7 Prescriptions particulières selon la nature du matériau principal utilisé
7.1 Maçonneries de briques de terre cuite
7.1.1 Choix des matériaux
L'épaisseur des joints est fonction des tolérances dimensionnelles de fabrication des briques, du calepinage de l'appareil et du mortier choisi en conséquence.
Pour les briques accessoires et les découpes, il est admis de réaliser un montage à joints verticaux épais avec des briques destinées à être montées à joints minces.
7.1.2 Exécution en partie courante
7.1.2.1 Humidification des briques de terre cuite
En règle générale, les produits doivent être humidifiés et égouttés au moment de la pose.
L'humidification est adaptée à l'absorption d'eau du produit. Si les élément s sont absorbants (taux initial d'absorption d'eau par capillarité > 3 kg/m2 selon NF EN 772-11), l'emploi de mortier à rétention d'eau élevée permet de réduire cette humidification préalable. Inversement, pour des éléments très peu absorbants, l'humidification peut être contre-indiquée.
7.1.2.2 Appareillage
7.1.2.2.1 Briques de terre cuite enduites P
Est à proscrire, l'appareillage consistant à disposer les briques de manière à ce que leurs perforations soient orientées dans un sens qui ne correspond pas à leur usage normal tel que prévu, sauf en cas exceptionnel de harpage.
Le harpage entre deux murs construits avec des briques à alvéoles horizontales est un cas où le sens des alvéoles peut-être différent du sens habituel.
7.1.2.2.2 Maçonneries apparentes de briques U
Pour les éléments de petits formats, l'appareillage doit être tel que les joints verticaux soient décalés d'une assise égale au moins au quart de leur longueur.
Par exemple, le décalage minimal est généralement de 5 cm pour les briques 220 mm x 105 mm x 60 mm.
Pour ces produits, au cas où l'appareillage prévoit une continuité de certains joints verticaux, cette continuité ne doit pas excéder trois assises.
Les briques sont posées à bain soufflant ou refluant de mortier, les joints devant être bien pleins et non garnis après coup.
7.1.2.2.3 Briques de terre cuite pour montage à joints interrompus ou à bandes multiples
Avec les briques à rupture de joint pour montage à joints interrompus, des précautions doivent être prises pour que le canal central formant rupture de joint ne soit pas rempli par le mortier de pose.
Il est recommandé d'utiliser, à cet effet, une réglette disposée dans ce canal, ou un cadre métallique conçu pour cet usage.
7.1.2.2.4 Forme et finition des joints (briques U)
Le jointoiement en montant est admis pour tous les types de murs.
La face interne de la paroi extérieure en maçonnerie doit être revêtue d'un enduit à base de liants hydrauliques exécuté comme indiqué au 5.5.1.4. Lorsque le jointoiement est exécuté en montant, l'exécution du jointoiement après coup permet de recourir à un enduit non hydraulique sur la face interne (par exemple un enduit plâtre). De même, la réalisation d'un mur de type III en remplacement d'un type IIa ou IIb dispense de l'exécution de l'enduit sur la face interne.
7.1.2.3 Assise supérieure des murs porteurs
7.1.2.3.1 Briques enduites
Lorsque la distance verticale entre deux chaînages horizontaux ne permet pas la mise en oeuvre d'un nombre entier de briques, l'intervalle doit être comblé avec des briques pleines ou à perforations verticales de petite hauteur ou coupées à la scie, convenablement appareillées, de catégorie et de classe de résistance à la compression semblables à celles en partie courante ; les autres valeurs déclarées étant également sensiblement les mêmes. Cet élément doit dans tous les cas rester intègre après la découpe.
Des briques spécifiques dites « briques de calepinage » peuvent être utilisées.
7.1.2.3.2 Briques apparentes U
Il suffit de jouer sur l'épaisseur des joints pour faire coïncider la hauteur de la maçonnerie et la distance entre chaînages horizontaux.
