Chapitre III Exécution des installations
3.1 Canalisations
3.1.1 Tubes
3.1.1.1 Nature et qualité
Les tubes doivent être exclusivement des tubes en acier soudable, non allié, d'usage courant, sans soudure, laminés à chaud ou étirés à froid et recuits, suivant normes NF A 48-005, A 48-001 et E 29-025.
Pour les diamètres extérieurs supérieurs à 33,7 mm l'emploi des tubes de la norme E 29-025 (dits tarif III) est limité aux températures inférieures à 200°C et aux pressions au plus égales à 16 bars.
3.1.1.2 Epreuves des tubes et raccords à souder
Les tubes en longueurs doivent avoir subi en usine les pressions d'épreuves suivantes :
Les raccords à souder doivent pouvoir supporter la même pression de service que les tubes droits correspondants.
3.1.2 Changements de direction
Les changements de direction sont assurés soit par des coudes à souder, soit par des tubes cintrés, réalisés en atelier, au-delà du diamètre de 50 mm.
Il y a avantage à utiliser le type 5d.
On entend par atelier, un lieu de travail équipé d'un outillage permettant d'exécuter sur l'acier tous les façonnages nécessaires.
Les coudes à souder doivent être du type 3 d, au minimum.
L'exécution sur place de coudes plissés au chalumeau est interdite.
Pour les coudes cintrés, les conditions suivantes doivent être observées :
la surface extérieure des tubes ne devra pas présenter d'ondulations visibles ;
dans une section quelconque du cintre, la différence entre le plus grand et le plus petit diamètre extérieur ne devra pas excéder 10 % du diamètre extérieur des parties droites du même tube ;
le rayon de courbure mesuré à l'axe du tube sera au moins égal à quatre fois le diamètre extérieur du tube.
3.1.3 Assemblages
3.1.3.1 Raboutages
Les raboutages entre tubes sont réalisés par soudure à l'arc électrique ou au chalumeau.
Pour les diamètres supérieurs à 125 mm, la préférence sera donnée au soudage électrique.
Toutes précautions sont prises, notamment, pour les petits diamètres, tant dans la préparation des bords que dans le soudage, pour assurer l'alignement et une bonne pénétration de la soudure, sans toutefois diminuer sensiblement la section de passage.
3.1.3.2 Assemblages démontables
Les opérations d'entretien et celles de remplacement des appareils doivent pouvoir être exécutées aisément, sans nécessiter un découpage des canalisations.
Doivent donc être réalisés de façon à être démontables, tous les raboutages ou branchements qui présentent une gêne pour l'exploitation ou l'entretien, par exemple, ouverture d'un trou d'homme ou remplacement d'un appareil.
Les assemblages démontables sont réalisés par brides à collerettes, à souder en bout aux dimensions indiquées par les normes correspondant à la pression nominale choisie et avec emboîtement simple suivant norme NF E 29-021.
Les joints sont de qualité appropriée pour la température maximale envisagée.
3.1.3.3 Branchements et changements de section
Les branchements sont réalisés par soudure. Les changements de section sont réalisés, soit par des réductions du commerce destinées à être soudées, soit par des cônes forgés dont la longueur est au moins égale à quatre fois la différence des diamètres à assembler.
Chaque fois que cela présentera de l'intérêt ils seront exécutés en « pied de biche » pour faciliter l'écoulement du fluide.
Dans toute la mesure du possible, le demi-angle des divergents devra être de 7°.
3.1.4 Supports
Les supports doivent être solides et être protégés contre la corrosion. Sauf exception justifiée, ils sont en fer du commerce.
Les points fixes sont disposés de façon à résister aux efforts, sans permettre le glissement des tuyauteries.
Ils sont réalisés par colliers plats ou par tout autre moyen de blocage ; le soudage éventuel de pièces de fixation directement sur le tube doit être réalisé par soudure électrique.
Les supports glissants sont disposés de façon à permettre la dilatation des tuyauteries, l'absorption des efforts latéraux pour maintenir l'alignement des tuyauteries, et à permettre le déplacement longitudinal des tuyauteries sans usure sensible et sans détérioration du calorifuge.
Les supports sont conditionnés et espacés pour que la déformation des tuyauteries, en service ou lors des épreuves, ne crée ni contrainte inadmissible dans les tubes, ni contrepentes pouvant gêner l'écoulement de l'eau ou l'évacuation de l'air.
3.1.5 Lyres et courbes de dilatation
S'il existe des lyres et des courbes de dilatation, elles sont réalisées en tubes lisses, assemblées par courbes à souder.
Elles sont posées avec une tension correspondant à la moitié du déplacement qu'elles doivent compenser.
S'il est utilisé des lyres ou courbes de dilatation en tube plissé, elles doivent avoir été complètement fabriquées en atelier, à l'exclusion de tout façonnage, sur place, et avoir subi un recuit.
3.1.6 Soudures
3.1.6.1 Qualification professionnelle des soudeurs
Les soudeurs doivent avoir passé avec succès, depuis moins d'un an, une épreuve de qualification professionnelle pour le type et le mode opératoire de soudures à réaliser.
