être apte à recevoir le procédé d'imperméabilisation retenu. Sauf utilisation de bétons spéciaux étudiés en vue de minimiser les effets du retrait, la structure résistante et ses retours doivent avoir au moins 28 jours.

Les remblais contre les parois extérieures doivent être effectués avant mise en place du revêtement sauf impossibilité technique.

NOTE 1

C'est le cas notamment de certains rabattements de nappe par l'extérieur.

L'essentiel des charges permanentes gravitaires agissant sur la structure résistante et ses retours doit s'exercer avant mise en place du revêtement.

NOTE 2

Une phase de construction notablement différée des superstructures surmontant la structure résistante et ses retours, peut conduire à l'apparition de défauts d'imperméabilisation du cuvelage consécutifs à cette nouvelle phase de construction.

S'il est nécessaire de procéder à des ragréages pour obtenir les caractéristiques précédentes, l'entreprise de gros oeuvre doit utiliser des matériaux et méthodes compatibles avec le procédé d'imperméabilisation prévu (mortier de réparation R3 ou R4 si la hauteur d'eau H', définie au 5.1.1, est inférieure ou égale à 8 m, et R4 si cette dernière est supérieure à 8 m, suivant la NF EN 1504-3). Ces ragréages doivent être effectués postérieurement au constat contradictoire visé ci-après.

Constat contradictoire de l'état du support

Il doit être procédé à un constat contradictoire de l'état de surface du support entre les parties concernées de façon à :

  • vérifier la conformité aux exigences précédentes concernant la planéité et la texture ;

  • vérifier la valeur de cohésion superficielle selon l'annexe D : elle doit être supérieure ou égale à 1 MPa jusqu'à une hauteur d'eau H' (définie au 5.1.1) de 8 m et 1,5 MPa au-delà avec une rupture de type A1 plein béton ;

    S'il n'en était pas ainsi, les travaux supplémentaires de préparation des supports et de reconstitution du parement feront l'objet d'un règlement indépendant.

  • relever les liaisons et joints (voir 5.2.2) ;

  • relever les fissures existantes en sus des joints, qui devront alors être classées par l'entreprise de gros oeuvre suivant leur aptitude à évolution (soit inertes soit actives) de façon que leur traitement puisse être défini ;

  • relever les éventuelles venues d'eau et les travaux complémentaires d'assèchement qui s'avèrent nécessaires .

NOTE

Lorsque l'équilibre statique le permet, il est le plus souvent souhaitable d'arrêter provisoirement le rabattement de nappe pour mettre en évidence les éventuels cheminements préférentiels de l'eau.

Ce constat contradictoire sert de base aux travaux de revêtement d'imperméabilisation à effectuer.

5.2.5  Mise hors d'eau

5.2.5.1  Rabattement de nappe

  • Généralités :

    Il peut être nécessaire de procéder à des opérations de rabattement, ou de les poursuivre.

    Ce rabattement est nécessaire jusqu'à ce que le revêtement ait acquis ses caractéristiques spécifiques. En complément l'équilibre statique de l'ouvrage doit en permanence être assuré.

    NOTE

    L'arrêt du pompage avant que le revêtement ait acquis ses caractéristiques peut le détériorer et affecter son adhérence au support.

  • Rabattement par puits de pompage :

    Les puits de pompage seront disposés de préférence à l'extérieur de l'emprise de l'ouvrage.

    Dans le cas contraire, les puits sont obturés avec du béton conforme au 5.2.1. Si le débit d'exhaure et la vitesse de remontée de la nappe sont tels qu'ils entraineront un délavage du béton, une pièce de fontainerie doit être installée dans le radier.

  • Rabattement par « pointes filtrantes » dans l'emprise du cuvelage :

    Dans ce cas, les puits sont de faible section (diamètre d'environ 150 mm).

    Dans tous les cas un programme de fermeture doit être établi entre le gros oeuvre et le cuveleur (au 3.1.1 du NF DTU-14-1 P2).

  • Eau de pluie :

    Pour éviter le délavage des matériaux du revêtement de cuvelage, la zone à cuveler doit être hors d'eau. Il convient que l'eau de pluie soit provisoirement collectée et évacuée et les trémies provisoirement obturées.

5.2.5.2  Travaux d'assèchement du support

Les revêtements d'imperméabilisation doivent être mis en oeuvre sur un support non ruisselant. Le support sera humide ou sec en fonction du type de revêtement appliqué.

