5  Exécution des ouvrages

5.1  Pose des plaques

5.1.1  Généralités

La mise en oeuvre définie par le présent document est prévue pour être exécutée sur des structures porteuses :

  • en acier, conformément à la norme NF EN 1993-1-1/NA. Dans ce cas, les valeurs limites maximales à prendre en compte pour les flèches verticales sont celles de la ligne « Toiture en général » du tableau 1 de la clause 7.2.1 (1) B de la NF EN 1993-1-1/NA.

  • en bois, conformément à la norme NF EN 1995-1-1/NA. Dans ce cas, les valeurs limites à prendre en compte pour les flèches sont celles figurant à l'intersection de la colonne « Bâtiments courants » et de la ligne « Eléments structuraux » du tableau 7.2 de la clause 7.2 (2) de la NF EN 1995-1-1/NA.

Les plaques sont posées directement sur les pannes de la charpente.

La direction des ondes est parallèle à la ligne de plus grande pente du toit.

Dans le cas d'utilisation de faîtières angulaires, les ondulations des plaques correspondent d'un versant à l'autre.

NOTE

Dans ce cas, il est recommandé de « battre les traits » (tracer) des rangs des plaques suivant la ligne de la plus grande pente du toit.

La pose s'effectue par rangées successives de l'égout vers le faîtage.

L'entraxe des sommets d'onde, de part et d'autre du recouvrement longitudinal diffère du pas d'onde de la plaque : sa valeur nominale est de 165 mm.

La mise en oeuvre des plaques ondulées est facilitée par l'utilisation d'un gabarit de pose (figure 1).

Figure 1  Gabarit de pose

Le réglage de ce recouvrement longitudinal est tel que le calibre de pose s'emboîte correctement sur les sommets des ondes tout le long du recouvrement.

NOTE

Le réglage correct du recouvrement longitudinal permet d'éviter les contraintes excessives sur les ondes de recouvrement et les défauts d'étanchéité, de bien dégager le creux d'onde le long du joint pour faciliter l'écoulement des eaux et de créer une coupure de capillarité.

5.1.2  Coupe des plaques et de leurs coins

Pour éviter une superposition d'épaisseurs au noeud de quatre plaques, il est nécessaire de couper les coins de deux plaques.

Sur chantier, la coupe des plaques doit se faire au sol, à l'aide d'une scie, d'une griffe ou d'une pince spéciale.

NOTE 1

L'utilisation d'un gabarit de traçage en facilite l'opération.

Les dimensions des coins coupés sont données par la figure 2.

NOTE 2

Les plaques peuvent être livrées avec des coins coupés, prédécoupés ou pré rainurés en usine.

Les plaques sont montées de façon à maintenir un espace d'au moins 1 cm entre les deux coins coupés se faisant face.

Figure 2  Dimensions des coins coupés

5.1.2.1  Plaques en cours de versant

Ces plaques ont deux coins opposés coupés sauf pour les plaques de rive de chaque rangée horizontale qui ont un seul coin coupé.

5.1.2.2  Plaques d'égout

Les plaques ont le coin supérieur droit ou gauche coupé, éventuellement à l'exception de la plaque de départ.

5.1.2.3  Plaques de faîtage

Ces plaques ont un coin inférieur droit ou gauche coupé, sauf celle qui termine la rangée.

Lorsque les faîtières utilisées sont à coins coupés en usine ou nécessitent une coupe des coins, les plaques de faîtage ont un coin supérieur droit ou gauche coupé à l'exception de la plaque de départ.

Lorsque les faîtières utilisées ne nécessitent pas de coupes de coins, aucune plaque de faîtage ne doit avoir de coins supérieurs coupés.

5.2  Fixation des plaques

5.2.1  Principe

Les plaques sont fixées aux appuis par des fixations traversantes constituées d'éléments de liaison et d'étanchéité.

La fixation des plaques sur les pannes de la charpente se fait toujours en sommet d'onde, en utilisant les systèmes de fixation préconisés dans le CGM (DTU 40.37 Partie 1-2 référence NF P 34-203-1-2).

Les fixations sont au nombre de deux par plaque et par panne d'appui : elles sont toujours posées en sommet d'onde et ne doivent jamais être situées à moins de 50 mm du bord supérieur de l'élément (figure 3). Dans un recouvrement, par rapport au bord supérieur de l'élément, les fixations ne doivent pas jamais être situées à plus de la moitié du recouvrement.

Figure 3  Exemple de montage d'une vis autoperceuse à ailettes

Les plaques sont fixées au sommet des 2ème et 5ème ondes par rapport au sens de pose.

Lorsque les plaques sont fixées sur trois appuis, la fixation sur la panne intermédiaire se fait au moyen d'une fixation au sommet de la 2ème et 5ème onde.

