6 Mise en oeuvre
6.1 Prescriptions générales
6.1.1 Conditions préalables
6.1.1.1 Conditions préalables à l'exécution des ouvrages
Les travaux ne doivent être entrepris que dans des constructions accessibles, hors d'air, hors d'eau et locaux secs dont l'état d'avancement met les ouvrages en carreaux de plâtre à l'abri des intempéries et notamment du risque d'humidification par apport accidentel d'eau.
Les précautions à prendre, avant l'intervention de l'entreprise de plâtrerie, concernent principalement :
la mise en place de la couverture ou de la toiture, ou dans le cas des bâtiments collectifs un décalage d'au moins 3 niveaux par rapport aux travaux de gros-oeuvre avec étanchéité provisoire, notamment au niveau des trémies et réservations ;
les structures d'accueil nécessaires selon le 5.7 ;
la pose des portes extérieures et fenêtres (ou l'obturation provisoire des ouvertures) ;
l'exécution des enduits extérieurs des façades en maçonnerie d'éléments en cas de pose de contre-cloisons ;
la perméabilité à l'air de l'enveloppe (murs, plafonds, couvertures ou toitures).
Lors de la reconnaissance des parois supports, il sera vérifié que les dispositions constructives permettant de maîtriser la perméabilité à l'air de l'enveloppe ont été prises en amont de la mise en oeuvre des contre-cloisons, notamment :
pose et calfeutrement des portes extérieures et fenêtres ;
enduit extérieur sur les maçonneries ou autre solution technique validée pour cet effet ;
calfeutrement des traversées de l'enveloppe (canalisations, etc.).
À défaut, il convient d'en avertir le maître d'ouvrage ou son représentant avant l'intervention de l'entreprise de plâtrerie.
Sur prescription particulière des Documents Particuliers du Marché, un test intermédiaire de perméabilité à l'air de l'enveloppe peut être réalisé.
Les supports sont réceptionnés conformément aux spécifications des NF DTU les concernant (aspect de surface, planéité, aplomb, alignement, etc.).
6.1.1.2 Conditions de stockage sur chantier
Les carreaux de plâtre doivent être stockés à l'abri des intempéries et des chocs ou salissures.
Cela a pour but d'éviter une humidification des carreaux qui nécessiterait un délai supplémentaire de séchage avant application des finitions. Les carreaux ne sont pas approvisionnés à l'étage avant exécution complète du plancher haut de ce dernier.
Les carreaux présentant des fissures ou cassures ne doivent pas être mis en oeuvre.
Ils peuvent toutefois être utilisés sous forme de chutes, par exemple pour la réalisation des impostes, départ d'un rang, etc.
Les épaufrures peuvent être, après montage, réparés comme indiqué au 6.8.2.
Concernant les matériaux d'assemblage et de liaison, les produits en poudre doivent être stockés à l'abri de l'humidité, les produits en pâte doivent être stockés à l'abri du gel et du soleil. Le stockage doit, en outre, être organisé de façon à mettre les produits à l'abri des dégradations, déchirures d'emballages pouvant survenir du fait de l'activité du chantier.
6.1.1.3 Conditions relatives aux huisseries
Les travaux ne doivent être entrepris que si les huisseries mises en place sont compatibles avec la cloison à exécuter, convenablement implantées et réglées, et munies des entretoises provisoires nécessaires pour éviter des déformations des montants sous l'effet des poussées de la cloison.
Les entretoises citées ci-dessus doivent être maintenues en place jusqu'à achèvement de la cloison.
Ceci suppose que le profil et les dimensions des huisseries permettent l'encastrement de la cloison dans les montants d'huisserie (huisserie bois à feuillure par exemple).
Il est préférable que les huisseries associées aux cloisons ne comportent pas d'aiguilles ou de piges de montage.
6.2 Préparation des raccords avec le gros-oeuvre
Avant montage et implantation de la cloison, il est procédé :
à la mise en place des bandes résilientes en sous-face de plancher, lorsque cette solution est prévue (voir 6.4.5.2.1) ;
à la mise en place des bandes de désolidarisation éventuellement nécessaires en partie verticale ;
à l'exécution, s'il y a lieu, des piquages aux droits des raccords.
