5  Règles d'exécution pour les planchers à poutrelles et entrevous

5.1  Généralités

Pour l'ensemble des phases de livraison sur chantier, manutention, stockage et mise en oeuvre des poutrelles, le responsable chargé de la pose doit disposer des plans d'exécution, du plan de préconisation de pose et les détails d'assemblages.

NOTE

Une liste minimale des données à fournir par l'éditeur du plan de préconisation de pose est donnée dans le NF DTU 23.5 P1-2.

Les conditions de mise en oeuvre sont préalablement communiquées au bureau d'études chargé du dimensionnement des planchers.

La chronologie de réalisation de l'ouvrage tient compte des délais nécessaires au durcissement du béton coulé en oeuvre.

5.2  Manutention, stockage et transport

Le transport, la manutention et le stockage ne doivent ni endommager les poutrelles et les entrevous, ni altérer leur parement.

5.2.1  Stockage

5.2.1.1  Prescriptions générales de stockage

Lorsque les poutrelles et les entrevous sont stockés sur le chantier, le stockage doit être fait horizontalement sur une aire aménagée spécialement, dégagée et facile d'accès. L'aire de stockage doit être stable et plane de manière à ce que les poutrelles et les entrevous ne soient pas soumis à des efforts parasites.

En cas d'empilage, les éléments de calage (chevrons par exemple) doivent être adaptés à cet usage et respecter un alignement vertical. La stabilité de l'ensemble doit être assurée. Sauf indication contraire, les éléments de calage doivent être placés à proximité des extrémités des poutrelles et axés verticalement. (voir Figure 13)

L'empilement des poutrelles est limité à 1,50 m de hauteur. Pour le cas de stockage par piles plus hautes, l'entreprise devra avoir reçu l'accord préalable du fournisseur.

Les distances entre appuis et les modes d'empilage adoptés ne doivent pas entraîner le développement d'efforts susceptibles de provoquer des déformations permanentes ou des fissures.

5.2.1.2  Conditions spécifiques de stockage de poutrelles précontraintes

Les poutrelles en béton précontraint sont posées sur deux appuis placés le plus près possible de leurs extrémités, sans dépasser 50 cm. (voir Figure 13).

NOTE

Des porte-à-faux importants sont en effet une des causes de contre-flèches excessives.

Les cales d'appui séparant les lits de poutrelles superposées ne doivent pas reposer sur les armatures transversales éventuelles. Pour les poutrelles précontraintes, lorsque le délai de stockage prévu excède trois semaines après fabrication, cette donnée doit être prise en compte pour la conception du plancher. L'entreprise doit prévenir le fournisseur lorsque le délai de stockage prévu sur chantier excède deux semaines. Dans le cas où ce délai de stockage initialement prévu est dépassé, l'entreprise doit également se rapprocher du fournisseur.

Figure 13  Conditions de stockage de poutrelles précontraintes

5.2.1.3  Conditions spécifiques de stockage de poutrelles à treillis raidisseur

En l'absence de prescriptions particulières, les poutrelles en béton armé sont posées sur des appuis dont l'espacement ne dépasse pas 2 mètres, les porte-à-faux n'excédant pas 80 cm. Les appuis doivent être situés le plus près possible des noeuds du treillis. (Voir Figure 14).

Figure 14  Conditions de stockage de poutrelles en béton armé à treillis raidisseurs

5.2.1.4  Conditions spécifiques de stockage des entrevous

Les entrevous en polystyrène expansé sont stockés à l'extérieur dans une zone protégée des risques de chocs, dans leur emballage d'origine, en prenant les dispositions nécessaires pour assurer la stabilité des colis en cas de vent.

5.2.2  Manutention

Les poutrelles sont saisies en deux points situés près des extrémités et levées dans une position horizontale ne conduisant pas à des sollicitations parasites inacceptables.

Il y a lieu d'éviter les chocs sur les poutrelles (notamment sur les aciers en attente) et les entrevous.

La manutention des entrevous doit se faire avec précaution pour ne pas provoquer des dégradations susceptibles de les fragiliser.

Le levage doit être réalisé à l'aide d'un matériel de manutention approprié ou réalisé manuellement.

NOTE

Le fournisseur de poutrelles préconise les dispositions concernant le levage.

5.2.3  Transport

Dans le cas où l'entreprise prend en charge le transport, les poutrelles sont placées en position horizontale en respectant les conditions d'appui et les précautions particulières définies ci-avant pour le stockage. L'arrimage doit être réalisé au droit des appuis et de façon à éliminer tout rebond.

