15 Tubage
15.1 Généralités
Le présent document ne vise pas le tubage de conduit collectif de type « shunt » et de type « Alsace ».
Le tubage a essentiellement pour objet d'assurer l'étanchéité aux produits de combustion évacués par un conduit de fumée qui ne répondrait plus dans ce domaine aux exigences du 5.3.
Il peut également être utilisé pour :
une adaptation de la section ;
une adaptation des conditions de fonctionnement du conduit (classe d'étanchéité, résistance à la condensation) ;
la protection contre les risques de corrosion et de bistrage.
Il ne peut avoir pour effet de reconstituer l'intégrité et la stabilité du conduit.
Le tubage n'est admis que dans un conduit répondant aux conditions de stabilité du présent document. Il n'est pas admis de tuber un conduit seulement sur une partie de son parcours.
Dans le cas d'un conduit maçonné existant devant être tubé, l'angle des dévoiements avec la verticale est autorisé jusqu'à 45° sous réserve du passage d'un gabarit comme spécifié dans le 15.3.3.
15.2 Désignations du tubage
On doit déterminer la désignation du conduit destiné à être tubé et vérifier sa compatibilité avec l'usage prévu.
On doit tenir compte de l'état du conduit pour estimer la désignation de l'ouvrage avant tubage.
Le dimensionnement de chaque installation doit être vérifié suivant les prescriptions du 5.4.
15.2.1 Tubage justifié lorsque le conduit existant est thermiquement satisfaisant
Tubage justifié pour : adaptation de section, défaut d'étanchéité, adaptation des conditions de fonctionnement (D et W), changement de nature du combustible.
Un conduit est considéré thermiquement satisfaisant s'il satisfait les deux conditions suivantes :
sa distance de sécurité (mesurée entre la face externe de l'ouvrage existant et les matériaux combustibles) est supérieure ou égale aux valeurs mentionnées dans les Tableaux 2, 3, 4 et 5 ;
sa classe de température et sa classe de résistance au feu de cheminée, sont celles souhaitées.
Sont considérés à T400 et G, les conduits antérieurs, non visés par les normes européennes et répondant simultanément aux conditions suivantes :
ont fait l'objet d'un diagnostic conformément à l'Annexe C ;
sont constitués des éléments du tableau 13 ;
s'ils respectent une distance mesurée entre la paroi intérieure du conduit et les matériaux combustibles de 16 cm minimum (ancien écart au feu).
Tableau 13 Epaisseur minimale des parois des conduits existants
Les anciens conduits spéciaux gaz sont considérés T200 ….O . La désignation du conduit tubé est identique à celle du conduit existant pour les paramètres thermiques (T, G ou O, xxx).
Pour les autres paramètres, la désignation de l'ouvrage est identique à la désignation du tube intérieur.
15.2.2 Tubage justifié lorsque le conduit existant n'est pas thermiquement satisfaisant
Le tubage est justifié pour un conduit existant dont :
-
le classement T ne serait pas adapté
ou
la distance aux matériaux combustibles ne serait pas conforme à celles des tableaux des distances minimales aux matériaux combustibles donnés dans les chapitres précédents, avec toutefois un minimum de 4 cm dans le cas de raccordement d'un appareil à combustible solide.
La distance de sécurité par rapport aux matériaux combustibles adjacents étant celle déterminée par la position du conduit existant (ouvrage), la désignation du tubage, consiste, compte-tenu de cette distance, à déterminer la température des fumées pouvant être évacuées par ce tubage.
Si le calcul selon la norme pr NF EN 15287-1 permet la désignation T souhaitée, le tubage peut être mis en place selon les prescriptions du présent document. Dans le cas contraire, l'entreprise informe le maître d'ouvrage afin de convenir d'une solution admissible.
15.2.3 Réutilisation d'un conduit existant pour un fonctionnement en pression positive
Pour les puissances calorifiques inférieures ou égales à 85 kW : un conduit de fumée existant en situation intérieure peut être tubé pour desservir un appareil fonctionnant en pression positive.
15.3 Opérations préliminaires au tubage
15.3.1 Ramonage - Séchage - Débistrage
Avant la mise en place du tube, il sera procédé à un ramonage du conduit de fumée (voir B.3). Si ce dernier a fait l'objet de condensations antérieures, il est laissé ouvert en bas et en haut pendant le temps nécessaire à son assèchement.
Si nécessaire, il doit être réalisé un débistrage mécanique du conduit de fumée (voir B.4).
15.3.2 Travaux préalables
Les travaux éventuellement nécessaires pour assurer la stabilité et l'intégrité du conduit de fumée à tuber, doivent être entrepris avant tubage.
Les dispositifs de couronnement des souches (chapeaux, anti-refouleurs, mitron, poterie, …) doivent être déposés.
Les travaux nécessaires pour la mise en place ultérieure des colliers de fixation ou pièce de maintien en haut et en bas du conduit doivent être effectués.
15.3.3 Vacuité
La vacuité du conduit de fumée est vérifiée sur toute la hauteur par le passage dans le conduit d'une ogive de diamètre légèrement supérieur à celui du diamètre extérieur du tube à mettre en oeuvre. Il est parfois utile de fixer au bout de l'ogive un gabarit de 1 m au moins de longueur et de même diamètre que le tube, en prévision des dévoiements possibles du conduit. Il est préférable d'effectuer ce sondage dans le sens prévu pour le tubage. Si l'ensemble ne passe pas librement, le tubage ne doit pas être réalisé.
15.4 Mise en oeuvre
15.4.1 Généralité
La pose des tubes métalliques rigides à façon s'effectue conformément au 10.3.2.3.
Les tubages métalliques ou plastiques doivent être mis en oeuvre selon les prescriptions du fabricant et en utilisant les accessoires prévus à cet effet par celui-ci.