L'entrepreneur n'exécute les piquages au droit des raccords avec les maçonneries que sur prescription des documents particuliers du marché (NF DTU 25.31 P2 au 3.2).
6.3 Conditions relatives aux raidisseurs
Les travaux ne doivent être entrepris (voir NF DTU 25.31 P2 au 3.2) que si les raidisseurs de renfort, en bois ou en métal, nécessaires ont été convenablement implantés et sont compatibles avec la cloison à exécuter :
à l'extrémité libre des cloisons en épi ;
dans les cloisons de grande dimension ;
au raccordement à des façades légères ou des doublages légers (voir 6.4.3.4.2).
Dans le cas de cloisons de grande hauteur, on doit reconstituer la continuité des raidisseurs associés ; l'accrochage de ces raidisseurs dans le gros-oeuvre doit, comme pour les raidisseurs de plus petite dimension, être aussi assuré.
Le profil des raidisseurs métalliques présente une ouverture de dimension correspondant à l'épaisseur de la cloison. Une bande résiliente est collée en fond de poteau raidisseur (voir Figure 1).
Figure 1 Poteaux raidisseurs métalliques
Les poteaux en bois ont une section carrée ou rectangulaire de petit côté au moins égal à l'épaisseur de la cloison (voir Figure 2). Une bande résiliente est collée en fond de poteau.
Figure 2 Poteaux raidisseurs en bois
Les raidisseurs de renforts peuvent également être réalisés en carreaux de plâtre (voir Figure 3). Une gaine technique ou une surépaisseur de carreaux de plâtre peuvent constituer un raidisseur.
Figure 3 Raidisseurs en carreaux de plâtre
6.4 Pose des carreaux
6.4.1 Liaison avec le sol
6.4.1.1 Cas courant
La première assise des carreaux est posée directement sur le sol. La jonction est réalisée à l'aide d'un liant-colle utilisé pour l'assemblage des carreaux.
6.4.1.2 Cas particuliers des locaux moyennement humides et des locaux humides à usage privatif
Dans les locaux moyennement humides définis au 3.10.2 le premier rang est réalisé à l'aide de carreaux hydrofugés de type H2.
La totalité de la cloison peut être réalisée à l'aide de ces carreaux hydrofugés.
Ces dispositions ont pour but d'éviter les remontées capillaires et dégradations des pieds de cloison qui résulteraient de contacts trop fréquents ou prolongés avec l'eau.
Dans les locaux humides à usage privatif définis au 3.10.3, l'ensemble de l'ouvrage doit être réalisé avec des carreaux hydrofugés de type H2.
6.4.1.3 Cas particulier de la pose des cloisons et contre-cloisons avant exécution des chapes
Dans le cas particulier de la pose de la cloison avant exécution des chapes de dressement ou de rattrapage, les dispositions concernant les locaux moyennement humides définis au 3.10.2 doivent être appliquées.
6.4.2 Pose en partie courante
Les joints verticaux sont décalés d'une assise sur l'autre d'au moins trois fois l'épaisseur de la cloison, à l'exception du dernier rang, dont les carreaux peuvent être montés la plus grande dimension dans le sens vertical à condition que les profils des tranches latérales et longitudinales des carreaux soient compatibles.
Pour les carreaux dont les dimensions ne permettent pas un décalage de trois fois l'épaisseur, ce décalage est ramené à la moitié de la largeur des carreaux.
Les coupes de carreaux nécessaires sont effectuées à la scie ou au tranchoir.
Le liant-colle est utilisé après un temps de repos de quelques minutes ; le temps d'emploi du liant-colle est indiqué par le fabricant. Ces produits ne doivent pas être utilisés lorsque la température ambiante est inférieure à + 5 °C.
Après avoir été débarrassées des poussières pouvant nuire à l'adhérence, les tranches du carreau sont enduites de la quantité de liant-colle nécessaire à assurer le remplissage complet du joint, le carreau encollé est ensuite appliqué fortement sur les carreaux déjà posés en sorte que le liant-colle reflue.