Si les dispositifs de mise hors d'eau décrits ci-dessus s'avèrent insuffisants pour obtenir ce support, le cuveleur doit procéder à des travaux supplémentaires pour assécher la paroi (injection, drain de décharge, accélérateurs de prise) (NF DTU 14-1 P2).

5.3  Revêtements d'imperméabilisation

5.3.1  Procédé d'imperméabilisation

Un procédé d'imperméabilisation comprend, au minimum, les éléments suivants :

  • le revêtement d'imperméabilisation ;

  • le traitement des joints, liaisons et fissures ;

  • le traitement des traversées de parois et radiers (bagues étanches) ;

  • les travaux d'assèchement.

La composition minimale du revêtement doit lui permettre d'assurer l'imperméabilisation sous une hauteur d'eau H' (voir 5.1.1).

La performance est évaluée en fonction des paliers de pression de la NF P 18-855.

NOTE

Un coefficient de proportionnalité de 0,0625 MPa/m permet de convertir une hauteur d'eau maximale H' en m en palier de pression P en MPa.

Tableau 4  Performance des procédés d'imperméabilisation

5.3.2  Préparation du support par le cuveleur

La surface du support doit être préparée dans sa totalité pour obtenir les cohésions requises au 5.2.4.

La préparation vise également le chanfreinage des arêtes, le traitement des cueillies et autres points singuliers.

Les procédés chimiques ou thermiques de préparation ne sont pas visés.

NOTE

On peut en particulier, procéder par repiquage, sablage, décapage à l'eau sous pression, emploi de retardateur de prise de surface, ponçage.

Les lèvres des joints et fissures sont préparées en vue de leur traitement spécifique ultérieur.

5.3.3  Conditions de mise en oeuvre

La mise en oeuvre ne peut être réalisée que si les conditions suivantes sont satisfaites :

  • température ambiante Ta : +5 °C ≤ Ta ≤ 35 °C ;

  • humidité relative HR : HR ≤ 85 % ;

  • température du support Ts : +5 °C ≤ Ts ≤ 35 °C ;

  • température du point de rosée Td : Td + 3 °C ≤ Ts.

Le revêtement ne peut être appliqué que sur un support sec ou humide mat en surface, tout débit doit être bloqué ou canalisé par des drains de décharge.

5.3.4  Constat de bonne fin

S'il s'avérait nécessaire de procéder à un constat de bonne fin en vue de permettre à d'autres entreprises d'intervenir sur le revêtement, il conviendrait, pour ce faire, que les autres causes d'humidité des locaux (pluviales non raccordées, absence de ventilation) soient supprimées et le cas échéant que le rabattement de nappe soit arrêté (voir 5.2.5) en vue de vérifier la qualité des travaux d'imperméabilisation.

Le constat de la bonne réalisation du cuvelage avec revêtement d'imperméabilisation ne peut se faire qu'aux conditions suivantes :

  • le bâtiment est hors d'eau et les évacuations des eaux pluviales sont raccordées ;

  • les réseaux d'eau enterrés sont raccordés ;

  • au minimum 1 mois après l'achèvement de l'ouvrage.

5.3.5  Revêtement mince à base de mortier

Ce type de revêtement est constitué par un mortier avec adjuvants, conditionné en usine et apte à être appliqué en couches minces.

5.3.5.1  Constitution minimale

L'épaisseur minimale totale du revêtement doit être supérieure ou égale à trois fois le diamètre du plus gros granulat avec un minimum de 4 mm en horizontal et 3 mm en vertical, y compris la couche d'accrochage. L'essai à la pression hydrostatique (selon la NF P 18-855) détermine l'épaisseur en fonction de la hauteur d'eau.

NOTE

Cette épaisseur ne comprend pas celle des finitions complémentaires éventuelles (circulation véhicules, finition anticorrosion, etc.).

En vertical, le revêtement doit comprendre au minimum une couche d'accrochage et une couche continue d'imperméabilisation. En horizontal, le revêtement peut ne comprendre qu'une couche.

5.3.5.2  Application du revêtement

Les malaxages sont effectués par unités d'emballage non fractionnées.

Lorsqu'il est prévu plusieurs couches d'imperméabilisation, les reprises d'application de chaque couche sont décalées d'environ 0,20 m.