7.1.3 Maçonneries en débord par rapport aux ouvrages en béton armé
Le montage des maçonneries avec débord par rapport à l'ouvrage sous-jacent n'est possible que dans les conditions suivantes :
pour les murs porteurs en briques (P ou U, enduites ou apparentes) à perforations horizontales, le débord par rapport à l'ouvrage sous-jacent n'est admis que pour des constructions limitées à R + 1 ; en outre, ce débord ne doit pas dépasser 2,5 cm, le nombre de parois verticales de la brique au droit de l'ouvrage sous-jacent étant au moins égal à 4 ;
pour les briques (P ou U, enduites ou apparentes) à perforations verticales, le débord ne peut dépasser 2,5 cm, ou 5 cm dans le cas de briques d'épaisseur supérieure ou égale à 0,30 m.
La vérification de la stabilité du mur en débord doit être vérifiée en ne considérant, dans le calcul des contraintes unitaires, que la seule partie de l'élément reposant sur l'ouvrage sous-jacent, en se référant au NF DTU 20.1 P3 - Règles de conception et dispositions constructives minimales.
Les précautions destinées à empêcher la mise en compression accidentelle des maçonneries de remplissage s'appliquent tout particulièrement au cas où ces maçonneries sont en débord par rapport à l'ouvrage sous-jacent.
7.2 Maçonneries de blocs de béton de granulats
7.2.1 Choix des matériaux
L'épaisseur des joints est fonction des tolérances dimensionnelles de fabrication des blocs, du calepinage de l'appareil et du mortier choisi en conséquence.
7.2.2 Montages des blocs de béton de granulats
Les diverses dispositions du montage et de l'exécution des maçonneries sont décrites en 5.
7.2.3 Exécution des parois et murs
7.2.3.1 Exécution en partie courante
7.2.3.1.1 Humidification des blocs
Excepté dans le cas des blocs apparents, les blocs sont, si nécessaire, humidifiés au moment de la pose et égouttés.
Afin d'éviter l'absorption rapide de l'eau du mortier de pose et sa dessiccation prématurée, cette opération doit être effectuée avec précaution, car l'apport d'humidité augmente les variations dimensionnelles ultérieures des blocs mis en oeuvre.
7.2.3.1.2 Appareillage de maçonneries enduites
Si la longueur du mur ne correspond pas à un nombre entier de blocs, le complément nécessaire est effectué à l'aide de blocs recoupés, de préférence dans des blocs spéciaux.
7.2.3.2 Assise supérieure des murs porteurs
La hauteur du mur doit être arasée au niveau du chaînage horizontal en un nombre entier de lits de blocs.
Si nécessaire, l'ajustement, qui ne doit pas dépasser 5 cm, doit être réalisé en éléments pleins de béton soigneusement hourdés ou en béton coulé en oeuvre, à l'exclusion de matériaux creux disposés à plat ou de "cassons".
L'ajustement est possible en jouant sur l'épaisseur des joints ou le module des blocs ; les hauteurs nominales de 20 cm, 25 cm, ou 30 cm correspondent à des hauteurs de fabrication de 19 cm, 24 cm ou 29 cm.
7.2.3.3 Réparation des défauts localisés accidentels
La réparation au mortier des cassures, défauts de remplissage des joints et autres défauts accidentels localisés, ne répondant pas aux exigences d'aspects définies en 8.1, est acceptée à condition que le mortier soit additionné de produits améliorant l'adhérence et la rétention d'eau.
Ce mortier est de même nature que celle des ouvrages à réparer ou au moins de celle du mortier du montage, par exemple un mortier de granulats légers avec des blocs en béton de granulats légers. La surface de la maçonnerie doit être localement nettoyée et humidifiée avant réparation.
7.2.3.4 Maçonneries apparentes
7.2.3.4.1 Appareillage
Le calepinage se fait à l'aide de blocs spéciaux afin d'assurer le décalage des joints verticaux. Avant de commencer le montage, les deux premières assises doivent être disposées à sec.
Afin d'obtenir une bonne répartition des blocs dans le sens horizontal, la répartition verticale doit être ajustée à l'aide d'un gabarit sur lequel sont repérées les hauteurs d'assises.
Les coupes de blocs doivent être exécutées à la scie.
