7  Mise en oeuvre

7.1  Contrôle des conditions d'application

Avant de commencer les travaux d'application, l'entrepreneur vérifie si les conditions nécessaires à l'application sont remplies et notamment :

  • locaux clos et couvert de l'ouvrage sont réalisés et interdits aux autres corps d'état ;

  • surfaces à recouvrir libérées ;

  • humidité résiduelle du support conforme au Tableau 1 ;

  • garantie que les conditions d'application ne seront pas modifiées durant l'application et la polymérisation du système de revêtement ;

  • température des locaux comprise entre 5 °C et 40 °C suivant le type de produit et les recommandations du concepteur ;

  • température du support supérieure de 3 °C au point de rosée ;

  • HR inférieure ou égale à 85 % ;

    NOTE

    Il existe des produits qui peuvent tolérer des valeurs supérieures.

  • planchers chauffants, dalles chauffantes désolidarisées sur isolant, le séchage naturel du support doit être complété par la mise en route du chauffage avant la pose du revêtement. Le chauffage sera interrompu 48 heures avant l'application du système de revêtement et ne sera remis en route que 48 heures après la pose du revêtement.

7.2  Traitement des points particuliers

Lorsque des engravures doivent être réalisées pour le traitement des points singuliers, leur taille varie selon la nature chimique et l'épaisseur totale des couches du système de revêtement. Elles doivent être sèches, propres et aspirées.

7.2.1  Ancrage des bords de revêtements

A tous les arrêts du système de revêtement et aux jonctions entre deux revêtements (par exemple entre seuil de porte, bords d'allée, jonction d'un support revêtu à un non-revêtu), réaliser une saignée d'au moins 5 mm de large et 10 mm de profondeur avec chanfrein dans laquelle le système de revêtement viendra s'ancrer (Figure 1).

Figure 1  Ancrage des bords du revêtement

A tous les arrêts du revêtement à la jonction d'une chape désolidarisée sur isolant avec bande compressible et d'un support adjacent, un fond de joint et un mastic viennent obstruer le joint. (Figure 2).

Figure 2  Ancrage des bords du revêtement sur bande compressible

Lorsqu'il y a une différence de niveau, au droit d'un revêtement plus épais, l'entreprise peut procéder à un rattrapage de niveau (Figure 3).

Figure 3  Arrêt sur un revêtement plus épais

7.2.2  Fissures

Les fissures sans désaffleurement dont l'origine est liée au phénomène du retrait du béton, apparaissant au moment du séchage et qui ont une largeur inférieure à 0,3 mm, ne nécessitent pas de traitement particulier (Figure 4).

Figure 4  Passage sur fissures ≤ 0,3 mm

Le présent document ne traite pas les fissures > 0,3 mm et ≤ 0,8 mm.

Lorsque les Documents Particuliers du Marché (DPM) précisent que l'entreprise doit chiffrer le traitement des fissures sans désaffleurement dont l'ouverture est comprise entre 0,3 mm et 0,8 mm, elles sont traitées en ouvrant la fissure sur 10 mm de profondeur minimum. La saignée réalisée est rebouchée à l'aide d'un mortier de résine et qui reste homogène dans sa composition et compatible avec le système de revêtement retenu (Figure 5).

Figure 5  Traitement des fissures > 0,3 mm et ≤ 0,8 mm

7.2.3  Joints de retrait reprofilé

Sauf dispositions contraires dans les DPM (Documents Particuliers du Marché) qui garantissent leur stabilité, les joints de retrait seront traités comme suit :

Ils seront repérés, ouverts comme une fissure et remplis à l'aide d'un mortier de résine avant l'application du système de revêtement.

Après mise en oeuvre et durcissement du système de revêtement, ils seront sciés à nouveau et remplis avec un fond de joint puis, au moyen d'un mastic adapté à cet usage, suivant les recommandations du concepteur du système de revêtement (voir Figure.6).

Figure 6  Joint de retrait reprofilé

7.2.4  Joints d'arrêt de coulage

Ces dispositifs, servant d'arrêt journalier de coulage, remplissent le même rôle que les joints de retrait et doivent être traités comme ceux-ci.

7.2.5  Joints de dilatation, de mouvement et de pourtour

Les joints de mouvement et de pourtour ne pourront être traités que selon les informations fournies par le Maître d'ouvrage. Ces informations précisent le type de joint, les contraintes mécaniques, de dilatation et d'étanchéité.

La résistance mécanique du support au droit des joints de dilatation doit répondre aux contraintes auxquelles est soumis le système de revêtement. Ces parties devront en conséquence être renforcées.

Dans les locaux à sollicitations moyennes, le titulaire du lot revêtements de sol coulés à base de résine de synthèse raccorde son revêtement au joint de dilatation selon les schémas de principe suivants :

En l'absence de profilés métalliques, l'entreprise chanfreine le support de part et d'autre du joint de dilatation. Après mise en oeuvre du mortier de résine et du revêtement, le joint est scié avant mise en oeuvre du fond de joint et du mastic (Figure 7).

