3 Matériaux
3.1 Tuiles
Les tuiles de terre cuite et leurs accessoires coordonnés doivent satisfaire aux prescriptions de la norme NF EN 1304 et de l'Annexe A. Dans le cas de tuiles siliconées, elles doivent être annoncées comme telles par le fabricant.
Les Documents Particuliers du Marché définissent les conditions de réception des lots de tuiles livrées sur chantier. À défaut, on se réfère à l'Annexe B pour justifier des performances du lot livré.
On distingue deux formats de tuiles :
les tuiles « grand moule » dont le nombre au mètre carré, est inférieur ou égal à 15 ;
les tuiles « petit moule » dont le nombre au mètre carré, est strictement supérieur à 15.
Les tuiles à emboîtement à pureau plat sont des tuiles dont la partie visible ne comporte aucun relief séparant les zones d'écoulement des zones d'emboîtements longitudinaux, la surface d'écoulement étant surélevée par rapport aux zones d'emboîtement. Le double emboîtement est conçu de façon à réaliser une surface plane en partie supérieure de chaque rangée de tuiles (Figure 1).
Figure 1 Tuile à emboîtement à pureau plat
3.2 Supports de couverture
Les supports de couvertures sont des parties de l'ouvrage en contact direct avec la couverture et qui reportent les charges ascendantes ou descendantes à la charpente.
3.2.1 Bois massifs de couverture
3.2.1.1 Nature des bois
Toutes les essences admises en charpente (selon la NF B 52-001-1) sont utilisables pour les supports de couverture en tuiles de terre cuite. Les bois massifs de couverture doivent être secs à l'air.
Le sapin et l'épicéa sont les essences couramment utilisées pour l'exécution des tasseaux, voliges, etc.
Sauf disposition différente des documents particuliers du marché, la qualité du bois est définie par référence aux normes NF B 50-002, NF B 50-003 et NF B 52-001-1.
Pour les liteaux et les bois de sections inférieures 2 200 mm2, leur classe de résistance doit correspondre à du C24. Ils ne doivent pas présenter de défauts susceptibles de réduire gravement leur résistance. Sont prohibés en particulier :
les altérations biologiques (champignons et insectes) autres que le bleuissement et les piqûres noires ;
les défauts localisés tels que les noeuds, flaches, poches de résine qui, isolement ou par le fait de leur groupement en une même section, réduiraient de plus d'un quart la surface de la section considérée ;
les pentes générales de fil supérieures à 12 % par rapport à l'axe géométrique de la pièce.
Pour les sections de bois plus importantes (voliges, planches de section supérieures ou égale à 2 200 mm2), le classement d'aspect doit correspondre au moins à la catégorie ST II (ou classe de résistance C24).
3.2.1.2 Protection fongicide et insecticide des bois de couverture
Une protection insecticide ou fongicide (qu'elle soit naturelle ou conférée) des bois de couverture (voir norme NF EN 335) peut être exigée spécifiquement suivant les circonstances, les lieux d'emploi et la nature des bois utilisés. Si aucune spécification précise ne figure dans les documents particuliers du marché, la classe d'emploi 2 (voir NF EN 335) en fonction des agents biologiques, telle que définie dans le Tableau « occurrence des agents biologiques dans les différentes classes d'emploi » de la norme NF B 50-100-4 doit être exigée.
Il s'agit du tableau 1 dans la version d'octobre 2007 de la NF B 50-100-4.
Le fascicule FD P 20-651 donne les essences admissibles en classe d'emploi 2 qu'elles soient de durabilité naturelle ou de durabilité conférée.
3.2.2 Liteaux métalliques
Les liteaux métalliques en acier sont constitués par des profilés à froid de sections particulières de type Oméga, C, Z, Cornière...
3.2.2.1 Caractéristiques dimensionnelles
Les dimensions des liteaux métalliques sont déterminées en fonction de la charge totale appliquée et de l'écartement des supports.
Les liteaux métalliques profilés à froid doivent présentés les dimensions minimales suivantes :
Épaisseur ≥ 0,63 mm ;
Hauteur hors tout ≥ 25 mm ;
Largeur d'appui total ≥ 20 mm.
La Figure 2 présente un exemple de section de profilé à froid pouvant être utilisés en liteau métallique.
Figure 2 Exemple de section de liteau métallique profilé à froid
3.2.2.2 Matériaux et protection contre la corrosion
Les profilés à froid sont en acier S320GD Z225 minimum selon la NF EN 10346 complété d'un revêtement organique de 25 μm minimum sur chacune des faces selon la XP P 34-301.
Les revêtements organiques doivent au minimum être sur chacune des faces de catégorie III suivant la XP P 34-301.
Le choix de la catégorie du revêtement organique en fonction des atmosphères intérieures et extérieures doit être réalisé en conformité avec la XP P 34-301.