5.3.6  Revêtement épais à base de mortier

Ce type de revêtement est constitué par un mortier hydrofugé, préparé in situ ou conditionné en usine, en vue de son application immédiate en couches épaisses.

La hauteur d'eau maximale est donnée au Tableau 4 du 5.3.1, selon la performance du revêtement évaluée en fonction des paliers de pression de la NF P 18-855.

Pour les mortiers conditionnés en usine, l'essai à la pression hydrostatique (selon la NF P 18-855) détermine l'épaisseur en fonction de la hauteur d'eau.

L'épaisseur minimale totale du revêtement doit être de 30 mm pour les parties horizontales et de 24 mm pour les parties verticales, couche d'accrochage comprise.

5.3.6.1  Constitution minimale des mortiers préparés in situ

Le revêtement doit comprendre au minimum une couche d'accrochage au dosage d'au moins 700 kg de ciment/m3 de sable sec et de deux couches continues d'imperméabilisation : la première dosée à 700 kg/m3 et la deuxième de finition à 600 kg/m3. Entre 8 m et 15 m de hauteur d'eau, une couche supplémentaire de 15 mm dosée à 600 kg/m3 doit être ajoutée.

5.3.6.2  Application du revêtement

Les reprises d'application de chaque couche d'imperméabilisation sont décalées d'environ 0,20 m d'une couche sur l'autre (Figure 44).

Figure 44  Exemple de revêtement d'imperméabilisation à deux couches par mortier hydrofuge épais

5.3.7  Revêtement de minéralisation de surface

Ce type de revêtement est constitué par une poudre ou une poudre prête à mouiller ou une pâte conditionnée en usine, composée de sels minéraux venant en addition à du ciment et à des matières inertes et mélangée à l'eau in situ en vue de son application immédiate en couches pelliculaires.

NOTE

Les procédés consistant à incorporer des ajouts (hydrofuges, etc.) au stade de la confection du béton ou consistant dans l'injection du béton après sa mise en oeuvre ne sont donc pas visés.

Ces produits mis en oeuvre sous forme de barbotine, sur les supports en béton armé, pénètrent dans les capillaires pour y former par réaction chimique avec la chaux libre du béton, des cristaux insolubles.

Une fois cette cristallisation terminée, les produits restant en surface, n'ont plus de rôle dans l'imperméabilisation.

Ces produits doivent être éliminés au sol par un ponçage à gros grain ou un grenaillage léger dans les cas suivants :

  • application d'une peinture ;

  • application d'un revêtement de sol en carreaux céramiques ou assimilés ;

  • pour éviter l'empoussièrement en cas de trafic.

5.3.7.1  Constitution minimale

Les consommations sont déterminées par le cahier des charges du fabricant.

Elles sont au minimum en parties courantes avant adjonction d'eau de :

  • 1 kg/m2 en surface horizontale ;

  • 1,5 kg/m2 en surface verticale en 2 couches.

L'essai à la pression hydrostatique (selon NF P 18-855) détermine les consommations en fonction de la hauteur d'eau.

5.3.7.2  Mise en oeuvre

Une préparation du support béton adaptée doit être faite pour ouvrir les capillaires du béton en vue de la bonne pénétration du produit (sablage, lavage à haute pression, etc.).

L'application doit se faire sur un support humide, l'eau étant un vecteur de diffusion des produits dans le réseau capillaire du béton.

En atmosphère sèche, le revêtement doit être maintenu humide (arrosage, produit de cure, etc.).

5.3.8  Système d'imperméabilisation liquide (SIL)

Ce type de revêtement est constitué par des résines synthétiques à température ambiante, conditionnées en usine, à plusieurs composants avec ou sans solvant et mélangées in situ, en vue de leur application immédiate en couches minces.

5.3.8.1  Prescriptions générales

Le conditionnement d'usine doit comporter le prédosage d'emploi des constituants.

5.3.8.2  Constitutions minimales

Tout revêtement doit comprendre :

  • un débullage ;

  • un primaire d'imprégnation ;

  • le film d'imperméabilisation dont l'épaisseur du feuil sec, mesurée selon la NF EN ISO 2808 sera au minimum de 800 μm ;

  • la finition prévue par le cahier des charges du fabricant qui est fonction de l'usage des locaux ;

  • un revêtement complémentaire éventuel défini par les DPM.

NOTE

Ce revêtement complémentaire peut être par exemple un carrelage collé ou une chape adhérente.