Cette qualification professionnelle sera reconnue par un certificat délivré depuis moins d'un an, par un organisme qualifié. Ce certificat est sujet à renouvellement annuel.
A l'ouverture du chantier, les certificats sont présentés au maître d'ouvrage ou à l'organisme qualifié que celui-ci a choisi.
A défaut de la présentation d'un tel certificat par un soudeur, celui-ci subira, sur place, une épreuve de qualification, sous l'autorité d'un organisme qualifié et suivant les modalités exposées en annexe I.
Cette épreuve sera renouvelée à l'expiration du délai d'un an.
3.1.6.2 Mode opératoire de soudage
Sauf exigence particulière portée par les documents particuliers du marché, l'entrepreneur choisit le procédé de soudage et décide du mode opératoire.
3.1.6.3 Poinçonnage des soudures
Un poinçon doit être appliqué à côté de chaque soudure, afin de permettre l'identification du soudeur.
3.1.6.4 Contrôle des soudures
En cours d'exécution, le contrôle porte sur la bonne préparation, le bon alignement des bords à souder et sur le délardage éventuel dans le cas d'assemblage de tôles d'épaisseurs différentes.
Au-delà d'une épaisseur des tubes supérieure à 4 mm, des précautions spéciales seront prises, par exemple, par l'exécution de chanfreins.
On s'efforcera de contrôler sur au moins une soudure, le travail de chaque soudeur.
En fin d'exécution, le contrôle est effectué visuellement et par ressuage, le cas échéant, pour rechercher les fissures éventuelles.
Pour toutes ces tuyauteries il est procédé, en outre, à des contrôles radiographiques.
Ces contrôles sont, en fin d'exécution, choisis par sondage sur 10 % des soudures effectuées sur des tubes d'un diamètre intérieur supérieur à 35 mm.
Dans le cas d'un piquage, c'est le plus petit diamètre qui est à prendre en considération pour la radiographie.
Les soudures inacceptables sont refaites ou réparées : les soudures réparées sont contrôlées à nouveau.
Il est ensuite procédé à des contrôles supplémentaires, portant sur deux soudures nouvelles par soudure inacceptable en provenance du même soudeur.
Si le nouvel examen révèle encore des défectuosités, toutes les soudures exécutées par le soudeur responsable sont soumises à radiographie.
Tout travail sur le chantier sera interdit aux soudeurs responsables de malfaçon, jusqu'à ce qu'ils aient subi avec succès un nouvel examen de qualification.
3.1.6.5
Lorsque les sous-stations sont prémontées en atelier, le contrôle des soudures est fait dans l'atelier de montage.
Si les tuyauteries de raccordement au réseau ne comportent aucun appareil, leurs soudures sont considérées comme faisant partie du réseau et subissent les vérifications propres à celui-ci.
Une attention toute particulière sera apportée à l'exécution de ces soudures.
Les appareils de robinetterie d'isolement de la sous-station sont, dans ce cas, placés à l'extérieur dans une chambre et ils font partie du réseau. S'ils sont placés à l'intérieur de la sous-station (avec dispositif de commande par l'extérieur) les soudures font l'objet des contrôles prévus pour les sous-stations traditionnelles.
3.1.7 Epreuve hydraulique
L'ensemble de la sous-station et de ses tuyauteries de raccordement est soumise, avant l'installation et avant mise en service, à une épreuve hydraulique.
La pression d'épreuve est égale à 1,5 fois la pression effective maximale dans l'installation.
3.2 Robinetterie
3.2.1 Domaine d'application
Les dispositions du présent article 3.2 et de ses sous-articles sont applicables à la robinetterie principale, à la robinetterie auxiliaire et, en général, à tous les organes et appareils du circuit primaire, ainsi qu'aux tuyauteries branchées sur ce circuit et contenant de l'eau chaude sous pression.
3.2.2 Généralités
Les zones de portage d'étanchéité sont réalisées avec des matériaux inaltérables à l'eau chaude sous pression avec, s'il y a lieu, des traitements appropriés contre les risques de grippage.
Les tiges de manoeuvre des obturateurs en contact avec l'eau chaude sous pression sont en métaux inoxydables ou rendus inoxydables par des traitements appropriés.
Pour tous les appareils dont le déplacement linéaire de l'obturateur est obtenu par un système vis/écrou, le filetage de la tige de manoeuvre doit être extérieur (système dit « à tige à filetage extérieur »).
3.2.3 Dimensions d'encombrement
Les dimensions d'encombrement des appareils de robinetterie sont définies par les normes françaises, lorsqu'elles existent ( NF E 29-437 NF E 29-444) en fonction des types d'appareils et des pressions nominales PN de référence.
NF E 29-40 NF E 29-409 NF E 29-410 NF E 29-436.
3.2.4 Indication du sens d'écoulement
Pour tous les appareils dissymétriques (robinets à soupape, à pointeau, à piston, clapets de retenue, etc.), le sens d'écoulement du fluide doit être indiqué par une flèche sur le corps de l'appareil.
