9  Mise en oeuvre des sous-couches isolantes

Afin d'éviter la détérioration des sous-couches isolantes sensibles au poinçonnement et des dalles à plots, lors des déplacements nécessaires de chantier, les zones de circulation doivent être protégées soit avec des planches posées directement dessus, soit avec des morceaux de plaques résultant des chutes de découpes avant recouvrement.

À l'exception des sous-couches acoustiques minces (SCAM), des panneaux à feuillures ou rainures d'emboîtement et des dalles à plots conformes à la norme NF DTU 52.10 P1-2 (CGM), un film de polyéthylène conforme à la norme NF DTU 52.10 P1-2 (CGM) est déroulé sur l'ensemble de la surface avec recouvrement entre lés d'au moins 10 cm, afin d'empêcher les pénétrations de la laitance dans la sous-couche isolante, le film est remonté sur la bande périphérique et maintenu par des bandes adhésives, les angles correctement pliés (voir l'exemple dans Figure 2).

Figure 2  Schéma de principe des relevés périphériques et du traitement des angles rentrants

9.1  Sous-couches isolantes en panneaux

La mise en oeuvre doit être réalisée de façon à obtenir une continuité de l'isolation. De plus, tout panneau isolant rigide devra avoir une flèche inférieure ou égale à 4 mm une fois mis en oeuvre. Pour les sous-couches isolantes de classe SC1, la plus grande dimension des panneaux est limitée à 1 500 mm.

Les panneaux sont mis en oeuvre après la bande périphérique dont ils assurent le maintien si celle-ci n'est pas autocollante.

9.1.1  Panneaux à bords droits

Les panneaux de sous-couches isolantes sont posés jointifs (espace inférieur à 2 mm) à joints décalés sur toute la surface du local.

9.1.2  Panneaux à feuillures ou rainures d'emboîtement ou dalles à plots

Les panneaux comportent des rainures ou feuillures sur les quatre côtés (deux apparentes sur deux côtés adjacents, deux non visibles sur les deux autres côtés). Ils sont mis en place en partant d'un angle du mur opposé à l'entrée de la pièce, feuillures apparentes vers l'intérieur de la pièce et feuillures non visibles arasées le long des murs, de façon à présenter un bord droit en appui sur la bande périphérique. Les derniers panneaux aux extrémités sont coupés 3 mm à 5 mm plus larges et emboîtés en force.

NOTE

Les dalles à plots sont toujours situées au dessus dans le cas d'une superposition des sous-couches isolantes. Les dalles à plots de part leur système d'emboîtement évitant la pénétration de laitance ne nécessitent pas la mise en oeuvre d'un film polyéthylène au dessus de cette sous-couche.

9.2  Sous-couches isolantes en rouleaux

Les lés sont posés jointifs, bord à bord (espace inférieur à 2 mm) ou sont posés avec un recouvrement longitudinal de 50 mm minimum, pour une superposition maximum de deux lés dès lors qu'il n'y a pas une superposition avec une autre sous-couche isolante.

La protection contre la pénétration de laitance dans les joints entre lés est assurée par :

  1. les jonctions longitudinales des lés réalisées :

    1. à l'aide des bandes de recouvrement adhésives intégrées à la sous-couche. À défaut, la fermeture des jonctions est réalisée par une bande adhésive d'au moins 50 mm de large rapportée de façon continue ;

      NOTE

      Les bandes adhésives rapportées sont spécifiées dans la fiche technique de la sous-couche isolante.

    2. en alternative à la fermeture des jonctions longitudinales par une bande adhésive rapportée, à l'aide d'un film polyéthylène, conforme aux exigences de la norme NF DTU 52.10 P1-2 (CGM), placé sur l'ensemble de la surface et relevé en périphérie ;

  2. les jonctions transversales des lés : elles sont posées bord à bord (espace inférieur à 2 mm) et fermées par une bande adhésive rapportée, d'au moins 50 mm de large, suffisamment rigide pour éviter toute déformation en cas de léger écartement des lés.

9.3  Désolidarisation périphérique et traitement des éléments verticaux

La chape, la dalle ou le mortier de scellement doivent être impérativement désolidarisés de toutes les parois verticales, y compris en pieds d'huisseries et seuils, et de toute émergence (fourreaux de canalisations, poteaux, murets, etc.). Pour cela, une bande compressible doit être mise en place en périphérie. Cette bande périphérique doit partir du support et dépasser d'au moins 2 cm la surface finie (revêtement de sol compris) (voir Figure 3). Elle est soit maintenue par un adhésif, soit coincée entre le mur et la sous-couche.

Pour les sous-couches isolantes minces (SCAM) d'épaisseur inférieure à 5 mm, les lés peuvent être relevés sur les parois verticales sur toute la périphérie du local y compris les huisseries.

Dans tous les cas, la désolidarisation périphérique doit être traitée afin d'empêcher une pénétration de laitance éventuelle.

Le revêtement de sol est posé sans enlever la bande résiliente périphérique de façon à éviter tout contact avec les parois verticales.

Dans le cas de la superposition de deux sous-couches isolantes, la bande de désolidarisation périphérique doit être posée avant la mise en place des sous-couches isolantes.

Figure 3  Bande périphérique sans retour adhésif

En cas d'utilisation de bande périphérique avec retour adhésif, celui-ci doit être placé au-dessus de la ou des sous-couches isolantes s'il y a une superposition (voir Figure 4).

Figure 4  Bande périphérique avec un retour adhésif

Pour les canalisations verticales, deux cas sont à envisager :

  1. les canalisations sont déjà en place. Elles sont désolidarisées comme indiqué en Figure 5 ;

  2. les canalisations sont mises en place après réalisation de la chape ou de la dalle. Dans ce cas, la responsabilité de la fonction acoustique n'incombe pas à l'entreprise réalisant la chape ou la dalle.

NOTE

En principe, elle incombe à l'entreprise qui réalise les percements. Lors du passage de la canalisation, les deux fourreaux assurant les fonctions mécanique et acoustique sont mis en oeuvre.

Figure 5  Exemple : désolidarisation de fourreaux ou canalisations

Figure 6  Cas d'une canalisation verticale

Les plinthes sont posées sur le support vertical :

  • soit en rabattant la bande périphérique sous la plinthe et en la coupant au ras de celle-ci une fois posée ;

  • soit en ménageant, après découpe de la bande périphérique, un espace de quelques millimètres par rapport au sol fini de façon à assurer une désolidarisation complète ;

  • soit à l'aide d'un profilé spécifique.

Pour le remplissage du joint entre la plinthe et le revêtement, il convient de se référer au texte de mise en oeuvre du revêtement considéré.