5.2.4  Contrôle à la livraison sur chantier

L'entreprise élimine les poutrelles et les entrevous, qui, lors du transport ou des manutentions, auraient subi des détériorations.

A la livraison et réception des produits, une personne présente sur le chantier vérifie la conformité du plancher livré (poutrelles, entrevous, etc.) à l'aide du bon de livraison et du plan de préconisation de pose fourni (nomenclature et spécification du type de plancher).

Chaque poutrelle doit être identifiée suivant le plan de préconisation de pose servant au repérage. Les poutrelles doivent être réceptionnées à la livraison en vérifiant, en référence aux plans d'exécution :

  • La présence d'un marquage d'identification sur chaque poutrelle ;

  • la présence des éventuels dispositifs de manutention ;

  • les dimensions de la poutrelle ;

  • l'absence de fissure, d'épaufrure inacceptable, de détérioration quelconque ;

  • dans le cas des poutrelles à treillis raidisseur, l'absence de déformations locales des membrures supérieures ou des diagonales ;

  • la présence éventuelle de grecques ;

  • la conformité du nombre et types de poutrelles et entrevous à la nomenclature du plan de préconisation de pose.

Dans le cas où une non-conformité est constatée ou si la poutrelle présente un défaut structurel, l'entreprise définit les dispositions à prendre en compte.

NOTE 1

Dans le cas de fabrication faisant l'objet d'une certification « Marque NF Poutrelles en béton armé et précontraint pour systèmes de planchers à poutrelles et entrevous » ou équivalent, la réception sur chantier consiste seulement à vérifier la conformité du nombre et types de poutrelles à la nomenclature du plan de préconisation de pose et que les poutrelles ne comportent ni fissure, ni épaufrure inacceptable, ni détérioration quelconque.

Le contrôle visuel des poutrelles en béton armé a notamment pour but d'éliminer les poutrelles dont la membrure supérieure ou les diagonales présenteraient des déformations locales.

NOTE 2

Le contrôle visuel est particulièrement important lorsque les poutrelles sont utilisées sans étai ou dans des montages à poutrelles assurant seules la résistance du plancher (poutrelles autoportantes).

La surface des armatures doit être exempte de rouille non adhérente et de substances délétères susceptibles d'affecter les propriétés de l'acier, du béton, ou de l'adhérence acier-béton ; une oxydation superficielle est acceptable. De même que les poutrelles, les entrevous doivent être identifiés suivant le plan de préconisation de pose et doivent être réceptionnés en vérifiant l'absence de dégradations (contrôle visuel) et leur compatibilité avec les poutrelles livrées (dimension et identification par rapport au plan de préconisation de pose).

NOTE 3

Dans le cas de fabrication faisant l'objet d'une certification « CSTBat » ou son équivalent, la réception sur chantier consiste seulement à vérifier la conformité du nombre et types d'entrevous à la nomenclature du plan de préconisation de pose et que les entrevous ne soient pas endommagés.

L'entreprise s'assure que les coffrages et les entrevous livrés sont ceux prévus sur le plan de préconisations de pose.

L'entreprise s'assure que :

  • Les entrevous respectent les préconisations du plan de préconisation de pose ;

  • L'étiquetage indique la référence à la NF EN 15037-2 à 5.

    NOTE 4

    La certification « NF Entrevous en béton » ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos vaut la preuve de la conformité des entrevous en béton aux exigences du présent document.

    NOTE 5

    La certification « NF Entrevous de coffrage à base de polystyrène expansé » ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos vaut la preuve de la conformité des entrevous en polystyrène expansé aux exigences du présent document.

    NOTE 6

    La certification « NF Entrevous à coffrage simple » ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos vaut la preuve de la conformité des entrevous léger de coffrage simple aux exigences du présent document.

  • Les entrevous en terre cuite sont adaptés au type de construction en fonction de leur mise en compression transversale sous les effets conjugués de la dilatation à l'humidité de la terre cuite et du retrait du béton de structure.

En outre, l'entreprise doit éliminer les entrevous, qui, lors du transport ou des manutentions, auraient subi des détériorations.

5.3  Pose

Le mode de pose est défini en concertation avec le fournisseur lors de la préparation du chantier, de façon à déterminer le repos nominal et l'espace d'appui à réserver sur la structure porteuse ainsi que le dimensionnement du dispositif d'étaiement.