L'essai à la pression hydrostatique (selon NF P 18-855) détermine l'épaisseur en fonction de la hauteur d'eau.

5.3.8.3  Application du revêtement

Les mélanges sont effectués mécaniquement par unités d'emballage non fractionnées.

Les reprises d'application de chaque couche sont décalées d'une couche sur l'autre suivant les indications du cahier des charges du fabricant.

5.3.9  Revêtement mixte

Ce type de revêtement fait appel, suivant les zones, aux procédés déjà définis aux 5.3.5, 5.3.6, 5.3.7 et 5.3.8 par utilisation simultanée de deux procédés distincts.

Le recouvrement entre les différents revêtements d'imperméabilisation suit les règles exclusives suivantes :

  • la longueur de recouvrement est au minimum de 0,20 m ;

  • les revêtements hydrauliques minces et épais sont compatibles entre eux ;

  • une minéralisation doit recevoir dans sa couche fraîche, un gobetis mortier non hydrofugé pour être recouvert par les revêtements hydrauliques ;

  • le SIL peut recouvrir les revêtements hydrauliques minces ou épais ;

  • le SIL peut recouvrir la minéralisation après ponçage du surplus resté en surface ;

  • le SIL doit être saupoudré de silice pour recevoir les revêtements hydrauliques minces ou épais.

Figure 45  Exemple de revêtement mixte

5.4  Parois moulées ou préfabriquées

Les parois moulées ou préfabriquées sont mises en oeuvre conformément à la NF EN 1538.

Les prescriptions des articles de la présente norme s'appliquent. Il s'agit en particulier de l'Article 1 et 3.1, 3.2 et 3.3, compte tenu des aménagements et/ou des compléments suivants.

5.4.1  État du support en zone courante

Il est nécessaire d'exécuter un décapage ou rabotage du parement en vue d'arriver à la paroi de béton sain. La cohésion superficielle doit être supérieure à 1 MPa jusqu'à une hauteur d'eau de 8 m et 1,5 MPa au-delà.

NOTE

Cela suppose habituellement l'élimination des traces de terre et/ou de boue et la suppression, le cas échéant, de la couche de béton contaminée (mélange de béton et de bentonite).

Le constat contradictoire de l'état du support, mentionné au 5.2.4, doit en particulier permettre de vérifier que le décapage a été convenablement et complètement réalisé et les défauts du support (armatures apparentes, joint J1 dégradé, cales d'armatures non adhérentes au béton ou cassées). S'il est nécessaire de procéder à des réparations de la paroi, l'entreprise réalisant les parois moulées doit utiliser des matériaux et méthodes compatibles avec le procédé d'imperméabilisation prévu (mortier de réparation (R3 ou R4 si H' ≤ 8 m, R4 si H' > 8 m) suivant la NF EN 1504-3.

Sauf prescriptions particulières des DPM, la qualité du parement de la paroi livrée est du type ordinaire au sens du NF DTU 21.

5.4.2  Mise hors d'eau

Les prescriptions du 5.2.5 s'appliquent avec les précisions suivantes (Figure 46) :

  • le débit d'eau admissible lors de l'intervention du cuveleur sera inférieur à 2 l/m2/jour pour toute portion de structure résistante de 10 m2 constituant un rectangle dont le rapport des côtés est compris entre 0,4 et 2,5 ;

  • le rabattement de nappe ne peut être réalisé que sous le radier, les parois restent en charge. Il est réalisé par puits de pompage dans l'emprise du cuvelage (5.2.5.1) ;

  • pour respecter le débit d'eau admissible les joints verticaux J1 entre panneaux peuvent soit :

    • être équipés d'une bande d'arrêt d'eau adaptée à la pression de l'eau ;

    • être « remordus » en découpant le béton ou le matériau durci du panneau adjacent ;

    • être pré-étanchés par exemple par injection.

NOTE

Pour respecter le débit d'eau admissible entre radier et paroi (joint J2), il est possible de prévoir la mise en oeuvre d'un joint hydrogonflant horizontal permettant d'avoir une sécurité supplémentaire.

Figure 46  Exemple de joint J1, J2 et point triple (croisement des joints J1et J2)

5.4.3  Joints

5.4.3.1  Joints J1 entre panneaux

Les joints existants par construction entre éléments adjacents (dits joint J1) de la paroi moulée ou préfabriquée constituant la structure résistante, doivent être traités comme des joints actifs (Figure 47).

