4 Mise en oeuvre

NOTE

Des croquis figurent au présent Cahier des Clauses Techniques pour aider à la compréhension du texte. Ils constituent des exemples indicatifs et non limitatifs de réalisation des ouvrages auxquels ils se rapportent.

4.1 Systèmes de couverture

Sont traités ci-après, les trois systèmes de couverture suivants :

couverture à pureau entier (voir paragraphe 5.1) ;
couverture en modèles carrés posés en diagonale (dits losangés) (voir paragraphe 5.2) ;
couverture à claire-voie ordinaire (voir paragraphe 5.3).

Le choix du système de couverture dépend :

du lieu de la construction (zone, situation) ;

NOTE
La situation de l'ouvrage est précisée dans les documents particuliers du marché. À défaut, on se réfèrera à l'Annexe B.
de la pente ou des pentes du comble (ou des différences de pentes des versants) ;
des formes des couvertures ;
de la longueur des versants.

Les paragraphes 5.1, 5.2 et 5.3 spécifient les conditions et limitations d'emploi propres à chaque système de couverture.

4.2 Etablissement du support de couverture

4.2.1 Support en bois massif

Selon le mode de fixation de l'ardoise, le support en bois est constitué par l'un des systèmes suivants :

voligeage : pose aux clous ou aux crochets à pointe ;
litonnage : tous types de pose.

4.2.1.1 Voligeage

Sur les combles à surface plane, les voliges sont posées jointives ou non jointives, parallèlement à la ligne de niveau.

NOTE 1

Le support est dit jointif lorsque, à la pose, l'écartement moyen des voliges est compris entre 5 mm et 10 mm.

Lorsque l'écartement entre voliges est supérieur à 20 mm, l'emplacement des voliges est tracé au préalable sur les chevrons de manière à obtenir un espacement régulier.

Lorsque l'écartement des voliges est supérieur à 40 mm, un tracé précis s'impose pour que l'ardoise porte bien en tête.

NOTE 2

Ce tracé correspond au pureau afin que, lors de l'exécution de la couverture, le couvreur pose les ardoises en faisant affleurer le chef de tête au tracé.

4.2.1.2 Litonnage

Les liteaux sont posés parallèlement à la ligne de niveau, leurs bords supérieurs régulièrement distants de la valeur d'un pureau.

4.2.1.3 Section des liteaux et des voliges

Les Tableaux 1 et 2 spécifient la section des liteaux et des voliges à utiliser en fonction :

de l'écartement maximal entre appui (L) des supports (Figure 1) ;
de l'entraxe (e) de pose des liteaux ou des voliges (Figure 1) :

NOTE
L'entraxe admissible des supports correspond à l'écartement maximal entre appuis majoré d'une largeur de chevron ou fermette.
de la charge de neige normale ;
de la charge de vent normal (vent en rive de bâtiment et perpendiculaire aux génératrices).

Figure 1 Ecartement entre appuis (L) et entraxe de pose des liteaux (e)

Tableau 1 Section des liteaux

Tableau 2 Section des voliges

NOTE 1

Les critères d'établissement du Tableau 2 sont indiqués à l'Annexe C.

NOTE 2

À la publication du présent document, les règles en vigueur de calcul des charges de neige sont les règles NV 65 modifiées.

Les Tableaux 1 et 2 sont applicables aux liteaux ou voliges en résineux (sapin, épicéa). Ils peuvent être appliqués au dimensionnement des liteaux ou voliges en chêne ou châtaignier. Ils ne doivent pas être utilisés pour le dimensionnement des liteaux ou voliges en peuplier.

4.2.1.4 Fixation des supports en bois

Les supports en bois doivent reposer sur trois appuis au moins. L'élément de plus de 0,05 m de largeur est fixé à l'aide de deux pointes par chevron. L'élément d'une largeur au plus égale à 0,05 m peut n'être fixé que par une pointe.

La largeur minimale de repos sur les appuis est de 35 mm en partie courante et 30 mm en about des voliges, frises et planches.

NOTE

Lorsque la largeur de l'élément de charpente ne répond pas à cette spécification, l'entrepreneur en avertit le maître de l'ouvrage ou son représentant pour qu'il prenne les dispositions pour mettre la charpente support en conformité avec ces spécifications, en faisant rajouter par exemple des fourrures bois.

4.2.1.5 Distance de sécurité

Au droit des conduits de fumée, une distance de sécurité minimum entre la paroi extérieure du conduit et tous les matériaux combustibles doit être respectée selon les prescriptions de la NF DTU 24.1 P1. Le voligeage est alors remplacé par un glacis d'affleurement en plâtre ou en mortier de liant hydraulique.

4.2.2 Saillies de toit

Lorsqu'elles ne sont pas habillées en sous-face par des lambris, les saillies d'égout et de rives doivent être renforcées par un voligeage ou par des litonnages intermédiaires.

NOTE

Cette mesure a pour but de limiter le risque d'arrachement des ardoises sous l'effet du vent.

4.3 Fixation des ardoises

On distingue les modes de fixation suivants :

4.3.1 Ardoises posées aux clous (Figure 2)

Les trous de clou sont percés à une distance qui ne doit pas être inférieure à 20 mm des bords de l'ardoise. Un clou ne doit jamais percer deux ardoises, sauf celles constituant une rive de tête débordante.