Lorsque l'état de la zone d'appui est plan, la pose des poutrelles est réalisée à sec. Dans le cas contraire, elle doit être réalisée soit à bain de mortier, soit sur lisse de rive.

NOTE

L'attention est attirée sur le fait qu'une lisse de rive est un dispositif d'appui qui peut être nécessaire indépendamment de la présence ou non d'étaiements intermédiaires.

Les phases de mise en oeuvre et d'étaiement des poutrelles ne doivent pas altérer les qualités requises pour ces pièces dans l'ouvrage fini.

Lorsqu'une poutrelle présente une défectuosité de nature à compromettre la solidité ou l'aptitude à l'emploi de l'ouvrage, l'entreprise averti immédiatement le fournisseur de poutrelles afin de décider des conditions d'utilisation ou de mise au rebut dudit produit.

La pose des poutrelles est effectuée dans les conditions indiquées sur le plan de préconisation de pose.

L'ordre de pose est prévu sur les plans de préconisations de pose.

L'écartement des poutrelles est réglé et assuré en les calant à leurs extrémités, par les entrevous par exemple.

Le calepinage (type de poutrelles, position) est prévu sur les plans de préconisations de pose.

Le mode de pose doit être conforme aux prescriptions du fournisseur. Deux modes de pose sont préconisés :

  • la pose à l'entraxe : l'écartement des poutrelles est réglé à leurs extrémités suivant l'entraxe défini sur les plans ;

  • la pose avec serrage : après pose de la travée d'entrevous, la poutrelle est serrée contre les entrevous jusqu'en butée.

Le sens de pose des poutrelles en béton précontraint doit tenir compte de leurs éventuels écarts de rectitude latérale afin d'éviter que ceux-ci cumulent leurs effets.

Figure 15  Sens de pose recommandé en cas de flèches latérales des poutrelles

5.3.1  Réception des appuis

La réception des appuis concerne les éléments préfabriqués et les éléments coulés en place. Dans le cas où une non-conformité est constatée, on procède aux corrections nécessaires.

NOTE

L'entrepreneur peut éventuellement se concerter avec le bureau d'études structures et le fournisseur des poutrelles et des entrevous.

Les points suivants doivent être vérifiés :

  • la conformité avec les plans d'exécution ;

  • la distance libre entre appuis ;

  • la planéité des appuis ;

  • le niveau des appuis.

5.3.2  Repos des poutrelles sur appuis

La pose des poutrelles avec ou sans lisse d'appui doit respecter les valeurs minimales de repos sur appui indiquées sur les plans de préconisation de pose du fournisseur.

NOTE 1

Des valeurs minimales de repos sur appuis permettant d'assurer la sécurité à la mise en oeuvre sont également données ci-dessous.

Le repos sur appui "u" doit être au moins égal à la valeur de repos minimum de :

  • 15 mm sur les éléments en béton armé ;

  • 25 mm sur les éléments maçonnés.

Un noeud inférieur du treillis raidisseur doit se trouver au-dessus de l'appui, sinon à une distance du nu n'excédant pas 10 cm (Figure 16).

NOTE 2

Le fournisseur peut décider de retenir des repos minimaux supérieurs qui seront précisés sur le plan de préconisation de pose.

NOTE 3

Le dimensionnement du plancher vis-à-vis de la vérification d'ancrage sera réalisé sur la base du repos nominal déduit du repos minimum retenu + 15 mm (tolérance sur les produits + la tolérance d'exécution).

Lorsque ces longueurs d'appui ne sont pas vérifiées, il faut mettre une lisse de rive.

Figure 16  Cas des poutrelles à treillis raidisseurs

Il appartient à l'entreprise chargée de la mise en oeuvre sur le chantier de vérifier que, pour chaque poutrelle, le repos sur appui "u" (Figure 1) est supérieur ou au moins égal à la valeur minimale prescrite sur les plans de préconisation de pose. Si ce n'est pas le cas, l'entreprise :

  • procède immédiatement à la mise en place de lisses d'appui pour celles des poutrelles concernées dont le repos d'appui est inférieur aux valeurs minimales ;

  • avertit le bureau d'études structures de l'entreprise et le bureau d'études du fournisseur afin de s'assurer que ces repos d'appui restent compatibles avec les conditions de calcul et, le cas échéant, de prendre les dispositions adéquates.

Les prescriptions sont données au 6.4 pour le cas des appuis insuffisants.