À l'exception des plaques pré-percées en usine, le perçage des trous de fixation se fait au moyen d'un foret ; l'emploi du marteau, du poinçon ou du tirefond pour ce perçage est interdit ; le diamètre du foret doit être supérieur de 1 mm au diamètre des fixations ; ces deux dispositions ne s'appliquent pas aux fixations autoperceuses à ailettes. Pour les trous de fixation sur pannes intermédiaires, lors de la pose sur trois appuis, le diamètre du foret doit être supérieur de 3 mm au diamètre des fixations.

Figure 4  Principe de fixation des plaques

5.2.2  Mise en oeuvre des fixations

De façon générale pour tous les systèmes de fixation décrits ci-après, le serrage doit être modéré, l'élément d'étanchéité doit être légèrement écrasé et l'élément de liaison doit être immobilisé en rotation (figure 5).

Figure 5  Principe de serrage des fixations — exemple avec une rondelle dôme

  1. Tirefonds à bourrer ou à visser

    L'ancrage dans les pannes bois est de 50 mm minimum (figure 6).

    La mise en place du tirefond à bourrer doit se terminer par vissage au moyen d'une clé.

    Le tirefond à visser ne doit pas être mis en place par bourrage, mais par vissage.

    Figure 6  Exemple d'ancrage dans une panne bois d'un tirefond à visser

  2. Boulons-crochets

    En cours de versant, les boulons-crochets sont placés côté faîtage par rapport aux pannes. Exclusivement au faîtage et à l'égout, ils peuvent être placés côté égout (figure 7).

    Figure 7  Exemple de montage d'un boulon-crochet

  3. Agrafe-piton

    Le serrage de l'agrafe-piton doit être arrêté dès que la plaquette profilée est immobilisée en rotation (figure 8).

    Figure 8  Exemple de montage d'une agrafe-piton

  4. Vis autoperceuses et autotaraudeuses

    La mise en place des vis autoperceuses doit être faite avec des appareils munis de butées de profondeur pour éviter d'endommager les plaques.

    Pour la pose des vis autotaraudeuses sur panne acier, le diamètre de perçage du support est déterminé en fonction de son épaisseur et du diamètre de la vis selon les fiches techniques du fabricant des fixations. La vis fixée dépasse au minimum de la valeur d'un diamètre sous la face inférieure du support.

5.2.3  Calage des plaques

5.2.3.1  Pose sur deux appuis

Les ondes des plaques ondulées doivent reposer sur les pannes.

5.2.3.2  Pose sur trois appuis

Les ondes des plaques ondulées doivent reposer sur les pannes : le calage sur la panne intermédiaire est obligatoire, quand l'écart de planitude est au moins égal à 4 mm (figure 9).

Figure 9  Principe de calage

5.3  Pose des compléments d'étanchéité

Lorsqu'il est requis (voir chapitre 4.1.3), le complément d'étanchéité transversal d'épaisseur constante est appliqué suivant les ondulations de la plaque ou de l'accessoire. Il se place généralement de 30 mm à 50 mm au-dessous des trous de fixation (figure 10).

Il est indispensable que les extrémités du complément d'étanchéité soient relevées de part et d'autre des coins coupés.

Le complément d'étanchéité longitudinal se place à 15 mm au maximum du bord de l'onde montante de la plaque à recouvrir et doit se raccorder avec le complément d'étanchéité transversal.

La température du complément d'étanchéité au moment de sa mise en oeuvre doit permettre sa bonne application.

Figure 10  Position des compléments d'étanchéité (exemple avec le profil 177 mm x 51 mm)

5.4  Traitement des points singuliers

5.4.1  Egouts

Le porte-à-faux des plaques par rapport à l'axe de la fixation ne doit pas excéder 0,35 m, lorsque la toiture ne comporte pas de gouttière (figure 11) et 0,20 m, lorsqu'elle en comporte une (figure 12).

La fixation de la gouttière ne doit pas se faire directement sur les plaques.

Figure 11  Raccordement à l'égout sans gouttière

Figure 12  Raccordement à l'égout avec gouttière

5.4.2  Faîtières et éléments de raccord frontal

Ils doivent être fixés en deux points sur chaque panne faîtière avec les fixations de la rangée supérieure des plaques ondulées et avec le même recouvrement (figures 13 et 14).

Les compléments d'étanchéité sont requis dans les mêmes conditions que pour les plaques de partie courante.

Figure 13  Exemples de faîtages

Figure 14  Faîtage monopente et faîtage contre mur

5.4.3  Pénétrations discontinues

Elles sont réalisées à l'aide de plaques châssis, de plaques losangées ou de raccords métalliques adaptés au profil de la plaque ondulée.

Des plaques spéciales telles que les plaques à châssis et à buse (figure 15) permettent la mise en place de dispositifs de ventilation, d'éclairement ou le passage de conduits divers. Ces plaques servent de costières au dispositif correspondant. La mise en oeuvre de ces plaques nécessite un dispositif spécifique de support (chevêtre, voligeage ...).

Figure 15  Exemple de plaque à châssis

5.4.4  Autres points particuliers

L'exécution des autres ouvrages particuliers de la couverture se fait au moyen de pièces de raccordement et de systèmes décrits ci-dessous.

Les rives latérales sont traitées selon les principes des figures 16 et 17.