NOTE

Les ardoises sont fréquemment livrées percées ou avec empreinte.

Figure 2 Ardoises posées aux clous

4.3.2 Ardoises posées à deux clous et un crampon-tempête (Figure 3)

Les règles définies au paragraphe 4.3.1 restent applicables et sont complétées comme suit, au sujet de la position du trou du crampon-tempête :

20 mm à 25 mm du chef de base de l'ardoise ;
60 mm à 65 mm de la partie inférieure de l'ardoise posée en diagonale, dite losangée, si elle comporte une pointe.

Figure 3 Ardoises posées à deux clous et un crampon-tempête

4.3.3 Ardoises posées au crochet (Figure 4)

La longueur du crochet doit être égale au recouvrement, augmentée de 10 mm maximum pour la pose à pureau entier et à claire-voie ordinaire. Pour les ardoises de modèle carré posées en diagonale, la longueur du crochet adapté dépend de la géométrie de l'ardoise et est définie par le fabricant de celle-ci.

Figure 4 Ardoises posées au crochet

4.3.4 Ardoises posées à deux clous et un crochet

La longueur du crochet doit être égale au recouvrement augmenté de 10 mm à 30 mm pour permettre une fixation correcte des clous dans les lattes avec la pose à pureau entier ou à claire-voie ordinaire. Pour les ardoises de modèle carré posées en diagonale, la longueur du crochet adaptée dépend de la géométrie de l'ardoise et est précisée par le fabricant.

4.4 Dispositions générales dans le cas de pose avec écran

4.4.1 Ecran souple

NOTE

Les écrans sont destinés à limiter les risques de pénétration de neige poudreuse et de poussière. Les documents particuliers du marché précisent l'interposition éventuelle d'un écran de sous-toiture.

En aucun cas, l'écran ne peut être mis directement sur les liteaux, et il est indispensable qu'une circulation d'air s'établisse entre cet écran et la sous-face des ardoises.

L'écran est fixé sur les chevrons par une contrelatte d'épaisseur minimale 20 mm, de largeur minimale 36 mm, clouée sur la face supérieure du chevron (Figure 5).

Figure 5 Pose d'un écran souple de sous-toiture

4.4.2 Ecran rigide en bois

L'écran rigide est destiné à s'opposer aux variations de pression pouvant se manifester entre la face externe et la face interne des éléments de toiture.

Afin d'assurer le passage de l'air, le plan d'appui des liteaux est relevé par un contre-liteau ou tasseau d'épaisseur 20 mm. Les entraxes de ces contre-liteaux ou tasseaux sont fonction de la section des liteaux et de la charge (voir paragraphe 4.2.1.3). Les contre-liteaux ou tasseaux sont placés au droit des chevrons supportant l'écran rigide.

NOTE

Le présent document ne traite pas du cas où les charges constituées par la couverture et son support (ardoises, contre-liteaux) sont transmises à un écran en bois ou en panneaux.

4.5 Ventilation en sous-face de la couverture

4.5.1 Dispositions générales

La ventilation de la sous-face des ardoises et de leur support doit être assurée dans tous les cas.

4.5.2 Section des orifices et dimensionnement des lames d'air de ventilation

La section des orifices de ventilation est fonction de :

la perméance à la vapeur d'eau de la paroi qui sépare les locaux habitables du comble ou de la lame d'air de ventilation ;
la surface de transfert constituée par la paroi (P) ;
la présence ou non d'un écran.

Les caractéristiques à respecter sont données dans le Tableau 3, ci-après :

Tableau 3 Sections de ventilation et épaisseurs des lames d'air

NOTE 1

Les dispositions applicables en zones très froides peuvent également être retenues pour le dimensionnement des ventilations dans les cas courant à condition de retenir également les spécifications des régions froides pour la perméance de la paroi plafond.

NOTE 2

Certains isolants peuvent présenter des possibilités de foisonnement, il y a lieu d'en tenir compte dans le dimensionnement de la lame d'air pour ventilation.

4.5.3 Répartition des orifices de ventilation

La section totale des orifices de ventilation, telle que définie dans le Tableau 3 doit être répartie pour moitié en partie basse du ou des versants et, pour l'autre moitié en partie haute, au voisinage du faîtage.

Dans le cas de pose avec écran et lorsque celui-ci est interrompu en faîtage, la section des orifices de ventilation en faîtage correspond à la somme des sections de ventilation sous les éléments de couverture et sous l'écran.

La ventilation peut être assurée :

soit par des chatières réparties régulièrement sur l'ensemble de la couverture ;
soit par un dispositif de ventilation continu (grilles ou fentes à l'égout, ouvertures résultant de la forme géométrique des closoirs de faîtage, etc.) ;
soit par des ouvertures en pignons.

Ce dernier cas n'est possible que si la distance entre les murs pignon est inférieure ou égale à 12 m et pour autant qu'il n'y ait pas d'écran recoupant l'espace entre les deux murs.

Dans le cas de combles isolés, la ventilation par ouvertures en pignon nécessite la création au faîtage d'un espace libre sous les chevrons de 50 cm minimum.

Dans le cas d'utilisation de grilles de ventilation, la plus petite dimension des orifices est au minimum de 1 cm.

Dans le cas où cette dimension est supérieure à 2 cm, il doit être disposé un grillage à mailles fines destiné à s'opposer à l'intrusion des petits animaux.