Après début de prise et avant durcissement, l'excès de liant-colle est enlevé, puis le joint est arasé. L'épaisseur normale des joints est de l'ordre de 1 mm à 3 mm.
6.4.2.1 Jonction entre cloisons ou entre cloison et doublage de mur
Figure 4 Jonctions entre cloisons ou entre cloison et doublage de mur
Les jonctions d'angle sont réalisées par harpage des assises successives après suppression des emboîtements mâles pour les carreaux qui en comportent (voir Figure 4). La liaison est assurée par collage sur la totalité des surfaces en contact.
Les jonctions entre cloisons perpendiculaires sont réalisées avec pénétration d'une assise sur deux, après suppression des emboîtements mâles pour les carreaux qui en comportent. La liaison est assurée par collage sur la totalité des surfaces en contact.
Les jonctions non perpendiculaires sont traitées selon les mêmes dispositions que les jonctions perpendiculaires, les coupes des carreaux étant faites selon l'angle formé par les cloisons.
Lorsque l'une des cloisons est une cloison de doublage, la jonction est réalisée comme indiqué à la Figure 4a par harpage une assise sur deux, ou à la Figure 4b par pénétration non traversante une assise sur deux, ou encore par collage ou bourrage comme indiqué à la Figure 4c ou encore comme indiqué au 6.4.3 pour le départ du mur.
6.4.3 Liaison avec les murs
6.4.3.1 Jeu entre le mur et le dernier carreau inférieur à 1 cm
Le raccord de la cloison avec les murs perpendiculaires est réalisé par collage à l'aide du liant-colle par ailleurs utilisé pour la confection des joints courants d'assemblage.
Les raccords non perpendiculaires sont traités selon les mêmes dispositions que les raccords perpendiculaires, les coupes des carreaux étant faites selon l'angle formé par les jonctions.
6.4.3.2 Jeu entre le mur et le dernier carreau supérieur à 1 cm
Lorsque ce jeu supérieur à 1 cm n'intéresse qu'un rang de carreaux sur deux, le jeu au droit des autres rangs restant inférieur à 1 cm, le raccord peut être réalisé par collage comme indiqué au 6.4.3.1 ci-dessus.
Lorsque ce jeu est compris entre 1 cm et 3 cm, le raccord est réalisé par bourrage au mélange plâtre et liant-colle ou à la colle de blocage.
6.4.3.3 Cas particulier des cloisons situées au dernier niveau de constructions couvertes par une toiture
Une bande d'un matériau résilient de 3 mm à 10 mm d'épaisseur masquée par une bande couvre-joint disposée dans l'angle est interposée entre la tranche de la cloison et le mur d'appui, collée à ce dernier à l'aide du liant-colle utilisé pour la jonction entre carreaux.
Cette solution de liaison qui assure la stabilité de la cloison, sans être trop rigide, limite les effets possibles des mouvements horizontaux de la terrasse en fonction des variations climatiques.
6.4.3.4 Cas particulier des murs en éléments préfabriqués
6.4.3.4.1 Grands panneaux lourds
Les dispositions définies au 6.4.3.3 doivent également être appliquées dans ce cas.
6.4.3.4.2 Façades légères et doublages légers
Un poteau raidisseur tel que prévu au 6.3 est interposé entre la cloison et la façade légère ou le doublage léger ; la liaison entre la cloison et ce poteau raidisseur est réalisée comme indiqué au 6.4.4 pour les huisseries.
Dans le cas de raccordement sur une contre-cloison en plaque de plâtre sur ossature bois ou métallique ou un doublage en complexe plaque de plâtre/isolant, la liaison est réalisée par collage comme indiqué en 6.4.2.1, la finition de l'angle est exécutée suivant la technique bande et enduit de joint utilisée pour traiter les joints des ouvrages en plaques de plâtre.
Voir 4.5 du NF DTU 25.31 P1-2.
6.4.3.5 Cas particuliers d'une cloison entre deux murs ou poteaux, sous dalle en béton
Une bande de matériau résilient (voir article 5 du NF DTU 25.31 P1-2), de largeur égale à l'épaisseur de la cloison, est interposée et collée entre la cloison et la sous-face du plafond sur toute sa longueur, ainsi qu'en retombées verticales, contre les poteaux ou les murs.
