Chapitre 3 Exécution des travaux
3.1 Béton
La composition du béton est établie non seulement en vue de satisfaire les prescriptions concernant les résistances mécaniques prises en compte dans les calculs mais aussi en vue d'obtenir une bonne compacité et une faible fissurabilité.
En plus des prescriptions du DTU 21, il y a lieu de choisir la nature et le dosage en ciment en fonction de la qualité des outils coffrants utilisés et des autres conditions d'exécution, notamment les conditions climatiques, en vue d'éviter la détérioration des parements lors du décoffrage.
En cas de doute, la preuve peut être apportée par un essai de convenance.
En ce qui concerne les murs extérieurs, et sauf dispositions contraires des DPM, on adopte les dosages minimaux prescrits par le DTU 21 pour les ouvrages exposés.
Les prescriptions du présent paragraphe 3.1 s'appliquent à tous les bétons qu'ils soient ou non confectionnés sur le chantier.
3.2 Coffrages et étaiements
Le type et l'état des coffrages doivent permettre d'obtenir les parements définis par les DPM.
Dans le cas de bâtis incorporés pour ouvertures, le coffrage doit être équipé de tout dispositif assurant le bon remplissage du béton sous la traverse basse compte tenu de la mise en oeuvre (évents, ...).
L'entrepreneur doit examiner ses coffrages sous l'angle de la sécurité des personnes.
Les éléments de coffrage de grandes dimensions doivent être équipés des dispositifs tels passerelles, béquilles, etc., nécessaires à la sécurité de la main-d'oeuvre pendant les opérations de bétonnage ainsi que pendant les manutentions et le stockage entre les phases de bétonnage.
Sauf cas particuliers prévus dans les DPM ou arrêtés en accord avec le maître d'ouvrage ou son représentant (agents retardateurs de surface par exemple), les produits de démoulage utilisés ne doivent pas laisser, in fine, de trace notable sur les parements de béton. Si les DPM ont indiqué les finitions qui seront appliquées sur le béton banché (enduit, peinture...), l'entrepreneur doit choisir les produits de démoulage compatible avec ces finitions.
Les prescriptions données dans cet article s'appliquent à l'ouvrage réalisé et non au coffrage avant bétonnage dont le comportement est à prendre en compte.
3.3 Tolérances
Les tolérances relatives à un niveau et les écarts d'implantation des parois de même que des percements doivent rester compatibles avec les hypothèses d'excentricité prises en compte dans le chapitre des Règles de calcul du présent DTU et répondre aux conditions d'assemblage et d'aspect. Outre les prescriptions du DTU 21, il y a lieu de respecter les conditions ci-après :
Ecarts d'implantation des parois à parements verticaux ayant même plan axial
L'écart e1 maximal, mesuré horizontalement entre la trace des plans axiaux de deux murs superposés sur leur plancher commun, ne doit pas dépasser le 1/15 de l'épaisseur du mur le moins épais avec un maximum de 3 cm ; l'écart e2, mesuré horizontalement entre les traces des plans des parements des murs de part et d'autre d'un plancher, ne devant pas dépasser 2 cm .
Cumul des écarts sur la hauteur d'un mur
Aucun point du plan axial d'un mur ne doit s'écarter de plus de 6 cm (distance mesurée horizontalement) de son tracé théorique sur plan, tout en respectant les tolérances de verticalité des parements fixés à l'article 5.1.1 du DTU 21 pour une hauteur d'étage.
Planéité, désaffleurs, rectitude des arêtes
Les éléments de coffrage doivent être assemblés entre eux de façon telle que les tolérances de planitude générale et locale ainsi que de rectitude fixées à l' article 5.2.1 du DTU 21, soient respectées. En outre, les désaffleurs entre panneaux constituant les banches ou entre banches ne devront pas dépasser :
pour les parements ordinaires : 10 mm ;
pour les parements courants : 3 mm avec un linéaire inférieur à 1 m/m² ;
pour les parements soignés : 3 mm avec un linéaire inférieur à 0,5 m/m².
Bâtis incorporés
Le mode de fixation des bâtis destinés à rester en place ainsi que leur conception et leur dimensionnement doit leur permettre de respecter les tolérances de l'ouvrage fini.