La pose des poutrelles peut se faire soit sur appuis préalablement réglés de niveau, soit sur une lisse placée contre l'appui. Dans le cas où il est prévu à l'étude de poser sur une lisse, il doit en être fait mention sur les plans de préconisation de pose.

Dans le cas des poutrelles en béton armé à socle en bois, le repos d'appui u des socles sur les éléments porteurs doit être égal aux valeurs indiquées ci-dessus dans le cas des talons en béton.

Si les distanciers ne sont pas situés au droit ou à proximité immédiate des noeuds inférieurs du treillis raidisseur, un distancier doit être ajouté au droit ou à proximité immédiate du dernier noeud inférieur d'extrémité.

Ce distancier doit alors se trouver sur l'appui ou à une distance n'excédant pas 3 cm (Figure 17a). Sinon, mais sans que ce distancier soit à plus de 10 cm du nu de l'appui, un autre distancier doit être ajouté au-dessus de l'appui (Figure 17b).

Figure 17  Cas des poutrelles à treillis raidisseur à socle en bois

5.3.3  Repos des entrevous

Compte tenu des tolérances diverses de fabrication et de pose, la largeur minimale d'appui des entrevous sur les poutrelles doit être de 15 mm au moins, elle doit être d'au moins 20 mm sur le mur et/ou sur le coffrage.

5.3.4  Etaiement

Le système d'étaiement est généralement constitué par des lisses continues supportées par des étais. Une méthode de dimensionnement de ces éléments est donnée en annexe A du présent document.

Les étais et leur mise en oeuvre relèvent des règles de l'art en ce qui concerne leur entretien, leur résistance, leurs conditions d'appui, leur contreventement.

Le nombre, l'espacement et la position des files d'étais sont spécifiés sur le plan de préconisation de pose. Le dimensionnement de l'étaiement est réalisé par l'entreprise en tenant compte des informations du plan de préconisation de pose.

NOTE

On peut utilement se reporter aux documents suivants Guide pratique OPPBTP- « Etaiement des planchers de bâtiment », aux Annales de l'ITBTP et aux Note documentaire de l'INRS n° 230-22-61.

5.3.4.1  Lisses d'appuis

Les lisses d'appui sont parallèles aux supports et continues sous le plancher. Les lisses doivent avoir une rigidité suffisante compte tenu de l'espacement des étais.

Elles sont disposées à moins de 30 cm de l'appui sauf justifications particulières.

Jusqu'à durcissement du béton de clavetage, la réaction des charges appliquées (poids des poutrelles, des entrevous, du béton complémentaire et des charges de construction) est reportée sur la lisse d'appui en tenant compte de la présence éventuelle d'étaiements intermédiaires. La stabilité du dispositif d'étaiement doit être assurée, notamment par un contreventement efficace.

5.3.4.2  Etaiement intermédiaire

La mise en place des étais se fait après la pose des poutrelles sauf préconisations particulières du fabricant.

Les lisses d'étaiement nécessaires sont réglées de niveau avec les appuis (et non simplement au contact des poutrelles en béton armé) pour les poutrelles ne présentant pas de contre-flèche et mises au contact de leur sous-face dans le cas contraire (sans soulever les poutrelles précontraintes).

NOTE 1

Cette condition de mise en place des étais est conforme à l'hypothèse prise en compte dans les calculs de dimensionnement des poutrelles en béton précontraint. Des étais réglés trop bas entraîneraient dans les poutrelles des contraintes supplémentaires inacceptables. Il en serait de même dans le cas de déblocage d'étai en cours de bétonnage, ce qui entraînerait en outre une décohésion du béton frais.

Des étais complémentaires sont disposés dans les zones comportant des points singuliers (tels que trémies de grande dimension par exemple).

NOTE 2

Si le plancher comporte des zones coulées en place, les étaiements spécifiques sont à définir par l'entreprise suivant les règles de l'art.

5.3.4.3  Etaiement particulier

Lorsque l'étaiement est réalisé par d'autres dispositifs que ceux décrits ci-dessus (appuis ponctuels par exemple), l'entreprise responsable de la réalisation du plancher doit s'assurer, avec l'aide éventuelle du fournisseur de plancher, que le mode de mise en oeuvre retenu n'entraîne pas de sollicitations incompatibles avec la résistance du plancher pour la phase considérée.