Figure 5 Traitement périphérique des cloisons en carreaux de plâtre entre murs, poteaux et dalles en béton armé
La bande résiliente, utilisée en jonction horizontale, est d'épaisseur comprise entre 10 mm et 20 mm, la bande de désolidarisation utilisée en jonction verticale est d'épaisseur comprise entre 3 mm et 10 mm.
Si la longueur de la cloison est supérieure à 5 m, on utilise pour la jonction horizontale, l'adaptation prévue pour le cas des structures particulièrement déformables (voir 6.4.4.2).
6.4.4 Liaison avec les huisseries et autres bâtis dormants
6.4.4.1 Cas courant
La liaison de la cloison aux huisseries est renforcée au moyen de trois pattes à scellement par montant, disposées au voisinage des paumelles, au droit des joints horizontaux (voir Figure 6).
Dans le cas d'emploi d'huisseries métalliques, les carreaux sont encastrés dans le profil de l'huisserie et collés en fond de profil ; si ce collage n'est pas possible par suite d'un espace trop important entre le profil et le carreau, le vide restant est bourré, assise par assise, à l'aide d'un coulis en plâtre ou liant-colle.
Dans le cas d'emploi d'huisseries et bâtis en bois sans feuillure, un couvre-joint est disposé à la jonction entre la cloison et l'huisserie ou le bâti.
Dans tous les cas, les dormants des huisseries doivent être implantés à 10 cm au moins du gros-oeuvre, de façon à permettre la mise en place d'une portion de carreau.
L'emploi de pattes coulissantes est recommandé.
Figure 6 Liaison avec les huisseries
6.4.4.2 Cas de structures particulièrement déformables
Les structures visées présentent des flèches maximales supérieures au 1/500° de la portée jusqu'à 5 m et supérieures à L/1000 + 0,5 cm lorsque la portée L est supérieure à 5 m.
Selon le cas, l'une des dispositions complémentaires décrites ci-après est mise en oeuvre.
6.4.4.2.1 Cas des huisseries sans imposte
Il convient de :
créer artificiellement un joint de rupture au droit de l'huisserie, côté opposé aux paumelles, de la traverse horizontale de l'huisserie jusqu'au plafond (voir Figure 7) ;
bourrer la saignée au moyen d'un produit de calfeutrement étanche conforme au 4.3 du NF DTU 25.31 P1-2 ou de mousse de polyuréthane ;
masquer ce joint par un couvre-joint.
6.4.4.2.2 Cas des blocs-portes avec imposte
Pour la partie du montant située au-dessus de la traverse horizontale, une patte à scellement est fixée à hauteur de chaque joint horizontal (voir Figure 7). Cette même disposition est adoptée pour la partie inférieure du montant dans le cas de portes lourdes (ouvrant d'un poids supérieur à 50 daN ou exerçant sur l'huisserie un couple supérieur à 20 daN·m).
Il est rappelé que le montant de l'huisserie ne doit pas être scellé en partie haute.
Figure 7 Traitement des huisseries avec ou sans imposte
6.4.4.2.3 Autre disposition variante
Elle consiste à créer une imposte en adaptant sur le dormant initial une pièce filante comme indiqué sur la Figure 8.
Figure 8 Huisserie à couvre-joint et feuillure
Les raidisseurs verticaux sont vissés dans l'huisserie en au moins trois points situés à la hauteur des paumelles. Cette adaptation est également possible dans le cas d'huisseries métalliques.
Figure 9 Huisserie métallique
La distance entre deux huisseries, ou entre une huisserie et le gros-oeuvre, doit être supérieure à 10 cm.
Le remplissage de l'imposte peut être réalisé en carreaux de plâtre sauf dispositions différentes des DPM.
6.4.5 Liaison avec les plafonds
6.4.5.1 Préparation des carreaux
Les carreaux du dernier rang sont coupés à une hauteur telle que l'espace restant entre le carreau et le plafond ou la couche de matériau résilient interposé soit le plus réduit possible.
Cet espace est généralement égal à l'épaisseur de la bande résiliente augmentée de 2 cm environ ; il est de l'ordre de 2 cm dans le cas où la solution par mousse polyuréthane expansée in situ est choisie.