Figure 47  Exemple de traitement des joints J1

Pour des hauteurs d'eau supérieure à 8 m une tôle de confinement doit être ajoutée par le cuveleur.

Pour permettre le traitement du joint, une trémie doit être ménagée dans tous les planchers jusqu'au niveau E (Figure 48).

Figure 48  Exemple de trémie dans les planchers au droit des joints J1

Les murs de refend venant buter sur la paroi ne peuvent être implantés en face de ces joints, sauf si l'about de ces murs est écarté de la paroi d'une distance d suffisante pour pouvoir accéder au joint pour le traiter (Figure 49).

Figure 49  Exemple de réservations pour traiter les joints J1

5.4.3.2  Joints J2 entre paroi et radier (hors point triple)

La liaison entre la paroi et le radier dit joint J2, peut être considérée comme une reprise de bétonnage pour autant qu'existent des attentes scellées après coup dans la paroi et situées en parties supérieures et inférieures du radier en vue d'assurer la continuité des efforts, et pour autant que les clauses relatives aux reprises de bétonnage soient par ailleurs satisfaites.

Dans le cas des radiers gênés, cette liaison est une liaison LMTP.

5.4.3.3  Point triple J1/J2

La bande souple du joint J1 est retournée sur 0,20 m dans une réservation réalisée dans le radier, le traitement du joint J2 passe au-dessus du traitement du joint J1 (Figures 50 et 51).

Le remplissage de la réservation se fera à l'aide d'un mortier de réparation (R3 ou R4 si H ≤ 8 m, R4 si H > 8 m) suivant la NF EN 1504-3 (repère 2 Figure 51).

Figure 50  Exemple de réservation dans le radier au droit des points triples

Figure 51  Exemple de traitement au droit des points triples

5.4.4  Points particuliers

5.4.4.1  Tête d'ancrage

Les tirants d'ancrage seront réalisés suivant les recommandations de la NF EN 1537.

La plaque trompette doit être munie d'un tube soudé en continu et de manière étanche.

  • Cas des tirants à caractère permanent (Figure 52) : la réalisation d'une bague étanche sous la platine de réservation est impossible. Les suintements sont bloqués par injection d'un produit non corrosif pour les aciers. La protection de la tête d'ancrage est assurée par la mise en oeuvre d'un capot. L'étanchéité avec la plaque trompette est assurée par une bague étanche posée en périphérie de la platine de réservation. Ces dispositions s'appliquent également aux tirants équipées de cales dynamométriques ;

  • Cas des tirants à caractère provisoire (Figure 53) : le raccordement du revêtement d'imperméabilisation avec la platine de réservation est assuré par une bague étanche. La pose de la bague est réalisée après :

    • la détente du tirant ;

    • la découpe des torons ;

    • le bourrage et le cachetage ;

    • la pose de la plaque de cachetage.

En cas de suintement, la bague étanche peut être réalisée sous la platine de réservation.

NOTE

La dépose de capot pour reprise de tension suppose également une reprise ultérieure de l'étanchéité.

Les DPM doivent préciser les détails constructifs retenus pour ces têtes d'ancrage ainsi que leur nombre.

Figure 52  Exemple de traitement d'une tête de tirant à caractère permanent

Figure 53  Exemple de cachetage d'une tête de tirant à caractère provisoire détendu

5.4.4.2  Bandes d 'arrêt d'eau et scellements dans la paroi moulée

Les bandes d'arrêt d'eau sont un complément au revêtement d'imperméabilisation. Il est donc important d'éviter de les perforer en réalisant les trous de scellement pour y incorporer les armatures en attente servant de liaison entre le radier et la paroi moulée.

Cet objectif peut habituellement être atteint en respectant le processus suivant :

  • L'entrepreneur de paroi moulée produit :

    • les plans de calepinage de ses panneaux ;

    • le type de joint entre les panneaux adjacents ainsi que les principales dimensions de ces joints ;

    • l'orientation retenue pour ces joints ;

    • les tolérances d'exécution associées à la mise en place de ces joints.

  • Le bureau d'études de l'entreprise de gros oeuvre en charge de l'exécution du radier doit limiter la profondeur des perforations de façon à ne pas atteindre les bandes d'arrêt d'eau supposées axées. Cela peut conduire à modifier le nombre et les diamètres des aciers à sceller. La profondeur prévue pour les perforations est à faire figurer sur les plans.