7.2.3.4.2 Joints de fractionnement complémentaires
Des joints de fractionnement complémentaires sont prévus dans le cas de maçonneries porteuses ou de remplissage. La distance entre joints de fractionnement complémentaires (et entre joints et retours d'angles) ne doit pas dépasser celle prévue conformément au NF DTU 20.1 P3.
7.2.3.4.3 Continuité des joints des blocs à alvéoles débouchantes
Les joints horizontaux et verticaux sont exécutés conformément à la Figure 82. L'excédent de mortier est enlevé au fur et à mesure du montage.
Figure 82 Cas des blocs creux apparents à alvéoles débouchantes
7.2.3.4.4 Formes et finitions des joints
La face interne de la paroi extérieure en maçonnerie est revêtue d'un enduit à base de liants hydrauliques exécuté comme indiqué au 5.5.1.4.
Lorsque le jointoiement est exécuté en montant, l'exécution du jointoiement après coup permet de recourir à un enduit non hydraulique sur la face interne (par exemple un enduit plâtre). De même, la réalisation d'un mur de type III en remplacement d'un type IIa ou IIb dispense de l'exécution de l'enduit sur la face interne.
7.2.4 Cas particulier des blocs de coffrage
Les maçonneries de blocs de coffrage peuvent être hourdées à joints épais ou minces (dans les conditions du 5) ou montées à sec.
Il n'y a pas de dispositions particulières pour la réalisation de la première assise dans le cadre du montage des blocs de coffrage, en particulier contre les remontées d'humidité.
Les tolérances dimensionnelles des blocs de coffrage à utiliser sont conformes au paragraphe les concernant dans le NF DTU 20.1 P1-2.
7.2.4.1 Montages à joints épais ou minces
Le premier rang est exécuté à bain de mortier et réglé de niveau. L'aplomb est vérifié à mi-hauteur d'étage. Les rangs supérieurs sont ensuite montés conformément aux paragraphes 5 et 7.2.3.
7.2.4.2 Montages à sec
Le premier rang est exécuté à bain de mortier et réglé de niveau. L'aplomb est vérifié à mi-hauteur d'étage.
7.2.4.3 Montage des blocs de coffrage et coulage du béton
Les blocs de coffrage sont montés avec un décalage minimal du tiers de la longueur du bloc.
Ce sont les dimensions des blocs spéciaux qui conditionnent le décalage des joints.
Le montage des blocs de coffrage est limité à une hauteur de coulage de 1,50 m par jour.
Afin d'éviter une reprise de bétonnage au droit du joint horizontal entre blocs, le coulage du béton doit être arrêté à un minimum de 5 cm au-dessous de l'arase en attente, à l'exception des arases de planchers, pignon et couronnement où le béton est coulé jusqu'à l'arase.
Lors des reprises intermédiaires de montage des blocs de coffrage, un brossage des parties horizontales des parois des blocs doit être réalisé avant pose du rang suivant.
7.3 Maçonneries de blocs en béton cellulaire autoclavé
7.3.1 Choix des matériaux
L'épaisseur des joints est fonction des tolérances dimensionnelles de fabrication des blocs de béton cellulaire autoclavé, du calepinage de l'appareil et le type de mortier pour joints épais, ou pour joints minces est choisi en conséquence.
Les blocs de tolérance GL sont montés à joints épais suivant les préconisations du 5.3.1.
7.3.2 Exécution des parois et murs
Les blocs de tolérance TA ou TB sont montés suivant les préconisations du 5.3.2.
7.3.2.1 Exécution en partie courante
7.3.2.1.1 Humidification des blocs
Cette opération doit être effectuée avec précaution car l'apport d'humidité augmente les variations dimensionnelles ultérieures du béton cellulaire des blocs en oeuvre.
7.3.2.1.2 Appareillage
La première assise de blocs est réglée de niveau de façon à permettre le respect des épaisseurs de joints indiquées ci-avant.
Les conditions d'appareillage sont décrites au 5.2.
