Annexe B (normative) Aménagement des toitures terrasses jardins
B.1 Aménagement des zones plantées en partie courante
B.1.1 Terre
On entend par terre une terre arable de provenance de sol labouré, cultivable. Elle est riche en matière organique d'origine de décomposition végétale ou animale. La terre utilisée pour l'aménagement des toitures-terrasses-jardins doit être " amendée ", à savoir : le caractère physique du sol est amélioré à l'aide de substances calcaires, siliceuses ou humifères. Le terme technique de la terre améliorée est substrat. Cependant, le mot terre est conservé dans le présent document.
L'épaisseur de la couche de terre est fonction du type de végétation prévue. Le tableau ci-dessous indique les épaisseurs minimales de terre à respecter en fonction des végétaux prévus et la valeur des charges.
L'entrepreneur réalisant la mise en place de la terre s'assurera tout particulièrement que sa charge ainsi que celle des végétaux ne dépasse pas celle prise en compte dans les calculs de résistance des structures.
Sauf indication contraire des documents particuliers du marché et par référence à la norme NF P 06-001, la masse volumique de la terre végétale brute à prendre en compte est égale à 2 100 kg/m³.
Exemple d'une composition courante de terre pour toiture-terrasse-jardin :
40 % terre végétale brute
30 % terreau pur
30 % argile expansée
B.1.2 Aménagement végétal
B.1.2.1 Sélection des espèces végétales
la sélection des végétaux relève de la responsabilité de l'Architecte paysagiste ou de l'Entrepreneur paysagiste qui conseille le Maître d'Ouvrage.
Certaines espèces végétales ne sont pas adaptées à une utilisation sur toiture-terrasse-jardin. La liste des plantes interdites sur toitures-terrasses-jardins figure dans le tableau ci-après :
B.1.2.2 Disposition des végétaux en toiture
la disposition des végétaux en toiture relève de la responsabilité de l'Architecte paysagiste ou de l'Entrepreneur paysagiste qui conseille le Maître d'Ouvrage.
Elle tient compte du développement prévisible des végétaux sélectionnés et des dispositions particulières d'aménagement prévues à proximité des relevés (voir article B.2), des entrées d'eaux pluviales (voir article B.3), et des joints de dilatation (voir article B.4)
Charges dues aux végétaux à prendre en compte :
B.1.2.3 Plantation
la plantation est assurée par un entrepreneur paysagiste spécialisé.
L'utilisation de tuteurs pour arbres et arbrisseaux se fait à l'aide de tuteur avec tige et base en bois traité et reposant au-dessus de la couche drainante. Les hauts sujets (tiges ; conifères) sont haubanés à l'aide de câbles et raidisseurs, leur ancrage dans la construction se situe au-delà des relevés d'étanchéité. Fixation, câble et raidisseur sont en inox ou en métal traité contre la corrosion.
B.2 Aménagement contre les relevés d'étanchéité
Le relevé d'étanchéité dépasse de 0,15 m minimum le niveau fini de la zone stérile (voir figure B.1) ou des terres (voir figure B.3).
B.2.1 Cas de zones plantées de surface supérieure à 100 m²
Une zone stérile de 0,40 m de large est aménagée contre tous les relevés d'étanchéité. Elle peut être constituée :
d'une couche drainante appliquée contre le relevé et d'une couche filtrante qui sépare la terre de la couche drainante (ces dernières sont raccordées à celles de partie courante) (figure B.1) ; ou
d'un caniveau recouvert de dallettes à joint libre ou caillebotis démontables communiquant avec la couche drainante (figure B.2).
Figure B.1 Exemple de solution
Figure B.2 Exemple de solution
B.2.2 Cas de zones plantées de surface inférieure à 100 m²
Les dispositions en B.2.1 sont admises.
Le relevé d'étanchéité dépasse de 0,15 m le niveau des terres.
La zone stérile peut également être constituée d'une couche de plaques drainantes en polystyrène moulé et d'une couche filtrante visées pour cet emploi par un Document Technique d'Application 33 (figure B.3). En variante, couche drainante et filtrante peuvent être remplacées par un composite géotextile drainant et filtrant de caractéristiques suffisantes et de 20 mm d'épaisseur minimum en fonctionnement sous charge.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
Figure B.3 Exemple de solution
B.3 Aménagement au droit des entrées d'eaux pluviales
Les plantations de végétaux ligneux ne sont pas admises sur 0,40 m tout autour du regard.