3.3 Fixations
3.3.1 Dispositifs de fixation des éléments constitutifs du support
3.3.1.1 Fixation sur charpente en bois
3.3.1.1.1 Pointes
Les pointes peuvent être lisses, torsadées ou annelées. Les pointes lisses en acier doivent être conformes à la norme NF EN 10230-1.
Les pointes ont un diamètre minimum de 2,7 mm.
La longueur minimum des pointes est précisée dans le Tableau 1 :
Tableau 1 Longueur minimum des pointes
3.3.1.1.2 Vis à bois
Les vis à bois doivent être à tête fraisée et soit à tête fendue (symbole FS), soit à empreinte cruciforme (symbole FZ) et conformes aux normes NF E 25-604 et NF E 25-601. Leur diamètre minimal est de 4 mm.
D'autres empreintes sont possibles (par exemple empreinte six lobes), à dimensions et performances mécaniques égales ou supérieures.
Pour la fixation de liteaux métalliques sur charpente bois, les vis à bois doivent présenter une tête hexagonale à embase et non fraisée.
3.3.1.2 Fixation sur charpente métallique
On utilise :
-
des vis autotaraudeuses qui sont :
soit en acier cémenté de 1 150 MPa (115 daN/mm2) minimum de limite élastique et de diamètre minimal 6 mm ;
soit en acier inoxydable X5CrNi 18-10 suivant la norme NF EN 10088-3.
-
des vis autoperceuses qui sont :
soit en acier de cémentation conformément à la NF EN 10263-3 avec un revêtement métallique conforme à la NF EN ISO 4042 et de diamètre minimal 4,8 mm ;
soit en acier inoxydable X5CrNi18-10 suivant NF EN 10088-3.
3.3.2 Dispositifs de fixation des tuiles et des accessoires de couverture
Les dispositifs de fixation sont :
fixations des tuiles : pointes, vis, crochets et clips (panneton ou fil pour pannetonnage) ;
Fixation des accessoires : vis, crochets et clips (panneton ou fil de pannetonnage).
Lorsqu'ils sont métalliques et apparents, ces dispositifs doivent être protégés contre la corrosion
L'Annexe F précise le type de protection minimale en fonction de l'atmosphère extérieure.
Les compléments d'étanchéité des vis apparentes sont constitués au minimum d'une rondelle élastomère épaisseur 2 mm de dureté DIDC comprise entre 55 et 65 suivant NF ISO 48.
Pour la fixation des tuiles aux points singuliers décrits dans le NF DTU 40.211 P1-1 (CCT), le scellement au mortier est également prévu.
La fixation des tuiles entre elles peut se faire au mastic de collage conforme à la norme NF P 85-610.
Lorsque les tuiles sont collées entre elles, il convient de s'assurer auprès du fabricant de mastic de collage de l'adhérence de son produit avec la terre cuite par référence à la NF P 85-611.
3.4 Mortiers
L'emploi de mortier de ciment courant n'étant pas admis, on distingue deux catégories de mortier :
le mortier de chaux ou de ciment à maçonner pour hourdage en partie courante ;
le mortier bâtard, destinés soit aux hourdages, soit aux solins.
Le mortier de ciment courant conduit à une rigidité trop importante des assemblages et à des risques de fissuration. Les ciments courants comprennent le ciment Portland (CEM I), le ciment Portland composé (CEM II), le ciment de haut fourneau (CEM III/A) et le ciment composé (CEM V/A)
Les compositions des mortiers répondent aux prescriptions suivantes :
mortier de chaux ou de ciment à maçonner : 250 kg à 350 kg de chaux ou de ciment à maçonner par mètre cube de sable sec ;
mortier bâtard : 150 kg de ciment courant et 175 kg à 225 kg de chaux par mètre cube de sable sec ;
mortier prêt à l'emploi répondant aux spécifications ci-dessus.
Des compositions de mortier différentes sont parfois utilisées en fonction d'usages locaux bien définis. L'utilisation de mortier spécifique implique des précautions particulières de mise en oeuvre pour éviter que des coulures ne tachent la toiture.
Les ciments courants doivent être de classe 32,5 ou 42,5 selon NF EN 197-1 et NF EN 197-4.
Les ciments à maçonner doivent être de classe 160 ou 250 selon NF EN 413-1.
Les chaux doivent être soit des chaux hydrauliques naturelles NHL5 ou avec ajouts NHL-Z5, soit des chaux hydrauliques artificielles XHA des classes 60 ou 100 selon NF EN 459-1.
Les liants doivent être conformes aux normes NF P 15-301 et NF P 15-307.
La marque NF Liants hydrauliques2 vaut preuve de conformité à ces exigences.
Ou son équivalent dans les conditions de l'avant-propos commun.