Si la longueur du mur ne correspond pas à un nombre entier de blocs, le complément de longueur nécessaire doit être réalisé à l'aide de blocs sciés, à l'exclusion de tout autre matériau.
Selon le type de finition prévue, le réglage est effectué sur le nu intérieur ou extérieur en sorte de satisfaire les tolérances indiquées en 8.
7.3.2.1.3 Joints horizontaux
Qu'ils soient minces ou épais, les joints doivent régner sur toute l'épaisseur du mur dans les cas ci-après :
maçonneries porteuses sur plus de deux niveaux ;
lorsque l'épaisseur brute du mur est inférieure ou égale à 20 cm ;
sur une largeur de 20 cm au moins répartie symétriquement par rapport au plan médian du mur dans les autres cas.
L'application du mortier (T) pour joints minces est effectuée à la pelle crantée.
Le profil dentelé de la pelle permet d'assurer une répartition continue et uniforme du mortier dans la quantité requise et d'améliorer les conditions du repos d'une assise sur l'autre. Du fait de la faible épaisseur de mortier-colle appliqué, l'horizontalité et la planéité sont régulièrement vérifiées au cours du montage.
7.3.2.1.4 Joints verticaux
Ils peuvent être remplis ou non.
Dans le premier cas, ils peuvent être épais ou minces (encollés) et réalisés comme indiqué ci-avant pour les joints horizontaux.
Dans le second cas, les blocs sont posés jointifs.
Il existe des blocs spéciaux à cet effet, présentant sur les tranches verticales d'about des profils à emboîtement.
7.3.2.2 Soubassement en béton cellulaire autoclavé
L'utilisation de maçonneries en blocs de béton cellulaire pour ces ouvrages doit respecter les prescriptions des NF DTU 20.1 P1-2 et P3.
7.3.2.3 Raccordement avec des parois ou murs de natures différentes
Les parois et murs de béton cellulaire ne doivent pas être solidarisés de façon rigide avec des parois et murs en maçonneries de natures différentes.
Les précautions à prendre aux raccords de tels ouvrages doivent tenir compte des déformations différentielles d'origine hygrothermique et de fluage prévisibles ; les deux parois sont désolidarisées par un joint filant traité comme indiqué en 5.11.2.
Si nécessaire, la stabilité transversale (de l'un ou des deux murs) est réalisée par deux à trois liaisons ponctuelles réparties sur la hauteur. Ces liaisons sont définies au 6.5 et doivent répondre aux définitions du NF DTU 20.1 P1-2.
7.3.2.4 Assises supérieures des murs porteurs
Est à proscrire, le fait de compléter la hauteur de la maçonnerie en béton cellulaire par des matériaux durs susceptibles de provoquer un poinçonnement.
Les chaînages horizontaux, indispensables au droit de chaque plancher, doivent être coulés directement sur le béton cellulaire, sauf cas où des semelles de répartition ou renforts localisés sont nécessaires ; ces renforts doivent régner sur une longueur de l'ordre d'un bloc au moins.
7.3.2.5 Baies et ouvertures
7.3.2.5.1 Jonction allège-trumeau porteur
Dans le cas d'une jonction allège-trumeau porteur, les armatures de renfort sont disposées :
soit dans l'épaisseur des joints. Elles doivent être alors d'épaisseur compatible avec celle des joints, protégées contre la corrosion et ancrées de 50 cm à partir du nu de chacun des tableaux ;
soit dans une gorge de 5 cm × 5 cm minimum, réalisée à mi-épaisseur et en partie supérieure des blocs d'un même lit. Cette gorge est remplie de mortier dont les granulats ne dépassent pas 15 mm. L'armature de la gorge est constituée par une barre HA8 ancrée de 40 cm au minimum à partir du nu de chacun des tableaux (Figure 83).
Figure 83 Jonction allège-trumeau porteurs en maçonnerie de blocs en béton cellulaire autoclavé
7.3.2.5.2 Jambage
La dimension maximale des feuillures des fenêtres est de 5 cm × 5 cm tout en étant adapté à l'épaisseur du dormant de la menuiserie.