5.5  Autres parois

Certaines parois verticales, notamment lors de reprise en sous oeuvre, sont réalisées en béton projeté. Le béton sera mis en oeuvre conformément à la NF EN 14487-2. La structure ainsi réalisée devra avoir les caractéristiques énoncées au 5.2.

5.5.1  Paroi composite type berlinoise et apparentée

Le béton est mis en oeuvre entre des éléments verticaux en profilés acier (Berlinoise), poteaux préfabriqués en béton (Parisienne) ou pieux isolés (Lutécienne) (Figure 54).

NOTE

La terminologie vient de la NF P 94-282

Les éléments verticaux doivent comporter des armatures en attentes de manière à obtenir une liaison monolithique.

Figure 54  Exemples de parois composées d'éléments préfabriqués

5.5.2  Parois composites réalisées à partir de pieux forés sécants ou contigus

Figure 55  Exemple de parois en pieux forés

Les intervalles entre les pieux doivent être dégagés de terre et les pieux décapés de manière à assurer le monolithisme entre le béton projeté et les pieux (Figure 55).

5.5.3  Voiles en béton armé réalisés par phases

Il s'agit notamment des voiles réalisés en tranchée blindée ou par passes alternées (béton projeté ou coffré).

La continuité du ferraillage doit être assurée entre les différents phasages et le béton repiqué au droit des reprises de coulage de manière à rendre monolithiques les reprises de bétonnage.

En cas d'arrivée d'eau, une nappe drainante devra être disposée avant la mise en oeuvre du béton de manière à ne pas le délaver. Si la pose de drains de décharge au travers de la paroi s'avère nécessaire, ces derniers devront être laissés en place pour recevoir un traitement par le cuveleur (travaux d'assèchement).

5.5.4  Butons

La réalisation des voiles par passes successives nécessite souvent la pose des butons en bois ou métalliques. Ceux-ci s'appuient d'une part sur le voile au droit d'une lierne par l'intermédiaire d'un corbeau béton ou métallique et d'autre part prennent appui sous le radier.

Le buton doit être arasé sous le radier ou retiré. Une fois le buton retiré la trémie doit être rebouchée avec un béton de même caractéristiques que celui du radier et en assurant la continuité du ferraillage.

Après dépose du corbeau, le béton de la paroi est refouillé sur 30 mm par rapport au nu et les armatures non utilisées coupées de manière à assurer un enrobage de 30 mm. Le béton est reconstitué avec si nécessaire la pose de drains de décharge qui sont traités par le cuveleur.

5.6  Radiers gênés

Il s'agit de radiers coulés après coup dans l'emprise de parois périphériques existantes et/ou encerclant des éléments porteurs intérieurs préfondés.

Les prescriptions du présent document s'appliquent compte tenu des aménagements et/ou compléments suivants résultant du fait que les variations dimensionnelles contrariées ont un rôle primordial dans le risque de fissuration et/ou dans l'emplacement des fissures. Ce qui explique un surcroît de précautions correspondant aux modalités suivantes.

Modalités d'exécution du radier et leurs conséquences sur la conception et le calcul :

Des réunions spécifiques entre l'entreprise de gros oeuvre et son bureau d'études, doivent permettre l'examen du risque de fissuration et/ou de l'emplacement des fissures liés à cette contrariété apportée aux variations dimensionnelles prévisibles, en vue de définir les précautions qui seront à suivre par l'entreprise de gros oeuvre, à savoir et sans être exhaustif :

  • la qualité du béton et les procédés de sa mise en place (phasage, damier, etc.) en vue d'en minimiser le retrait ;

  • la cure éventuelle du béton ;

  • les joints de reprise de bétonnage ;

  • les joints de clavage ;

  • les joints de préfissuration (en vue de faciliter leur traitement) ;

  • les fissures considérées par avance actives (liaison radier/paroi moulée ; radier/poteaux préfondés).

NOTE 1

L'ampleur de ces précautions est à corréler aux dispositions prises par ailleurs au stade de l'étude, en particulier :

  • les choix, notamment de l'épaisseur du radier, qui conditionnent le délai, postérieur à la fin de la construction complète du radier, durant lequel une part importante des déformations imposées de retrait continuera à se manifester ;

  • les autres choix de structure qui conditionnent la gêne apportée aux déformations imposées de retrait donc les sollicitations de retrait.