6.4.5.2 Réalisation de la jonction dans les cas courants
6.4.5.2.1 Utilisation d'une bande de matériau résilient
La bande de matériau résilient, de largeur égale à l'épaisseur de la cloison, est interposée entre la cloison et la sous-face du plafond (voir Figure 10). Elle est collée sous celui-ci à l'aide du liant-colle utilisé pour la jonction entre carreaux, en respectant, selon le type de plafond associé, les précautions ci-après :
planchers à sous-face de béton lisse : le collage est réalisé après nettoyage de la surface et, si nécessaire, piquage superficiel ;
planchers enduit au plâtre : avant collage de la bande, l'enduit, s'il est exécuté avant la pose de la cloison, doit si nécessaire être préalablement piqué à coeur au droit de la cloison.
Le bourrage de l'espace restant entre la cloison et la bande est réalisé à l'aide du mélange plâtre et liant-colle ou à l'aide de la colle de blocage.
La jonction en cueillie est masquée ultérieurement par application d'un couvre-joint (bande et enduit pour traitement des joints entre plaques de plâtre, baguette bois ou PVC, corniche, etc.).
La bande à joint étant posée à plat compte tenu de sa largeur, des microfissurations peuvent apparaître à la jonction avec le plancher.
6.4.5.2.2 Utilisation de mousse polyuréthane expansée in situ
La mise en oeuvre de la mousse (voir Figure 10), associée à un couvre-joint, doit être réalisée en respectant les indications suivantes :
la température conditionne l'expansion de la mousse. Les conditions optimales d'emploi sont obtenues lorsque la bombe est à une température de 20 °C à 25 °C, indépendamment de la température sur chantier, laquelle, toutefois, ne doit pas être inférieure à 5 °C ;
les supports doivent être sains, exempts de poussière, d'huile et de graisse ;
l'arasage avant l'opération de finition est réalisé trois jours après expansion.
L'humidité accélère l'expansion de la mousse.
La jonction en cueillie est masquée ultérieurement par application d'un couvre-joint (bande et enduit pour traitement des joints entre plaques de plâtre, baguette bois ou PVC, corniche, etc.).
La bande à joint étant posée à plat compte tenu de sa largeur, des microfissurations peuvent apparaître à la jonction avec le plancher.
6.4.5.2.3 Cas particulier des plafonds en plaques de plâtre fixées sur ossature
L'interposition d'un matériau résilient n'est pas nécessaire dans ce cas.
La jonction est réalisée par bourrage de l'espace restant entre cloison et plafond à l'aide du mélange plâtre et liant-colle ou à la colle de blocage (voir Figure 10).
La finition en cueillie est exécutée suivant la technique bande et enduit pour le traitement des joints du plafond.
Elle doit être exécutée à l'aide des bandes définies au 4.4.2 du NF DTU 25.31 P1-2.
Figure 10 Liaison avec les plafonds
6.4.5.3 Réalisation de la jonction dans le cas des structures particulièrement déformables
Lorsque la déformation prévisible est inférieure à 3 cm, on utilise de la mousse de polyuréthane expansée « in situ » conformément aux indications du 6.4.5.2.2 ci-dessus.
Figure 11 Jonction type sous plancher à forte déformation (flèche limitée à 3 cm)
En cas de plancher à forte déformation telle que défini au 6.4.4.2, il convient de fixer, en sous-face du plancher, une lisse en bois ou un autre matériau permettant de conserver, lorsque nécessaire la résistance au feu de la cloison, auxquels sont vissés latéralement tous les 30 cm des bandeaux en bois filants formant butée, le vide intérieur étant rempli de laine minérale ou de mousse de polyuréthane.
Figure 12 Exemples de jonction sous plancher à forte déformation (flèche supérieure à 3 cm)
6.4.6 Joints de dilatation
Les joints de dilatation ou de retrait de la structure doivent être prolongés par des joints dans les ouvrages en carreaux de plâtre. Ils sont réalisés à l'aide de mousse de polyuréthane ou laine minérale avec couvre-joint de type baguette bois ou PVC.