7.3.2.5.3 Linteaux
Le choix des linteaux en béton cellulaire doit être effectué conformément aux spécifications du NF DTU 20.1 P1-2.
Si les linteaux sont réalisés en béton armé, ils doivent être alors habillés dans le cas de murs extérieurs en maçonneries enduites, conformément aux indications du 5.9.4.
7.3.2.5.4 Habillage des éléments de béton armé incorporés ou associés à des maçonneries enduites
Cet habillage des éléments en béton armé a pour but de limiter l'amplitude des variations dimensionnelles de l'ossature et d'assurer au revêtement un support homogène.
L'habillage doit être réalisé au moyen de planelles de béton cellulaire de 5 cm d'épaisseur minimale, placées en fond de coffrage, avec mise en place préalable, dans le cas d'éléments fléchis ou de structures fortement sollicitées, de fixations mécaniques devant être noyées dans le béton (clous en acier galvanisé ou inoxydable, par exemple).
Ces fixations qui ont pour but de renforcer la liaison entre l'habillage et le béton armé ne sont pas indispensables sur les éléments verticaux faiblement chargés, ni sur les éléments horizontaux non fléchis tels les chaînages.
Dans le cas exceptionnel où il n'est pas possible d'insérer les éléments de béton cellulaire en fond de coffrage (ou en cas d'oubli), il est admis de coller les éléments à l'aide du mortier-colle destiné à la pose des blocs. La surface du béton doit être propre et exempte de traces d'huile de décoffrage. Si les tolérances du béton ne permettent pas l'encollage direct, il faut alors procéder à son dressement selon le NF DTU 26.1.
En cas de rattrapage en forte épaisseur (> 2 cm), un mortier de réparation du béton (structurel ou non) conforme au NF DTU 20.1 P1-2 doit être utilisé.
Ces mortiers sont en général à retrait compensé, ce qui n'est pas le cas des mortiers d'enduit.
Dans le cas d'éléments fléchis, la jonction entre le béton et les éléments d'habillage peut être renforcée au moyen de fixations en acier inoxydable traversant les blocs et chevillées dans le béton, à raison de deux fixations par élément.
Dans le cas de maçonneries de remplissage comportant des joints souples horizontaux, ces joints doivent être poursuivis dans l'habillage.
7.3.2.6 Fractionnement complémentaire des murs de remplissage de façade
La distance entre joints de fractionnement complémentaires (et entre joints et retours d'angles) ne doit pas dépasser celle prévue pour les éléments en béton cellulaire. Dans le cas de maçonnerie de remplissage, ces joints sont de préférence disposés au droit des poteaux ou voiles verticaux de l'ossature.
La distance des joints complémentaires ne doit pas dépasser 40 fois l'épaisseur brute de la paroi.
7.3.2.7 Réparation des défauts localisés
Les cassures, défauts de remplissage des joints épais et autres défauts accidentels localisés ne répondant pas aux exigences d'aspect, sont réparés selon le mortier de montage utilisé, soit au mortier-bâtard additionné de rétenteur d'eau, soit au mortier de joints minces pour des petites surfaces, soit au mortier à base de granulats légers type mortier à retrait compensé.
La surface de la maçonnerie doit être localement nettoyée et humidifiée avant rebouchage.
Si le défaut à réparer est important (mise en oeuvre d'épaisseurs de produits de réparation supérieures à 1 cm), il est utilisé un enduit de dressement du même mortier que le corps de l'enduit, à appliquer conformément au NF DTU 26.1.
7.4 Maçonnerie de pierre naturelle
7.4.1 Choix des matériaux
Les exigences qui peuvent en déterminer le choix et le montage sont principalement (hormis l'aspect) :
la résistance mécanique (compression ou flexion) ;
l'absorption d'eau par capillarité ;
la résistance au gel.
Les mortiers doivent être compatibles avec les pierres et les performances requises. Ils sont définis dans le NF DTU 20.1 P1-2.
L'épaisseur des joints est fonction des tolérances dimensionnelles de fabrication des pierres, du calepinage de l'appareil et du type de mortier pour joints épais ou semi-épais, ou mortier pour joints minces.