Il résulte donc des choix précédents la nécessité de prise en compte dans les justifications aux ELS, des actions de retrait gêné notamment de celles résultant de la déformation imposée de retrait restant à se produire après la fin de la construction complète du radier.

NOTE 2

Si l'on excepte des cas spécifiques, tels que les radiers de forte épaisseur (plus de 0,80 m), les actions de retrait gêné peuvent être limitées à celles dues aux variations linéaires. Celles de gradient pour retrait différentiel suivant l'épaisseur et celles d'autocontraintes peuvent donc habituellement être négligées.

5.7  Locaux inondables

Il est possible par des orifices d'inondation de limiter la fonction de cuvelage à un niveau EI plus bas que le niveau EE. Ceci suppose que l'on admette que, dès que le niveau EI est atteint, l'eau rentre à l'intérieur des locaux. Dans ce cas le sous-sol est dit inondable.

Le niveau EI doit figurer dans les DPM.

Les orifices d'inondation sont, soit des dispositifs implantés dans le radier, appelés « cheminée d'équilibre » ou « cheminée de décompression », soit des orifices, appelés « évents périphériques » ou autres ouvertures, implantés dans les parois périphériques du cuvelage.

NOTE 1

Les évents périphériques peuvent présenter l'inconvénient de laisser entrer les eaux collinaires.

La conception, le dimensionnement et l'implantation de ces orifices doivent être tels que la condition, visant à ce que l'inondation soit effective avant que le niveau de l'eau extérieure soit monté de plus de 0,50 m au-dessus du niveau EI, soit satisfaite (Tableau 1 du 3.3.3).

Les cheminées sont implantées dans des emplacements sécurisés pour éviter toute dégradation accidentelle.

NOTE 2

C'est le cas par exemple au voisinage et/ou derrière les poteaux dans le cas des parkings.

A défaut d'une étude hydrogéologique les prescriptions suivantes concernant les cheminées s'appliquent :

  • leur diamètre utile est compris entre 80 mm et 150 mm ;

  • leur trame d'implantation correspond à une cheminée tous les 80 à 150 m2 en fonction du caractère régulier et compact du ou des sous-sols et de la nature du sol en place sous le radier ;

  • une couche drainante située sous le radier est recommandée pour améliorer la qualité de drainage du terrain naturel en place sous le radier (par exemple cas des terrains marneux).

NOTE 1

Les évents périphériques ne sont pas concernés par le ratio au m2.

NOTE 2

Les cheminées d'équilibre, ou de décompression, présentent l'avantage de pouvoir être montées par phases et, de ce fait, de stabiliser la structure en cours de construction au fur et à mesure que les charges gravitaires augmentent avec la nappe dans une certaine mesure, de telle sorte qu'on soit toujours à l'équilibre sans rabattement. Cela ne concerne naturellement pas le cas de sous-sols encastrés de façon permanente dans la nappe, donc dans le cas de murs périphériques, telles que les parois moulées. Dans cette configuration, il est naturellement nécessaire d'inonder la fouille en cas de remontée brutale de la nappe, ce qui doit faire partie de clauses contractuelles relatives à la crue de chantier.

Les dispositions constructives suivantes sont également préconisées :

  • l'implantation des cheminées d'équilibre est à situer à plus de 100 mm des poteaux ou voiles pour permettre la réalisation de leur bague étanche ;

  • lorsque les cheminées d'équilibre traversent des planchers, il est recommandé de les implanter hors de la zone H1. Il est également possible d'équiper ces cheminées de retour pour orienter le démarrage de l'inondation des locaux vers les niveaux les plus bas ;

  • les orifices ou évents périphériques ou barbacanes implantés dans les voiles sont à incliner avec une pente vers l'extérieur, pour éviter les éventuelles arrivées d'eau à chaque pluie, et peuvent être équipés d'un filtre pour éviter l'entrée de fines ;

  • le traitement de fissures par injection risque de colmater la couche drainante sous le radier, ce qui incite à ne pas la prévoir systématiquement mais uniquement en cas de terrain naturel peu perméable sous le radier ;

  • il est enfin rappelé que les cheminées d'équilibre ne doivent pas être raccordées à un réseau d'évacuation vers les égouts puisque le rôle de ces cheminées est bien de provoquer l'inondation des locaux lorsque le niveau EI est atteint ;

  • elles doivent être métalliques et suivre les préconisations du 5.2.3.3.