6 Mise en oeuvre des matériaux et mode d'exécution des travaux
6.1 Conditions pour le bâtiment à équiper
6.1.1 Généralités
Dans tous les cas, la mise en oeuvre ne peut être effectuée que si les conditions suivantes sont toutes satisfaites :
-
Le taux d'humidité et sa mesure doivent être conformes au paragraphe « Humidité » (6.1.5.1 du NF DTU 53.1 et son Annexe B) ;
NOTERéférence du NF DTU 53.1 en vigueur à la date d'élaboration du présent NF DTU
Les vitrages posés et les locaux mis à l'abri des intempéries ;
Une réhumidification importante des locaux ne doit plus être à craindre.
6.1.1.1 Traitement anti-poussière
La décision d'appliquer une peinture ou un revêtement anti-poussière en totalité ou partiellement sur le plancher bas est de la compétence du maître de l'ouvrage. Si ce traitement ne fait pas partie du lot « plancher surélevé », l'entreprise de pose doit s'assurer de la compatibilité du produit employé avec les adhésifs à utiliser pour le collage des pieds de vérins.
6.2 Conditions de chantier
6.2.1 Stockage sur chantier
Le stockage des matériels de planchers surélevés doit être effectué dans les locaux où en sera effectuée la pose. Ces locaux doivent remplir les conditions définies aux 7.1 et 7.2.
6.2.2 Préparation des sols
Les locaux où sont installés les planchers surélevés doivent être entièrement dégagés de tout objet et le sol sec balayé et dépoussiéré. Dans le cas d'application d'un traitement antipoussière, celui-ci doit être effectué en conformité avec le NF DTU 59.3 et être en état d'accepter les circulations avant intervention de l'entreprise de plancher surélevé.
La couche de surface du support doit résister à l'arrachement manuel d'un pied de vérin collé.
6.3 Méthodes de montage
6.3.1 Opérations préliminaires à la pose
L'entreprise doit vérifier que le niveau NGF (Niveau général de la France) a bien été matérialisé par le Maître de l'Ouvrage.
6.3.2 Axes ou points de départ, répartition des découpes en rives
Les axes de départ sont fixés par le plan de calepinage.
Ces axes perpendiculaires doivent être situés de façon à ce que les dalles découpées en rives aient toujours une dimension supérieure à 100 mm pour des raisons de stabilité (voir figure 1).
Le marquage au sol des emplacements des vérins n'est dû par l'installateur que dans le cas où il est clairement exigé dans les DPM.
 : Planchers surélevés (à accès libre) - Eléments constitutifs - Exécution/NF DTU 57.1 P1-1 (mai 2020)/image/fig_AAXL_2_1.png)
Figure 1 Exemple de répartition des découpes en rives
6.3.3 Pose proprement dite
Ce travail ne débute jamais en rives. Il peut être mené suivant différentes méthodes qui peuvent être influencées par le type de plancher surélevé en particulier si celui-ci est autoporteur ou à ossature entretoisée.
6.3.4 Exemples d'avancement de la pose
Dans tous les cas AB et CD sont perpendiculaires entre eux (voir Figure 2)
 : Planchers surélevés (à accès libre) - Eléments constitutifs - Exécution/NF DTU 57.1 P1-1 (mai 2020)/image/fig_AAXL_2_2.png)
Figure 2 Exemples d'avancement de la pose
6.3.5 Finitions
Lorsque les dalles pleines équipant le local sont toutes posées, leur niveau réglé et vérifié, qu'elles sont serrées horizontalement entre elles (avec jeu suffisant pour leur dépose), l'entreprise procède à la découpe et à la pose des dalles de rives que celles-ci soient en périphérie ou autour d'obstacles tels que poteaux, gaines techniques, etc.
Au préalable, l'ossature doit être ajustée en rives y compris les dispositifs de retenue horizontale éventuellement nécessaires.
Si la hauteur disponible du plénum est insuffisante pour mettre en place des vérins réglables, un système de supportage non réglable peut être mis en place.
Si la liaison équipotentielle du système est demandée, elle peut être réalisée soit au fur et à mesure de l'avancement soit après pose par démontage de quelques dalles.
Les accessoires tels que boîtiers de sol, grilles et les finitions et ouvrages particuliers sont normalement posés ou réalisés en phase finale de la pose.
L'entreprise doit débarrasser le plénum de toutes chutes, copeaux, sciures provenant de sa prestation au fur et à mesure de l'avancement.
L'entreprise doit procéder en fin de pose à une vérification générale du plancher surélevé, à un nettoyage sommaire de la surface, à la pose éventuelle de protections. Elle sollicite la pré réception (constat contradictoire) de l'ouvrage.
6.4 Accessoires
6.4.1 Dalles perforées
Elles doivent être conçues pour supporter les mêmes charges que le reste du plancher surélevé avec toutefois une majoration admise pour la flèche de 20%.
Lorsqu'elles comportent un dispositif de réglage de débit d'air, celui-ci doit pouvoir être actionné sans soulever la dalle.