Pour les moellons et les moellons équarris de très irréguliers à irréguliers, pour lesquels il n'y a aucune exigence de tolérance, l'épaisseur usuelle du joint varie de 10 mm à 30 mm.
Pour les pierres dimensionnées, pour lesquelles l'exigence de tolérance est D1 ou D2, l'épaisseur usuelle du joint varie de 8 mm à 30 mm.
Pour les pierres dimensionnées, pour lesquelles l'exigence de tolérance est D3, l'épaisseur usuelle du joint varie de 3 mm à 30 mm.
7.4.2 Montages à joints épais et à joints minces
Les diverses dispositions du montage et de l'exécution des maçonneries sont décrites au 5.
7.4.2.1 Montages à joints épais
Les particularités des montages à joints épais en maçonneries de pierre naturelle enduites ou apparentes sont décrites ci-après.
7.4.2.2 Montages à joints épais de plâtre coulé
Dans le cas de pierres dimensionnées en calcaire tendre (tolérance D1 ou D2), la pose peut être effectuée au plâtre, suivant les habitudes locales. L'épaisseur des joints varie de 8 mm à 12 mm.
Le plâtre est coulé après obturation des contours extérieurs des lits et des joints, suivant la méthode dite "au godet". Après la prise, les joints vus sont ragréés, dégarnis et rejointoyés.
Les joints au plâtre ne sont pas admis en soubassement dans le cadre du présent document.
Le jointoiement après coup ne doit pas être réalisé à l'aide d'un mortier contenant du ciment.
7.4.2.3 Montage à joints épais de mortier
Les pierres ayant un coefficient d'absorption d'eau par capillarité élevé (C1w,s ou C2w,s supérieur à 200 ou déterminé sur chantier par l'essai à la goutte d'eau) sont humidifiées avant l'emploi. Elles sont épongées avant l'étalement du mortier.
La pose directe sur le mortier est impérative dans le cas de moellons équarris et dans le cas de joints minces. Elle est possible avec les pierres dimensionnées à joints épais qui ne sont pas trop lourdes quand les exigences de précision et de régularité de l'appareil ne sont pas sévères.
La pierre est placée sur la couche de mortier et assujettie jusqu'à l'épaisseur définitive du lit. Le remplissage des joints verticaux est fait à l'avancement et achevé au moyen de la fiche à dents.
La pose sur cales des pierres dimensionnées à joints épais est nécessaire dans les cas suivants :
exigences élevées de régularité de l'appareil et des joints ;
pierres de grande hauteur sur un mortier qui ne peut pas, à l'état humide, supporter leur poids (consistance trop faible) ;
pierres volumineuses et lourdes dont l'ajustement est difficile (> 50 kg) ;
mortier à prise lente ;
ou quand les Documents Particuliers du Marché l'exigent.
Les lits et joints sont réglés de 0,8 cm à 3 cm d'épaisseur pour la pierre dimensionnée et pour les moellons. Si nécessaire, la pose est effectuée sur baguettes, cales en bois blanc, sans noeuds et humidifiées ou cales en polymère (plastique), réglées à l'épaisseur du joint, placées aux angles à 0,03 m ou 0,04 m au moins des arêtes, pour éviter les écornures de ces dernières. Dans le cas d'une maçonnerie à un seul parement, la plus courte distance, entre un joint vertical et l'arête d'un angle saillant, est de 0,20 m.
Des baguettes sont éventuellement utilisées afin de réserver l'espace du rejointoiement.
Le réglage en aplomb des pierres est effectué uniquement à l'aide de coins disposés en face postérieure du parement de la pierre.
La couche de mortier étalée est plus épaisse que les baguettes et les cales. La pierre est posée sur le mortier et ajustée jusqu'à ce qu'elle repose sur les baguettes ou cales. Les baguettes et les cales sont retirées au minimum 24 h après. Les joints sont ensuite garnis au fer à jointoyer.
Les moellons sont posés à bain soufflant de mortier et bien serrés, de façon que celui-ci reflue en surface.