B.4 Aménagement au droit des joints de dilatation
B.4.1 Cas des joints de dilatation enterrés
Les plantations de végétaux ligneux ne sont pas admises sur 0,40 m de part et d'autre de l'axe du joint.
B.4.2 Cas des joints de dilatation visitables
L'aménagement paysager comportera une zone stérile appliquée de chaque côté de la protection du joint de dilatation. Elle est traitée par plaque drainante avec filtre ou composite drainant-filtrant à l'identique de celle prévue en relevé (voir article B.2.2.)
B.5 Revêtements de circulation sur zones de circulation hors zones plantées
Les revêtements de circulation sont posés sur la protection, en dur ou en asphalte, de l'étanchéité. L'entrepreneur en charge de ces travaux veillera notamment à ce que :
les eaux de pluie recueillies dans les zones plantées ne s'écoulent pas en surface du revêtement de circulation
-
pour les revêtements de sols (circulation piétonne) :
le calepinage des revêtements respecte la position et la largeur des joints de fractionnement de la protection en dur, en partie courante comme en périphérie
l'exécution des revêtements de sols scellés soit conforme à la norme NF P 61-202-1(référence DTU 52.1).
-
pour tout type de revêtement de circulation :
l'exécution du revêtement soit conforme aux documents de référence
la garde d'eau soit de 0,10 m minimum
B.6 Murets de séparation entre zones plantées et autres zones
La réalisation des murets fait partie des travaux d'aménagement de la toiture. Ils font l'objet d'une étude de stabilité qui vérifie également que la pression exercée à leur sous face n'excède pas celle admise par l'isolant thermique, le complexe d'étanchéité et éventuellement celle admise par la couche drainante.
Lorsque le muret est construit directement sur le revêtement d'étanchéité, il est prévu des dispositions particulières sous l'emprise du muret. On se reportera aux documents de référence en fonction du type d'étanchéité. Les murets se trouvant en travers du circuit d'évacuation des eaux de pluie doivent être équipés d'ouverture à leur base pour ne pas faire obstacle à leur écoulement.
B.7 Organisation de chantier
Dans un délai suffisant avant l'exécution des travaux d'étanchéité, l'entrepreneur paysagiste informe la maîtrise d'oeuvre et l'entrepreneur d'étanchéité des modifications éventuelles par rapport aux documents particuliers du marché et confirme la surcharge exercée par la terre, les végétaux et autres aménagements à sa charge prévus dans les documents contractuels. Il confirme également la cote du niveau supérieur de la couche de terre.
Si la mise en oeuvre d'une protection mécanique résistante provisoire ou définitive de l'étanchéité n'est pas prévue dans les documents particuliers du marché, l'organisation de chantier prévoira, à la suite immédiate des travaux d'étanchéité, la mise en place de la terre par le paysagiste. Toutefois, la terre n'est pas assimilable à une protection dure. C'est pourquoi, toutes les précautions sur chantier doivent être prises pour préserver la terre des agressions mécaniques ou des pollutions diverses. La mise en oeuvre de la terre se fait en prenant les précautions nécessaires pour ne pas endommager le revêtement d'étanchéité et la couche drainante en limitant les surcharges localisées (mise en tas, charge des engins, etc.) et en fonction de la résistance des constituants de l'ouvrage (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
B.7.1 Cas des toitures-terrasses-jardins délimitées par un relevé
Les travaux d'étanchéité terminés, une mise en eau est réalisée conformément au 10.1, et le résultat notifié sur compte-rendu de chantier. L'entrepreneur donne son accord à l'intervention immédiate de l'entrepreneur paysagiste. Dans le cas où la mise en place des terres est différée, les pièces écrites du marché recommandent à l'entrepreneur paysagiste de faire réaliser une seconde mise en eau au moment de son intervention.
B.7.2 Autres cas de toitures-terrasses-jardins
Les prescriptions précédentes sont recommandées en fonction des possibilités pratiques d'exécuter cette mise en eau.