6.4.2 Grilles de ventilation
Ces grilles sont conçues pour supporter le poids d'un homme.
En aucun cas, elles ne doivent être soumises à des charges concentrées ou des charges roulantes.
Lorsque leur surface dépasse la moitié de la surface de la dalle ou ne laisse qu'une partie pleine inférieure ou égale à 100 mm sur un ou plusieurs côtés, ceux-ci doivent être renforcés par des traverses ou des vérins additionnels.
6.4.3 Boîtiers encastrés
Ils sont fixés sur une dalle.
Pour les découpes nécessaires à leur mise en place, les mêmes précautions qu'au 6.4.2 sont prises.
6.4.4 Passe-câble
Si cet accessoire n'est pas fourni par l'entreprise, un plan précis de dimensions et de position doit être remis à celui-ci par le maître de l'ouvrage.
6.4.5 Garde-corps
Les garde-corps sont fixés au support des planchers surélevés ou à des parois porteuses.
Leur hauteur est mesurée à partir du niveau fini du plancher surélevé, revêtement inclus.
6.4.6 Outils de soulèvement
Le soulèvement des dalles par tout outil non approprié, tel que tournevis, est proscrit. On utilise soit des ventouses de vitrier pour les surfaces lisses soit des griffes pour les revêtements textiles.
6.5 Finitions
6.5.1 Plinthes périphériques
Elles doivent être conçues et posées de manière à ne pas gêner le démontage des dalles de rive et surtout leur remontage, sans avoir à agir sur le réglage des vérins.
6.5.2 Découpes
Lorsque ces découpes ne laissent qu'une partie pleine inférieure à 100 mm sur un ou plusieurs côtés, ceux-ci doivent être renforcés par des traverses ou des vérins additionnels.
Un plan précis de dimensions et de position doit être remis à l'entreprise.
6.6 Ouvrages particuliers
Dans le cas où des ouvrages particuliers sont demandés à l'entreprises, ils sont mis en oeuvre selon les conditions suivantes :
6.6.1 Contournement de piliers ou poteaux
Les découpes dans ce cas pouvant être complexes, des vérins supplémentaires sont prévus, permettant d'assurer la stabilité normale du plancher surélevé.
6.6.2 Marches
Les marches sont munies de nez de marches antidérapants, en aluminium ou en plastique. Les contre marches doivent être constituées ou revêtues d'une matière nettoyable.
6.6.3 Rampes
La face supérieure des rampes est revêtue de matériaux antidérapants. Le raccordement au plancher surélevé au sommet de la rampe est recouvert d'un profil. Le nez de la rampe comporte soit un profil métallique soit un profil en bois dur. La pente recommandée des rampes sera de 5% avec un maximum de 10% sur une courte longueur. La manutention de charges sur ces rampes doit s'effectuer avec des moyens appropriés sous la responsabilité de l'utilisateur. Une différence de pente entre le nez de rampe et la rampe elle-même est admissible.
Pour les conditions d'utilisation de ces rampes, se reporter à l'annexe B.
6.6.4 Jouées
Elles doivent être nettoyables et leur arête supérieure garnie d'un nez de marche antidérapant en aluminium ou en plastique.
6.6.5 Cloisonnement de compartimentage incendie
Lorsque les DPM l'exigent, le cloisonnement de compartimentage sera effectué par l'entreprise.
6.6.6 Châssis support de matériel
Ces châssis doivent être conçus de telle manière que le plancher surélevé puisse venir s'appuyer contre eux ou être supporté par eux. Un joint souple est disposé entre les dalles et le châssis.
6.6.7 Pontages pour conduits ou gaines
Dans ce cas, les pontages doivent être conçus pour que le plancher surélevé qui les recouvre puisse supporter les charges auxquelles il est destiné avec toutefois une tolérance de 20% sur les flèches obtenues.
L'entreprise est tenue de valider avec le MO la hauteur libre sous le pontage en fonction des tolérances possibles. La hauteur libre doit être suffisante pour permettre la mise en place de ces pontages.
6.6.8 Pontages sur trémies
Les pontages sur trémies ouvertes dans le support de plancher surélevé doivent être conçus de manière à ce que le plancher surélevé qui les recouvre, puisse supporter les charges auxquelles il est destiné. On admet toutefois sur cette zone une flèche de 20% supérieure à celle imposée pour le reste du plancher surélevé.
6.6.9 Joints de dilatation
Le traitement des joints de dilation du plancher surélevé est limité à une largeur maximale de 50 mm.
Lorsqu'un joint de dalle doit être mis en place, il est situé dans le même plan vertical que le joint de dilatation. Des vérins sont situés de part et d'autre du joint de dilatation. Au niveau des dalles, l'espace de dilatation est comblé par un dispositif expansif compressible.
6.6.10 Reprise de charges périphériques
Lorsque le raccordement entre le support de plancher surélevé porteur et les parois périphériques ne permet pas la mise en place de vérins, une étude particulière devra être effectuée pour définir une solution permettant le supportage périphérique du plancher surélevé.