Figure 7  Arrêt avant le joint de dilatation sans profilé métallique

En présence de profilés métalliques, l'entreprise pratique une engravure au droit des cornières et arrête le coulage du revêtement avant les bords du profilé (Figure 8).

Figure 8  Arrêt avant le profilé métallique du joint de dilatation

7.2.6  Caniveaux, galeries techniques, siphons.

Une saignée supérieure à 10 mm sera réalisée sur leur pourtour et le système de revêtement viendra remplir celle-ci (Figure 9).

Figure 9  Exemple de traitement d'un arrêt sur caniveau, galerie technique, etc.

Sur anciens carrelages ou assimilés, les carreaux au pourtour de l'écoulement sont déposés ainsi que les produits sous-jacents pour procéder ensuite au rattrapage de niveau au droit du siphon (Figure 10).

Figure 10  Traitement d'un siphon en rénovation

7.2.7  Jonctions périphériques

Dans les pièces sèches des locaux d'habitation et dans les locaux sans présence d'eau fréquente (entretien courant humide, nettoyage par lavage) le revêtement est simplement arasé (Figure 11).

Figure 11  Jonction périphérique sol-mur

En cas de chapes désolidarisées, chapes sur isolant (NF DTU 26.2), dalles chauffantes (NF DTU 65.14 P1) et planchers chauffants (selon NF DTU 65.7 et 65.14) réalisés avec une bande compressible périphérique pour désolidariser des parois verticales, le revêtement est coulé, sans enlever la bande périphérique de façon à éviter tout contact du revêtement avec les parois (Figure 12).

Figure 12  Jonction périphérique sol-mur sur chape désolidarisée (flottante ou sur isolant)

Lorsque les locaux sont munis d'un dispositif d'évacuation d'eau, le revêtement est appliqué en remontée en plinthe. Cas d'une plinthe préfabriquée collée au mur avec un mortier de résine (Figure 13).

Les remontées en plinthe habillées en résine s'arrêtent aux huisseries verticales des portes et baies.

Figure 13  Jonction périphérique sol-mur en locaux humides exemple : plinthe préfabriquée

7.2.8  Fourreau pour canalisation traversante

Le revêtement coulé s'arrête au droit du fourreau (Figure 14).

Figure 14  Raccordement du revêtement sur fourreau solidaire à la structure

7.3  Mise en oeuvre

7.3.1  Préparation des produits

L'entreprise prépare les produits dans une zone balisée, interdite aux autres corps d'état, et protégée par (polyane, cartons, revêtements moquettes, etc.) afin de ne pas polluer le support par des projections de résine lors du transport, de l'ouverture des pots et du mélange.

Points de vigilance :

  • pour les produits pré dosés en usine, la partie contenant la coloration sera préalablement mélangée afin d'en contrôler la couleur avant de procéder au mélange.

  • pour les produits dosés sur place, l'entreprise s'assure des dosages et mélanges en fonction des produits et systèmes mis en oeuvre.

7.3.2  Application

7.3.2.1  Ordonnancement

L'entreprise s'assure des dosages, du mélange et de l'ordonnancement des couches en fonction des produits et systèmes mis en oeuvre.

7.3.2.2  Temps de mélange et durée pratique d'utilisation (DPU)

Le temps de mélange, la vitesse de malaxage et la durée pratique d'utilisation indiqués, en fonction des températures ambiantes, dans la fiche technique du système de revêtement par le fabricant des produits ou le concepteur du système de revêtement, doivent être respectés.

7.3.2.3  Délais de recouvrement

Les délais de recouvrement prescrits dans la fiche système du concepteur doivent être respectés.

7.3.2.4  Contrôles

Les contrôles et vérifications prescrits dans la fiche technique du système de revêtement, après chaque couche, par le concepteur du système de revêtement, seront réalisés et enregistrés dans un document prévu à cet effet.

7.3.2.5  Durée de polymérisation

L'entreprise doit porter une attention particulière aux conditions de polymérisation induites par l'hygrométrie ambiante, la température du local et du support, pour les produits et systèmes mis en oeuvre.

Ces conditions définissent une durée à une température donnée. A des températures inférieures la durée de durcissement augmente fortement et à des températures supérieures la durée diminue. Pendant toute la période de durcissement du système de revêtement, la température du support doit être maintenue à 3 °C au-dessus du point de rosée afin d'éviter des défauts de surface.

Les conditions de polymérisation sont fixées par le concepteur du revêtement dans les fiches techniques produits. Les temps d'attente, de mise en service et de réalisation du premier nettoyage sont indiqués dans la fiche système du concepteur.