Lorsque les sous-faces des poutrelles sont masquées à la mise en oeuvre (par exemple, dans le cas d'utilisation d'entrevous à languette), des modalités spéciales d'étaiement doivent être fixées au cas par cas de façon à assurer un repos effectif des poutrelles sur les étais (exemple : utilisation d'un madrier de largeur suffisante à plat entre la lisse et les languettes, les griffes d'étaiement…) de façon à limiter l'écrasement ou la détérioration de la sous face des entrevous.

En ce qui concerne l'étaiement des sous-toitures, il convient de se référer au 7.2 du présent document.

5.3.4.4  Cas de la pose sans étai

Sauf prescription contraire, les poutrelles dont la pose est prévue sans étai à l'étude, doivent être âgées d'au moins sept jours au moment du coulage du béton.

5.3.5  Stabilité en phases provisoires

La stabilité des poutrelles et des supports (réactions verticales et tenue au renversement) doit, en outre, être assurée durant toutes les phases provisoires.

Le plancher ne peut être exploité (stockage, mise en oeuvre du niveau supérieur, etc.) qu'une fois la dalle de compression et les chaînages réalisés et ayant atteint la résistance nécessaire au regard des sollicitations considérées.

Dans le cas particulier d'un plancher à poutrelles mis en oeuvre avec lisses d'appui, l'enlèvement de ces dernières ne peut avoir lieu que lorsque la résistance du béton est suffisante, compte tenu des sollicitations de l'ouvrage.

5.4  Coffrages et entrevous

Dans le cas où des rehausses en PSE sont prévues sur les entrevous de coffrage simple, elles doivent être collées, emboîtées ou fixées mécaniquement à l'aide d'ancres plastiques sur ceux-ci.

Dans le cas d'entrevous en PSE recoupés sur chantier (en extrémité de travée de plancher par exemple), il y a lieu de prendre toutes les précautions nécessaires (par exemple, chemin de planches ou préconisation du fournisseur), la résistance au poinçonnement-flexion se trouvant réduite.

Dans le cas d'entrevous, quelle que soit leur nature, découpés latéralement, cette découpe doit être effectuée sans affecter la résistance de l'entrevous. Il convient de s'assurer du repos d'appui de l'entrevous sur le support (murs, poutres, etc.) défini au 5.3.3. En cas de doute, il y a lieu de placer une lisse en rive.

Dans le cas de travée démodulée, la découpe des entrevous doit reproduire le profil transversal de l'entrevous d'entraxe courant pour conserver la forme et la section de clavetage.

NOTE 1

Les dimensions minimales pour les nervures en béton coulé en oeuvre entre les entrevous sont définies au 5.2 de la NF P 19-205.

Dans le cas d'entrevous résistants alvéolés, la coupe doit être nette et sans détérioration de l'entrevous ; pour les entrevous longitudinaux, une paroi verticale doit se trouver au droit d'un appui, nécessitant s'il y a lieu la mise en place d'une lisse en rive, située sous cette paroi.

NOTE 2

D'une façon générale, pour tous les déplacements, il convient d'éviter les effets dynamiques sur les entrevous (accessoires roulants par exemple).

5.5  Ferraillage et bétonnage du plancher

Pour la mise en oeuvre, l'entreprise prend en compte les plans de préconisation de pose du fournisseur et l'éventuel plan d'armatures complémentaires élaboré par le bureau d'études. Le plan d'armatures complémentaires doit mentionner l'existence éventuelle d'un plan de préconisation de pose du fournisseur.

Généralement simples, jumelées ou triplées, les poutrelles sont parfois regroupées en nombre supérieur afin de traiter des points particuliers (charges localisées, chevêtres de trémies...)

Les liaisons entre les divers éléments de construction, en particulier les chaînages, au niveau des planchers, doivent répondre au 5.5.1.7, les trémies et chevêtres au 5.5.1.4 et les chaînages transversaux intermédiaires au 5.5.1.8.

La mise en place des armatures de continuité doit être conforme au 5.5.1.2 et la réalisation des encorbellements au 6.2.

5.5.1  Ferraillage (treillis soudé de la dalle de répartition, renforts, …)

Les conditions de mise en oeuvre sont conformes aux spécifications du NF DTU 21. Les enrobages minimaux doivent respecter les prescriptions du plan de préconisation de pose.

Lorsque des dispositions parasismiques s'appliquent, les armatures complémentaires éventuelles sont données sur le plan de préconisation de pose.