La rive latérale contre mur comporte une bande de solin (figure 16).

La rive latérale est soit terminée par une bande de rive (figure 16), soit débordante, avec un débord limité à 90 mm (figure 17).

Figure 16  Rives latérales

Figure 17  Rives avec débord

Les noues et chéneaux métalliques sont exécutés conformément aux prescriptions correspondantes des DTU 40.41 et 40.44.

Un encaissement minimum de 50 mm doit être prévu dans la charpente. Le recouvrement de la plaque sur la noue ou le chéneau est de 50 mm minimum (figure 18).

La distance entre extrémités de plaques de chaque versant formant la noue est de 80 mm minimum (figure 19).

Figure 18  Chéneau contre mur

Figure 19  Noue encaissée

Dans le cas d'un bâtiment comportant un joint de dilatation, le franchissement de celui-ci ne peut être effectué par les plaques. Celles-ci doivent être interrompues et raccordées latéralement par un dispositif assurant l'étanchéité sans entraver la dilatation (figure 20).

Figure 20  Exemple de franchissement d'un joint de dilatation

5.5  Isolation et ventilation de la sous-face de la couverture

5.5.1  Réalisation d'une isolation thermique

L'isolation thermique doit être réalisée de telle façon que l'air puisse circuler librement dans les conditions du chapitre 5.5.2.2. Si la circulation de l'air de ventilation ne peut s'effectuer que sous les ondes des plaques, des séries d'ouvertures intermédiaires sont nécessaires pour les rampants de longueur supérieure à 12 m.

Les procédés utilisés peuvent être :

  • Procédés d'isolation sous pannes

  • Procédés d'isolation entre pannes

NOTE

Le choix de l'isolation entre pannes rend impossible la mise en oeuvre de fixation par boulons-crochets.

5.5.2  Ventilation de la sous-face de la couverture

5.5.2.1  Cas de la couverture sans isolation thermique
  1. Si la couverture ne comporte pas de compléments d'étanchéité, aucune disposition particulière n'est à prendre car la ventilation est assurée par les interstices entre les plaques.

  2. Si la couverture comporte des compléments d'étanchéité, la ventilation est réalisée au moyen de deux séries d'ouvertures. Les ouvertures d'entrée d'air sont disposées à l'égout et les ouvertures de sortie en faîtage.

La section de chaque série d'ouverture est au moins égale à 1/4000e de la surface totale de la couverture.

5.5.2.2  Cas de la couverture avec isolation thermique (entre les pannes ou sous les pannes)

De manière générale, la ventilation est réalisée au moyen de deux séries d'ouvertures placées à l'égout et en faîtage.

NOTE 1

Dans le cas où les ouvertures de ventilation ont une largeur importante (par ex. supérieure à 20 mm), la mise en place d'un grillage à mailles fines peut empêcher l'intrusion des oiseaux et des rongeurs. Cette disposition est précisée dans les documents particuliers du marché.

Toutefois, dans le cas où les pignons ne sont pas espacés de plus de 12 m, les ouvertures de ventilation peuvent être disposées en pignon. Dans ce cas, les ouvertures sont placées en partie haute des pignons et aucun obstacle, ni mur ne doit interrompre la circulation de l'air dans la lame d'air. En particulier, au faîtage, un espace libre sous les pannes de 50 cm minimum doit être ménagé.

La section de chaque série d'ouvertures est au moins égale à :

  • 1/500e de la surface totale du rampant concerné dans le cas d'un bâtiment à moyenne hygrométrie,

  • 1/1000e de la surface totale du rampant concerné dans le cas d'un bâtiment de faible hygrométrie.

NOTE 2

La section des ondes des plaques ondulées laisse un passage de 250 cm2/ml.

L'isolation thermique et le support de la couverture doivent être conçus et réalisés de telle façon que l'air puisse circuler librement dans une section au moins équivalente. Si la circulation de l'air de ventilation ne peut s'effectuer que sous les ondes des plaques (cas de l'isolation thermique disposée entre pannes ou directement sous les pannes), des séries d'ouvertures intermédiaires sont nécessaires pour les rampants de longueur supérieure à 12 m.

5.6  Dispositifs d'éclairement en toiture

5.6.1  Dispositif monté sur plaques à châssis

L'éclairement en toiture peut être obtenu par des dispositifs montés sur des plaques spéciales en fibres-ciment dites « plaques à châssis » qui sont substituées aux plaques ordinaires. Les règles de mise en oeuvre sont les mêmes que celles des plaques ondulées en fibres-ciment. Ces plaques nécessitent toutefois un dispositif spécifique de support (chevêtre, voligeage ...).

5.6.2  Autres plaques d'éclairement

Les autres plaques éclairantes ne sont pas visées par le présent document.

5.7  Distance de sécurité

Les distances de sécurité à respecter lors de la mise en oeuvre des plaques ondulées à proximité de conduit de cheminée doivent respecter les prescriptions des NF DTU 24.1 P1 et 24.1 P2 selon les types de conduit.