Le sable doit être conforme à la norme NF EN 13139 et de granularité 0,1/3,15 (en terme de chantier sable 0/3).
Les colorants éventuellement utilisés doivent être compatibles avec les liants (par exemple : oxydes spécifiques). Leur dosage ne doit pas dépasser 5 % à 7 % de la masse du liant.
La notice technique du fabricant de colorant précise les dosages et compatibilité du colorant.
Pour les tuiles siliconées, le scellement est effectué à partir d'un mortier adjuvanté.
Concernant l'additif à incorporer dans le mortier adjuvanté, on se réfère à la notice technique du fabricant d'adjuvant.
3.5 Bandes métalliques
3.5.1 Bandes façonnées
Les caractéristiques des bandes façonnées normalisées doivent répondre en ce qui concerne leurs profils et leurs développés à la norme NF P 34-402.
Les bandes en zinc façonnées à la demande doivent être conformes à la NF EN 988. Leur épaisseur minimale est de 0,65 mm.
Les bandes façonnées à la demande en cuivre doivent être conformes à la NF EN 1172. Leur épaisseur minimale est de 0,50 mm.
Les bandes façonnées à la demande en acier inoxydable ont une épaisseur minimum de 0,40 mm.
Le choix de l'alliage d'acier en fonction de l'atmosphère extérieure respecte les dispositions du NF DTU 40.44 P1-2 .
3.5.2 Tables et bandes en plomb
Les « bandes » en plomb doivent répondre aux spécifications de la norme NF EN 12588. Leur épaisseur doit être au moins de 1,5 mm.
3.6 Écran de sous-toiture
On entend par écran, des éléments continus souples (lés) ou rigides (panneaux, planches), interposés entre le comble et la lame d'air de ventilation en sous face des tuiles.
3.6.1 Écran souple
Les écrans souples de sous-toiture doivent satisfaire aux prescriptions de la norme NF EN 13859-1 et de l'Annexe D « Spécifications complémentaires pour les écrans souples de sous-toiture ».
La mise en oeuvre des écrans souples n'est pas visée spécifiquement par le présent document. Leur utilisation nécessite des performances de résistance à la pénétration d'eau, de transmission de vapeur d'eau et des caractéristiques mécaniques minimales spécifiques selon leur mode de mise en oeuvre.
Les Documents Particuliers du Marché définissent les conditions de réception des lots d'écrans souples livrés sur chantier. À défaut, on se réfère à l'Annexe E « Conditions de réception applicables aux fournitures d'écrans souples de sous-toiture » pour justifier des performances des lots livrés.
3.6.2 Écran rigide en bois ou en matériau dérivé du bois
3.6.2.1 Bois
L'écran est constitué par des voliges ou des planches (voir paragraphe 3.2.1) bord à bord ou emboîtées.
3.6.2.2 Panneaux contreplaqués
Les panneaux de contreplaqués doivent être conformes à la norme NF EN 13986. Ils sont définis par référence aux normes NF EN 313-1 et NF EN 313-2 et leurs tolérances dimensionnelles sont données par la norme NF EN 315.
Les panneaux utilisés doivent être dans tous les cas à usage structurel et marqués S.
Les panneaux doivent satisfaire au minimum aux exigences de la norme NF EN 636 correspondant aux emplois en classe de service 3.
Les documents particuliers du marché définissent les conditions d'acceptation des lots livrés sur chantier. À défaut, on se réfère à l'Annexe C.
3.6.2.3 Panneaux de particules
Les panneaux de particules doivent être conformes à la norme NF EN 13986. Ils sont définis dans la norme NF EN 309. Les tolérances dimensionnelles sont données dans la norme NF EN 312.
Les panneaux doivent satisfaire au minimum aux exigences relatives au type P5 de la norme NF EN 312.
Les documents particuliers du marché définissent les conditions d'acceptation des lots livrés sur chantier. À défaut, on se réfère à l'Annexe C.
Il est rappelé que les panneaux de particules ne peuvent pas être utilisés en exposition directe aux intempéries.
3.7 Chatières
Les chatières métalliques (zinc, acier inoxydable, cuivre) doivent répondre à la norme NF P 37-410.
Les chatières en terre cuite doivent répondre aux spécifications du paragraphe 3.1
3.8 Closoir ventilé pour faîtage ou arêtier
Le closoir ventilé est choisi de manière à ce que l'ensemble « lisse de réhausse, closoir de ventilation et faîtière ou arêtier » forme un ensemble cohérent.
Le closoir ventilé doit bénéficier d'un Avis Technique ou d'un Document Technique d'Application3 favorable en cours de validité.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
3.9 Mastic de calfeutrement pour bande à rabattre
Les mastics de calfeutrement sont conformes à la norme NF EN ISO11600.