Figure 13 Exemple de traitement d'un joint de dilatation (flèche supérieure à 3 cm)
6.5 Dispositions complémentaires applicables aux contre-cloisons
Le dimensionnement et la mise en oeuvre des contre-cloisons suivent par ailleurs les dispositions des articles 5 et 6 du présent document.
6.5.1 Contre-cloison sans incorporation d'isolant
Une cavité continue doit être ménagée entre le mur et la contre-cloison.
La contre-cloison doit être complètement désolidarisée du mur à doubler. Lors de la pose des carreaux de plâtre aucun contact ne doit survenir même accidentellement entre la contre-cloison et le mur à doubler.
6.5.2 Contre-cloison comportant un isolant intermédiaire
La contre-cloison doit être montée au contact direct de l'isolant sans solution de continuité ni liaison au mur à doubler.
L'isolant mis en place doit être de classe non hydrophile.
Les règles de conception et d'exécution des murs précisent les exigences en terme de comportement à l'eau des isolants. Elles sont définies dans les DTU spécifiques de la technique de construction correspondants (voir NF DTU 20.1 P3 et NF DTU 23.1).
Le montage peut comporter ou non une lame d'air continue entre la paroi à doubler et l'isolant incorporé.
Lorsqu'il comporte une lame d'air continue, le montage permet de réaliser des murs de type IIb et III.
En l'absence de lame d'air continue, le montage permet de réaliser des murs de type IIa.
Les types de murs (IIa, IIb et III) en fonction de leur exposition, sont définis dans les DTU spécifiques de la technique de construction correspondants (voir NF DTU 20.1 - P3 et NF DTU 23.1).
Le raccord de la contre-cloison avec le sol est exécuté conformément aux indications du 6.4.1.
6.5.3 Exécution des raccords avec les baies et ouvertures
Les travaux ne sont entrepris qu'après réalisation des appuis et pose des cadres dormants des portes et fenêtres (voir NF DTU 25.31 P2 au 3.2).
Ces appuis et cadres dormants doivent être disposés et réglés de manière telle que la cloison affleure au nu du cadre dormant (cadre dormant avec couvre-joint) ou puisse être encastrée dans celui-ci (cadre dormant avec feuillure) tout en respectant l'épaisseur nécessaire au logement de la contre-cloison et de la lame d'air ou de l'isolant intermédiaire.
La liaison proprement dite entre la contre-cloison et le cadre dormant est exécutée comme indiqué en 6.4.4.1 pour la liaison avec les huisseries.
Il est rappelé que dans le cas de bâtis métalliques, la contre-cloison doit obligatoirement pouvoir être encastrée.
6.6 Dispositions applicables aux cloisons en surplomb
On entend par cloison en surplomb les ouvrages de cloisons implantés en rive de plancher et se trouvant en surplomb d'une hauteur supérieure à 1 m et régnant du sol au plafond (paroi de cage d'escalier, cloison délimitant des espaces à niveaux décalés, etc.).
6.6.1 Épaisseur de la cloison
Les cloisons en surplomb ne doivent pas être réalisées avec des carreaux d'épaisseur inférieure à 7 cm.
6.6.2 Dispositions particulières à la liaison avec le gros-oeuvre
Les renforts de ces liaisons (voir Figure 14) consistent :
soit en un habillage de nez de dalle formant butée (bandeau en bois filant) ;
soit en des renforts ponctuels par équerres métalliques protégées contre la corrosion, positionnées au droit d'un joint vertical et fixées par au moins une cheville ou un goujon tous les 1,20 m environ dans le plancher.
Pour le cas des bandeaux, les fixations au gros-oeuvre sont effectuées sur deux lignes parallèles, l'espacement entre fixations d'une même ligne étant au plus de 60 cm.
Les fixations au gros-oeuvre sont constituées de chevilles ou goujons. L'aptitude à l'emploi de ces fixations a été validée pour cet usage par un ETE ou un ATE.
La fixation par pistoscellement n'est pas admise en rive de plancher.