Pour tous les appareils de manoeuvre par volant, le sens de fermeture est le sens de rotation des aiguilles d'une montre pour un observateur placé devant le volant ; il doit être indiqué sur le volant.
3.2.5 Modes de raccordement
Les raccordements sont réalisés :
-
soit par brides percées au gabarit correspondant à la pression nominale PN de référence et munies d'un emboîtement simple suivant la norme NF E 29-021, emboîtement de même sens sur les deux brides ;
Gabarit de perçage suivant NF E 29-201.
-
soit par des jonctions soudées du type « chanfreiné soudé » (CS) (embout à souder) pour la robinetterie pour tube de diamètre extérieur nominal supérieur à 60 mm ;
Ex « butt welding end ».
-
soit par des jonctions soudées du type « emmanché soudé » (ES) pour la robinetterie pour tube de diamètre extérieur nominal égal ou inférieur à 60 mm.
Ex « socket welding end ».
3.2.6 Epreuves des appareils de robinetterie
Chaque appareil doit avoir subi en usine les épreuves hydrauliques suivantes (eau froide) :
épreuve de l'enveloppe dite « épreuve de résistance », obturateur ouvert ;
épreuve du système d'obturation dite « épreuve d'étanchéité », obturateur fermé, pour les appareils de sectionnement seulement.
On ne devra constater ni fuite ni suintement.
Les valeurs des pressions d'épreuve en fonction des pressions nominales de référence PN sont données dans le tableau ci-après :
Les appareils de robinetterie sont soumis, après leur montage, à l'épreuve hydraulique définie en 3.1.7, obturateur ouvert.
3.3 Pompes
3.3.1 Généralités
Si des pompes de circulation sont placées sur le circuit primaire en sous-station, elles doivent être prévues pour assurer un service continu et un bon fonctionnement, soit dans le cas de la marche unitaire, soit dans celui de la marche en parallèle.
3.3.2 Caractéristiques de construction en fonction de l'emploi
Les corps des pompes à installer en sous-station dans les immeubles (2 e et 3 e classe) doivent être en acier. Il en est de même dans les sous-stations de 1 re classe, lorsque la pression excède dix bars.
3.3.3 Epreuves des corps de pompe
Les valeurs des pressions d'épreuve sont les mêmes que celles indiquées aux « Epreuves des appareils de robinetterie » (3.2.6).
Si les documents particuliers du marché prescrivent des essais de réception de pompes en usine, ces essais seront conduits selon les dispositions de la norme Europump.
Les pompes sont soumises, après leur montage, à l'épreuve hydraulique définie en 3.1.7.
3.3.4 Installation et appareillage
Chaque pompe doit être isolée entre (ou par) deux organes de sectionnement. Dans le cas de pompes fonctionnant en parallèle, un clapet de retenue est installé sur chaque tubulure de refoulement.
Les pressions, en amont et en aval, sont contrôlées par manomètre.
3.3.5 Refroidissement du presse-étoupe ou du palier
Dans le cas où il existe un refroidissement par l'eau du presse-étoupe ou du palier, la circulation de l'eau de refroidissement doit être contrôlable.
3.3.6 Emboîtements
Les emboîtements sur les pompes sont femelles à l'entrée et mâles à la sortie.
3.3.7 Tuyauteries d'aspiration et de refoulement
Les tuyauteries de raccordement seront calculées et dessinées pour permettre un écoulement régulier du fluide, sans risque de vaporisation à l'aspiration et n'exercer sur les corps des pompes aucun effort anormal.
3.4 Echangeurs
3.4.1 Caractéristiques générales
Les échangeurs doivent répondre aux prescriptions réglementaires et être conçus conformément au code de construction des récipients sous pression non soumis à l'action de la flamme.
3.4.2 Timbre et épreuve
Le timbre correspond à la puissance maximale en service.
Lorsque la capacité du primaire dépasse 100 litres, l'échangeur doit être timbré par le Service des Mines.
Les échangeurs non soumis au timbrage doivent avoir subi, en usine, une pression d'épreuve hydraulique (eau froide) égale à une fois et demie la pression maximale de service.
3.4.3 Raccordement
Le raccordement des échangeurs est fait par brides à simple emboîtement correspondant à la pression nominale PN de l'installation.
3.5 Réservoirs d'eau chaude sanitaire
Les échangeurs ou réservoirs d'eau chaude sanitaire non soumis au timbrage devront avoir subi une épreuve (comme précisé au paragraphe 3.4.2) et être protégés par une soupape de sûreté contre toute élévation anormale de pression de l'eau chaude sanitaire.
Un régulateur de température, placé sur l'arrivée du fluide chauffant, réglera à la valeur désirée la température de l'eau chaude sanitaire produite.
Appareils divers
Tout appareil annexe placé sur le circuit primaire doit satisfaire à des conditions de sécurité équivalant à celles définies au chapitre « Robinetterie ».
La pression nominale (PN) des appareils est définie à l' article 2.3.3 et découle de la pression maximale en service.