3.4 Incorporations
Durant la période de préparation, l'entrepreneur veillera à ce que les éléments incorporés avant coulage, tels que canalisations, attaches, calages, réservations pour passage de gaines, ... soient conçus et disposés de façon :
à permettre la mise en place correcte du béton ;
à ne pas affaiblir localement de manière significative la résistance de l'ouvrage fini ;
à ne pas être à l'origine de fissuration préjudiciable ;
à ne pas favoriser la corrosion ;
que les ouvrages finis puissent être conformes aux dispositions des DTU concernés.
3.5 Armatures
Les armatures doivent être convenablement conçues, raidies et calées de façon que, une fois mises en place conformément aux plans, l'enrobage minimal prescrit dans l'ouvrage fini puisse être obtenu compte tenu des opérations ultérieures de mise en oeuvre, en particulier celles concernant la mise en place du béton.
L'attention est attirée sur le fait que les pourcentages minimaux d'armature prescrits ne préjugent pas de l'aptitude à mettre les armatures correspondantes en oeuvre pour qu'elles soient convenablement positionnées dans l'ouvrage fini. Le respect de cet objectif suppose donc des dispositions constructives appropriées (cales à double effet en nombre suffisant, adjonction des raidisseurs, ...).
La bonne conception des armatures suppose le plus souvent que, avant le démarrage des travaux et compte tenu du mode opératoire et du phasage prévus, les principaux cas-types de noeuds de ferraillage et de coupes-types de ferraillage soient analysés en détail en vue de s'assurer de leur faisabilité.
3.6 Mise en place du béton
Localisation des reprises et joints
Avant tout début de travaux, les emplacements de reprise de bétonnage et joints de préfissuration tant verticaux qu'horizontaux doivent être définis dans tous les murs extérieurs dont les caractéristiques de résistance à la pénétration de l'eau peuvent être affectées par la fissuration du béton.
Les murs visés sont les murs des types I, II et III du « Guide de choix ».
Lorsque les reprises et joints débouchent en façade, il est rappelé qu'ils doivent être traversés par les armatures minimales prévues pour les murs extérieurs.
En ce qui concerne les murs intérieurs et murs extérieurs du type IV du « Guide de choix », bien qu'aucune prescription ne soit formulée pour les reprises et joints, il est conseillé d'étudier leur emplacement de façon à réduire ou localiser les effets des variations linéaires.
Les joints de préfissuration font normalement partie des éléments inclus dans le dossier des plans d'exécution.
Coulage du béton
La mise en place du béton, compte tenu de sa composition, en particulier de ses adjuvants, et du mode de serrage, doit conduire à un béton en place homogène, sans ségrégation notable.
Réalisation des reprises des murs extérieurs
Le traitement des surfaces de reprise et la façon de bloquer les coffrages pour la deuxième phase de coulage au droit d'une reprise doivent être tels que la reprise de bétonnage ne soit pas un chemin préférentiel de passage de l'eau au travers du mur.
L'application de cette prescription peut conduire par exemple à un nettoyage ou repiquage de la reprise ou, en cas de talonnette, à définir ses caractéristiques.
Les DPM peuvent prescrire, en outre, des traitements complémentaires des reprises et joints de préfissuration, par exemple pontages ou calfeutrements. Une telle prescription paraît souhaitable dans le cas d'exposition aux embruns ou aux brouillards salins (bord de mer) ainsi que dans le cas d'exposition à des atmosphères très agressives telles qu'elles sont définies dans les Règles BAEL.
3.7 Coffrage et décoffrage
Dispositions particulières relatives à la sécurité des personnes
L'entrepreneur doit examiner ses opérations de coffrage et décoffrage sous l'angle de la sécurité des personnes.
La stabilité des outils coffrants doit être assurée durant toutes leurs phases d'utilisation y compris le stockage.
La stabilité des murs après décoffrage doit être assurée compte tenu des actions climatiques normalement prévisibles et des chocs accidentels pouvant survenir en cours de manutention des éléments de coffrage.
3.8 Rebouchage, ragréage et finitions
Les dispositions de l'article 2.2.3.6 du DTU 21 sont applicables.
Ces prescriptions s'appliquent notamment pour les trous laissés par les broches assurant l'écartement des coffrages.
3.9 Parements
Les dispositions de l' article 5.2.1 du DTU 21 sont applicables.
Une bonne façon d'atteindre ces objectifs est de rechercher un rapport eau/ciment minimal compte tenu de l'ouvrabilité nécessaire, ce qui peut parfois conduire à l'utilisation de fluidifiant. En cas de doute, la preuve peut être apportée par un essai de convenance.