Il est nécessaire de respecter le sens de montage des tubes (flexibles ou rigides) indiqué sur les composants.
Ils doivent pouvoir être enlevés sans démolition du gros oeuvre, si ce n'est l'enlèvement du composant terminal qui couronne le conduit de fumée.
Pour les appareils indépendants à bois visés par le NF DTU 24.2, chaque tube ne peut desservir qu'un seul appareil.
La ventilation de l'espace entre l'ancien conduit préparé suivant les prescriptions du 15.3 et le tube doit être prévue en ménageant une communication avec l'atmosphère par un orifice de 5 cm2 au minimum en partie haute protégée contre d'éventuelles rentrées de pluies et de 20 cm2 au minimum en partie basse.
Ces surfaces sont considérées libres ou utiles.
En dessous d'une puissance calorifique totale de 85 kW ou d'une puissance utile totale de 70 kW dans le cas de combustibles solides, le débouché du tube doit être protégé par un dispositif permettant de limiter la pénétration d'eau de pluie dans le tube. Leur dépose et leur remise en place doivent être faciles pour permettre les interventions de ramonage.
Figure 28 Exemple de disposition en souche
Sauf pour les appareils visés par la NF DTU 24.2, la partie inférieure du tube est terminée par un té de profondeur suffisante servant de réceptacle pour les chutes éventuelles de suie lors du ramonage. Cette boite à suie doit être fournie avec des accessoires préconisés par le fabricant.
Dans le cas d'installation d'un ou plusieurs appareils à combustible liquide ou gazeux de type B, raccordé sur un tubage pouvant fonctionner sous pression, un coude peut être installé en partie basse du conduit si un dispositif de récupération des condensats est prévu sur le conduit de raccordement ou dans le (ou les) appareil(s) raccordé(s) et si le tube est équipé d'un dispositif anti-volatile au débouché.
L'accès à la boite à suie doit être aisé, soit directement par l'extérieur, soit par le piquage du té. Dans le cas contraire une trappe de ramonage doit être installée.
Un tampon avec purge est installé en pied de tube si les condensations sont à redouter.
Un tube flexible métallique doit comporter au niveau de débouché un embout de finition.
L'écoulement des condensats par le tampon avec purge doit être assuré par une tuyauterie située à l'abri du gel et comportant un siphon démontable et visitable.
Tout tube présentant une fuite quelconque doit être déposé et remplacé entièrement.
Il est proscrit d'exécuter une réparation du tubage.
Figure 29 Exemples de disposition en partie basse
Exceptionnellement, lorsque la souche de cheminée est difficilement accessible, le tube peut comporter, dans les combles ou en un endroit accessible, une trappe de ramonage manufacturée (voir Figure 30).
Une forte pente de toit constitue une difficulté d'accès.
Dans ce cas :
un té de ramonage avec une partie haute femelle et une partie basse mâle doit être incorporé dans le tube, l'écoulement des condensats doit se faire à l'intérieur du tube ;
le té de ramonage et la trappe doivent être fournis avec des accessoires préconisés par le fabricant. Il doit de plus comporter une sortie rectangulaire de section suffisante pour permettre le passage d'un hérisson adéquat ;
le té de ramonage doit être fixé ;
le tube au-dessus et en dessous du té de ramonage doivent être maintenu dans tous les cas, il doit être tenu compte de la dilatation du tube.
Figure 30 Exemple de trappe de ramonage incorporée dans les combles
15.4.1.1 Tubes flexibles normalisés
Les tubes flexibles raccordés à des appareils fonctionnant avec des combustibles solides doivent être à double peau et à paroi intérieure lisse.
Les tubes flexibles doivent être réalisés d'un ou deux tenants.
Un seul raccord flexible/flexible peut être utilisé pour raccorder deux parties flexibles. Seul le raccord flexible/flexible fourni par le fabricant du tubage peut être utilisé. Il doit être posé suivant les prescriptions du fabricant.
Toutefois certains tubages en plastique peuvent être composés de plusieurs éléments s'ils sont conçus pour être assemblés sans raccord.
15.5 Chapeau pare-pluie
Pour le choix des matériaux, se référer au NF DTU 24.1 P1-2.
15.6 Cas de plusieurs tubes dans un conduit de fumée
Si la section de conduit le permet, plusieurs tubes peuvent être introduit dans un même conduit de fumée dans les conditions ci-après :
L'ensemble des tubes doit être de même nature (exemple : inox) sans pour autant être de la même nuance ;
Les tubes peuvent être flexibles ou rigides.
L'espace annulaire d'un conduit tubé ne peut pas servir pour l'évacuation des fumées ou tout autre usage.
Cette disposition peut permettre la mise en oeuvre de deux tubes sur un seul appareil, dans le cas où le conduit d'origine ne permet pas le passage d'un seul tube.
Les débouchés des tubes doivent respecter les prescriptions du 5.4.6
Le dimensionnement de chaque installation doit être vérifié suivant les prescriptions du 5.4.
Les règles de mise en oeuvre définies au 15.4 sont applicables.
Désignation : appliquer les exigences de l'Annexe B du NF DTU 24.1 P1-2.
15.7 Réhausse d'un conduit comportant un tube
La rehausse du conduit doit être réalisé sans diminution de section par rapport au tube existant. La liaison entre le tube et la rehausse doit être réalisée avec une pièce de jonction garantissant une bonne étanchéité. L'écoulement des condensats doit se faire vers l'intérieur du tube (partie mâle de la jonction vers le bas).
La partie rehaussée doit répondre aux prescriptions générales du 5.4.9 du présent document.
La partie tubée, du conduit existant, doit toujours répondre aux exigences du présent paragraphe.
Figure 31 Exemples de rehausse de conduits maçonnés tubés