Figure 14 Exemple de renforcement des liaisons en pied des cloisons en surplomb
Les liaisons en périphérie avec le gros-oeuvre doivent être adaptées, notamment en pied, du fait de la nécessité de réaliser une fixation efficace et durable à proximité de la rive du plancher.
6.7 Cas particulier des cloisons non fixées au gros-oeuvre en partie haute
Un raidisseur horizontal doit être positionné en tête de cloison (voir Figure 15).
Il s'agit :
soit d'une lisse en bois de la largeur de la cloison et d'une épaisseur minimale de 30 mm sur laquelle deux retombées de 15 mm au moins sont fixées (voir Figure 15a) ;
soit d'un profilé bois ou métallique de même inertie (voir Figure 15b).
La lisse est fixée à chaque extrémité soit sur le gros-oeuvre, soit sur un raidisseur vertical. Elle est fixée à la cloison tous les 1 m maximum par chevillage, vis ou pattes à scellement (voir Figure 15c).
Les tenons supérieurs des carreaux sont arasés pour assurer une bonne assise de la lisse.
Pour assurer la continuité des différents éléments du raidisseur horizontal, à chaque jonction, une éclisse de raccordement de 20 cm de longueur, de la largeur égale à celle de l'élément et d'épaisseur 15 mm est fixée par quatre vis.
Le dimensionnement entre raidisseurs prévu dans le tableau 1 (5.8) est applicable dans ce cas.
Figure 15 Exemple de traitement des ouvrages non fixés au gros-oeuvre en partie haute
6.8 Travaux annexes
6.8.1 Angles saillants
Les dispositifs de protection des angles, le cas échéant prévus dans les documents particuliers du marché, sont mis en place après achèvement de la cloison.
Il s'agit, selon le cas :
d'une cornière d'angle métallique rapportée après coup en saillie sur la cloison et mise en place à l'aide du liant-colle utilisé pour la jonction des carreaux entre eux ;
d'une bande de renfort (papier kraft et bandes flexibles métalliques) mise en place et fixée à l'aide du liant-colle utilisé pour la jonction des carreaux entre eux ou à l'aide d'un enduit pour joint de plaques de plâtre.
Sauf dispositions différentes des DPM, la finition de l'angle est ensuite exécutée à l'aide des mêmes matériaux.
6.8.2 Réparation des défauts localisés
Les épaufrures, bulles et autres défauts localisés sortant des tolérances définies à l'article 7 sont, selon leur importance, réparés à l'aide du liant-colle utilisé pour le montage des carreaux ou d'un mélange de celle-ci et de plâtre type B1 ou de colle de blocage.
6.8.3 Encastrements et scellements
Ces travaux peuvent être exécutés conformément aux indications des “Recommandations pour la rédaction des DPM des travaux annexes aux ouvrages en carreaux de plâtre”, au mélange de plâtre type B1 et de liant-colle à base de plâtre ou de colle de blocage.
6.8.4 Spécification concernant la mise en oeuvre de l'isolation
Pour la mise en place de l'isolation thermique et/ou acoustique, les isolants rigides ou semi rigides (rouleaux et panneaux) doivent être mis en oeuvre avant la pose des incorporations diverses.
Dans les départements européens et dans le cas où il faut disposer un pare-vapeur, si l'isolant n'en comporte pas, le film pare-vapeur doit être placé du côté intérieur du local chauffé entre l'isolant et le carreau de plâtre.
En outre-mer, les documents particuliers du marché (DPM) indiquent la présence et la position de l'éventuel film pare-vapeur.
Les cas où il est nécessaire de prévoir un pare-vapeur sont définis, selon le type de mur à doubler, dans les NF DTU 20.1, NF DTU 22.1 ou NF DTU 31.2 et sa mise en place est indiquée dans les DPM.
En vue de vérifier la satisfaction à d'autres fonctions demandées à la contre-cloison, isolation thermique ou acoustique, des justifications par le calcul (par exemple « Règles Th U » pour la thermique) ou expérimentale (pour l'acoustique) sont en général nécessaires.
6.8.5 Cas des conduits, gaines et habillages
La constitution de ces ouvrages dépend essentiellement de leur destination.
En l'absence de précision dans les DPM, ces ouvrages sont exécutés comme les cloisons en partie courante.