Un lit de mortier refluant de part et d'autre du moellon est appelé "bain soufflant de mortier".
Les moellons sont maçonnés afin qu'il ne puisse s'établir entre eux aucun contact direct. Les intervalles trop importants sont garnis de morceaux de pierre ou de petits moellons, enrobés de mortier, de manière à obtenir une maçonnerie bien pleine.
Des moellons sont, de place en place, disposés en boutisse.
7.4.2.4 Montages à joints minces
Les murs en pierres dimensionnées sont toujours du type IIa au moins, avec les limitations d'emploi indiquées dans le NF DTU 20.1 P3.
Le choix d'un mortier (T) pour le montage à joints minces des pierres dimensionnées, réalisé à l'aide d'un outil particulier et dans des épaisseurs admissibles, se fait selon le NF DTU 20.1 P1-2 (CGM).
Afin d'assurer le bon remplissage du joint vertical et l'adhérence du mortier, il est exercé une pression horizontale sur la pierre en se servant éventuellement d'un maillet en caoutchouc ou en bois.
Dans les cas courants, les mortiers de joints minces horizontaux et verticaux sont appliqués à la pelle crantée.
7.4.3 Exécution des parois et murs
Le montage est réalisé avec des pierres dimensionnées ou avec des moellons équarris à joints épais.
7.4.3.1 Calepinage
L'entrepreneur établit le calepinage suivant les indications ou les dessins du Maître d'OEuvre et les lui soumet pour accord.
Il est recommandé de tester l'implantation et le calepinage en posant le premier lit à sec.
Dans le cas de simple entourage harpé de baies ou d'ouvertures en pierre naturelle, la plus courte distance peut être réduite pour être comprise entre 8 cm et 12 cm ou satisfaire à l'appareillage au tiers (les joints verticaux des matériaux adjacents mis en oeuvre autour des baies sont conformes à la Figure 5), sauf dans le cas de moellonage équarri ou non.
La plus courte distance, entre un joint vertical et l'arête d'un angle rentrant, est de 0,20 m.
7.4.3.2 Finition et exécution des joints côté extérieur
Le jointoiement en montant est admis (lorsque cette pratique est compatible avec la technique de pose utilisée) :
pour les façades abritées ;
pour les façades non abritées en cas de murs de type I ou II.
C'est le cas en particulier pour la pose de pierres dimensionnées.
Le jointoiement après coup (exécuté entre 1 et 7 jours après le montage) est indispensable pour les façades non abritées en cas de murs de type IIb ou III.
En cas de pose au plâtre, le jointoiement après coup ne doit pas être exécuté à l'aide d'un mortier contenant du ciment.
7.4.3.3 Liaisons avec l'ossature et les chaînages
Sont traités ci-après, les assises supérieures et les chaînages horizontaux.
7.4.3.3.1 Maçonneries apparentes de pierres dimensionnées
Dans ce cas, le calepinage doit être étudié pour que l'assise supérieure du mur serve de coffrage au chaînage sans retombée de celui-ci sous le plancher. Le chaînage réalisé en béton armé peut être habillé à l'extérieur par un bandeau en pierre dimensionnée. Pour des raisons de sécurité, des agrafes de retenue (Figure 84) doivent être disposées entre le bandeau et le chaînage.
Figure 84 Exemple d'habillage en pierre naturelle du chaînage en béton armé
7.4.3.3.2 Maçonneries apparentes de moellons
Aucune précaution particulière n'est requise, le chaînage pouvant éventuellement présenter une légère retombée par rapport au plancher.
7.4.3.3.3 Raccord des murs de remplissage à l'ossature
Les ossatures en béton armé présentent des décrochements permettant la réalisation de feuillures pour assurer la pénétration de la pierre avec un recouvrement suffisant, l'étanchéité de la feuillure étant réalisée par la mise en place d'un joint souple.
Dans le cas de raccordement avec une ossature en béton armé, un calfeutrement par joint souple est réalisé pour les façades exposées au vent et au ruissellement (Figure 85).
Figure 85 Raccord entre les ossatures en béton armé et les murs de remplissage