5.5.1.1  Mise en oeuvre des treillis soudés dans la dalle de répartition

L'enrobage des treillis soudés doit être assuré en garantissant une bonne mise en oeuvre du béton autour des armatures. Dans le cas des épaisseurs minimales de la dalle de répartition, le treillis soudé pourra être calé à mi-épaisseur. Dans le cas de planchers à entrevous isolants, il faut prévoir un calage des treillis soudés qui ne poinçonne pas les entrevous afin de garantir l'enrobage des armatures. Dans le cas de montage avec dalle de répartition coulée en oeuvre, le ferraillage de la dalle de répartition doit recouvrir tout le plancher et pénétrer dans les chaînages.

Disposer les treillis soudés (en veillant à leur sens de pose) et les armatures en chapeaux suivant les indications du plan de préconisation de pose. Ils doivent recouvrir tout le plancher et pénétrer dans les chainages. La petite maille doit être perpendiculaire aux poutrelles (Figure 18).

Figure 18  Mise en place du treillis soudé

Pour le recouvrement des treillis soudés, deux exemples de mise en oeuvre sont illustrés en annexe B du présent document.

5.5.1.2  Armatures supérieures de flexion longitudinale (chapeaux)

Les armatures en chapeaux doivent être disposées au plus près de la face supérieure du plancher, en respectant l'enrobage minimum requis. Dans le cas des montages avec dalle de répartition coulée en oeuvre, les armatures en chapeau sont disposées et ligaturées au treillis soudé de la dalle rapportée lorsque ce dernier est en position haute ou maintenu en position haute par un dispositif spécifique.

Ces armatures sont calées pour ne subir aucune déformation ou déplacement lors des opérations de bétonnage.

Figure 19  Positionnement des chapeaux

Les armatures de continuité sont généralement des chapeaux rapportés disposés dans le béton de la dalle de compression.

Les armatures supérieures des poutrelles ne peuvent être considérées comme armatures de continuité que si les conditions suivantes sont vérifiées :

  • leur position verticale permet un fonctionnement en chapeaux ;

  • la largeur d'appui permet de réaliser un recouvrement de ces armatures afin d'assurer la continuité mécanique

Les fils de répartition du quadrillage d'armatures de la table coulée en oeuvre peuvent être utilisés en complément des chapeaux dans la limite de leur ancrage.

La liaison convenable entre le béton coulé en oeuvre et les poutrelles préfabriquées implique soit la présence d'armatures de couture, soit des géométries de clavetage conformes au 5.2.2 de la NF P 19-205autorisant l'absence d'armatures de couture.

Il est exclu de réaliser une continuité par chapeaux rapportés dans les montages où la résistance est assurée par les poutrelles seules.

5.5.1.3  Renforts sur poutrelles

La nature, la longueur et la position de ces armatures sont précisées sur le plan de préconisation de pose établies par le fournisseur des poutrelles.

5.5.1.3.1  Armatures longitudinales (poutrelles treillis)

Ces armatures sont destinées à renforcer la résistance à la flexion du plancher dans le sens porteur principal.

Dans le cas des poutrelles treillis, des armatures de renfort à la flexion peuvent être calées au-dessus du talon en béton avec des cales d'épaisseur au moins égale à la plus grande des deux valeurs données par le diamètre de l'armature et par le diamètre dg du plus gros granulat constitutif du béton.

Figure 20  Positionnement de l'armature longitudinale (poutrelles treillis)

5.5.1.3.2  Armatures complémentaires de liaison

Lorsque des dispositions particulières liées à des sollicitations exceptionnelles s'appliquent, les armatures des poutrelles doivent être ancrées dans les chaînages pour reprendre les efforts de liaison déterminés par calcul.

Lorsque l'ancrage est insuffisant, on peut disposer à l'extrémité de chaque poutrelle une épingle à plat, dont la boucle est approchée le plus possible du parement extérieur du chaînage, située à la mi-hauteur du chaînage, dont les branches sont longues d'au moins 50 cm, constituée d'acier HA de classe B500 et de diamètre :

  • ø 6 en zones de sismicité 2 et 3 ;

  • ø 8 en zone de sismicité 4 ;

  • ø 10 en zone de sismicité 5.

Figure 21  Exemple d'ancrage assurant la fonction de liaison

NOTE 1

L'enrobage des épingles doit être assuré en garantissant une bonne mise en oeuvre du béton autour des armatures.

NOTE 2

Ces dispositions peuvent être utilisées pour répondre à la réglementation sismique.

5.5.1.3.3  Armatures transversales

Ces armatures, destinées à renforcer transversalement le plancher, doivent être continues ou prolongées par recouvrement sur la zone à renforcer.

Les armatures transversales complémentaires peuvent être constituées par :

  • des étriers ;

  • des grecques ;

  • des treillis raidisseurs.

Dans le cas des poutrelles treillis, lorsqu'il est nécessaire de renforcer le treillis raidisseur des poutrelles vis-à-vis de l'effort tranchant, on utilise des treillis raidisseurs particuliers de renfort, placés « à cheval » sur les poutrelles de base, posés sur le talon en extrémité de portée (Figure 22).

Ce treillis raidisseur complémentaire doit être repéré sur le plan de préconisation de pose.

Figure 22  Renforcement par un treillis raidisseur placé à cheval

5.5.1.4  Renforts de trémies

Les zones en bordure de trémies nécessitent d'être renforcées par un ferraillage particulier détaillé dans le 6.1.3.

5.5.1.5  Armatures complémentaires d'ancrage

Des armatures complémentaires d'ancrage peuvent être nécessaires au droit de certains appuis (par exemple poutre noyée, fortes charges). Ces armatures (barres relevées, armatures de suspension, chapeaux, …), positionnées au-dessus de la poutrelle, doivent être ancrées sur l'élément porteur. Elles doivent être maintenues pour éviter tout déplacement pendant le coulage du béton. Plusieurs cas sont possibles, ils sont exposés en Figure 23.

Figure 23  Armatures complémentaires d'ancrage

5.5.1.6  Zones coulées en oeuvre

En fonction du calepinage et de l'organisation du plancher, certaines parties doivent être coffrées. Le bureau d'études structures doit définir le ferraillage à mettre en oeuvre ainsi que les armatures de liaison (armatures de pontage ou renforts d'ancrage dans le cas de bandes noyées) à disposer entre le plancher à poutrelles et la zone coulée en oeuvre.

NOTE

Le plan de préconisation de pose ne traite pas les zones coulées en place.

5.5.1.7  Chaînages au niveau des planchers

Dans les cas des bâtiments à murs porteurs, on se réfère aux normes correspondantes au NF DTU 20.1pour la maçonnerie et NF DTU 21 pour les murs en béton banché.

NOTE

Il est rappelé que, conformément aux NF DTU 20.1 et NF DTU 23.1, la section des chaînages en toiture terrasse est majorée.

5.5.1.8  Chaînages transversaux intermédiaires

Lorsque, pour un montage, il est nécessaire de prévoir des chaînages transversaux intermédiaires armés (cas des montages avec entrevous porteurs), l'épaisseur de béton coulé en oeuvre doit être au moins égale à :

  • 3 cm au-dessus des poutrelles ;

  • 4 cm au-dessus des entrevous de coffrage au droit des chaînages.

Les armatures de ces chaînages doivent être capables d'équilibrer le même effort que l'armature minimale d'une dalle de répartition de 4 cm d'épaisseur sur une largeur égale à l'entraxe des chaînages.

5.5.2  Bétonnage

5.5.2.1  Confection du béton

La mise en oeuvre du béton doit être conforme au NF DTU 21.

Le béton, de classe minimale C25/30, doit être conforme aux prescriptions de la NF EN 206/CN.

La granulométrie du béton est limitée à 16 mm sauf pour ce qui concerne le jointoiement entre entrevous porteurs TCI pour lequel cette limitation est réduite à 10mm.

5.5.2.2  Chaînages

La classe de résistance du béton des chaînages doit être supérieure ou égale à C25/30.

5.5.2.3  Dalle de répartition et nervures coulées en oeuvre

La classe de résistance du béton coulé en oeuvre doit être supérieure ou égale à C25/30.

NOTE

Cette exigence peut correspondre à une résistance supérieure à celle résultant de certaines classes d'exposition dont la classe XC1 définie dans la NF EN 206/CN avec son annexe nationale Française.

Les faces des poutrelles (flanc et partie supérieure) doivent être préalablement nettoyées et humidifiées avant coulage de la dalle de répartition.

Il est rappelé également la nécessité de vibrer le béton pour les bétons non auto plaçant.

En règle générale, le bétonnage des nervures ou des clavetages et des dalles doit être simultané.

Un bétonnage fractionné est possible à condition qu'il ait été prévu à l'étude et que la couture des reprises de bétonnage soit assurée.

Pour éviter des sollicitations excessives, il convient de déverser très progressivement le béton sur le plancher et, simultanément, de le répartir transversalement aux poutrelles de façon à éviter toute surépaisseur locale, même momentanée, de plus de quelques centimètres par rapport à l'épaisseur nominale de la dalle de répartition.

Les contre-flèches de montage doivent être prises en compte au coulage de la dalle.

Dans le cas des sous toitures, il est nécessaire d'adapter la plasticité du béton à la pente de la sous toiture.

5.5.2.4  Délai d'utilisation du plancher

L'attention est attirée, dans le cas d'utilisation du plancher comme support des étais du ou des planchers supérieurs, sur la nécessité de s'assurer que les vérifications nécessaires (§5.3.5 du présent document) ont été effectuées à l'étude.

Il en est de même lorsque le plancher sert de plate-forme pour le stockage des matériaux ou matériels divers pendant les travaux.

5.5.2.4.1  Planchers étayés à la mise en oeuvre

Les étais ne peuvent être enlevés que lorsque la résistance nécessaire du béton est atteinte.

NOTE

A titre indicatif, dans les cas courants et pour des conditions moyennes de température, un délai de quatorze jours est généralement suffisant. Un délai plus court n'est envisageable que sur justifications particulières.

5.5.2.4.2  Planchers posés sans étai

L'accès du plancher, puis son utilisation pour l'exécution du reste de la construction, nécessite l'obtention d'une résistance suffisante du béton.

NOTE

Un délai de sept jours est normalement suffisant, sauf justifications particulières, dans des conditions moyennes de température et dans les cas courants.

5.5.2.5  Gaines et canalisations incorporées

Les gaines et canalisations incorporées dans le plancher doivent être prévues lors de la conception.

NOTE

Une solution consiste à incorporer les gaines dans des plafonds techniques.

5.5.2.5.1  Généralités

Lorsque l'épaisseur de la dalle de compression est inférieure ou égal à 5 cm, toute incorporation de gaines (électrique, eau, chauffage) est interdite.

Les canalisations, gaines, fourreaux, etc., incorporés au béton coulé en place, doivent satisfaire, tous corps d'état confondus, les spécifications suivantes :

  • Passer impérativement sous la nappe de treillis soudé ;

  • permettre un enrobage par rapport à la surface au moins égal au diamètre de la plus grosse gaine, avec un minimum égal à 4 cm dans le cas de plancher à entrevous de coffrage résistants et de 5 cm pour les autres types de planchers ;

  • présenter, sauf localement, une distance horizontale entre elles au moins égale à leur diamètre, avec un minimum de 50 mm.

    Les zones ne respectant pas ce critère sont assimilées à une réservation. Il convient d'anticiper ce cas lors de la conception.

  • au droit des croisements ou empilages localisés, les prescriptions précédentes s'appliquent également.

Figure 24  Installations électriques à basse tension

Figure 25  Cas de réservations dans entrevous bas ou négatif

Toutes les incorporations non prévues à l'étude sont interdites.

Pour faciliter les incorporations, on pourra utiliser des entrevous bas ou négatif (Figure 25).

Aucune canalisation ni conducteur ne doit être placé dans le béton de clavetage de part et d'autre des poutrelles (Figure 26).

Figure 26  Absence de canalisation dans le béton de clavetage

Les canalisations ou conducteurs placés au-dessus et parallèlement aux poutrelles ne doivent pas être posés à une distance de celles-ci inférieure à la plus grande dimension de ces conducteurs ni à 2 cm.

5.5.2.5.2  Planchers chauffants et rafraichissants

- Lorsque des éléments de chauffage ou de rafraichissement sont placés dans le béton de la dalle de répartition coulée en oeuvre, les prescriptions du 5.5.2.5.1 s'appliquent. Panneaux chauffants à tubes métalliques.

Les dispositions du NF DTU 65.14 doivent être mises en place.

Figure 27  Planchers chauffant à eau chaude

- Planchers chauffants par câbles électriques

En dérogation aux prescriptions du 5.5.2.5.1 les dispositions ci-dessous issues du NF DTU 65.7s'appliquent.

Figure 28  Panneaux chauffants par conducteurs et câbles électriques

5.5.2.5.3  Autres canalisations incorporées

Canalisation d'eau chaude ou d'eau froide sous pression.

Les dispositions du NF DTU 60.1 doivent être mises en place.

Les dispositions du guide UTE C 15-520 « Canalisations-Modes de pose-Connexions » doivent être mises en place.